Renouveau artistique : une association pour défendre l’Art véritable

Renouveau artistique : une association pour défendre l’Art véritable

C’est Versailles qu’on assassine !

Chère Madame, cher Monsieur,

Imaginez un homard géant, orange, hideux, extérieurement semblable – excepté par ses dimensions – aux bouées gonflables avec lesquels s’amusent les gamins au bord des plages. Imaginez cet objet ridicule pendu aux splendides plafonds du salon de Mars, dans les Grands Appartements royaux, à Versailles, haut-lieu de la civilisation française…
Imaginez aussi, dans le salon d’abondance, un lapin argenté ; au salon d’Hercule, un chien gonflable ; au salon de Vénus, une statue en porcelaine du chanteur Michaël Jackson avec son singe ; dans la galerie des Glaces, une lune en acier de trois mètres de diamètre ; dans l’escalier de la reine, un cœur rouge brillant enrubanné d’un nœud doré… Imaginez 16 prétendues « œuvres » de ce genre – « clownesques et pleines d’allusions sexuelles », se réjouit un site d’ « art » contemporain –, signées par le soi-disant « artiste » new-yorkais Jeff Koons, imaginez-les jalonnant les salons du plus prestigieux de nos châteaux !
Eh bien, ce cauchemar va devenir réalité. Ce bric-à-brac hétéroclite et d’un mauvais goût revendiqué, Jean-Jacques Aillagon, ex-ministre nullissime de la culture, aujourd’hui président du musée et du domaine national de Versailles, l’installe à partir du 10 septembre 2008 et pour de longs mois dans le palais du Roi-Soleil !

Buren chargé de repeindre l’escalier Gabriel

Pis encore : le même Jean-Jacques Aillagon a choisi de faire appel, pour repeindre le vaste escalier Gabriel, à Daniel Buren, auteur des colonnes tronquées, disposées comme des pissotières de luxe au Palais-Royal. L’« art » très répétitif de Buren consiste à reproduire partout des motifs rayés en noir et blanc. C’est donc dans ce goût que sera repeint l’escalier Gabriel et ce décor-là, à l’inverse des jouets gonflables de Koons, est destiné à rester en place après la fin de l’exposition.
Cette intrusion du prétendu « art » contemporain dans le palais des rois de France fait suite à celle des « œuvres » de Jan Fabre au Louvre au printemps dernier. Le crustacé géant du New-Yorkais Koons répond au ver géant du Hollandais Fabre, qui rampait parmi les chefs-d’œuvre de la peinture flamande. En réalité, ces intrusions – on peut parler de viols – répondent à une stratégie précise : voilà des années que l’« art » contemporain s’efforce de pénétrer les sites les plus emblématiques du grand Art pour les parasiter. Cette introduction est progressive : avec les colonnes de Buren au Palais-Royal, puis la pyramide de Pin dans la cour du Louvre, l’« art » contemporain assiégeait de l’extérieur les sanctuaires du grand Art. En entrant au Louvre, il a ouvert une première brèche dans leurs murs. Sa pénétration à Versailles est encore plus chargée de sens.
Cette pénétration a plusieurs buts.
Le premier et le plus évident, c’est la subversion de l’Art véritable. C’est lui qu’il faut détruire dans l’esprit de nos contemporains. Le caractère « clownesque », dérisoire, des facéties de Koons, ne doit rien au hasard : cette subversion de l’Art passe par la dérision, arme elle aussi très contemporaine. En pendant un homard au plafond des Grands Appartements royaux, on ridiculise ce que notre civilisation a produit de plus grand et de plus majestueux. Cette agression consciente est commandée par une volonté politique, au service d’un but révolutionnaire que l’« art » contemporain revendique explicitement .

Une opération de spéculation ?

