19 mars : commémoration d’une triple ignominie

19 mars : commémoration d’une triple ignominie

« Quelle hécatombe connaîtrait l’Algérie si nous étions assez stupides et assez lâches pour l’abandonner… »

(Extrait de la conférence de presse du 23 Octobre 1958 de Charles De Gaulle)

 

Réaction d’un vieux soldat, patriote – « aujourd’hui plus qu’hier et moins que demain » –, ayant vécu les événements de la période dont la commémoration « fait toujours fureur chez les communistes et leurs séides et affidés  ».

Certains individus ou médias tentent toujours d’accréditer l’idée selon laquelle les Anciens combattants et leurs Associations auraient retenu la date du 19 mars pour la commémoration de la fin de la guerre d’Algérie. Il n’y a rien de plus faux : ce ne sont pas les anciens combattants ou leurs représentants qui ont retenu cette date et choisi d’en effectuer la commémoration.

Bien au contraire  !

Hormis les communistes et affidés, la FNACA et ses filiales ou ses franchisés,  les Associations patriotiques, les vraies, pas celles qui, il n’y a pas encore très longtemps encore, associaient le drapeau de l’Union soviétique à nos trois couleurs,  ont toutes :

– décidé de ne pas reconnaître « le 19 mars » ;

– ont signifié leurs refus de participation aux sollicitations des autorités, d’une manière parfaitement claire.

Seules se rendront à cette commémoration des associations qui sont toutes – peu ou prou – dans les mains des anciens ou des néo-staliniens, dont la FNACA est tout à la fois le maître à penser et le grand ordonnateur de la nouvelle collaboration avec l’ennemi, dans le « monde » des Anciens combattants.

Ces tristes sires savent pourtant pertinemment que le 19 mars  – historiquement – marque le début d’une période des plus sombres de l’Histoire de la FRANCE, celle où le pouvoir politique, seul légitime à l’époque, en Algérie s’est comporté d’une manière ignominieuse :

  • a renié ses Filles et ses Fils, qu’ils soient Harkis ou Pieds-noirs, jusqu’à les abandonner sciemment à la barbarie ;
  • n’a pas réagi aux assassinats, aux disparitions de Soldats ;
  • a accepté que les Harkis et leurs familles qui avaient pu s’échapper du territoire algérien en laissant tous leurs biens sur place, soient parqués dans de véritables camps de concentration (comme celui de Saint-Maurice l’ardoise) entourés de miradors, avec interdiction d’en sortir.

Il est vrai qu’à l’époque, pour le pouvoir en place, ces Harkis n’étaient « que  des supplétifs » – tout comme ceux qui avaient formé la glorieuse Armée d’Afrique sans laquelle ce pouvoir n’aurait jamais existé – et que cela suffisait pour justifier des conditions qui n’auraient même pas été envisagées pour des détenus de droit commun !

 

Il est essentiel de rappeler que la loi du 23 février 2005, article 2, que personne ne peut ignorer, stipule :

[La Nation associe les rapatriés d’Afrique du Nord, les personnes disparues et les populations civiles victimes de massacres ou d’exactions commis durant la guerre d’Algérie et après le 19 mars 1962 en violation des accords d’Evian, ainsi que les victimes civiles des combats de Tunisie et du Maroc, à l’hommage rendu le 5 décembre aux combattants morts pour la France en Afrique du Nord.]

Cet article de Loi établit la reconnaissance de la réalité des crimes commis en Algérie, encore territoire de la Françe, contre des population civiles « après le 19 mars 1962, en violation des accords d’Evian ».

Comme la FNACA et ses séides, prétendre que le 19 mars 1962 marquait la fin de la guerre d’Algérie, en plus d’être un mensonge éhonté, n’est que du révisionnisme puisque son attitude – encore aujourd’hui – conduit à une remise en question de faits appartenant à l’Histoire de la guerre d’Algérie, tendant à nier ou à minimiser les tortures, les assassinats massifs, les enlèvements massifs de Harkis et de leurs familles (plus de 100.000), des tortures, des assassinats et des enlèvements de familles de Pieds-noirs, des tortures, des assassinats et des enlèvements de Soldats français (alors que le cessez-le-feu était entré en vigueur), par les tueurs du FLN.

