Il faut en finir avec l’égalitarisme

Il faut en finir avec l’égalitarisme

En début de semaine, entre deux médailles olympiques françaises, les médias ne bruissaient que de la courageuse abnégation d’un chercheur montpelliérain, un dénommé François Bonhomme, biologiste au CNRS, qui venait de refuser une prime de 15 000 euros – prime complétant la médaille d’argent du CNRS qu’il avait reçue en 1996.

Ne connaissant pas M. Bonhomme, je n’ai aucune raison de penser qu’il agisse ainsi pour des motifs partisans – lui-même s’en défend d’ailleurs dans sa lettre à la direction du CNRS. Et je m’associe bien volontiers à l’admiration médiatique qui entoure son geste : il n’est pas si fréquent de voir quelqu’un renoncer à un avantage personnel mérité pour améliorer l’organisation de la société qui l’entoure (il parle d’utiliser ces primes pour améliorer le recrutement).

Malgré tout, cette nouvelle me met mal à l’aise. Et il me semble qu’il y a quelque chose d’assez malsain dans l’enthousiasme journalistique.
Tous les médias retiennent en effet que le geste de Bonhomme est, selon sa propre expression, une manière de protester contre « la politique de différenciation salariale qui est en train de se mettre en place dans la recherche publique française ».
Je passe rapidement sur le côté souvent partisan de cet éloge : l’actuelle majorité ayant mis en place un système de prime au mérite dans la fonction publique, les journalistes – qui, dans leur écrasante majorité, sont de gauche ou d’extrême-gauche – jubilent à l’idée de « torpiller » ce nouveau dispositif.

Personnellement, je ne vois pas bien comment on pourrait éviter cette « po­litique de différenciation salariale ». Il faut d’ailleurs beaucoup de naïveté ou de mauvaise foi pour ignorer qu’elle existe déjà dans la recherche publique française. Croit-on qu’il soit si facile de gravir les échelons si l’on a le malheur de déplaire aux instances officielles ? Ou, tout simplement, si les recherches que l’on mène sont trop « originales » pour être appréciées des commissions compétentes. Je songe ici à l’exemple de l’un de mes amis, historien de talent, et directeur de recherches au CNRS, qui, parce qu’il a d’autres centres d’intérêt que l’histoire moderne (et peut-être aussi parce qu’il n’est pas aussi politiquement correct qu’on pourrait le souhaiter…), a connu quelques déboires dans son avancement.

Je ne vois pas en tout cas ce qu’il y aurait de choquant à encourager les chercheurs qui travaillent. Il est vrai que c’est une forme de révolution, mais est-elle si préjudiciable à la corporation ?

À ce propos, je ne résiste pas au plaisir de vous livrer le souvenir d’une conversation avec un autre ami, naguère collaborateur au cabinet d’un ministre de la Recherche. Ce ministre avait eu l’idée saugrenue de chercher à savoir ce que faisaient les salariés du ministère et avait découvert que, pour quelques centaines de chercheurs, on était dans l’incapacité totale de dire sur quoi ils travaillaient. On ignorait jusqu’à leur tête. Les seules indications les concernant dont disposait le ministère étaient… leurs coordonnées bancaires pour le virement mensuel !

Je n’ignore évidemment pas que ce comportement n’est pas généralisé. Mais, encore une fois, pourquoi les bons devraient-ils payer pour ces nuisibles ?

Mais, surtout, ce qui me gêne dans cette histoire, c’est un travers si typiquement « France post-révolutionnaire » que je ne peux m’empêcher de voir cette histoire comme emblématique de l’une des causes profondes de notre décadence. Ce travers, c’est l’égalitarisme.

On connaît les ravages de l’égalitarisme en matière économique : à force de vouloir à toute force redistribuer tout l’argent des « riches », on finit par n’avoir plus de « riches », c’est-à-dire plus d’investissements, donc plus d’entreprises, donc plus d’emplois… Qui sera le plus pénalisé par cette absurde politique ? Évidemment les pauvres !

