Histoire psycho-ethnologique de la France

Histoire psycho-ethnologique de la France

On connaît mieux Pierre Lance après avoir lu son dernier ouvrage « Alésia, un choc de civilisations ». Et décidément, Pierre Lance – qui n’est pas un inconnu pour les abonnés à cette publication – n’est vraiment pas quelqu’un de politiquement correct. Il ose parler de races, d’ethnies, de peuples, auxquels il attache des caractéristiques quasiment génétiques, qu’il se permet de distinguer, en tout cas selon la répartition de leurs groupes sanguins. Attention, bien sûr, les groupes considérés sont bel et bien divers, mais, comme disait le philosophe (Nietzsche), un peu plus ou un peu moins, c’est ce qui fait toute la différence…

Ne vous fiez pas trop au titre, qui se justifie par le fait que, pour l’auteur, la bataille d’Alésia marque non seulement dans notre histoire un moment critique et déterminant, mais aussi, un point révélateur d’une histoire dont cet événement serait en quelque sorte le milieu. C’est en fait, ni plus ni moins, une histoire de France que nous livre Pierre Lance. Une histoire de France passée au filtre d’une étude psycho-ethnologique.

Avant Alésia, la Gaule, indépendante était composée de différentes régions et rassemblait quelques dizaines de tribus. Sur la base de critères aussi bien matériels qu’intellectuels, on peut considérer que les Celtes qui peuplaient la Gaule dans les décennies qui précédèrent Alésia avaient porté leur civilisation à un zénith.

Alésia n’a été possible que parce que cette civilisation était déjà sur le déclin. La victoire des Romains, puis la domination des Germains, suivie de la conquête des Francs n’ont fait qu’accentuer les défauts de la société gauloise.

Pour renaître, selon Pierre Lance, la société française, toujours largement gauloise, doit redécouvrir les vertus qui caractérisaient nos ancêtres celtes, à savoir l’individualisme plutôt que le collectivisme, le régionalisme plutôt que le centralisme, la spiritualité (et pas forcément le monothéisme) plutôt que le matérialisme…

L’ambition de Pierre Lance va bien au-delà du sous-titre qu’il a donné à son ouvrage (« La défaite d’Alésia, ses conséquences lointaines dans la société française

jusqu’à nos jours »). Son objet est d’ailleurs indiqué dès l’introduction : « Je veux montrer que la civilisation occidentale est promise à la confusion et à l’anxiété, bientôt à l’effondrement, si elle ne sait pas retrouver son éthique ». Et les fondements de celle-ci se trouvent, pour notre auteur, dans les constituants de la civilisation des Celtes, nos ancêtres les Gaulois.

On retrouvera, au fil des pages, les cibles favorites de Pierre Lance : ce sont les Romains (qui n’étaient que des soudards), les Germains (leurs alliés), les Chrétiens (tôt romanisés), puis plus tard les rois francs et leurs successeurs jusqu’aux Bourbons, les Jacobins, puis enfin les technocrates, héritiers directs des Germains et des Romains… Ce qui lui permet d’affirmer : « Les Romains et les Germains gouvernent encore la Gaule. Je sais qu’on a peine à le croire, mais c’est ainsi ».

Pierre Lance est un authentique individualiste. L’individualisme gaulois était selon lui la pierre de touche de ce qui fût, à l’époque, la première civilisation européenne. C’est aussi un patriote. Et pour lui, individualisme et patriotisme vont de pair, car « il n’est pas possible que la dignité nationale se maintienne là où la dignité individuelle a perdu son authenticité ».

On peut être en désaccord avec l’auteur sur plusieurs points. On ne peut lui contester ni sa cohérence, ni son courage, ni, accessoirement, sa grande érudition.