Le deuxième but, c’est la spéculation. L’« art » contemporain, aujourd’hui, tourne à vide. Que signifie encore la « transgression », qui est son principe moteur, lorsque tout est transgressé ? Au-delà du blasphème, il n’est plus de provocation possible. Ayant subverti et vidé de son contenu les notions de Vrai, de Beau, d’œuvre d’art et même d’Art, l’« art » contemporain est aujourd’hui à bout de souffle et d’imagination. Indépendamment de l’ultime « transgression » qu’elle représente, son entrée dans des lieux de civilisation aussi prestigieux que Le Louvre ou Versailles valorise, par la seule comparaison de leurs déjections avec les chefs-d’œuvre du grand Art, les soi-disant « artistes » qui y sont exposés, et fait monter la cote marchande de leurs productions.
Avant d’introduire Jeff Koons à Versailles, Jean-Jacques Aillagon dirigeait, au Palazzo Grassi, la fondation François Pinault. Ledit François Pinault collectionne les œuvres de Koons, et sa fondation fait partie des soutiens grâce auxquels l’exposition a pu être réalisée à Versailles. Croyez-vous que ce soit des hasards ? Et pensez-vous que l’intérêt que porte à l’« art » contemporain Jeff Koons, ancien trader à Wall Street, tienne au hasard ? La spéculation sur l’« art » contemporain est autrement plus rentable et moins risquée que celle sur les valeurs boursières !
Reste que Versailles est un domaine national. Il est scandaleux que l’Etat se prête à cette opération à la fois subversive et mercantile ; scandaleux que Nicolas Sarkozy n’y ait pas opposé son veto ; scandaleux que Christine Albanel, ministre de la culture, l’avalise ; et scandaleux aussi que l’Etat et le Conseil général des Yvelines la financent aux dépens des contribuables. Scandaleux, mais pas surprenant : voilà des décennies, en effet, que l’Etat culturel a fait le choix du non-art contemporain – qui est même un anti-art – contre l’Art traditionnel ; des décennies qu’il lui a donné un statut d’art officiel et qu’il le subventionne aussi largement qu’exclusivement avec l’argent des Français, qui sont priés de payer sans avoir voix au chapitre. Cela représente des milliards d’euros !
Comment s’étonner, après cela, que nos compatriotes se détournent de toute forme d’art ? Car les Français, qui tiennent à juste titre l’« art » contemporain pour une supercherie, ignorent en général qu’il existe encore de véritables artistes. Ils l’ignorent parce que ces artistes-là, pourtant nombreux – je les connais, étant peintre moi-même – sont systématiquement ringardisés et bannis des médias.
En effet, l’« art » contemporain ne tolère aucune autre conception de l’art que la sienne. C’est aussi ce qu’il veut signifier en se positionnant, au Louvre et à Versailles, en héritier du Grand Art : il s’agit d’une captation d’héritage, d’une tromperie et d’un vol intellectuel caractérisés. Il existe, à ce refus de toute concurrence, une raison supérieure encore à la réticence qu’éprouvent les prétendus « artistes » à partager le gâteau des subventions : c’est que la comparaison tournerait à sa confusion, amènerait les Français à prendre conscience de son abyssale insignifiance et de la colossale mystification dont ils sont les victimes. En un mot, le roi serait nu.
Rien n’est donc fait pour les véritables artistes, qui s’obstinent par amour et passion de l’Art, souvent malgré de grandes difficultés matérielles, à tenter de maintenir et d’enrichir notre vrai patrimoine artistique.

Renouveau artistique : une association pour défendre l’Art véritable

Toutes ces raisons me conduisent aujourd’hui à créer, avec l’appui de connaisseurs de l’Art véritable et d’amateurs éclairés, l’association Renouveau artistique. Elle se fixe un double but : d’une part, elle dénoncera les intrusions du pseudo « art » contemporain dans les hauts lieux de civilisation et les gaspillages éhontés d’argent public qui financent la gigantesque opération de mystification entreprise sous l’alibi culturel ; et, d’autre part, elle fédèrera les résistances, en faisant connaître au grand public les artistes – peintres, sculpteurs, dessinateurs – qui s’inscrivent dans les plus hautes traditions de notre patrimoine artistique.
Nous vous proposons de signer une pétition pour exiger de Christine Albanel et de Jean-Jacques Aillagon qu’ils renoncent à exposer Jeff Koons à Versailles et à faire repeindre par Daniel Buren l’escalier Gabriel.

Mais notre combat ne fait que commencer. Pour le mener à son terme, nous ne pouvons évidemment pas compter sur une aide de l’Etat. Nous nous adressons donc à toutes les bonnes volontés pour nous fournir le « nerf de la guerre », sans lequel ce projet n’a aucune chance d’aboutir. Pour faire pression sur le ministre de la culture et mettre fin au scandale que constitue l’intrusion de l’ « art » contemporain dans le palais du Roi-Soleil, nous avons besoin de financer une grande campagne de pétitions. A cette fin, il nous faut réunir 10 000 euros, ce qui nous permettra de subvenir aux frais d’impression et d’envoi de 15 000 pétitions – pour commencer.
Nous ne pouvons compter que sur votre aide, ce qui est aussi la condition et le gage de notre indépendance. C’est pourquoi je fais appel à votre générosité pour financer cette campagne. Pour nous aider, il suffit de nous adresser un chèque à l’ordre de Renouveau artistique ! L’union fait la force. Il suffit que 1 000 personnes nous envoient 10 euros, ou que 500 personnes nous en envoient 20, pour nous permettre d’engager efficacement la bataille pour les arts et pour la civilisation.