Nous voyons ici une autre forme de cet égalitarisme. En apparence, plutôt sympathique ; en réalité, tout aussi mortifère. C’est cet égalitarisme-là qui envoie tous nos cerveaux de l’autre côté de l’Atlantique, où ils sont payés à la mesure de leur talent.

J’ajoute que cet égalitarisme, dans l’état actuel de mondialisation avancée, s’exerce à l’échelle de la planète : nous chassons nos riches et nos cerveaux et nous faisons venir des pauvres et des personnes sans qualification, que nous enrichissons de nos allocations diverses.
C’est peut-être très beau et très généreux. Mais c’est surtout suicidaire ! Il est grand temps que les Français comprennent que l’égalitarisme, c’est le nivellement par le bas !

Partager cette publication

Comments (19)

  • D. Alexandre Répondre

    Le milieu de la recherche est par définition très élitiste et la communauté des évolutionistes/écologistes montpelliérains à laquelle appartient F. Bonhomme l’est tout particulièrement. Ne croyez donc pas de sa part  à un quelconque égalitarisme militant. Je crois qu’il préside actuellement les jurys CNRS de recrutement et de promotion dans sa discipline et le connaissant un peu, croyez moi, avec des gars comme ça on est tranquille : les candidats qui ne tiendraient pas sérieusement la route scientifiquement seront écartés sans état d’âme.

    Il est donc bien placé pour faire remarquer que la promotion au mérite existe au CNRS, comme dans tous les organismes de recherche (INSERM, INRA, etc); on peut y rester chargé de recherche toute sa vie ou finir directeur de recherche classe exceptionnelle, avec les différences de salaire et de ‘reconnaissance interne’ qui vont avec.

    Ces primes "au mérite" ont peut être leur place dans le secteur marchand ou dans la haute fonction publique mais n’ont aucun sens dans le milieu académique.

    La lettre de FB signale donc simplement que ces primes sont au mieux de l’argent de l’état foutu par la fenêtre, ou plus probablement la réponse idéologique et étriquée d’un président de la république qui ne connait absolument rien au fonctionnement de la recherche.

    A la décharge de N. Sarkozy, il faut avouer que la tâche n’est pas simple et qu’il a au moins eu le courage de s’y atteler. Qu’il confie donc une mission de réflexion à des scientifiques désintéressés comme Bonhomme …

    22 mars 2010 à 12 h 44 min
  • Inspecteur Juve Répondre

    Ne pourrait-on imaginer que ce brave chercheur ait tout simplement eu peur de l’ostracisme de ses collègues gauchistes ? Pour éviter d’être fustiger par ses "camarades", je l’imagine bien refuser à contre-coeur la prime, fruit de ses efforts.

    Pure spéculation sans doute, mais je voulais simplement rappeler qu’on ne fait pas toujours ce qu’on voudrait dans certains milieux.

    24 février 2010 à 14 h 33 min
  • Daniel Répondre

    Jaurès:  "le salaire au mérite est une imposture: il ne fonctionne que pour ceux dont la logique est le profit."

    Ce n’est pas parce que Jaurès réduit l’analyse du "mérite" à hauteur de son simplisme dogmatique et inhumain habituel,  que le "mérite" est une imposture!…  mais plutôt parce que Jaurès est incapable de réfléchir à d’autres concepts que les siens et que le mot "mérite" dans son discours est utilisé dans le sens de non mérite. C’est l’imposture intellectuelle de Jaurès face au "mérite" qui salit la notion de mérite. Mais le mérite reste ce qu’il est et il survivra à Jaurès.
    Le mot mérite a un sens  qui s’applique à toutes les facettes positives pour la Vie de l’homme, pas seulement au "profit"!.  "Profit" que vous réduisez à nouveau selon une obsession que vous projetez sur d’autres: le fric.   Le mérite et le profit ont une signification provenant directement de ce qui caractérise l’humanité et son évolution depuis la nuit des temps.
    Mais vos analyses se construisent autour de VOS PEURS et celles de vos prédécesseurs… et vos choix politiques en découlent!. 

