Agriculture. Retour au productivisme

Agriculture. Retour au productivisme

Notre ministre de l’Agriculture vient de tenir des propos potentiellement dangereux en disant que, dans la situation actuelle, les paysans devaient produire davantage. Il y a là la menace d’une relance d’un productivisme malfaisant dont M. Valadier, ancien président de l’INAO (appellations d’origine), disait que si son but initial était de nourrir, il devint vite de “produire”, puis de “détruire”. En effet, le productivisme est une menace pour l’environnement, peut être la pire. Il aboutit à des contradictions économiques insupportables et pose des problèmes éthiques et politiques réels.

Pour lutter contre la surproduction, la commission Européenne prescrivit la mise en jachère de terres arables, ce qui d’ailleurs est une forme extrême de dirigisme. En même temps, la France se glorifia de ses exportations, sans qu’on dise vers quels pays on exportait : Europe ? Amérique du Nord ? ou autres pays ?

Dans le cas de l’Afrique, les conséquences furent catastrophiques, car en mettant en difficulté les paysans locaux, ces exportations à tout prix, poussèrent ce continent vers un chaos dangereux pour la paix du monde et vers le développement de “phénomènes pathologiques” : islamisme, terrorisme, émigration massive, conflits… En même temps, l’explosion des importations, conséquence perverse d’une mondialisation mal maîtrisée, depuis la Chine notamment, mit à mal beaucoup d’exploitations. Ajoutons à cela la multiplication d’échanges incompréhensibles de produits agricoles entre régions et entre nations. Ainsi il existe, dans le domaine de l’élevage d’extraordinaires circuits que rien ne justifie, transférant des animaux vers des endroits fort éloignés pour les « rapatrier » ultérieurement, contribuant ainsi à de multiples gaspillages.

Certes, il est hors de question d’empêcher la liberté de choix, mais à la condition qu’il y ait réellement un choix. Ainsi, par exemple, le consommateur ignore en général l’origine des produits qu’il achète.

Depuis des millénaires, le blé est un Organisme génétiquement modifié

Malheureusement, le productivisme devint le dogme d’une caste (ou d’une coterie) de hauts fonctionnaires du ministère qui imposèrent, sous couvert de compétences scientifiques, leurs points de vue, entraînant, hélas, de nombreux syndicalistes à les suivre et empêchant le développement de techniques plus efficaces. En conséquence, de nombreux agriculteurs furent incités, voire contraints à s’endetter pour financer leur « modernisation » (?) ; devenant alors de véritables serfs.
Certaines initiatives du ministère furent insensées tels les excès du remembrement, la destruction des haies du bocage, la rectification de cours d’eau, hier ruisseaux paisibles et utiles, devenant torrents dévastateurs entraînant l’érosion des sols ! En outre, l’emploi excessif des engrais, des pesticides et pas seulement aux Antilles, de l’irrigation provoque de graves pollutions des sols et des nappes phréatiques, ce qui met en danger la santé humaine.

La prise de conscience des problèmes environnementaux, atteignit lentement la France. Malheureusement, les premiers écologistes commirent l’erreur impardonnable de se focaliser de façon absurde sur le nucléaire, technique parfaitement maîtrisée, et restèrent aveugles aux drames de l’agriculture productiviste.

Ensuite, un démagogue « populiste » et gauchiste, centra sa critique contre les OGM. Certes, le développement de ceux-ci peut amener les agriculteurs à être soumis à certains groupes « semenciers ». Mais, la recherche génétique ne fait que continuer une évolution poursuivie depuis dix mille ans et il n’y a pas plus de risque de « contamination » que quand le blé que nous connaissons s’est développé à partir du blé sauvage, aujourd’hui presque disparu.

Enfin certains milieux « animalitaires » (Digard) connaissent les problèmes posés par le développement de choses monstrueuses telles l’élevage intensif, or ils s’attaquent surtout à des pratiques « anecdotiques »
telles les corridas ou la chasse (surtout à courre).
Il y a donc une série de fausses voies qui ont détourné l’attention des vrais problèmes, notamment de l’absurdité que sont, ou furent, l’élevage intensif qui pose de vrais problèmes éthiques, les porcheries industrielles, la pollution des rivières et aussi, la désertification excessive de certaines campagnes qui pose, elle aussi, un problème d’équilibre sociologique.

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Comments (7)

  • Anonyme Répondre

    Mais je ne blague pas, GRAND PAS.  L’oncle de ma femme est véto de bétail, et il m’a confirmé que l’ensilage rendait les animaux alcooliques ; confirmations aussi de 2 éleveurs que je connais.

    A l’abattage, le foie est cirrhotique (à jeter), les intestins ont des tumeurs cancéreuses (à jeter) et la viande est bourrée d’acide lactique (carne vendue à bas prix en supermarché ou pour la bouffe des chiens et chats ou pour faire de la farine animale).  Une vache nourrie correctement vit de 8 à 10 ans et produit 5 à 10 L de lait /jour.  Une vache nourrit à l’ensilage produit jusqu’à 77 litres/j de lait et vit 2 à 3 ans.

