Des bacheliers analphabètes

Des bacheliers analphabètes

La religion du baccalauréat a fait plus de tort à la France que toutes les décisions erronées des gouvernements successifs, qu’elle explique d’ailleurs pour une large part, puisqu’elle est à la racine de la diplômanie qui a engendré nos élites factices. On a peu à peu persuadé les Français qu’un jeune homme ou une jeune fille dépourvu de baccalauréat était une sorte d’infirme, un sous-citoyen voué aux tâches subalternes, aux emplois précaires et sous menace constante d’un chômage pratiquement mérité.

De sorte que s’est répandue dans notre jeunesse une anxiété diffuse, voire même une culpabilisation stressante et le sentiment dévalorisant que, sans le baccalauréat, on ne comptait plus, on n’était quasiment rien, et qu’on n’avait plus le droit d’espérer s’élever dans la société.

Bien entendu, la vérité est tout autre. Et il convient de rappeler que 60 % des chefs d’entreprise, qui constituent les vraies « forces vives » de la nation, n’ont pas le baccalauréat et s’en passent fort bien. Quant à ceux qui le possèdent, avec un + 2, + 3 ou davantage, les preuves n’abondent pas de leur efficacité supérieure, et l’on a même vu de brillants parcheminés, tout droit sortis de la cuisse de Jupiter et parachutés au sommet de grandes entreprises, se planter royalement et les conduire au bord de la faillite.

Cependant, le baccalauréat continue de fasciner les foules, surtout les parents, toujours inquiets pour leur progéniture, et qui ont adopté massivement le célèbre leitmotiv : « Tu feras ce que tu veux, mais passe ton bac d’abord ! ». Du coup, la démagogie s’est emparée de cet examen, conçu comme un baume pour adolescents désorientés et parents angoissés, et la classe politique unanime a proclamé que nous devions obtenir 80 % de bacheliers sur le total des candidats, ce qui était un objectif absurde.

Nous l’avons pourtant pratiquement atteint, mais au prix d’une baisse continuelle de la qualité des épreuves. À ce sujet, un de nos lecteurs m’écrit :
« Correcteur au bac cette année encore, je suis comme la plupart de mes collègues de toutes les matières, lassé d’avaler des couleuvres de plus en plus indigestes. Quand j’ai passé l’épreuve d’anglais, il y a 20 ans, les questions n’avaient pas grand-chose à voir avec celles que l’on me demande de corriger aujourd’hui… Jugez plutôt : après avoir proposé aux candidats un texte littéraire (qui est de nos jours souvent adapté et abrégé, et le plus politiquement correct du monde), on leur demande de répondre à une douzaine de questions ». Pendant des années « d’immobilisme » (selon les pédagogues marxistes) les questions commençaient ainsi : résumez le texte en 150 mots. Puis on est passé du résumé, exercice faisant appel à la compréhension et à la synthèse, à un exercice du style « remettre dans l’ordre ces différents événements du texte » : une sorte d’analyse dépourvue de synthèse (puisque les éléments étaient déjà fournis). Ensuite, une autre étape a été franchie avec l’abandon pur et simple de la compréhension de fond pour s’attacher à des éléments isolés pris au gré de la lecture ».

Comme il n’y a aucune raison de penser que l’anglais ait été le seul « bénéficiaire » d’une méthode de travail aussi ahurissante, et que tout donne à croire que le français a été pareillement « désintégré », on ne peut plus s’étonner que beaucoup de bacheliers soient incapables de rédiger un texte clair, porteur de sens et correctement articulé. Quant à la philosophie, n’en parlons même pas. Il suffit de voir la question radicalement stupide posée cette année aux candidats dans cette matière pour constater que nous approchons du degré zéro de la culture. Savourez-la de nouveau : C’était « Que gagnons-nous à travailler ? » À la place d’un candidat, j’aurais rendu ma copie avec cette simple ligne : « Je ne sais pas répondre aux questions idiotes ».

Le beau résultat de ce « désenseignement », c’est que nous nous heurtons partout à des gens de moins de 35 ans qui ne savent pas s’exprimer, ne savent pas rédiger, et multiplient les fautes de français, de grammaire et d’orthographe. Or, une personne qui ne possède pas la maîtrise de sa langue maternelle ne peut que collectionner les échecs en tous domaines. Et une nation qui compte un peu trop de ces personnes-là va elle-même droit dans le mur.

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Comments (29)

  • Sed Répondre

    Jaures: "La seule méthode pour apprendre une langue est de séjourner dans le pays où on la pratique."

    J’ai appris l’anglais au lycée, du temps où l’on enseignait (c’est loin!). L’espagnol itou. Et l’italien tout seul, en lisant Topolino. Ce n’est que plus tard que je suis allé (dans l’ordre) en Espagne, où je me suis fait comprendre sans difficulté, et ai compris 80% de ce qu’on me disait, puis en Italie, même chose, et, finalement, en Australie, où, il est vrai, j’ai eu beaucoup de mal avec l’accent australien. Mais je n’ai eu aucun problème à Londres, ni même à Edimbourg.

    La seule méthode pour apprendre une langue est d’avoir de bon maîtres ou de bon livres.

    1 août 2007 à 11 h 44 min
  • Albert Répondre

    JE SUIS PROF ET ALL IS TRUE !!!!

    Trois témoignages hier de profs de lycée sur Europe 1 : ils confirment comme moi: les Inspecteurs et autres commissions ad hoc font tout pour qu’on arrive au pourcentage souhaité. Ils téléphonent même pour s’assurer des moyennes des copies…

    Les copies sont surnotées. On met des points quand c’est juste , à peu près juste, rien ou un peu de points quand c’est faux. C’est dire !!!