Renouveau artistique
31 ter, rue du général Leclerc,
77140 Nemours.

Ce qui est en jeu, c’est le patrimoine culturel, intellectuel et spirituel que nous laisserons à nos enfants. C’est lui que je vous appelle à défendre aujourd’hui.

Christophe Thiry,
Artiste peintre

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Comments (13)

  • dominique Répondre

    Rejeter l’art contemporain dans son ensemble, c’est rejeter tout l’art puisque tout art, depuis toujours, a d’abord été contemporain avant de devenir classique et reconnu de tous. M.Thiry, votre combat est d’arrière-garde, il n’échauffe que les vieux shnocks, les réacs, les aigris, les nuls qui n’ont pas trouvé de reconnaissance en dehors de leur petit cercle, ceux qui n’y connaissent rien et se croient pourtant autorisés à dire ce qui a de la valeur et ce qui n’en a pas. Votre monde est poussiéreux, vieillot, il pue l’absence d’aventure et d’audace. S’il n’y avait que des gens comme vous, qu’est-ce qu’on s’emmerderait dans la vie ! P.S : demander 10.000 / 15000 € pour les frais que constitue une pétition ? alors que par internet c’est totalement gratuit, vous n’avez pas l’impression de vous foutre de la gueule du monde ?

    10 octobre 2008 à 21 h 56 min
  • Anonyme Répondre

     

    Sans disserter sur l’art véritable…

    L’art contemporain paraît déjà pour nombre de quidams – hormis aux yeux de ses promoteurs (terme adéquat) bien sûr – une véritable escroquerie intellectuelle et financière (achats de l’état, subventions, lieux d’expos, etc.).

    Quel besoin était-il d’imposer ce fumeux mélange des genres ? Histoire de montrer qu’il ne restera vraiment rien de ces périodes qui ont modelé la France ?

    Les "artistes" contemporains devraient à leur tour accepter que de "tristes, trop sages et traditionnelles" oeuvres classiques soient incorporées à leurs galeries, expositions, "installations".

    VOILA, qui serait inconoclaste, dans un océan de bien-pensance intellectualo-UMPiste !

    29 septembre 2008 à 18 h 20 min
  • UN chouka Répondre

    PFFT,l’art en série, l’art  convenu des tèchniciens encadrés, l’art policé,l’art de de convenace……………………………l’art de faire du fric ,l’art èstampillé,l’art d’origine controlé …………………………l’art a la mode ………..l’art autorisé……………

    A une époque ou la quantité est la règle,il n’y a plus de place a l’art de géni,l’art du vrais talent qui surprend, qui laisse pèrplexe et intéroge au début, qui donne envie d’en faire autant,cet art qui devient un schémat de base pour les plus humbles ,un art que coute vraiment ……

    Facile a voir pour ceux qui aiment les beaux meubles, les beaux bibelots,les belles peintures,autant de choses qui ne se démodent pas, qui rèstent au fil des siècles des mèrveilles véritables ,prèsque incopiables?

    L’art véritable, qui n’ a pas de prix?

    Cet art pour rien ?

    29 septembre 2008 à 8 h 03 min
  • Jaurès ce héros Répondre

    Frédéric Bastiat était un économiste, ce n’était ni le cas de Marx, de Jaurès, ou autres clones socialistes. Mais bon certains encore préfèrent voter pour les postiers ou les timbrés. Ils pourraient au moins avoir le courage de signer.

    Vale

    Frédéric Bastiat

    23 septembre 2008 à 0 h 25 min
  • Jaures Répondre

    Quand je lis les critères de Oilpainter pour définir l’Art Véritable, j’entrevois mieux le profil des promoteurs de cette association burlesque.

    22 septembre 2008 à 20 h 58 min
  • Notformated Répondre

    Frédéric Bastiat ? Mais je croyais que ce prétendu économiste qui n’a jamais rien compris à rien était mort !

    A moins qu’il ne s’agisse de son fantôme qui sévissait jadis sur le forum de l’Ami Public en nous gratifiant de ses sentences pompeuses (et pompantes) ?