Pierre Lance

Alésia -Un choc de civilisations

Éditions Presse de Valmy

165, rue de Paris – 94220 Charenton

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Comments (4)

  • Pierre LANCE Répondre

    C’est seulement aujourd’hui, avec deux ans de retard, que je prends connaissance par hasard des trois commentaires ci-dessus. Et je suis pour le moins effaré que l’on prétende commenter un livre qu’on n’a pas lu. Tout ce qui est dit dans ces trois commentaires est un tissu d’absurdités, de la part de personnes qui n’ont pas la moindre idée de ce dont elles parlent, et qui se contentent de régurgiter comme des magnétophones les poncifs les plus éculés diffusés par l’université latine qui nous lave le cerveau depuis quinze siècles. C’est d’autant plus navrant que la bonne foi de mes commentateurs est évidente, aussi évidente que leur ignorance abyssale. Je ne peux préciser ici que quelques détails : Pour “Adolphos” : “Quelques dizaines de mots dans la langue” ! J’ai publié en 1976 un lexique de 2000 mots français issus du gaulois (en mé référant, bien sûr, à des auteurs anciens plus compétents que moi). Il est malheureusement épuisé depuis longtemps. Un seul exemple significatif : les Gaulois, inventeurs du pantalon (aujourd’hui porté sur toute la planète) le nommait “braies” (féminin pluriel désignant les deux jambes du vêtement). Par extension, la courroie de cuir (ceinture) qui retenait le pantalon prit le nom de “braie”. Ce même nom servit ensuite à désigner toutes les courroies de cuir utilisées par les artisans, meuniers, tourneurs, etc. Lorsqu’on l’on mettait en route une machine quelconque grâce à l’énergie recueillie de façon constante (moulin à vent ou à eau) on “passait la braie”, ce qui nous a donné les mots “embrayer” (en-braie-ier) et “embrayage”, modernes s’il en fut. Je parie que ça vous la coupe ? Pour “OM vaincra” : Vos affirmations sont totalement gratuites. Les Français descendants des Gaulois représentent au minimum 60 % de la population française de souche. Ni les Romains, ni les Germains ne représentèrent jadis un peuplement important. La toponymie des villages français est parfaitement instructive à cet égard. Romains et Germains représentèrent des forces de conquête et de gouvernement, mais en aucune façon des colonisations très importantes en nombre. Même la Normandie, que j’ai plus particulièrement étudiée puisqu’elle est ma province natale, et où des foules de fanfarons se targuent de descendre des gangsters vikings (comme s’il y avait de quoi se vanter), n’a pas connu un peuplement normand supérieur à 5 % de la population. Tous les autres Normands sont des Gaulois, et des meilleurs ! Pour “Hypnos” : Il y a des sources beaucoup plus sérieuses que le livre de Jules César (texte politique surtout destiné à préparer sa conquête de Rome) pour connaître les moeurs des Gaulois. Et je ne fais aucune confusion entre individualisme et anarchie, la seconde n’étant qu’une dérive laxiste du premier. La Gaule n’était pas individualiste parce qu’elle était divisée (elle était d’ailleurs beaucoup moins divisée qu’on se plaît à le dire, sinon Vercingétorix ne serait jamais parvenu à rassembler une armée dans laquelle toutes les tribus celtes étaient représentées). C’est la philosophie et le tempérament gaulois qui étaient individualistes (et le sont toujours). L’individualisme est la racine même de la civilisation. Comme je l’ai écrit quelque part : “Le monde avance par les individus et recule par les masses”. Je n’ai jamais tenu de propos anti-américanistes. D’ailleurs l’antiaméricanisme n’existe pas en France (sauf peut-être chez les communistes résiduels). Mais qui aime bien critique bien. Et taxer d’antiaméricanisme quiconque se permet une critique de l’Etat américain n’est qu’une des formes de la sottise partisane. José Bové n’est pas mon “icône” et ses vues gauchistes ne sont pas les miennes. En revanche, je salue le courage de sa lutte contre les OGM ainsi que sa défense des vrais paysans français, réduits à l’esclavage chimique par la technocratie des empoisonneurs de la terre. Alors; cher monsieur, au lieu de vous soucier de mes boulons, vous feriez mieux de serrer les vôtres. Ils gigotent dangereusement. Cordialement à tous.