    Idem pour le Brevet.

    L’EN = L’ECOLE DES FANS !!!

    Quelques profs , moi ou Dave, continuent à l’ancienne, mais en face il y a un certain nombre de pédagogos qui agissent en invoquant l’égalité des chances: autrement dit : aucune sélection, le nivellement par le bas.

    Le niveau se dilue à donf !!!!

    Plus de sélection, plus de performance: le bateau coule.

     

    http://princeaquitaine.canalblog.com/

     

    12 juillet 2007 à 23 h 01 min
  • JD Répondre

     

    Petit quiz…. : qui a inventé le vocable <<blablabla> …?

    11 juillet 2007 à 20 h 46 min
  • jacques Répondre

    Peux-t-on vraiment douter des désirs de réforme de l’éducation en France.

    Michèle Alliot-Marie veut améliorer la formation des imams en France

    LE MONDE le 06.07.07 

    Plusieurs pistes, déjà explorées ces dernières années pour certaines d’entre elles, sont donc relancées. Des formations menant à des diplômes universitaires, créés en lien avec des établissements d’enseignement supérieur, à Paris et à Aix-en-Provence, devraient voir le jour début 2008. Elles proposeraient des cours de civilisation, de connaissance des religions, de langue arabe, de sociologie, de philosophie, d’économie et de droit. La formation théologique, "plus délicate" de l’aveu des spécialistes, interviendrait dans un second temps. Maintes fois évoqué, le projet d’une telle formation à la faculté de Strasbourg demeure bloqué, en dépit de discussions.

    Parallèlement, à Lille, l’institut privé Avicenne, après des débuts chaotiques, cherche à se rapprocher des universités régionales, tandis qu’à Lyon, la Grande Mosquée étudie la création d’un Centre de civilisation musulmane. Pour la partie théologique, les étudiants pourraient être amenés à se tourner vers des universités du monde arabe, "faute de spécialistes en France".

    Les cours s’annoncent prometteurs. D’ailleurs Le Monde aujourd’hui nous rappelle la loi islamique pour ceux qui en ignorent les détails:

    "En vertu de la loi islamique, les hommes condamnés à la lapidation sont enterrés jusqu’aux hanches, les femmes jusqu’au cou, avant d’être attaqués à coups de pierre jusqu’à la mort. Ils sont laissés en vie s’ils parviennent à se libérer. La loi stipule aussi que les pierres doivent être d’une taille telle qu’elles tiennent dans la main et ne soient pas assez grosses pour tuer le ou la supplicié(e) en seulement un ou deux coups, ou trop petites pour prolonger inutilement ses souffrances."
    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3210,36-934014@51-756489,0.html

    Avec Sarkozy, oubliez l’argent pour les facultés des sciences. La France retourne 1,300 ans en arrière. Et pour cela, l’argent est toujours disponible, les "compressions tant annoncées" se volatilisent, la France a soudainement les moyens. A n’en point douter, des votes ça s’achète à n’importe quel prix.

    Pour Sarkozy, une seule chose compte: lui.

    10 juillet 2007 à 20 h 57 min
  • raoul Répondre

    Le bac? Et alors?

    Dans chaque communauté il suffit d’un petit nombre dans chaque domaine – chaque domaine – pour maintenir et faire avancer la civilisation.
    Dans chaque domaine il n’y a aussi qu’un petit nombre d’ânes qui ont 
    soif.

    Bien avant Saint Augustin il a été enseigné que c’était un erreur que d’ensemencer rochers et épines. Les socialistes de gauche et de droite ne veulent rien en savoir. Ils sèment partout, ajoutent de l’engrais.

    La sacrosainte égalité, l’impatience démocratique ajoutent leur pression. Le résultat ne change pas. La sélection se fait autrement ; par l’échec et par la frustration. Perseverare diabolicum.

    (Ce qui n’empêche pas de retrouver depuis la nuit des temps, au bout d’une sévère sélection académique, d’authentiques bourriques. Comme disent les Anglais, chaque grande institution laisse remonter quelque bois mort jusqu’à la surface.)

    Autant aujourd’hui inscrire le droit au bac dans la Constitution.
    Enseignés de masse, et enseignants de masse ont un intérêt commun. Les
    uns ont besoin des autres et réciproquement. Le discours est bien rôdé : "investir pour l’avenir". Il va bien au delà du bac.
    Au bout d’une chaîne très complexe de la lutte pour un pan de
    couverture, en pâtissent les célèbres "plus faibles et plus démunis", très utiles alibis d’une médiocre nomenclatura de masse.
    Alors le bac? Bof….

    10 juillet 2007 à 19 h 07 min
  • Pastout Répondre

    C’est très bien argumenté, mais il faut aussi se poser la question de savoir à qui cela rend le plus grand des services ?C’est certain,le Bac n’est plus un diplôme d’entrée dans la vie pour la majorité des étudiants qui vont alors perdre leur temps dans la filière universitaire la plus accessible est la moins contraignante. Mais cela n’est valable que pour les non-initiés, les enfants des enseignants eux n’ont pas ces problèmes, leurs parents savent a quel lycée les inscrirent, à quelle université les envoyer et surtout quelles études valorisantes entreprendre. C’est l’égalité des chances selon le point de vue de la gauche, c’est noyer le poisson pour avoir le maximum d’espace pour soi.

