Constitution de 1958 et peuple français

Constitution de 1958 et peuple français

La rhétorique sur les bienfaits de la constitution de la Ve République fleurit en cet anniversaire de ses 60 ans et la classe jacassante (politiques et journalistes) s’en va déclinant ses mérites qui sont certains, mais dans une très grande fausseté historique et institutionnelle.

« Tout le monde, il est gaulliste », aujourd’hui. Y compris ceux qui furent les opposants les plus radicaux à De Gaulle, mais c’est ainsi que s’écrit l’histoire.

Les historiens savent bien qu’après Waterloo, les Français étaient unanimes à rejeter l’empereur et que la légende napoléonienne prit corps bien après (Béranger et Victor Hugo en furent les propagandistes).

Aussi bien le meilleur de Napoléon fut-il sans doute les réformes institutionnelles et financières, plus que l’empire.

Mutatis mutandis, il en va de même pour De Gaulle.

On a retenu que la Cinquième assura la stabilité et la continuité des pouvoirs publics à l’inverse de la Quatrième qui connut plus de gouvernements que d’années de vie.

Mais l’histoire est écrite par les vainqueurs et on oublie l’œuvre économique non négligeable de cette IVe république.

C’est elle aussi qui prépara la force de frappe française (avec les Israéliens), dont De Gaulle fut le chantre.

Aussi bien cette république, quatrième du nom, finit-elle ses jours sur une crise financière doublée d’une crise « coloniale », mais la cinquième, en ce domaine, n’a rien à lui envier, menacée comme elle l’est dans ses dettes et ses déficits, par la remontée des taux d’intérêt, et par la crise migratoire, queue de comète coloniale s’il en est.

De Gaulle nous fit donc une constitution hybride, une monarchie élective avec l’élection du président au suffrage universel direct, un régime parlementaire corrigé de présidentialisme.

C’est ainsi que les crises parlementaires n’affectent pas le pouvoir et même la cohabitation permet une relative continuité. Voilà pour la théorie.

Les politiques oublient, dans leur hommage empressé et paresseux à ladite constitution, qu’ils ont néanmoins contribué largement à en amoindrir la portée.

Le « régime des partis » a triomphé et les coups de canifs donnés au texte sont innombrables au point d’en changer l’esprit.

Au premier rang figure le mandat présidentiel de cinq ans, une erreur majeure due au « gaulliste » Jacques Chirac.

La concomitance entre législatives et présidentielle en est une autre car le Premier ministre n’est plus que le collaborateur de l’Élysée.

Le Palais reste le lieu du pouvoir, certes, mais un pouvoir solitaire, auquel l’appui des médias et de la finance ne suffit pas à donner une légitimité démocratique.

Qui parlait de l’exercice solitaire du pouvoir ?

Le référendum est désormais banni, en ces temps de « populisme », – une institution pourtant voulue par De Gaulle.

Par ailleurs, l’Europe, son oligarchie non élue et ses lois ont pris le pas sur la souveraineté française – chacun, vantant hypocritement la constitution, en oublie ses principes fondateurs sur la souveraineté populaire.

Enfin, le préambule moraliste et général de la constitution de 1958, reprenant celui de 1946, permet au Conseil constitutionnel de battre en brèche la défense de la souveraineté, lui ôtant de fait toute légitimité.

Un parlement d’amateurs, une garde rapprochée squelettique en sont le reflet. Ainsi voit-on la difficulté du président à trouver un ministre de l’Intérieur. La loi sur la transparence oblige à une longue enquête sur l’impétrant ministre et paralyse l’action gouvernementale.

On nous répète à l’envi que la constitution protège le président, mais qui protégera le peuple français contre le président ?

Là est la vraie question après le calamiteux quinquennat de Hollande, suivi de l’invraisemblable gouvernance macronienne et ses chimères mondialistes et immigrationistes, son impuissance à sortir des ornières budgétaires, ses fantaisies sociétales.

La vraie question est là : la stabilité et la continuité des pouvoirs publics sont-elles des vertus quand elles s’exercent au détriment du peuple français, de sa souveraineté, de son identité, de sa survie ? La réponse est dans la question.

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Comments (1)

  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    // La loi sur la transparence oblige à une longue enquête sur l’impétrant ministre et paralyse l’action gouvernementale. //

    Pourquoi ne pas donner ce poste à un(e) migrant(e).
    Ceint(e) de son immunité naturelle la femme ou l’homme choisi(e) s’éviterait ainsi une longue et inutile enquête sur son passé.
    Psst, quelqu’un peut-il le chuchoter à Macron?

    10 octobre 2018 à 16 h 05 min

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