Que veut le MoDem de François Bayrou ?

Que veut le MoDem de François Bayrou ?

Jeudi 24 mai dernier, le Mouvement Démocrate (MoDem), sous l’égide de François Bayrou, a lancé, au Zénith de Paris, la campagne des élections législatives devant les candidats de son nouveau parti ; héritier ou non de feu l’UDF… ?

Présent dans toutes les circonscriptions, les sondages les plus optimistes ne le plébiscitent que d’une dizaine de sièges au maximum ! Alors que veut son président, et qui sont ses adeptes ? Mais avant de tenter une esquisse de réponse, il semble nécessaire de dresser un bref historique de ce parti…

Ce n’est qu’en 1978, deux ans après la création du Rassemblement pour la République (RPR) voulu par Jacques Chirac, qu’apparaît l’Union de la Démocratie Française (UDF), pour soutenir le chef de l’État, Valéry Giscard d’Estaing, en vue (déjà) du renouvellement du Palais Bourbon. Ainsi, tout comme son concurrent RPR de droite, ce sont deux organismes formatés pour porter un candidat en vue également des prochaines élections présidentielles de 1981 qui apparaissent.

En effet, l’UDF d’alors n’était pas un parti du centre, comme on veut bien nous le faire croire aujourd’hui. Rappelons qu’au sein de cette confédération de partis cohabitaient assez bien des démocrates sociaux du Centre des Démocrates Sociaux (CDS) de François Bayrou et aussi des droitiers libéraux du Parti Républicain (PR) de François Léotard, comprenant des anciens d’Occident comme Gérard Longuet ou Alain Madelin.

Face aux gaullistes du RPR, l’UDF plongeait ses racines dans trois terreaux plus ou moins distinctes. Celui des anti-gaullistes partisans de l’Algérie française comme Gérard Longuet, premier président du PR, celui des pro-européens comme François Bayrou et celui des Libéraux, comme Alain Madelin, qui transformera le PR en Démocratie Libérale en 1997. Ce dernier, ministre de l’Économie et des Finances en 1995, sous le gouvernement Juppé, préconisait une réforme des retraites par l’alignement du public sur le privé en supprimant les régimes spéciaux déficitaires, mais ses positions sont jugées trop libérales, il est contraint à la démission au bout de trois mois !

De droite par leur opposition à une économie dirigiste, par un anti-communisme certain, par des valeurs chrétiennes avouées et donc alliée objectivement au RPR, l’UDF était, jusqu’à l’entre de deux tours des présidentielles de 2007, une composante en opposition aux différentes alliances de gauche (Programme commun, Gauche plurielle,…).

Or, fort de ses 18 % de suffrages exprimés, mais fort déçu de ne pas être présent au deuxième tour, François Bayrou déclara qu’il laissait le libre choix à ses électeurs mais que lui ne voterait pas pour Nicolas Sarkozy !

Ses attaques « centristes » lors de la campagne contre les deux représentants du pouvoir établi laissaient donc place à un revirement spectaculaire : « tout sauf Sarko ! », donc possibilité de Ségolène Royal et de la gauche !

Conviction sincère, politicienne ou plus personnelle ? Les trois sans doute : premièrement sa tendance sociale au sein du CDS, ses convictions chrétiennes peuvent être heurtées par l’établissement d’un ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale (et encore !) ; secundo, voulant surfer sur la vague de ses 18 % de voix, il espère créer plusieurs triangulaires et donc déstabiliser davantage l’UMP : je ne vois pas de consignes de vote en faveur d’un candidat de la majorité présidentielle,
donc deux solutions : une alliance avec un candidat de gauche et le virage est consommé, ou un maintien au second tour et l’hostilité avec l’UMP est confirmée : quel que soit le choix, le MoDem fait partie de l’opposition à la majorité actuelle et ne mérite plus l’appellation d’UDF, dont quelques socialistes ralliés veulent d’ailleurs s’en défaire !

Ne restent plus que les convictions personnelles, qui semblent allier ambitions et rancœurs personnelles ; patron du MoDem aux tendances floues, embryon peut-être d’un Centre à l’instar du Parti Radical du premier tiers du vingtième siècle arbitre et versatile allié, mais instrument d’une éventuelle « machine » à préparer un futur président pour 2012 pour François Bayrou qui peut en vouloir à Nicolas Sarkozy, quinquagénaire également, mais qui a réussi à amalgamer avec l’UMP toutes les tendances de droite et qui, lui, a gagné le 6 mai 2007 !

Comme l’affirme Simone Veil (UDF historique) dernièrement : « Il n’y avait pas d’ambiguïté. L’UDF dans sa diversité était toujours en alliance avec la droite » : CQFD !

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Comments (4)

  • SAS Répondre

    AMEN……..eiff

    sas

    12 juin 2007 à 13 h 01 min
  • EIFF Répondre

    Le Modem, le parti au centre du milieu, au centre de la ploutocratie, est la force d’appoint qui permet au Parti bicéphale de l’UMPS de maintenir la même politique socialiste anti-nationale européiste quelque soit la majorité sortie des z-urnes.

    Dans cette république bananière post-mitterrandienne post-chiraquienne tout les moyens sont bons, la triche, les mensonges d’Etat, les manipulations médiatiques, les faux bilans, les mauvais chiffrages, pour barrer la route à la voix populaire et pour empêcher le peuple français de participer aux décisions sur son avenir et sa souveraineté.

    7 juin 2007 à 11 h 30 min
  • observateur Répondre

    Il veut surtout l’argent des voix des électeurs pour exister Bayrou

    6 juin 2007 à 22 h 25 min
  • sas Répondre

    Le modem……..c’est tout de même mieux que le PD :parti démocrate……..c’est qu’ils réflechissent ces cons centristes et PD c’était un brin trop kitch……trop affiché

    Enfin et une nouvelle fois , le soufflet udf va retomber…….SI ils passent  les 3 % sas veut bien se les couper……le petit peuple de france va enfin comprendre la manipulation maçonnique afin d’éviter que JM LEPEN soit le 3 eme interlocuteur, celui par qui les accords se passent…..

    on leur a menti encore aux francais profanes…à l’insue de leur plein gré…s’entend

    quelle bande de cons…

    CQFD

    SAS

    6 juin 2007 à 11 h 38 min

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