    "D’un côté on voit des patrons gavés de primes, de stock options, de retraites chapeaux partir avec des golden parachutes en laissant une entreprise exsangue et des salariés sur le carreau "

    Non Jaurès, pas des patrons! mais des salariés irresponsables qui raisonnent comme vous,  qui ne veulent pas du salaire au "mérite"; ce qui justement empêcherait les situations que vous dénoncez la main sur le coeur, alors que vous mettez toute votre vie au service de cette infirmité mentale.   Le mérite est indissociable de la responsabilité personnelle…  dont vous ne voulez pas entendre parler. La responsabilité est l’instrument de mesure du mérite, cher syndicaliste et ces faux patrons gavés de droits acquis au détriment de l’entreprise dont ils se foutent, devraient assumer les conséquences humaines de leurs prétentions…. si la culture du mérite ne subissait un tir de barrage des joresses qui tiennent comme tous les salariés directeurs irresponsables à leurs droits acquis… quel qu’en soit le prix pour leurs concitoyens. Et ce mensonge s’organise en groupe entre menteurs qui se confortent et ont besoin d’être rassurés.

    Voyez dans quelles incohérences intellectuelles votre dogme religieux vous a fait sombrer!. Mais bien sûr, vous ne le savez pas puisque vous ne comprenez pas les mots que vous lisez  tout comme ceux que vous écrivez!.  Pas plus qu’un islamiste ne comprend ce qu’il dit quand il répète: "islam religion de paix et d’amour!…" en prêchant la nécessité de punir à l’acide,  fouetter ou lapider  les femmes infidèles… que parfois ils ont violées…  Etonnant!.
     Le poids de l’éducation qui, des mauvais parents, aux mauvais religieux, en passant par la prétentieuse Education Nationale, gave les enfants de préjugés qui les privent de leur capacité à comprendre. 

    S’il y a un problème politique à poser et à résoudre, c’est bien l’étonnante contradiction qui existe ordinairement entre l’intention et l’acte: il s’y trouve presque toujours un préjugé enseigné. 
     

    21 février 2010 à 22 h 12 min
  • Anonyme Répondre

    Madré de Dios

    Des patrons qui bloquent leur salaire pour le consacrer aux employés, heureusement que c’est notre Jaurès l’étroit qui nous informe de ce fait, si cela avait été une de horrible libéral; j’aurais cru à de la propagande patronale.

    Dîtes moi mon tout beau Jaurès l’étroit, pourriez vous demandez aux élus socialiste ou encore à ce triste sire de Mélenchon ( au bonheur des pauvres) d’en faire de même avec leurs émoluments payés par les impôts des pauvres ouvriers et des entreprises comme les petits artisans, là ce serait vraiment du SOCIAL

    Le couple Royal avant leur séparation devait se contenter de plusieurs milliers d’ € par mois même avec quelques enfants à nourrir, les fins de mois ne devaient pas être difficiles .Pour le Mélenchon, ses costumes ne sortent pas de chez Kiaby mais plutôt d’un couturier parisien. A partir où on est socialiste, on peut tout se permettre, voit le Frêche et ses calambours douteux.

    La recherche de la fortune est une impasse, pourriez vous en informer les milliers d’immigrants qui traverse tous les continents pour venir en ce pays pour y trouver la bonne fortune. Au passage, pourriez aussi m’expliquer pourquoi tous ces afghans ne s’arrêtent pas en terre musulmane qu’ils traversent pourtant au lieu de venir se perdre dans les squares parisiens.

    La richesse est un leurre pour vous certainement donc ne généralisez pas votre pensée. Croyez moi si le loto me donnait la possibilité de vivre selon son égo, vous seriez surpris.