    Il ne faut donc rien réformer pour ne pas perdre tous ces privilèges. Non, mais Monsieur, vous vous rendez compte  des problèmes que nous aurions s’il fallait partager les bonnes places les bonnes filières.

    Bonne journée

    Pastout

    9 juillet 2007 à 14 h 29 min
  • dave Répondre

    Que font les profs ? Mais tout simplement, ils acceptent (une majorité car certains continuent de résister) Pensez donc : plus de notes, plus de préparations complexes = moins de travail, moins de trucs à corriger… Et c’est un enseignant qui vous parle !! Un enseignant qui passe pour un con auprès de ses “collègues” (je déteste ce mot) car il ose obliger les enfants à apprendre leurs tables, leurs règles, leurs dates….

    9 juillet 2007 à 13 h 13 min
  • Annika Répondre

     Grepon le Texan nous parle de “bons d’enseignements” (Vouchers), une nouvelle méthode  utilisée aux Etats-Unis pour contrebalancer la mauvaise éducation enseignée dans certaines écoles publiques.  Il n’y a pas que les élèves qui reçoivent des notes, ici les écoles publiques aussi reçoivent des notes… notes données a l’école suivant des critères de qualité d’enseignement, performance des étudiants as a whole, etc…

    Si l’école faillit aux élèves, elle recevra ‘une mauvaise note’ de l’état… ce qui permettra aux parents (dans certains états) de placer leur progéniture dans l’école communale ou privée de leur choix – AUX FRAIS DE L’ETAT !

    Oui, ce CHOIX fait grincer les dents aux syndicats d’enseignants, car bien sur, quand les écoles publiques perdent des élèves, leur budget diminue… moins d’élèves = moins d’enseignants ; moins d’enseignants = moins de syndiqués = moins de pouvoir pour le syndicat=+ de choix pour les parents.   Les bons d’enseignements, ainsi que les écoles « charter » – deux systèmes crées pour offrir un choix (de qualité) aux parents révolutionnent la qualité de l’enseignement publique petit à petit aux U.S.  

    9 juillet 2007 à 10 h 11 min
  • Alansax Répondre

    L’école aujourd’hui, a le grave défaut d’enseigner le superflu, et de négliger l’essentiel.
    Le même schéma se retrouve également dans les écoles de musique.
    On oblige à apprendre des notions complètement inutiles qui ne servent en rien à produire de meilleurs musiciens. Il est effarant de constater que des musiciens, prix de conservatoire, et même des profs, ne soient incapables de jouer de mémoire une mélodie qu’ils connaissent.
    L’enseignement théorique est tellement lourd que les élèves décrochent de plus en plus dès la troisième année d’instrument.
    Elitisme oblige, seulement Les conservatoires commencent à se vider, d’autant que des musiciens professionnels, il en faut de moins en moins.
    Il est temps que l’enseignement dans sa globalité, dans toutes les sphères, soit refondé sur des bases nouvelles, tenant compte des nouvelles orientations et inspirations de nos jeunes.
    Si on réussit à les intéresser, ils donneront alors, sans doute, le meilleur d’eux-même .C’est peut-être à ce moment que pourra se créer une véritable émulation.

    On fait des fautes d’orthographe, on utilise un correcteur. On ne sait pas très bien lire la musique, les logiciels pour composer et les synthés font le reste.

    Curieuse façon de demander l’esservissement par la machine, mais que font les profs ???

    9 juillet 2007 à 2 h 28 min
  • Anonyme Répondre

    Il est vrai que notre société se raccroche au baccalaureat comme si c’était une valeur en soit… et que tout deux sombrent en même temps. Je suis frappé de ce que les sempiternelles réformes de l’éducation nationale ne changent strictement rien à cette descente aux enfers.
    La langue française n’est plus guère aimée, la recherche, non pas technologique mais vraiment scientifique, de moins en moins comme le remarquait Gilles de Gennes.
    Mais le français est issu du bas latin et non du latin littéraire, et les nouvelles écoles de pensée et de foi ont délaissé les anciennes hiérarchies pour en donner de nouvelles (à moins qu’elles n’aient été  exterminées).
    Comme dit l’évangile, on ne coud pas une pièce neuve sur un vieux vêtement et on ne met pas du vin nouveau dans une vieille outre.

    Il nous faut admettre une fin de société. Ce n’est pas ceux qui ont le tissu neuf et le vin nouveau qui vont pleurer.

    8 juillet 2007 à 23 h 39 min
  • Anonyme Répondre

    Lisez plutôt cet excellent ouvrage, ça vous fera économiser la tape sur clavier et les commentaires superflus.  Tout y est :

    "Un peuple sans Histoire est probablement un peuple heureux, et même imbécile heureux. Un peuple sans goût, sans initiation aux beaux-arts, à la musique, à la littérature, est un peuple prêt à croire que la télévision offre des produits de qualité, entre deux publicités. On se rappelle Patrick Le Lay (Juillet 2004) avouant que son métier consiste à vendre à Coca-cola « du temps de cerveau humain disponible ». Eh bien le lavage de cerveau commence aujourd’hui à l’école (et demain bien davantage). Dans le vide intersidéral que produit la néo-pédagogie à la mode, on insérera plus facilement de la réclame. La politique éducative se définit décidément ailleurs qu’au ministère de l’Education. (…)