    BELIGUE : ce que vous dites de la production agricole à l’ancienne est faux : il a été calculé que la production bio peut atteindre 90 % de la production engrais chimiques.  Les Allemands l’ont fait, nous, nous sommes nuls.  Les Allemands se font bien à l’euro fort, nous très mal.  Qui sont les cons ?  bref, en attendant, la terre agricole se meurt et comme le dit Claude Bourguignon : 

    http://www.dailymotion.com/relevance/search/alerte+C3A0+babylone/video/x2vuy3_alertebabylone_politics,

    Les terres agricoles sont pratiquement toutes mortes à 90 % (plus de bactéries, de champignons, de vers, d’insectes) et devenues imperméables. On avance donc à grands pas vers le krak alimentaire.  Comme ça, tout le monde sera mis d’accord, le nez dans le fumier. 

    Alors ouvrez les yeux pour une fois ! Soit on retourne au bio comme les scandinaves, les Autrichiens et les Allemands, soit on va au krak et là ça fera très mal.

     

    8 octobre 2007 à 17 h 41 min
  • grandpas Répondre

    Jamais été bourré avec un verre de lait!

    Saint tex,faites attention à ce que vous dites,car nos pandores vont se mettre à la sortie de toutes nos  laiteries campagnardes.

    Et on ne rendait pas les vaches alcooliques ,je comprends mieux l’ accident de mon pére avec une vache du voisinage.

    grandpas

    7 octobre 2007 à 0 h 54 min
  • Gérard Pierre Répondre

       Il en va de l’agriculture comme de toute autre activité humaine. Lorsqu’on minimise l’expérience et les avis des praticiens quotidiens d’une spécialité professionnelle sous prétexte que l’on est issu d’une graaaaaaaaaaaaande école ( que je ne nommerai pas ) ou que l’on siège dans des commissions non responsabilisées par un contrat de résultat, ……… tout est possible, surtout le pire !

       La raie publique entretient, aux frais du contribuable, pléthore d’agricultocrates qui ont une idée par jour, ……… mais aucune mémoire de ce qu’ils préconisaient la veille ! ………. quant aux écologistes, tant qu’ils auront le profil d’un Bové, d’un Mamère, d’une dame Voynet ou l’esprit trés spécieux de greenpaece, ils ne risquent pas d’enthousiasmer grand monde.

       On est mal partis !

    6 octobre 2007 à 19 h 41 min
  • Beligue Répondre

    Avec la suppression des corridas on arrive à ce paradoxe.

    Si on supprime la corrida on supprime du même coup la race des taureaux de combat, qui vu sa bellicité ne peut présenter que des défauts pour les autres productions.

    Donc on diminue la biodiversité. Les écologistes seraient donc contre la biodiversité.Paradoxal non!

    5 octobre 2007 à 8 h 19 min
  • Beligue Répondre

    La production agricole vient de trois sources:

    1) le soleil captée par les cellules chlorophylliennes et actuellement malgré la sélection les engrais et autres on a atteint la limite mécanique du nombre de ces cellules et on ne peut en mettre plus a l’ha

    2) les ressources minières non renouvelables,potasse pétrole qui ont une durée de vie déterminée

    3) la transformation des éléments minéraux du sol par les bactéries et les champignons.

    Depuis 10 ans les rendements stagnent, les surface cultivées diminuent ,pendant le même temps la population mondiale s’accroit, le niveau de vie aussi avec lui la consommation de produits élaborés;

    Un retour à une agriculture durable donc s’appuyant essentiellement sur le troisième point,(rendement des années 1950) avec les contraintes inérantes, travail dur et pénible, retour d’une production de fumier surtoutes les exploitations(odeur, troubles du voisinage, mouches) ne pourra provoquer que de la famine; Donc si l’on choisit une agriculture durable il faudra choisir aussi une maitrise dela populationdes naissances à l’échelle de la planète.

    Pourquoi ne pas introduire un gêne de stérilité humaine dans les OGM??

    Tout choix est respectable, suffit d’en assumer les conséquences

    5 octobre 2007 à 8 h 14 min
  • Anonyme Répondre

    D’accord avec l’article, sauf un point.

    Le blé est le fruit de manipulations OGM séculaires. 

    OK, mais autrefois, il y avait 600 espèces de blé et aujourdh’ui les semenciers n’en proposent plus que 2 ou 3.  Et il y a OGM et OGM.  Autrefois, on ne faisait pas des OGM qui resistaient aux herbicides ou qui généraient leur propre insecticide.  On faisait des croisements accumulant les avantages des espèces, pas des modifications par suppression de gènes. On ne faisait pas fabriquer des antibiotiques par les fraises. Et on ne rendait pas les vaches alcooliques à coup d’ensilage pour qu’elle produisent près de 10 fois plus de lait.

    4 octobre 2007 à 21 h 35 min
  • ozone Répondre

     

    Le commentaire sur les ecolos,trés bien dit.

    Il faut prevoir que la situation actuelle va donner pied a la commission de Bruxelles pour ouvrir les frontiéres (vieux souhaits)aux produits agricoles,et mème si la situation se retourne cela restera,face a l’arrivé de produits a bas prix,beacoups d’agriculteurs vont se trouver dans les mémes draps que leurs collegues africains,avec en plus la disparition de la PAC….Clé sous la porte garantie,et si la conjoncture se retourne plus tard on va devenir importateurs pour pas crever la dale.

    3 octobre 2007 à 18 h 10 min

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