    20 octobre 2006 à 1 h 11 min
  • HyPNOS Répondre

    Adolphos => Je suis d’accord sur le fond avec vous, cependant lorsqu’on lit la description des moeurs et de la psychologie gauloise décrite par Jules César dans “La guerre des Gaules”, il y a de troublantes ressemblances avec la France d’aujourd’hui (enfin celle qui ne vient pas du maghreb). En revanche, il décrit les germains comme étant “austères”, “organisés”, “redoutables adversaires”, ce qui n’est pas sans rappeler les qualités prêtées à l’armée allemande au XXe siècle. César, indiquait aussi que les gaulois raillaient les romains sur leur petite taille… Que fait Chirak avec Aznar ? “je n’ai jamais aimé ce petit homme moustachu”… Pour autant, je ne partage pas les idées de Monsieur Lance. Il fait, à mon avis, une confusion énorme entre individualisme et anarchie. S’il est vrai que la France d’aujourd’hui est encore influencée par l’héritage anarchique de 1789 et probablement celui de la gaule de César, Il est absolument erroné de penser que la Gaule a été individualiste, sous prétexte qu’elle était divisée. Aujourd’hui encore, malgré le collectivisme à outrance, elle reste divisée. Il s’agit donc plutôt d’un état d’esprit. Alors les choses ont-elles changées ? Non, pas vraiment. D’Alésia à Vichy et de Vichy à aujourd’hui, le gaulois regarde le péril imminent comme une farce. Préférant se consacrer à ses divisions internes et ses querelles entre chefs plutôt que de faire front commun devant l’ennemi… Voilà un thème que Monsieur Lance aurait pu méditer. Mais à mon avis, il a pété quelques boulons, entre ses propos sur l’anti-américanisme, josé bové (son icône gauloisesque)et enfin son texte hallucinant sur l’adoption…

    18 mars 2004 à 13 h 49 min
  • OMvaincra Répondre

    C’est un véritable gallocentrisme!!! si tout n’est pas absurde force est de reconnaitre que la crise d’identité de la france ne vient pas du fait que ce sont germains et romains qui gouvernent. La france est la résultante (non métisse, car indo-européenne) des composantes latines germaines et celtes. Je pense que l’on ferait mieux de s’appuyer sur l’ensemble de ces éléments pour faire face à l’idéologie gaucho-islamiste Après l’apologie de José Bové, mr Lance continue avec les gaulois. Nous ne sommes pas forcément descendants d’astérix (ce sont surtout les bretons) mais aussi les descendants des latins (centre, sud) et germains (alsace, nord)

    15 mars 2004 à 21 h 07 min
  • Adolphos Répondre

    Il faut tout de même reconnaitre qu’il ne nous reste pas grand chose de nos ancétres gaulois du point de vu intellectuel. Quelques dizaine de mot dans la langue (alouette), quelques inventions (comme le savon, la moissoneuse ou le tonneau), mais quasiment rien en ce qui concerne l’histoire des idées. On peut même affirmer qu’on n’en sais pas plus sur les gaulois que sur les carthaginois. Bien sur l’Irlande à été un conservateur de tradition et d’idéologie Celtique, et surtout indo-européenne. Mais le décalage de 1000 ans impose une grande prudence, sans ajouter qu’un irlandais n’est de toute façon pas un gaulois. Bref, il me semble extrémement délicat d’avoir des opinion catégorique sur ce que pensaient nos ancétres. Etaient-ils vraiment individualistes comme le “prouverai” Alésia ? N’est-ce pas plutôt le signe d’un foutoir politique sans rapport avec le concept d’individue, notion éminement moderne ? On sais par exemple que la classe des guerriers avaient perdu le pouvoir face à la classe des prétres. Ces divisions en sont-elle le résultats ? Par ailleur puisque les gaulois se sont fait later par les romains, c’est bien que la civilisation romaine était, d’une maniére ou d’une autre, supérieur à la civilisation gauloise. D’un point de vu historique je suis donc plutôt a priori dubitatif sur l’entreprise.

    13 mars 2004 à 18 h 47 min

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