A propos du choix de la date du 19 mars comme étant celle de la fin de la guerre d’Algérie :

  • le Président Mitterrand (lors de sa conférence de presse du 24 septembre 1981) avait rejeté cette date: « A mes yeux, cela ne peut pas être le 19 mars, parce qu’il y aura confusion dans la mémoire de notre peuple, cela ne peut pas être le 19 mars. Je trouve parfaitement normal qu’une Association l’ait choisie pour elle-même, mais au niveau du pays, une date devra être choisie. »
  • le Président SARKOZY avait déclaré le 16 avril 2007: « Il n’est pas question que 19 mars soit une date officielle de commémoration. Il est arrogant de condamner et de mépriser la douleur qui fut la vôtre et celle de vos familles lorsque vous fûtes chassés de vos terres, de vos maisons, et séparés de vos amis. Je le répète, c’est par respect pour vous que je n’accepterai pas que la date officielle de la commémoration des morts de la guerre d’Algérie soit celle du cessez-le-feu, qui de surcroît, n’a pas été respecté. »

Pour toutes ces raisons, les Anciens combattants français et leurs Associations, totalement opposées à la FNACA, ses séides, ses succursales, ses franchisés, ne pouvaient que refuser que la date officielle de la fin de la guerre d’Algérie soit fixée au 19 mars, et qu’il soit aussi décidé que cette date soit celle de la journée de commémoration nationale.

Comment imaginer que les Anciens combattants de la guerre d’Algérie, aient pu réagir autrement ?

Quand, après le cessez-le-feu, le 19 mars 1962, le FLN a lâché ses hordes d’assassins, c’est la rage au coeur, le désespoir dans l’âme que, nous les Soldats de France, nous avons dû obéir à un pouvoir qui nous ordonnait de ne rien faire, de ne rien tenter, de ne pas intervenir pour protéger tous ceux que les barbares menaçaient, au prétexte qu’il s’agissait « d’affaires internes de l’Algérie ». C’est-à-dire de rester passifs, l’arme au pied, alors que nos Frères d’Armes Harkis, nos amis Pieds-Noirs, nos Camarades, étaient massacrés, et alors que nous avions la volonté et les moyens de les protéger !

Le pouvoir de l’époque porte l’entière responsabilité de cette ignominie. Malheureusement, chacun de nous porte en lui cette tache indélébile, ces souvenirs d’appel au secours auxquels nous ne pouvions répondre, quand bien même certains ont pu contrevenir aux ordres …

 

Ils ont sauvé l’Honneur !

Quand, faisant fi de l’Histoire et des textes officiels, obéissant – de fait – à ceux qui excellent dans sa réécriture et sa falsification, la FNACA et ses affidés entendent célébrer la date de commémoration de la fin de la guerre d’Algérie, le 19 mars 2020, il s’agit d’une nouvelle ignominie.

Mais, en cette année 2020, dans la France troublée par la pandémie de maladie à coronavirus les décisions de confinement, prises pour éviter la transmission du virus font que les pseudo-cérémonies de célébration da la pseudo-fin de la Guerre d’Algérie, montées par la FNACA et ses affidés, ne pourront avoir lieu. Ce qui est une première bonne nouvelle !

Par ailleurs, les mêmes décisions, limitant les déplacements et rencontres, feront que nous serons totalement disponibles pour le « Devoir de mémoire » qui incombe à chacun. Ce qui est une autre bonne nouvelle !

Les tenants du pouvoir en 1962 ont été des lâches, ignorants de l’Honneur et de la Fidélité, que l’Histoire les maudisse !

Jamais je  n’oublierai mon premier compagnon de jeu, ordonnance de mon Père, Tirailleur, Légion d’Honneur et Médaille Militaire gagnées au Feu. Jamais je  n’oublierai  tous ces jeunes tombés pour la France. Jamais je  n’oublierai nos Harkis et leurs familles, martyrisés, massacrés, parce que abandonnés sur ordre, alors que nous attendions du Chef des Armées l’ordre d’intervention qui n’est jamais venu. Jamais je  n’oublierai ces cris que “j’entends” encore certaines nuits: “Mon Lieutenant, au secours, viens vite ! ” Jamais je n’oublierai ceux de ma famille, mes amis qui ont “disparu”. Jamais je  n’oublierai que le 19 mars, c’est la célébration de l’ignominie érigée en système, de la trahison, de la lâcheté.

Cinquante-huit ans après, je n’ai jamais autant eu envie de passer au lance-flammes tous ces traîtres à la Patrie, seul moyen pour nettoyer des ordures et simultanément purifier l’environnement. A bientôt 80 ans, avec mes Camarades nous trouverions encore la force physique nécessaire. Car,

    Nous sommes ces soldats qui grognaient par le monde

    Mais qui marchaient toujours et n’ont jamais plié …

    Nous sommes cette église et ce faisceau lié

    Nous sommes cette race éternelle et profonde …

    Nos fidélités sont des citadelles

 (Charles Péguy)

Jean-François Cerisier

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Comments (7)

  • OMER DOUILLE Répondre

    Que de Gaulle ait voulu se débarrasser de ce boulet d’algérie qui ne nous a apporté que des dépenses, des sacrifices, des emmerdes de toutes sortes, à commencer par l’immigration de sa lie, je peux parfaitement le comprendre, d’autant que, ayant participé à ce que l’on appelait alors les “opérations du maintien de l’ordre” mais qui n’en était pas moins une guerre, j’ai rapidement vu , malgré mon jeune âge, qu’il n’y avait rien à faire de bon avec ces gens que nous aurions du laisser dépérir, en nous contentant de les dézinguer régulièrement par des raids sans retenue toutes leurs tentatives d’extorsion à la “barbaresque” – la seule chose qu’ils sachent faire-
    Par contre, la façon dont de Gaulle à traité le problème et s’est fait balader par des crevards planqués à Tunis alors que nous avions vaincu – je dis bien vaincu – le fln, et a laisser mourir nombre de pieds noirs et harkis, restera toujours une tâche indélébile sur son nom (et pourtant, Dieu sait que j’ai été “gaulliste”). Il eut fallut faire un référendum auprès des pieds noirs et leur demander s’ils acceptaient de lacher beaucoup pour avoir un peu, mais en sureté garantie un bout de territoire à eux seuls et dont seraient bannis les muzzs. J’entends par là : une partition drastique sur une petite partie du territoire pour la population européenne avec une présence de l’armée sans faille dans ces lieux et des représailles sans pitié pour toute atteinte extérieure. Le reste à qui nous abandonnions l’essentiel des ressources y compris pétrolières ne nous concernant plus, de même que ses ressortissants, même installés en France depuis des décennies auraient été expulsés dans leurs bleds . Comme Philippe II après la reconquista espagnole.
    Pour la Fnaca, je me suis fait harponner par ces joyeux drilles et recevais même leur torche-cul. J’ai assisté à quelques réunions sans grand intérêt car il y avait deux ou trois sincères dont un ancien de la Légion handicapé, sympa mais pas très lucide…jusqu’au moment où j’ai découvert dans leurs torche-cul, parmi des articles qui me paraissaient curieux (genre cocos) des textes réels ou arrangés de culpabilité à n’en plus finir de la part de prétendus appelés – j’étais aussi un appelé et pas trop bien traité, mais je n’avais aucune raison de me flageller-
    J’ai fait un cirque à la dernière réunion disant que je trouvais les articles dégueulasses et insultants pour nos morts. Ca n’a pas plu, mais je m’en foutais et j’en renvoyé la carte, refusant ensuite les multiples tentatives de récupération. La Fnaca, ce n’était ni plus ni moins que de la propagande communiste.
    Je persiste encore à penser que de Gaulle s’est fait prendre pour un grand con par des maqueraux magrhébins et que nous le payons encore.

    20 mars 2020 à 17 h 25 min
    • Gérard Pierre Répondre

      Bonsoir Omer.

      Je ne suis pas convaincu que de Gaulle se soit fait balader par l’engeance criminelle du FLN.

      Je pense plutôt qu’il a dégusté un plat froid : la vengeance !