    22 septembre 2008 à 20 h 45 min
  • Drakkar Répondre

    Bonjour,

    A Bordeaux, nous avons subi l’an dernier une expo d’art contemporain très prisée. Je dis "subi" parce que, même sans s’y rendre, il était devenu impossible d’échapper aux divers messages véhiculés par tous les moyens imaginables afin d’intoxiquer la population.

    Au milieu de la montagne de foutages de gueule caractérisés, un des sommets de ce déballage était une machine – je ne vois pas d’autre mot – complexe, formée de tuyaux, de laves linges, lave vaisselle, pompes etc.

    A l’entrée de cette OEUVRE, l’ARTISTE déversait divers aliments et liquides. A l’autre bout, l’OEUVRE délivrait une abondante diarrhée. De la m… quasi authentique odeur comprise.

    Je vous épargne le salmigondis fumeux bobo-culcul-languien de l’ARTISTE justifiant son OEUVRE. Je ne m’attarde pas sur les OH et les AH des crétins hypnotisés par tant d’audace.

    M. Jauresse, vous pouvez passer à la maison, tous les matins après mon café j’en pond une pareille ou presque. Ephémère celle là, parce qu’après je tire la chasse.

    20 septembre 2008 à 18 h 36 min
  • Jaurès ce héros Répondre

    J’espère que tous les lecteurs mesurent à sa juste valeur la qualité de l’humour de Jaurès. Quel boute-en-train ! Sans doute le nouveau Coluche !

    Fredéric Bastiat.

    20 septembre 2008 à 14 h 11 min
  • Jaures Répondre

    Oui M Mirandole, vous avez raison. Je me repends. Mais dîtes moi donc ce qu’est "L’Art Véritable" avec des exemples suceptibles de nettoyer mon âme corrompue.

    20 septembre 2008 à 13 h 41 min
  • Anonyme Répondre

    Comment en est-on arrivé à trouver normal de faire une exposition de baudruches dans le palais de Versailles ? Il s’agit , à mon avis, d’une perte totale du sens des réalités. Nos dirigeants sont les meneurs de cette incroyable imposture, pour la simple raison qu’ils y croient. Alors seuls les regroupements de mécontents peuvent agir efficacement. J’approuve donc totalement votre démarche.

    Je vais commencer par participer avec un petit chèque. Mais si le mouvement prend de l’ampleur et que je suis convaincu de sa crédibilité, alors je tâcherai de faire mieux.

    Bien cordialement, et avec tous mes voeux de réussite,

    Patrick Sargos

    20 septembre 2008 à 11 h 34 min
  • OilPainter Répondre

    Plop

    Si l’art dit contemporain a bien été mis en place par une culture de gauche intellectuelle et caviardée

    C’est un aculturisme de droite qui a recupéré le marché

    et dans l’ultra capitalisme on aime trop les marchés qu’on peux réguler

    c’est pire que l’état………

     

    Plop2

    L’art "véritable", l’expression prete a polémique mais est plaisante, se trouve pour moi dans quelques bases simples,

    telle que la forme de l’oeuvre (par exemple une statue et pas un décor de théatre),

     son fond, son message (nécessitant un dossier explicatif ou pas, adapté à l’humanité ou à des spécialistes) 

    et sa perenité (c’est a dire la durée de vie de l’oeuvre achetée, par exemple un compotier avec des trognons de pommes doit avoir 6 mois de vie maximum, le même en marbre ne craint que la casse)

    et bien sur le génie de l’artiste (c’est facile, il suffit de l’écouter parler sur son oeuvre, si le discours est absent ou théorique, demandez a voir l’artiste au travail….) 

    20 septembre 2008 à 9 h 41 min
  • mirandole Répondre

    Enfin un projet sain !

    Evidemment les jauressistes de tout bord, déformés et conditionnés par le "bobotisme" qui leur sert de culture ne voient d’art véritable qu’au travers de Monsieur Jack Lang "éternel" ministre de la Culture (dans sa tête) !  

    Laissez les lire "Libé" et écouter Farce-Culture (tu parles !). L’important est de continuer votre combat. Nous vous soutenons, nombreux, beaucoup plus nombreux que les "caviardistes" de salon ne le pensent !

    19 septembre 2008 à 18 h 05 min
  • Jaures Répondre

    M Christophe Thiry, afin de me faire enfin une idée de ce qu’est  "l’Art Véritable", pouvez-vous me dire où je puis admirer quelques unes de vos oeuvres ?

    Avec mes remerciements.

    19 septembre 2008 à 13 h 28 min

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