Éducation nationale : y a t-il une volonté de changement ?

Éducation nationale : y a t-il une volonté de changement ?

L’incertitude demeure en cette rentrée, sur la question de savoir si la volonté politique est au rendez-vous pour affronter les vrais problèmes du système éducatif français.

Les récentes interventions de M. Darcos laissent rêveur : la négociation du prix du stylo-bille, la nomination d’un monsieur « revalorisation du métier d’enseignant » et l’heure supplémentaire de sport en primaire, sont plutôt les premiers signes d’une stratégie d’évitement, tout en permettant une certaine présence sur les ondes…

Comme avec M. Chirac, et son grand débat sur l’École, qui n’a abouti qu’à entériner les erreurs du passé, dans un immobilisme incroyable, on a l’impression que la réforme du système éducatif n’intéresse pas plus le gouvernement de M. Sarkozy.

Il est vrai que toute réforme profonde en ce domaine n’a d’effets que sur le long terme, voire sur une génération, et que les politiciens ont pris la fâcheuse habitude de ne réagir qu’à l’urgence, ou aux pressions des lobbies médiatiques ou syndicaux… ces réactions se limitant la plupart du temps à injecter des fonds supplémentaires au petit bonheur, ou à créer des « dispositifs » supplémentaires, alourdissant encore davantage le fonctionnement général.

L’omerta est telle à l’Éducation nationale,
que les dysfonctionnements, souvent masqués par de faux problèmes, échappent au commun des mortels.

La liste (non exhaustive) de ces dysfonctionnements est pourtant longue
:

– des programmes « fourre-tout », souvent incohérents et visant davantage à formater la pensée qu’à transmettre des savoirs,
– une montée de l’absentéisme et de l’inappétence scolaire,
– une éthnicisation des établissements scolaires,
– une montée en puissance des conduites à risques, dont la toxicomanie,
– une résistance à l’application des règlements intérieurs des EPLE (Établissements publics locaux d’enseignement créés en 1983) et des problèmes d’insécurité et de violence,
– l’inadaptation des formations aux besoins de l’économie,
– la médiocrité (voire l’inexistence) de l’éducation à l’orientation,
– la dévalorisation du coûteux baccalauréat général,
– la dramatique régression dans la maîtrise de l’écrit par les élèves,
– la faible compétitivité des universités publiques,
– le monolithisme idéologique des IUFM,
– la banalisation de l’agitation lycéenne, encouragée par des professionnels de l’éducation au sein des établissements.

Quels progrès ont apporté les lois sur la décentralisation de 1985/86 créant l’autonomie et la personnalité juridique des établissements scolaires ?

La multiplication des décideurs, des bailleurs de fonds (ministère, région, département, commune), a introduit la complexité dans la gestion matérielle et financière des établissements et une bureaucratisation sans précédent.
Bien entendu, personne n’a jamais chiffré le coût de cette réforme pour le contribuable.

Il serait urgent, si l’on prétend faire des économies, de ne pas se limiter à un contrôle des règles comptables mais d’introduire le contrôle de gestion, que connaît toute entreprise. Dans ce domaine, un audit indépendant s’impose.
Monsieur Darcos a donc bien du travail, et pas seulement sur le plan pédagogique.
Mais la volonté politique est-elle au rendez-vous ?

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Comments (4)

  • Jcduflo Répondre

    Je suis tout à fait d’accord avec Philippe Fretté et en complément à son intervention je pense comme beaucoup qu’il faut surtout multiplier les audits privésdans tous les domaines utilisant inconsidérément ou non les finances publiques telles que toutes les associations sangsues qui vampirisent les caisses de l’état.

    D’autre part ces associations ont toutes facilités pour ester en justice avec l’argent des contribuables et agissent en fossoyeurs vis à vis de notre société. Je serais très tenté de citer des noms mais la plupart de ces associations "sangsues" n’attendent que cela pour ester contre moi. Pour s’en convaincre allez comme je l’ai déjà fais dans le 18eme arrondissement, à un conseil d’arrondissement lors de l’attribution des subventions. Il y a de quoi en perdre connaissance!!!!

    Jean claude Duflo  email [email protected]

    23 septembre 2007 à 19 h 00 min
  • Gérard Pierre Répondre

    HansImSchnoggeLoch & richard .

       Bonjour.

       Nos sensibilités convergent totalement.

       Je vous propose un angle de réflexion et de développement assez inhabituels. Les gens que nous fustigeons sont assez fanas, dans l’ensemble, d’un précédent constitué par 1789 et toute la logorrhée habituelle sur l’abolition des privilèges. Comme les chiens devant un met qui les plonge en appétit, ils sécrètent des " ficelles de salive " chaque fois qu’ils abordent ce sujet intellectuellement jouissif pour eux.

       Questions : 1 ) Aujourd’hui, qui sont les " rois " à l’intérieur de l’institution EDUCATION NATIONALE ?

                              2 ) Qui y détient des privilèges exhorbitants ?

                              3 ) ………. De facto, à qui convient – il de " couper la tête " ?

       Si on leur proposait de réfléchir à cette inversion de situation ? ……… What do you think about ? …. comme dirait un de leurs prof. d’anglais ?

       …………….. to be continued …… meine Freunde ( Ich denke das HansImSchnoggeLoch verstehst  mich ! )

    13 septembre 2007 à 15 h 11 min
  • richard Répondre

    Entièrement d’accord,
    jusqu’à preuve du contraire un fonctionnaire doit appliquer les consignes gouvernementales…. mais dans l’éducation nazionale ce sont les syndicats et autres lobbies qui décident ( sous prétexte de l’indépendance des enseignants…. on marche sur la tête..)
    comment s’étonner ensuite du résultat!!

    éducation et justice, 2 niches de soi disant serviteurs publics qui n’en font qu’à leur tête!

    Aurons nous un jour un gouvernement qui en aura assez dans la culotte pour prendre les mesures qui s’imposent ???

    12 septembre 2007 à 19 h 05 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Le problème ce ne sont pas les problèmes. En toute urgence il faut liquider le PS, les syndicats de fonctionnaires ainsi que toutes ces associations ad hoc qui n’ont aucune légitimité des électeurs.

    Ce n’est qu’une fois cette cinquième colonne affaiblie voire réléguée au musée des Arts Premiers que des solutions justes, sensées et durables pourront être trouvées et appliquées avec succès.

    12 septembre 2007 à 13 h 05 min

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