    L’efficacité, dans tout ce qui tient à l’esthétique, ne passe pas par la rationalisation, mais par l’émotion. Ce que je reproche aux nouveaux programmes ? Oh, trois fois rien : ils ont anéanti le sentiment. Ils ont posé la littérature sur la planche à découper, et ils l’ont charcutée, avec des couteaux de boucher. Du corps littéraire, qui était amour, ruse, volupté ou révolte, ils ont fait un cadavre. » (…)

    « Je respecte en eux l’être humain, notre plus petit commun dénominateur : rien d’autre n’est respectable. Aucun « respect » n’est dû a priori. Seul le travail rend l’élève respectable. Seul le savoir le fait accéder à l’humanité. On ne naît pas respectable, on le devient. »

    Jean-Paul BRIGHELLI , in  La fabrique du Crétin   2005  

    8 juillet 2007 à 12 h 02 min
  • grepon le texan Répondre

    Le probleme est l’etatisme, religion d’etat enseigne par le Mammouth.   La solution est la privatisation de l’enseignment.   La procede?   Prendre le budget du Mammouth dedie a l’enseignment de tel age d’enfants.  Diviser ce chiffre par le nombre d’enfants.   Donner un bon au parent(s) ou gardiens de chaque enfant, qu’ils peuvent depenser dans toute ecole approuve, publique ou prive, a profit ou pas, religieux ou pas, qu’ils veulent bien.   Regarder le decouplage de la force des cerveaux francais, et le commencement d’un renouveau du rayonnment de ce pays a couper le souffle du reste du monde.    Ou, bien, continuez comme d’hab a foncer dans le mur et perdre votre civilisation par suicide.    Au choix.

    7 juillet 2007 à 18 h 07 min
  • Jean-Claude THIALET Répondre

    07/0707    – "Les 4-Vérités"

    Le jour où le bac est devenu un simple parchemin à acrocher sur un mur, et non un moyen, une porte d’entrée dans l’école de la vie, pas seulement profressionnelle, il a été dénaturé. Mais le jour où Jean-Pierre CHEVENEMENT en a fait un objectif de "réussite", non des élèves, mais de l’EDUCATION (prétendue) NATIONALE avec ses "80% de réussite" au bac, autant dire "le bac pour tous", ce parchemin s’est transformé en véritable miroir aux alouettes pour des millions de parents de condition modeste,  qui se sont imaginé que "le bac en poche" voulait dire que leur enfant avait TOUS les talents et tous les droits à réussr dans la vie.

    C’est ignorer que, depuis que les trotskystes et les maçons, avec leurs alliés les syndicats se sont emparés de l’EDUCATION (prétendue) NATIONALE), les savoirs de base qu’enseignait traditionnellement "l”école de JULES-FERRY" et qui permettait aux élèves de progresser notamment  par l’émulation, ont fait place à une sorte de pîlpoul où ce sont désormais les élèves qui dictent leurs lois avec l’aimable complicité sinon des enseignants eux-mêmes, du moins des inspecteurs de l’enseignement dont on ne dira jamais assez le rôle nuisible qu’ils jouent dans la désagrégation de l’EDUCATION NATIONALE   Cela date de la LiIbération, mais le phénomène s’est accéléré après "MAI 68", et ne fait que s’amplifier avec la succession de Ministres de l’Education Nationale qui, soit empirent la situation (1), soit laissent la dégradation suivre son cours en abandonnant le pouvoir aux Syndicats (2).

    Il faut que les Français qui se plaignent à juste titre de la dévalutation du BAC, mais aussi de la désagrégation de l’UNIVERSITE devenue, selon le mot de Jean-Robert PITTE, président de la SORBONNE, une USINE A CANCRES, comprennent qu’il y a au sommet de l’EDUCATION NATIONALE, avec la complicité active ou passive des gens qui nous gouvernent, une volonté de NIVELER par le bas. Sous le fallacieux prétexte de l’EGALITE qui veut qu’aucune tête ne dépasse. Surtout pas par le talent.

    Des tas de livres, écrits par des enseignants (instituteurs, professeurs, universitaires, ils savent donc de quoi ils parlent !) montrent le mécanisme machiavélique de ce nivellement. Dont le moule est fabriqué précisément dans les IUFM. A ce sujet, je conseille la lecture du "JOURNAL D’UNE INSITUTRICE CLANDESTINE" (chez RAMSAY). L’auteur, Rachel BOUTONNET, trois ans d’expérience professionelle y décrit le "formatage" de celles et de celles et de ceux que l’on appelle pompeusement "PROFESSEURS DES ECOLES" pour les valoriser alors que le métier d’instituteur n’a cessé, depuis la Libération, de se dévaloriser tant vis-à-vis des parents et des élèves que des intéressés eux-mêmes…

    On pourrait disserter à l’infini sur la réussite de femmes et d’hommes qui n’ont pas eu le bac. Je connais personnellement un homme qui est devenu le "roi" (à la façon américaine) dans sa spécialité et qui, espagnol d’origine, est quasiment illettré… Le vrai problème est que l’EDUCATION NATIONALE leurre les élèves et leurs parents en leur faisant croire que le BAC est une fin en soi. Comment peut-elle expliquer alors que, pour ne citer qu’un exemple, l’ADMINISTRATION embauche (généralement sur concours, ce qui fait des dizaines de milliers de laissés pour compte chaque année) à des postes très subalternes des BAC + 3 ou 4 ? Le chômage, la sécurité d’un emploi de fonctionnaire n’explique pas tout… La vraie raison étant sans doute que les titulaires du BAC se rendent finalemùent compte que ce diplôme ne vaut plus rien, qu’ils sont eux-mêmes, pour peu qu’ils s’en décident qu’ils ont fait suffisamment d’efforts comme cal pour décrocher le BAC des bons-à-rien potentiels…. Même si sans lui, tous les futurs ratés quémandeurs d’allocations et d’aides en tous genres, ont encore plus de mal à accéder à un quelconque emploi s’ils ne décident pas de prendre en main leur propre destin.  

