Des Présidents de la République qui font rire

Des Présidents de la République qui font rire

Il est pour le moins étonnant que des Présidents de la République fassent rire. Apparemment, ce n’est pas le genre de fonction qui prête à rire. Et pourtant, certains d’entre eux ont fait rire.

Le premier prix du ridicule a été gagné par Paul Deschanel (1855-1922) qui, descendant du train présidentiel à l’arrêt, marcha le long de la voie pour arriver à la maisonnette de la garde-barrière, y déclarant : « Je suis le Président de la République. Puis-je me reposer quelques instants chez vous ? – Eh bien, moi, Monsieur le Président, je suis la Sainte Vierge. Entrez donc, quand même. Vous prendrez bien un verre de vin. »

Les collaborateurs du chef de l’État accourus, la brave garde-barrière leur aurait dit : « J’avais bien vu que c’était un monsieur important parce qu’il avait les pieds propres, mais je n’aurais jamais pensé que c’était le Président de la République … »

Toujours original, ce même Président, se prenant pour un chat, grimpait aux arbres de l’Élysée pour le prouver. Les visiteurs s’esclaffaient, hésitant entre rire et consternation. Finalement, le Président, « cédant à l’amicale pression de ses amis », démissionna pour gagner une maison de santé, c’est-à-dire, en bon français, une maison de fous !

Le deuxième « nominé » en ce domaine est François Hollande. « Surchargé de travail, disait-il à la compagne du moment, je me retire dans mon bureau pour faire avancer les choses. » Et hop, voilà notre Président sur sa pétrolette pour retrouver une autre compagne, rue du Cirque, la bien nommée, à cheval sur son engin piloté par un agent de police, le fidèle Mohamed. « Et alors ? dit le Président, la vie privée est privée et ne regarde personne. » Hélas, quand on a été élu Président de la République et qu’on a, jour et nuit, deux douzaines de journalistes à ses trousses, il vaut mieux être prudent et ne pas se conduire comme un gamin.

Un autre président, et cela ne nous fait pas rire, fut frappé par une crise d’apoplexie et succomba dans les bras de sa maîtresse. C’était en 1899. « Vite, appelez Monsieur le Curé, le Président a un malaise. – J’arrive, dit l’abbé. Le Président a-t-il encore sa connaissance ? – Non, on vient de la faire partir par l’escalier de service. »

« Nous parlions littérature, aurait dit la connaissance éplorée aux fonctionnaires qui l’interrogeaient. – Pourquoi pas, Madame ? Mais est-il nécessaire de délacer son corset pour parler de Bossuet et de ses visions issues de la Bible et de l’Apocalypse ? » Ceci dit, je ne garantis pas l’authenticité de ce dernier dialogue, n’étant pas à l’Élysée ce jour-là…

Et le général De Gaulle ? Eh bien, aussi rigoureux qu’il ait été et exigeant des autres qu’ils le soient aussi, le général De Gaulle s’est fait prendre sur l’influence de Foccart. Il accepta de recevoir, et en grande pompe, Bokassa à l’Élysée.

« Bonjour, mon papa, lui dit Bokassa. – Je vous en prie, Bokassa, appelez-moi mon Général, comme tout le monde – Bien, mon papa. » Il se trouve aussi que le futur maréchal à vie, au dîner d’apparat, avait placé sa canne de commandement au travers de sa chaise. Le maître d’hôtel le lui fit remarquer, avec un infini respect, déclarant qu’il serait regrettable que, trébuchant sur cette canne, le serveur renverse les langoustines à la nage, des animaux voraces et odoriférants, sur le corsage de Mme De Gaulle, sa voisine à la table présidentielle. Le futur maréchal à vie retira sa canne et rassura le maître d’hôtel en déclarant : « Je vous ai compris. »

On connaît un autre président, jeune, plein de vitalité, qui se maria, divorça, se remaria, divorça encore, puis se remaria à l’Élysée. Ce qui a fait dire à Jean-Pierre Raffarin, imprégné de pragmatisme : « Quand on fait ça, on ne fait pas autre chose. »

Tout ceci pour dire que les monarchies britannique, scandinaves et quelques autres ont quand même une autre allure et que l’auteur de l’amendement qui établit la République à une voix de majorité, le 30 janvier 1875, aurait mieux fait de rester tranquille.