      Il détestait les Pieds-Noirs, restés pétainistes après la débâcle de 1940. Il les détestait plus encore parce qu’ils lui avaient préféré Giraud, … un vrai général ! …… Giraud qui s’adressait à lui en l’appelant Gaule, sans lui donner de la particule ! …… Il les détestait pour leur « complaisance » envers les troupes américaines fraîchement débarquées et que Roosevelt, leur chef, le tenait à l’écart, … lui, de Gaule !

      Il détestait également les troupes coloniales parce qu’il avait conscience de ce qu’il allait leur devoir. Aussi est-ce pour cette raison que, parvenues en Alsace, ces troupes ont été renvoyées comme des malpropres en Afrique du Nord afin de « blanchir » l’armée française entrant en Allemagne, quitte à compléter ses rangs avec des éléments métropolitains engagés de la dernière heure et hâtivement formés.

      Il détestait enfin les officiers de cette armée renouvelée qui lui était devenue totalement étrangère par la mentalité et par la pratique, mais qui, après s’être aguerrie en Indochine, renouait avec le succès dans les combats. Vous le dites d’ailleurs vous-même très justement : « … nous avions vaincu. »

      Sacrifiant tout cela sur l’autel de la vengeance, il jeta alors l’Algérie aux assassins comme on jette des cacahuètes à des primates !

      20 mars 2020 à 20 h 50 min
      • Gérard Pierre Répondre

        Rectification : Gaulle, .. avec deux “ll”.

        20 mars 2020 à 23 h 41 min
        • OMER DOUILLE Répondre

          Par “troupes coloniales” je suppose que vous parlez de celles recrutées en Afrique du Nord parmi les marocains, entr’autres et quelques “pieds noirs”.
          Si vous avez des relations italiennes dont les gens sont assez anciens ou ont parlé avec leurs parents du temps de la guerre en Italie, demandez leur pourquoi ils ont inventé, en souvenir du passage de ces vaillants guerriers le verbe “maroquiner” et sa signification.
          Il n’est pas sur que le renvoi dans leurs foyers des “maroquineurs” n’ait pas évité une belle réputation à l’armée française. Même si les partant ont été remplacés par des “métros” peu aguerris et moins efficace.
          Chaque situation doit être regardée dans son ensemble.
          Et il n’est sur non plus que les Américains dont nous dépendions pour tout, y compris l’armement, auraient toléré une nouvelle fois ce qui s’était produit en Italie. Dans ce cas, de Gaulle a bien fait de ne pas trop faire le kéké.

          22 mars 2020 à 0 h 47 min
          • quinctius cincinnatus

            le gouvernement chrétien-démocrate italien a reçu des ” indemnisations ” ( modestes ) de la France pour qu’ il se ” taise ” sur ces crimes de guerre ; ce n’ était quand même pas comme la Shoah dont parait il la jeunesse ” française ” actuelle ne sait rien et qu’ il faut sans cesse réactiver

            23 mars 2020 à 12 h 16 min
          • quinctius cincinnatus

            curieusement pas de réactions à cette information ignorée de la majorité d’ entre vous car bien ” occultée ” par les historiens, les pouvoirs, le media et l’ enseignement

            27 mars 2020 à 9 h 14 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      pourquoi de Gaulle a t il signé cet accord avec le F.LN. après avoir refusé toute discussion avec le M.N.A. ? sans doute parce que le M.N.A. n’ était pas assez proche des ” Russes ” ou trop proche des ” Américains ” ; mais aussi et surtout parce qu’ il voulait conserver sa base expérimentale saharienne pour ” sa ” ” bombe ” et plus accessoirement parce qu’ il pensait que ” nous ” exploiterions ce pétrole qui nous manquait tant et il s’ est fait rouler comme du couscous !

      dans la réalité ce fut le petit peuple pieds noirs qui eut le plus à souffrir dans sa chaire et dans ses ( modestes ) biens ; quant à l’ abandon des harkis cela restera la tâche indélébile sur l’ uniforme du gaullisme les Anglais et les Hollandais n’ ont jamais abandonné aux massacreurs leurs troupes fidèles

      22 mars 2020 à 12 h 55 min

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