    Je ne sais pas s’il y a une statistique à ce sujet, mais je serais curieux de savoir quel pourcentage de bachliers il y a chez les RMISTES et les SMICARDS … Ainsi va la FRANCE, de mal en pis, depuis qu’elle est dirigée en alternance par "la droite la plus bête du monde" (dixit Guy MOLLLET)(3) et la "gauche la plus archaïque du monde" (4) (dixit Jean-Claude THIALET !), et par l’esprit soixante-huitard !   

         Bon dimanche, cordialement, jean-Claude THIALET

    (1) je pense là au trotskyste Lionel JOSPIN, surnommé par Claude ALLEGRE "l’ayatollah de l’EDUCATION NATIONALE" auquel on doit notamment la création des IUFM 

    (2) François BAYROU en est le parfait exemple

    (3) mais aussi la plus lâche puisqu’elle tremble devant la gauchunie, les Syndicats et les Assoces. En écrivant cela, je me demande si la droite sarközienne ne serait pas encore plus bête en s’imaginant qu’en pratiquant l’ouverture à gauche toute, elle mettra dans sa poche Syndicats et Assoces, même en pratiquant une politique de … gauche !

    (4) pour ne pas parler des Syndicats qui, tout aussi archaîques et rétrogrades (même ceux que l’on prétend "réformateurs" !), gouverne la FRANCE SANS LA MOINDRE ALTERNANCE !

    7 juillet 2007 à 17 h 13 min
  • Anonyme Répondre

    Il est curieux de constater que personne n’ose imaginer que tout celà est voulu par le pouvoir. 

    Il est impossible de régner et de faire avaler des couleuvres à des gens éduqués, lucides et réalistes.

     

    7 juillet 2007 à 11 h 02 min
  • Anonyme Répondre

    06/07/07    – "Les 4-Vérités" –

    Le mal est encore plus profond que ne le décrit Pierre LANCE dans on "papier" au demeurant très complet. Au delà de la "religion du bac", il y a le désir profond de sécurité que l’on a ancré au plus profond des mentalités française à grand coups, notamment d’ "AVANTAGES ACQUIS"n de perte du goût du risque, de refus des alés de la vie, et qui fait que les parents français n’envisagent pour leurs enfants qu’une carrière de focntionnaire. Ce mal a gagné les jeunes. La preuve en est que, dans les Universités, ils s’engagent massivement dans les filières qui débouchent sur un emploi dans l’ADMINISTRATION. Je me souviens qu’en 2005, lors du grand show télévisé organisé par Jacques CHIRAC sur les conseils de sa fille Claude, pratiquement 95% de ses jeunes invités se destinaient à la fonction publique !

    Cette situation a été aggravée par le mépris qu’ont inculqué les enseignants (majoritairement de gauche, manipulés par des syndicats archaïcho-révolutionnaires) à leurs élèves : celui du travail manuel. Faisant semblant d’ignorer que, dans un pays techniquement évolué comme l’est la FRANCE, le travail manuel n’a rien à voir avec celui de l’époque d’un Karl MARX et de la lutte des classes, ou de celle d’un ZOLA ! Aujourd’hui, un "travailleur manuel" travail avec son cerveau et avec ses mains, et son bagage technique et intellectuel est largement supérieur à celui de tous les ronds de cuir qui peuplent nos Administrations…

    Tant qu’un Gouvernement laissera régner en maîtres dans l’EDUCATION (prétendue) NATIONALE les hiérarques maçonnico-syndicalo-marxistes qui la pourrissent en même temps qu’ils pourrissent les esprits et les mentalités de leurs élèves, tant qu’ils laisseront un syndicat d’étudiants imposer sa loi face à une masse d’étudiants apolitisés, RIEN NE SE FERA DE BON. Et ce n’est pas la prétendue "REFORME DES UNIVERSITES" déjà avortée qui y changera quelque chose.

    En cette circonstance, de deux choses l’une, 

           – ou bien Nicolas SARKÖZY et Valérie PECRESSE étaient certains et de la nécessaité et de la justesse de leur "réforme" et ils l’imposaient a

     

    6 juillet 2007 à 14 h 26 min
  • Jaures Répondre

    A Gabriel Bendayan: La seule méthode pour apprendre une langue est de séjourner dans le pays où on la pratique. Le reste n’est que faux-semblant quelle que soit la méthode utilisée.
    A Rieubon: Je ne sais pas où vous avez vu qu’on a supprimé les notes. J’ai un enfant en CM1 et l’autre au collège et ils ont tous deux des notes et des devoirs en quantité bien supérieure que je n’en avais à leur age.
    A darras: Cessons de dire que "les meilleurs vont en classe prépa". On peut être excellent élève et ne pas vouloir devenir ingénieur ou préfet! C’est d’ailleurs rassurant.
    A gerard Pierre: La sélection dont vous parlez se fait aujourd’hui sur les maths. La section S est la seule qui vous ouvre toutes les portes. Les autres vous limites dans vos choix de manière arbitraire (faut-il être fort en math pour être un bon médecin ?). Cet esprit math se retrouve dans la vision qu’ont les jeunes de l’orthographe. Celle-ci ne répond pas toujours à une stricte logique et inclue un nombre incalculable d’exceptions: l’existence de correcteur d’orthographe amène les jeunes à juger inutile d’accorder du temps à cette matière arbitraire. Rappelons que le collège a supprimé des heures de français. On ne peut supprimer des moyens à un apprentissage et se plaindre ensuite qu’il est mal acquis.

