Complot : cachez ce mot que je ne saurais voir !

Complot : cachez ce mot que je ne saurais voir !

Le complot est communément défini comme l’action d’un groupe de personnes (souvent puissantes) qui se coordonnent en secret pour planifier et entreprendre une action illégale et néfaste.

Si nous ne contestons pas cette définition, nous sommes enclins à localiser le concept dans un registre purement fictionnel.

En effet, notre éducation et notre culture ont donné au mot un sens suspect et péjoratif.

Ainsi, considérons-nous que son usage doit être réservé aux romans ou productions cinématographiques.

De fait, l’évocation même de « complot » a pour conséquence de déclencher dans notre cerveau un réflexe de défense et de rejet.

Le plus souvent, cette réserve que nous ressentons est tout à fait justifiée, tant les scénarios délirants sont légion dans les esprits les plus imaginatifs et surtout les plus malléables.

Le problème, c’est que ce conditionnement est parfois un obstacle quand il s’agit d’appréhender un vrai complot car nous avons maintes difficultés à l’accepter comme tel en raison de la dénégation quasi inconsciente qu’il engendre dans notre système cognitif.

Phénomène parfaitement résumé par la célèbre phrase d’Edgar Hoover, directeur du FBI de 1935 à 1972 :

« L’individu est handicapé en se retrouvant face à une conspiration si monstrueuse qu’il ne peut croire qu’elle existe. »

Pourtant, nul ne peut nier que l’histoire de l’humanité est truffée de complots (réussis ou déjoués), dont un des plus vieux et des plus connus est celui qui aboutit à l’assassinat de Jules César en l’an 44 av. J.-C. Plan macabre s’il en fut, ourdi par un groupe de sénateurs romains, les Liberatores, et dont le chef le plus illustre fut Marcus Brutus.

Bien plus proche de nous, le 11 septembre 2001 fut également un complot orchestré par un groupe d’islamistes fanatiques qui ont détourné quatre avions pour frapper le cœur des États-Unis et provoquer plusieurs milliers de morts.

Et tant d’autres …

Il demeure que notre instinct nous pousse à écarter l’idée d’un complot pour lui préférer tout autre scénario jugé plus acceptable par notre conscience.

Quitte à déconsidérer le narrateur (« complotiste ») pour mieux s’en convaincre.

Cette posture de déni est amplifiée quand le complot émane d’une autorité légale car nous avons grandi avec l’idée que nos gardiens sont forcément bienveillants.

Et c’est un problème car cette hypothèse de la bienveillance est tout, sauf réaliste.

Croire, aujourd’hui, que les pays sont dirigés par des responsables politiques, eux-mêmes élus par des peuples éclairés, et que les premiers agissent de façon parfaitement respectable dans l’intérêt des seconds est d’une naïveté consternante.

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