Et notre actuel président, fait-il rire ? Pas encore. En attendant, son cas est très classique : il est le type même de l’élite universitaire et politique. Très bon élève, il sortit de l’ENA dans un rang qui lui permit de choisir l’inspection des finances et, comme il était ambitieux, il lorgna du côté de la gauche. Quand on est ambitieux, il faut toujours lorgner du côté de la gauche !

Attali le remarqua, le signala à François Hollande qui le fit entrer à l’Élysée, adjoint au secrétaire général. Puis, il devint, très jeune, ministre de l’Économie et des Finances, et rapidement Président de la République, non sans un passage à la banque Rotschild, ce qui ne fait jamais de mal. Donc, première étape franchie. Il reste la deuxième : durer et cela, c’est plus compliqué.

Pour cela, il faut, avant tout, éviter les extrêmes. Surtout pas d’extrême gauche et encore moins d’extrême droite. Il faut rester au centre, avec, bien calé dans le canoë-kayak, un coup de pagaie à gauche et un autre à droite – mais un tout petit à droite. Bref, il faut ne rien faire, sauf augmenter les impôts. Hollande, pendant son quinquennat, en a inventé 27, dévalisant les riches, les grands riches, les petits riches, et les sous-riches. Ainsi Emmanuel, notre troubadour, sera-t-il réélu à la tête du pays le plus imposé dans le monde, se prêtant à de multiples selfies pour essayer de consoler le peuple, bourgeois et manants, accablé par l’incompétence républicaine et socialiste.

 

 

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Comments (16)

  • alain protte Répondre

    Ceux de la V°République ne font rire personne, ce qui serait quand même réconfortant, à considérer leur insuffisance.

    25 octobre 2018 à 11 h 20 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      tout à la fois suffisants et insuffisants

      26 octobre 2018 à 19 h 14 min
  • Gérard Pierre Répondre

    Si les présidents de la république française sont, …… ou ont été, …… ridicules, c’est parce que la république elle-même est ridicule, dans sa substantifique moëlle !

    Rappel du discours fondateur de la république, celui-là même prononcé par l’abbé Sieyès le 07 septembre 1789, sur lequel nous vivons toujours après cinq numéros, …… en attendant le sixième, proposé par le ridicule en chef prétendument insoumis, …… mais surtout sans changement sur le fond :

    « Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi.
    Ils n’ont pas de volonté particulière à imposer.
    S’ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet État représentatif ; ce serait un État démocratique.
    Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants. »

    Cela peut-il être dit et écrit plus clairement ?

    Un système politique qui nie la notion de quorum et bafoue l’abstention ne peut produire que des Mitterrand crapuleux, des Chirac immobilistes, des Sarkozy poye-poye, des Hollande irresponsables, des Macron à l’Œdipe mal résorbé, …… en attendant pire encore !

    Grâce aux abstentions méprisées, Hollande a pu investir l’Élysée avec seulement 47% de voix favorables ! …… au deuxième tour d’une élection dont le scrutin du premier tour laissait entendre toute l’estime générale que lui portait le peuple de France !

    Grâce à la négation de quorum, « la république en marche » a pu obtenir la majorité absolue à l’assemblée nationale !

    Et les psittacidés compulsifs, bien gras, qui couchent en permanence sur les plateaux de télévision, nous assènent à longueur d’heures d’antenne que nous serions, …… selon eux, …… en démocratie !

    Allez-y les gars, continuez à nous prendre pour Dékon, …… jusqu’à ce qu’on en revienne aux fondamentaux de votre république : …… LA GUILLOTINE !

    25 octobre 2018 à 8 h 23 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      Transformer la France en république fédérale permettrait de libérer beaucoup d’initiatives qui sont pour le moment enchaînées dans le carcan d’un pouvoir excessivement centralisé.
      Il y a bien eu un simulacre de décentralisation, mais cela n’a fait qu’accroître le mille-feuille administratif avec les frais inhérents en prime.

      Un renversement de table est souhaitable mais de préférence sans le retour de la guillotine.
      Mmm, une omelette sans casser les oeufs, est-ce vraiment possible?

      25 octobre 2018 à 10 h 54 min
      • Gérard Pierre Répondre

        Pas plus que vous je ne souhaite le retour de cette horrible ‘’machine‘’ conçue par l’immonde Joseph Ignace Guillotin, …… et qui plus est, docteur de son état !

        Ah le gredin ! …… Il avait une façon bien à lui de soigner les maux de gorge !