    5 juillet 2007 à 10 h 30 min
  • jacques Répondre

    Jaurès,

    Lorsque vous ne parlez pas d’économie, vous êtes généralement sensé.

    Mon seul point de désaccord: c’est absurde de fixer des "objectifs" de passage.

    Ce qu’il faut c’est plutôt avoir un programme d’enseignement hyper-flexible, à la carte, où chaque étudiant apprend les sujets désirés (selon ses aptitudes naturelles, les prospectives d’emploi du domaine, etc)  en une multitude d’etapes et sur une période de 1 an ou N années (selon son rythme) et le tout couronné de certificats de réussite qui garantissent pour chaque sujet que l’étudiant connait bien le sujet.

    De cette façon, les plus rapides ne sont pas brimés, les plus lents et ceux provenant de milieux moins favorisés ne sont plus culpabilisés et (marqués souvent psychologiquement pour longtemps) et en plus on n’a pas à apprendre le latin lorsque l’on veut être pompier ou médecin. En moyenne tout le monde sauve du temps:
    1) en s’assurant de ne suivre que des cours pertinents à ses choix de carrière
    2) en allant à son rythme
    3) en étant certain in fine de bien connaître son sujet

    Dans une telle optique, l’établissement d’objectif de passage du bac parraît relevé d’une approche pré-historique à l’enseigment et d’un manque certain d’imagination.

    5 juillet 2007 à 8 h 54 min
  • jacques Répondre

    Saint-Tex
    "Bref, il est certain que quand je lis les mails de confrères ou de gens niveau ingénieur ou cadre, c’est à pleurer vu les fautes et la synthaxe"

    Il faut croire que l’apprentissage du français ne se portait guère mieux dans votre temps.

    Syntaxe s’écrit bien entendu sans h !

    5 juillet 2007 à 8 h 39 min
  • Rieubon Répondre

    Nos jeunes sont les victimes des idées des soixante-huitards de toujours moins d’efforts . Les soixante-huitards ont diabolisé le travail , la performance , l’initiative . Cartable trop lourd , pas de devoirs à la maison , ne pas apprendre par coeur , négliger l’orthographe , le français , notre histoire etc . Le résultat est là , beaucoup de nos jeunes lisent mal , n’arrivent pas à comprendre un texte et font beaucoup de fautes d’orthographes . On a voulu supprimer les notes , il paraît que cela est stressant . On oublie que la vie est une compétition permanente à tous les niveaux . Nos cerveaux musclés de l’éducation ont dû baissé le niveau des épreuves du bac . Certainement qu’ils n’aiment pas la France ! Maintenant est se que nous aurons assez de cerveaux pour faire tourner la machine France ? Il me semble que nous devenons une nation analphabète et de moins en moins compétitive au niveau intellectuel .

    4 juillet 2007 à 18 h 25 min
  • Gabriel Bendayan Répondre

    Hélas ! A quel point vous avez raison ! J’ai passé mon bac l’an dernier et, si je ne sais pas ce que valait l’enseignement des langues il y a quelques années, je peux vous dire qu’il est aujourd’hui désastreux.
    En gros, en première et en terminale, on n’apprend pas aux élèves à parler l’anglais, l’italien, l’espagnol… mais on leur apprend à passer l’épreuve de langue du baccalauréat. Ce qui aboutit au fait que les résultats sont de plus en plus bons, mais que le niveau de langue réel est de plus en plus mauvais. Et, même si il y a eu des efforts en matière d’apprentissage de l’oral ces dernières années, c’est encore loin d’être ce qu’il faudrait.

    4 juillet 2007 à 16 h 19 min
  • JD Répondre

     

    Pour enfoncer le "cloud" de ce brave correspondant, prof d’anglais, j’ajouterais à la réponse qu’il fait sur la question de philo << Que gagne-t-on à travailler>>…. Demander à l’enfant de 12 ans qui est en usine ou sur une décharge dans un pays asiatique…et dans la foulée à M. Bill Gate…???

    JD

    4 juillet 2007 à 16 h 15 min
  • Jaures Répondre

    P.Lance se plait à se poser en critique acerbe des élites mais aboutit assez vite, en cet exercice, dans le marais des idées reçues les plus répandues dans nos troquets du coin. L’antienne du "on n’apprend plus rien à l’école" et du "niveau qui baisse" est aussi vieille que l’éducation: on trouve des propos similaires au XIXème siècle et jusqu’à… St Augustin!

    Que le bac ne soit pas une condition indispensable pour réussir sa vie est évident. Tout dépend de ce que l’on veut en faire: si vous souhaitez être médecin, ingénieur, enseignant, architecte, …il est difficile de vous arrèter au brevet. Que 60% des chefs d’entreprise n’ait pas le bac n’est pas une surprise: pour être plombier, électricien ou couvreur, un bon CAP et du courage sont suffisants. Avec les commerçants, dont beaucoup n’ont pas besoin d’être diplômés, ils forment l’essentiel de nos entrepreneurs. Ceci étant, le CAP est un diplôme. Le problème en France se pose  essentiellement avec nos jeunes dépourvus de qualification.

