Une autre politique sociale

Une autre politique sociale

Les électeurs français ont montré, sans appel, qu’ils n’appréciaient pas la politique menée par l’ancien gouvernement Raffarin.

D’abord, de nombreux électeurs de droite, déçus, se sont abstenus, tandis que l’électorat de gauche se mobilisait. Ce grand changement d’attitude explique à lui seul la victoire de la gauche.

Ensuite, parmi ceux qui ont voté à droite, la moitié seulement a voté UMP, un quart a voté UDF et un quart a voté Front National. Ceci montre à quel point l’UMP n’a pas satisfait son électorat.

Les problèmes judiciaires de Juppé ne sont probablement pas totalement étrangers à cet abandon de l’UMP par les électeurs de droite. Mais leur poids semble faible.

Bayrou et l’UDF, ont souvent attaqué avec violence l’UMP, poussant ainsi nombre d’électeurs de droite à s’abstenir de voter et rendant plus difficile le retour à l’unité au deuxième tour. Il reprochait essentiellement à l’UMP de ne pas être assez sociale. Bayrou désire donc, sur le plan économique, maintenir, voire augmenter, le poids des impôts pour augmenter les redistributions. Ceci ne peut pas marcher sur le plan économique. On va dans le mur.

Le Pen et le Front National ont été nettement moins violents que Bayrou contre l’UMP. Une masse importante d’électeurs ne considère plus que le Pen est un fasciste dangereux pour la République. Le Pen propose comme remède à nos malheurs la fermeture des frontières et le retour à l’autarcie économique. Il ne prend pas en compte les immenses avantages que la mondialisation peut apporter à la France. Un tel retour en arrière nous mènerait dans une impasse. Le mur encore.

Chirac et l’UMP ont fait un bon diagnostic : il faut libérer l’économie française des énormes contraintes qui pèsent sur elle. Mais ils ont choisi la médecine douce, alors que le pays a besoin de chirurgie. La reprise ne vient donc pas. Leur politique apparaît comme inefficace et anti-sociale.

De plus, l’UMP n’a pas su vendre sa politique. Il y a en effet deux façons de réaliser une politique dite de justice sociale. La mauvaise, statique, et la bonne, dynamique.

La politique sociale statique est simple à comprendre. Plus on prend aux riches, plus on redistribue aux pauvres. On crée ainsi théoriquement une société plus juste. C’est ce que préconisent les socialistes français rejoints par l’UDF. Cette politique est appliquée en France sans interruption depuis 20 ans par la droite et par la gauche. Elle freine l’économie, appauvrit tout le monde, et surtout crée des millions d’exclus. Elle a ainsi accentué dramatiquement les inégalités sociales et, pour corriger ces inégalités, il faut encore plus prendre aux riches pour redistribuer encore plus aux pauvres.

Certains proposent même d’interdire les délocalisations pour maintenir un semblant d’activité économique… Une telle politique est socialement folle. Elle augmente le nombre des exclus et contraint les plus pauvres à conserver des revenus misérables, sans espoir de progression. Elle est totalement anti-sociale.

La politique sociale dynamique est tout aussi simple. On lève tous les freins qui pèsent sur les entreprises : freins administratifs (comme le SMIC qui interdit d’embaucher certains salariés, ou les 35 heures qui empêchent de travailler). Il y a en France des milliers de freins. On arrête ensuite de faire fuir à l’étranger capitaux et entreprises par une fiscalité d’un autre siècle, et on crée au contraire en France un territoire fiscalement attirant pour les entrepreneurs, pour tous ceux qui créent des emplois et des richesses. Ainsi nos entreprises embaucheront à nouveau, le PIB se remettra à progresser de 5 % comme dans tous les pays qui réalisent une telle politique. Les exclus disparaîtront petit à petit et les revenus des plus pauvres progresseront rapidement sans contrainte sur les autres Français. La cohésion sociale sera enfin renforcée.

C’est avec des entrepreneurs qu’on fabrique des richesses et qu’on crée des emplois. Ce n’est pas avec des impôts et des fonctionnaires.

L’UMP n’a pas su médiatiser cette autre politique sociale, finalement bien plus attrayante que la politique de répartition marxiste. Le gouvernement Raffarin II n’a pas su abandonner l’immobilisme. Il est normal que ses électeurs l’aient abandonné.

Partager cette publication

Comments (3)

  • Adolphos Répondre

    Didier : ” connaissez vous beaucoup de jeunes qui commettent un égarement de cette nature sans un bon gros fond de conviction idéologique marxiste ?” Mussolinni ?

    21 avril 2004 à 10 h 55 min
  • Adolphos Répondre

    Bien d’accord. L’URSS, le Socialisme est mort depuis plus de 10 ans, mais en France, nous n’avons toujours pas pris acte de cet échec sans appel. Que la droite se réveille ! Elle n’a aucune leçon à recevoir des tartufes de gauche !

    21 avril 2004 à 1 h 09 min
  • Didier Répondre

    Permettez moi de n’être pas en accord avec votre conclusion. Lorsque vous écrivez: -“Le gouvernement Raffarin II n’a pas su abandonner l’immobilisme.” Vous faites erreur; ces gens qui prétendent nous gouverner n’ont pas voulu abandonner l’immobilisme… Rien d’étonnant, ce ne sont pas des gens de droite libérale. Lorsqu’on se choisit pour chef un ex-vendeur du journal L’humanité, que voulez vous qu’il advienne avec les gens qui l’entourent. On pourra plaider l’erreur de jeunesse; connaissez vous beaucoup de jeunes qui commettent un égarement de cette nature sans un bon gros fond de conviction idéologique marxiste ?

    20 avril 2004 à 9 h 17 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *