À propos des races et du racisme

À propos des races et du racisme

Un de mes amis, excellent quoique socialiste, m’a récemment prêté un petit livre (« L’équation du nénuphar » 3,3 euros format poche ) du fameux scientifique gauchiste Albert Jacquard, connu entre autres pour son activité à la tête des associations « Droits au Logement » et « Droits devant ». Sa notice biographique nous apprend que, durant dix ans, il a été ingénieur à la SEITA (Société des Tabacs), ce qui, apparemment, ne confère pas une autorité particulière pour donner des leçons de morale…

Quoi qu’il en soit, un chapitre est consacré à l’un des sujets majeurs de notre époque, le racisme. On va voir que, de certitudes scientifiques identiques, on peut passer à des conclusions dissemblables. En effet, les données scientifiques fournies par l’auteur ne sauraient guère être sujettes à contestation. On ne saurait s’opposer à sa définition de l’espèce, fondée sur ce fait « qu’appartiennent à la même espèce deux individus de sexe différent s’ils peuvent procréer une descendance féconde », définition qui oblige à ranger les chevaux et les ânes dans deux espèces différentes, leur descendance commune, mulets et bardots, étant stérile.

Subdivision de l’espèce chez divers animaux, la race, aux contours d’ailleurs flous, est déterminée en ce qui concerne les animaux domestiques, surtout par les desiderata des éleveurs. C’est la nécessité morale de ne pas transposer à l’espèce humaine un tel modelage qui a déconsidéré ce qu’on appelle l’eugénisme.

Cependant, on est surpris qu’à la question : « Y a-t-il des races humaines ? » la réponse de Jacquard soit « a priori, oui », alors qu’on l’attendait toute autre de la part d’un des propagandistes de l’antiracisme. Il est vrai qu’a posteriori, la réponse s’inverse : « Le concept de race ne recouvre, pour notre espèce, aucune réalité ». Qu’en est-il donc ?

Notre patrimoine héréditaire est contenu dans les gènes, qui commandent notre être physique et aussi certains aspects du psychisme. Or, notre auteur pose en principe, ou feint de croire, que, pour qu’on puisse parler de races, il faille que le patrimoine génétique des Blancs, des Noirs et des Jaunes, soit fondamentalement différent d’une race à l’autre, alors que ce qui nous unit est beaucoup plus important que ce qui nous sépare. Et, comme la procréation ne cesse de brasser les gènes, la frontière entre chaque race supposée et les deux autres est éminemment incertaine. On peut même rencontrer des individus de couleur différente qui possèdent un patrimoine génétique à peu près semblable, plus proches l’un de l’autre que de la plupart des individus de la même couleur.

Il n’empêche que globalement, une certaine distance génétique existe entre les différentes couleurs : « Si l’on représente par le nombre 100 la distance moyenne entre les diverses populations de la Terre, la distance moyenne entre populations d’une même « race » est de 92, et entre populations d’une même nation de 85 ».

Arrivés à ce point, nous sommes obligés de penser que la conclusion à tirer de données objectives est – hélas ! – bien souvent subjective. Les uns, comme Jacquard, trouveront qu’un écart de 8 % est insuffisant pour définir une race et les autres se réjouiront de voir l’existence de races humaines confortée par la génétique.

Ce n’est pas tout : même les simples nations posséderaient un patrimoine génétique plus ou moins spécifique, nous venons de le lire. Voilà un fait peu connu dont l’énoncé soulèverait des protestations, si on le trouvait sous la plume d’un partisan des idées nationales. Loin d’être déterminées par les connaissances scientifiques, dans le cas qui nous occupe, les convictions se servent de ces connaissances pour conforter une thèse préétablie. Les partisans de la nation sont satisfaits et les antiracistes aussi. Les uns ont trouvé un ciment dont ils ignoraient l’existence, les autres l’illusion d’échapper au déterminisme génétique.

Enfin, si l’on peut souscrire à la définition suivante du racisme : « Il doit être compris comme la prétention d’avoir le droit de mépriser un individu en raison de son appartenance à une collectivité », mot bien vague toutefois (les membres d’Al Qaïda, par exemple, et les Taliban ne forment-ils pas une collectivité ?), on est étonné que le mot différence apparaisse très souvent sous la plume de quelqu’un dont l’une des idées maîtresses est de gommer les différences entre hommes. Pourtant, il est désigné dans sa notice biographique comme « un fervent défenseur du droit à la différence ». Il y a là une contradiction qui est celle de toute la tendance anarcho-gauchisante. Le droit à la différence est un slogan qu’elle utilise sans se rendre compte qu’il est incompatible avec une certaine universalité. Les Noirs, les Maghrébins, les Juifs (beaucoup moins maintenant), les Bretons, les Basques et les Corses auraient ainsi droit à la différence. Est-ce parce qu’ils forment des groupes de populations (pour ne pas employer le mot race) très différentes les unes des autres ?

En France, une seule population n’a pas droit à la différence, c’est celles des Gaulois. Les populations qui viennent d’être citées possèdent-elles ce droit en raison de quelque argument scientifique ou moral ou plutôt parce que tout ce qui concourt à abaisser la France et les Français obtient ipso facto un satisfecit ?

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Comments (8)

  • V Répondre

        Cet article me semble peu réfléchi: ainsi, Jacquard chercherait-il à gommer les différences? les gens d’Al Qaeda formeraient-ils une collectivité que l’on pourrait presque assimiler à une race?

        Tout d’abord, il ne me semble pas que Jacquard cherche à gommer les différences; le principe de droit à la différence, est, je crois, davantage une façon de dire: chacun a sa culture, ou un mélange de plusieurs cultures aquis dans ses relations sociales (famille, amis, …).
        Chacun est diférent, physiquement, moralement. Mais est-ce qu’être différent nécessite de le reprocher; le racisme, ce n’est pas le fait d’être différent, mais de croire que la différence entraîne une hiérarchie.

        Ainsi, dire que le voisin, il est noir, ce n’est pas être raciste. Mais dire que moi je suis un gars bien, et lui pas, parce qu’il est noir, ça c’est du racisme.

    De même, faire partie d’Al Qaeda c’est peut-être appartenir à une collectivité; mais ce n’est pas pour autant être distingué par son génôme.
    Vous voulez être différencié ainsi, parce que vous jouez aux boules en buvant du pastis?

    8 mai 2007 à 0 h 23 min
  • MR Répondre

    On peut lire le texte de Rushton “Is Race A Valid Taxonomic Construct?” (La race est-elle une catégorie taxonomique valide ?) sur le site d’une revue intitulée “The Occidental Quarterly” : http://theoccidentalquarterly.com/vol2no1/jpr-taxonomic.html

    15 juin 2004 à 16 h 38 min
  • MR Répondre

    Tous ceux qui s’intéressent à la notion de race devraient lire les travaux de John Philippe Rushton, de la University of Western Ontario. Il est l’auteur du livre ‘Race, Evolution and Behavior’, un livre qui ne sera probablement jamais publié en France à cause des groupes de pressions ‘anti-racistes’. On peut télécharger une version abrégée de son livre depuis son site internet. Il n’y a cependant pas encore de version française. http://www.charlesdarwinresearch.org/reb.html J. P. Rushton’s book Race, Evolution, and Behavior collected and analyzed many of the data sets on race differences in brain size and intelligence and personality and temperament first noted by Darwin, Galton, and other 19th century visionaries. Using evidence from psychology, anthropology, sociology and other scientific disciplines, Race, Evolution, and Behavior shows there are at least three biological races (subspecies) of man – Orientals (i.e., Mongoloids or Asians), Blacks (i.e., Negroids or Africans), and Whites (i.e., Caucasoids or Europeans).

    2 juin 2004 à 5 h 51 min
  • à gauche 2 le retour Répondre

    Il m’a semblé voir un lien vers National Hebdo sur votre site, c’est courant sur les sites de droite libérale qui débattent sur le racisme ou pas ?

    30 janvier 2004 à 23 h 44 min
  • à gauche Répondre

    Eh oui…les voies du net sont parfois impénétrables, à tel point dailleurs qu’elles amènent parfois un militant d’un parti de gauche ver en l’occurence (et non d’extrême gauche) à surfersur un site … de droite. Mon opinion sur la question si vous me le permettez est la suivante : la notion de race est avant toute chose me semble t-il une construction sociale. Et trop souvent je le crois, à gauche comme à droite, on oublie que ce qui fait dabord un français c’est sa citoyenneté et non sa couleur ou que sais-je encore. La notion de race ne disparaitra t-elle pas d’elle même le jour où on verra des citoyens (avec leurs différences et leurs compétences) AVANT de voir des couleurs ambulantes?…

    30 janvier 2004 à 23 h 37 min
  • Adolphos Répondre

    Mais il me semblait avoir entendu dire que la diférence génétique entre l’homme et le shimpanzé n’était même pas d’un pourcent. 8% serait alors considérable ! Donc soit ce Monsieur de la Seita raconte n’importe quoi, soit il y a un probléme de méthodologie. Quand au différence amérique du Nord/Amérique du Sud elle provienent du fait que les esclaves noirs furent considérablement plus nombreux à être importé au Brésil qu’aux USA.

    28 janvier 2004 à 6 h 51 min
  • cast Répondre

    Le premier et plus important signe de racisme est de nier l’existence des races et des différences entre races.Nous retrouvons ces indices dans les euphémismes couramment utilisés pour en désigner certaines:ainsi,on ne parle pas de “noirs” mais de “gens de couleur”,ni d'”arabes” mais de “maghrébins”.Toutefois la mixité des races n’a historiquement jamais posé de problèmes aux cultures latines:ainsi il est frappant de constater la différence de métissage entre Amériques du nord et du sud:très répandu au sud,pratiquement inexistant au nord.La France ne fait pas exception.On voit couramment en France des couples ou des amis mixtes,ce qui n’existe quasiment pas dans les sociétés anglosaxones (contrairement à l’image véhiculée par les films américains).Le problème de la France n’est donc pas racial ,mais culturel et religieux.On en revient toujours au même problème:celui de l’Islam ,de son illégalité au regard des lois françaises (il suffit de lire les multiples appels au meurtre contenus dans le Coran),et donc de son incompatibilité a priori rédhibitoire avec la démocratie/

    27 janvier 2004 à 10 h 28 min
  • Debey marc Répondre

    Votre conclusion est tout à fait juste. Les responsables français oeuvrent à la disparition de la France, tout comme les responsables de l’église catholique acceptent tout ce qui dénigre cette église. Sous l’influence des nations non européennes, la France notamment, renie ses racines.

    26 janvier 2004 à 14 h 05 min

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