    Par aileurs, la reflexion sur le sujet de philo est stupide. Demander aux jeunes de réfléchir sur la valeur travail me parait sain. En quoi ce sujet est-il plus idiot que ceux d’autrefois ("Est-il raisonnable de raisonner", "La violence peut-elle s’avérer nécessaire ?", …). Réfléchir sur une notion, en aborder tous les aspects, est la démarche philosophique demandée aux élèves. A moins d’avancer que les jeunes doivent travailler et surtout ne pas penser.

    Plus généralement, est-il si déplacé de souhaiter que 80% d’une classe d’age ait le niveau bac ? N’est-il pas, au contraire, nécessaire de disposer d’une population la mieux formée possible afin qu’elle puisse s’adapter ? Ceux qui mettent en cause cet objectif sont bien souvent des nostalgiques de l’époque où seul 10% de la population accédait aux études supérieures. Pourtant, il y a 50 ans on sélectionnait les jeunes sur les "humanités". Lance suggère-t-il qu’on en revienne aux épreuves de version grecque et latine pour savoir qui pourra devenir médecin ou ingénieur ? Les jeunes sont, il est vrai, peu performants en orthographe. Mais ils ont des compétences que les quinquas ne possédaient pas à leur age. Regardez ces enfants de 10 ans surfer sur le web et se rendre sur un site universitaire afin de construire le meilleur terrarium possible pour leur tortue (vu). Au collège, la masse de travail demandée n’a rien à voir avec ce qu’on exigeait dans les années 70. D’ailleurs, beaucoup n’arrivent pas à suivre par manque de soutien.

    L’école mérite sans doute d’être évaluée et améliorée constamment. L’égalité des chances, par exemple, doit être restaurée et la promesse de créer des classes de soutien et d’étude dirigées au collège ne doit pas rester lettre morte. Les enfants qui n’ont pas la chance d’avoir des parents disponibles et capables de les aider ne doivent pas être pénalisés. Ratiociner sur les vertus passées ou présentes du Bac est un exercice vain. Les seules questions qui méritent d’être posées sont quels sont les savoirs et les méthodes qui méritent d’être enseignés, comment faire pour que le plus grand nombre y accède et sous quelles formes la société exploitera ces compétences acquises ?

    4 juillet 2007 à 15 h 42 min
  • darras Répondre

     D’accord sur le fond de l’article. Je n’irais pas jusqu’ à dire que le baccalauréat bradé de plus en plus d’année en année est une usine à produire des analphabètes, mais qu’il n’ a certes pas servi à endiguer la montée de l’illetrisme et de l’inculture caractéristique de notre époque. Il demeure tout de même un passage obligatoire pour les meilleurs se destinant aux classes prépas. Quant à la fonction démagogique des résultats au niveau des médias, par le rcours à la métaphore "cette année, c’est un grand cru" elle sert bien à alimenter et à rassurer les illusions d’une opinion prête à gober de telles billevesées. Par contre j’aimerais bien que Pierre Lance, m’explique pour quelles raisons selon lui la question philosophique "que gagnons-nous à travailler?" est-elle idiote? Est-ce parce que ce serait une allusion forte au "travailler plus pour gagner plus" de notre nouveau président de la république? Ou bien s’agit-il d’une vraie question soulevant un réel problème philosophique?

    4 juillet 2007 à 15 h 29 min
  • Gérard Pierre Répondre

      

      Oui monsieur Pierre Lance, le constat est amer. L’immobilisme pèsera encore pendant quelque temps sur cette vénérable institution qu’est le baccalauréat. La France, avide de commémorations qui ne fâchent pas, entreprendra certainement l’an prochain de fêter avec ostentation le bicentenaire de la naissance de ce parchemin de moins en moins prestigieux.
     
       Tout organisme, tout produit et tout système a une courbe de vie. Elle se caractérise d’abord par une phase croissante. C’est la période de la vigueur. Tout au long du XIXème siècle le baccalauréat fut à la fois un outil de construction intellectuel de la personne humaine et un promoteur d’ascension sociale. Dans POUR DON CARLOS, Pierre Benoît évoquait le cas d’un jeune homme qui fut nommé sous-préfet dans les Pyrénées avec ce seul diplôme pour tout viatique. 1% de la population accédait à ce grade universitaire. De la fin de la première guerre mondiale jusqu’au début des années 1960, le baccalauréat connut une forme d’apogée. L’entrée en sixième était implacablement filtrée par un examen portant sur l’ensemble des connaissances acquises au CM2. 5 fautes vous éliminaient impitoyablement même si vous obteniez par ailleurs la moyenne générale. Le passage en classe supérieure était conditionné tout au long de la scolarité à la fois par la moyenne générale et des minima dans chaque matière importante. Le latin était enseigné dès le troisième trimestre de la classe de sixième, après deux trimestres de grammaire intensive. Le grec était abordé au premier trimestre de la classe de quatrième. Nonobstant ces deux options, les élèves apprenaient une première langue vivante en sixième et une seconde langue vivante en quatrième, comme aujourd’hui. La seconde était encore la classe des humanités, la première celle de rhétorique. Il y avait encore les deux bacs. Celui qualifié de première partie, passé à la fin de la première, portait sur l’ensemble des matières enseignées. Il fallait d’abord être reçu à l’écrit pour être ensuite admis à passer les oraux. Ceux qui échouaient consacraient la totalité de leurs vacances d’été à réviser pour repasser toutes les épreuves en septembre. L’obtention du 1er bac conditionnait l’admission en Maths élem, sciences ex ou philo. Moins de 20% des jeunes français le décrochaient.
     