        N’empêche qu’on a parfois l’impression que la classe politique fait tout pour susciter, dans la population, l’envie d’un retour à cette ‘’tradition républicaine‘’ !

        25 octobre 2018 à 16 h 40 min
        • HansImSchnoggeLoch Répondre

          Docteur Joseph Ignace Guillotin,?
          Un Dr.Joseph Mengele avant l’heure.
          Le serment d’Hippocrate bafoué dans les deux cas.

          Tout à fait dans la lignée de la Bien-Pensance moderne qui veut obliger tous les médecins à pratiquer l’IVG.

          25 octobre 2018 à 17 h 28 min
          • quinctius cincinnatus

            le Dr Guillotin n’ inventa pas l’ instrument , pas plus que Parmentier n’ introduisit la pomme de terre en Europe, ou que la draisienne est une invention française

            cet ” outil ” … d’ exécution simple, efficace on peut même dire respectueux *** du condamné à mort, qui lui évitait le hasard … était déjà en usage dans certains Etats allemands

            il le … perfectionna en recommandant que la lame fût de biais de façon à éviter le ressaut toujours possible d’ une lame droite … on dit même que ce pauvre Louis XVI participa à son élaboration finale grâce ses talents reconnu de bricoleur royal

            *** les Yankees devraient l’ adopter plutôt que de bidouiller leurs exécutions capitales scientifiques

            26 octobre 2018 à 19 h 25 min
          • HansImSchnoggeLoch

            // respectueux *** du condamné à mort,//

            … et… bien…sûr…de… l’environnement…
            Je l’ajoute parce qu’il me semble que cela vous brûlait la langue

            27 octobre 2018 à 10 h 01 min
          • quinctius cincinnatus

            que voulez vous H@ns je ne m’ intéresse pas qu’ à l’ élevage des ” puces ” … électroniques mais à la Vie

            27 octobre 2018 à 17 h 21 min
          • HansImSchnoggeLoch

            La vie n’a besoin de personne, elle s’épanouit là où le terrain lui convient.
            Et ce terrain peut être très hostile, voir organismes qui se développent dans des millieux sulfureux au fond des océans.

            PS: sans les puces électroniques votre PC serait encore à pédales et vos messages seraient transportés par le poney express ou le pigeon voyageur.
            Vous êtes libre d’échanger si cela vous convient.

            27 octobre 2018 à 20 h 08 min
  • De Sorne Répondre

    M Lambert Christian . Avant de démolir Paul Deschanel , prenez donc deux minutes et vérifiez votre histoire
    Cordialement

    24 octobre 2018 à 1 h 58 min
  • IOSA Répondre

    A l’avenir ne l’appelez plus hollande mais pétrolette quéquette et je saurai de quel président vous parlez.

    24 octobre 2018 à 0 h 01 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      La Hollande et une certaine marque de flans sont enfin soulagées.

      25 octobre 2018 à 17 h 32 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Le seul Président qui avait réellement de l’humour n’était pas français.
    Je parle de Ronald Reagan qui en ajoutait toujours un peu lors de ses allocutions.

    Exemple, un Russe et un Américain discutent de la liberté d’opinion.
    L’ Américain au Russe:
    Chez vous en Russie vous ne pouvez pas dire ce que vous voulez au Président.

    Le Russe à l’ Américain:
    Erreur, je peux aller au Kremlin, taper sur la table de Mr.Gorbatchev et lui dire que que je ne suis pas du tout d’accord avec la politique du président Reagan.

    D’autres blagues de Reagan sont disponibles sur YouTube.

    23 octobre 2018 à 21 h 00 min
  • BRENUS Répondre

    Du Président mort dans les bras de sa maitresse, Clémenceau aurait dit “Il se croyait César, il est mort pompé”. Reconnaissons que ce fut une belle mort. D’autre, ici, se croit Cincinnatus. Comment finira t il ? En tous cas pas comme un modèle de modestie, contrairement à l’original.
    Professeur Brenus, grand astrologue et désenvouteur, reconnu pour démasquer les fumistes qui vous font du tord.

    23 octobre 2018 à 16 h 28 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      note en marge du professeur Q.Q. :

      … depuis le temps, élève Brenus, que je vous dis que tort ne s’ écrit pas tord; vous êtes … incorrigible

      24 octobre 2018 à 14 h 17 min

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