       La phase de décroissance s’est amorcée avec la suppression de ce 1er bac que l’on remplaça par une épreuve anticipée de français à la fin de la classe de première. L’examen d’entrée en sixième fut supprimé au nom d’un principe discutable qui allait faire florès, celui d’une certaine égalité des chances. Mai 1968 passa par là avec son cortège d’utopies incongrues. On prétendit supprimer du même coup un traumatisme social insupportable en instaurant le collège unique. On entreprit de déconsidérer les langues dites mortes, puis de les reléguer progressivement. Aujourd’hui, celui qui les prend en option fait figure d’oiseau rare tout en apprenant assez peu de choses. La littérature fut reléguée au profit de l’expression écrite. La barre fut descendue d’année en année afin de permettre à un nombre croissant de se prévaloir de ce titre. Pour couronner le tout, on décida de baptiser baccalauréat des diplômes qui étaient auparavant des brevets à dominante professionnelle. On les multiplia à l’encan. Incidemment, on repassa à l’université des problèmes qu’elle n’avait jamais connus jusque là.
     
       J’ai eu l’opportunité, il y a moins d’une dizaine d’années, de conduire des entretiens d’embauche de jeunes ingénieurs postulant un emploi dans mon département d’activité. J’ai été horrifié en constatant les fautes d’orthographe qu’ils commettaient dans leurs lettres : aucun souci des accords de participe ni des infinitifs. Le plus affligeant était que ces gentils jeunes gens vous expliquaient avec un aplomb imperturbable que cela n’avait aucune importance puisqu’il existait de nos jours en informatique des correcteurs automatiques.
     
       Ne soyons donc pas surpris si le sujet de philo qui sera proposé l’an prochain, pour marquer le deux centième anniversaire, est du style : « Est-ce acceptable pour l’esprit que l’eau mouille et que le feu brûle ? »
    4 juillet 2007 à 15 h 08 min
  • Zermikus Répondre

    Nos brillants bacheliers ont magnifiquement contourné le problème :

    "Oui, on a le bac, et c’est pa parce que kon fait quelque fotes kon est quen même pas intelligentes"….

    4 juillet 2007 à 12 h 46 min
  • Bac-10 Répondre

    "Alors là, vous avais bien raison msieur Lance! "

    Alors là M. Lance, Vous avez vraiment raison !

    4 juillet 2007 à 11 h 31 min
  • Anonyme Répondre

    Oh oui, Mr Lance a bien raison, hélas.  Difficile de dire le contraire.

    Grâce au génial Chevènement, le bac a plongé vers le BEPC, et encore…  Chevènement a souhaité voir 80 % de bacheliers.  Que pensez-vous qu’ils firent ?  Simplement abaisser la barre.  Mêmes les notations sont ahurissantes.  N’étant moi-même pas nul en math ni en physique ou en Français, j’étais en C, dans la même classe avec un copain et son épouse aujourdh’ui respectivement ingénieur et cadre dans le pharmaceutique.  Leurs deux filles ont des notes ahurissantes genre 19.75/20 de moyenne en math, 19.5 de moyenne en physique, 19 en Français.  Leur pire note est 18/20.  Nous n’étions pas nuls mais nous n’avons jamais eu de telles notes !  Alors on se pose la question sur les méthodes de notation.  Or j’ai des patients enseignants et nous en parlons parfois. Ils sont d’accord sur la baisse de niveau générale qui explique que les bons soient surnotés.

    Ainsi, on voit des moyennes de 20.23/20 au bac !!!!  voire 20.27 !!!!   Pourquoi pas simplement 20 ?! 

    Bref, il est certain que quand je lis les mails de confrères ou de gens niveau ingénieur ou cadre, c’est à pleurer vu les fautes et la synthaxe.  Et celà ressort d’autant mieux que les E-mails sont tapés par eux-mêmes et non par la secrétaire (qui rectifie) comme pour les courriers papier…

    Quant aux ingénieurs, le niveau a baissé et j’ai entendu des témoignages hallucinants là dessus.  Et je pense que pour le reste, c’est idem.  La preuve : le classement mondial minable de nos écoles et universités.  Même Polytechnique n’arrive que 200ème.

     

    4 juillet 2007 à 9 h 12 min
  • Anonyme Répondre

    Monsieur Lance

    Un de vos articles les plus censés que vous avez écrit, malheureusment je dirais.Mais je suis sûr que notre ami "rose bonbon" sera d’ un avis contraire.

    Je confirme l’ inculture des élèves de seconde en lycée qui pour certains ne savent pas situer sur une carte de géographie certains pays d’ Asie voir d’ Europe et qui pourtant ont d’ excellentes moyennes scolaires.

    Par contre,ils savent tout sur le politiquement correct,les vilains racistes blancs qui ont colonisé les pauvres pays d’ Afrique .

    Pourtant l’ éducation nationale est un desplus gros budget de l’ état , 25 par classe voir moins dans certain cas.Pourtant,à l’ époque des hussards noirs de la république,les élèves étaient plus nombreux ,parlaient des langues régionales et ne savaient pas écrire ,ce qui n’ empécha cette France d’ être alphabétisée .

    Autre temps, autre moeurs mais il est vrai qu’ à cette époque ne sévissaient pas dans l’ ensiegnement publique dees enseignants alter-mondialistes gauchisant adepte de la repantence.

    grandpas

    4 juillet 2007 à 8 h 26 min
  • Bobophobe Répondre

    Alors là, vous avais bien raison msieur Lance!

    4 juillet 2007 à 0 h 20 min

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