    Du temps de l’ Union Soviétique , un ingénieur ne gagnait que très peu face à un ouvrier et c’est ainsi que des hommes forts qualifiés préféraient tondre les pelouses que de créer.

    Les bénévoles cherchent la reconnaissance éternelle chez des gens qui n’ ont rien et qui leurs en retours leurs totalement dévoués c’est ainsi que commence l’ absolutisme.

    21 février 2010 à 16 h 04 min
  • Frédéric Bastiat Répondre

    <<<Ami Fred, je vois que, comme d’habitude, vous me lisez en diagonale. Il est vrai que, en bon disciple de Milton friedman, vous pensez que la cupidité est le moteur du monde et qu’on ne peut s’investir dans une activité, une démarche, un projet que par appât du gain.>>>

    De mieux en mieux, après la frugalité les 7 péchés capitaux…Quel est celui des socialistes ? L’envie ?

    <<<On se demande ce que font nos chercheurs dans nos labos, payés à peine plus du smic et qui, après 7 ou 8 années d’études s’acharnent devant leurs éprouvettes.>>>

    Ils visent un poste aux Etats-Unis, vous êtes impayable !

    <<<Qu’est-ce qui poussaient Bach, Mozart ou Haydn à composer des chef d’oeuvre alors qu’ils étaient considérés comme des laquais ? Van Gogh cherchait-il à s’enrichir ? Orson Welles a-t-il tourné "Citizen Kane" pour le profit>>> ?
    Qu’est-ce qui a donc poussé les artistes « français » à revendiquer et obtenir un statut de ponctionnaire (non il n’y a pas de faute) ? La grandeur d’âme ?

    <<<Chaque jour, des centaines de milliers de bénévoles créent des richesses et des liens sociaux sans demander la moindre prime.>>>

    Allez consulter l’observatoire des subventions comme panacée à vos billevesées.

    <<<En fait, , la richesse n’est qu’un leurre. Voyez ceux qui jouent au Loto. Ils espèrent gagner des dizaines de millions. Pourtant, quand on les interroge, leurs projets représentent au plus quelques centaines de milliers d’euros. C’est qu’ils imaginent encore que l’argent doit servir à quelque chose. C’est quand on est à la tête d’une fortune que l’on comprend que sa seule utilité est d’être possédée et que les autres en soit dépourvus. Suave mari magno …>>>

    Ce que je sais c’est que le PS s’est érigé en garant de la moralité, en porteur de valeurs ineffables, en bigoterie, en ligue antialcoolique, antifumette, antiraciste, homosexuel, noir, blanc, jaune, rouge, juif, musulman, orthodoxe, japonais, nains de jardin, pitbull, antisentiment de mal-être, anticolère, antitout… Et je vous assure ça marche : si vous avec une petite misère vous pouvez vous présenter au PS, et pourvu que ce soit “médiatisable”, ils vous aideront… (…) Georges Frêche vous répond…

    <<<Le salaire au mérite est un piège. Si l’on vous dit que plus vous avez de mérite, plus vous gagnez d’argent, c’est que ceux qui  amassent des millions sont les meilleurs et que ceux qui en doutent sont des jaloux. C’est là le discours du MEDEF. On sait que la réalité est tout autre. D’un côté on voit des patrons gavés de primes, de stock options, de retraites chapeaux partir avec des golden parachutes en laissant une entreprise exsangue et des salariés sur le carreau. De l’autre, on demande aux salariés plus d’investissement, des objectifs revus à la hausse, plus de mobilité, plus de souplesse, pour une considération toujours remise à des jours meilleurs.>>>

    La seule chose qu’ait amené le socialisme c’est le déclassement de la classe moyenne. Certains ont compris…d’autres comprendront…vos jours sont comptés…

    <<<Les salariés qui croient au salaire au mérite seront les dindons de la farce. Méritant ? Ils ne le seront jamais assez. Le piège est de convaincre les travailleurs qu’ils partagent les valeurs capitalistes, qu’ils peuvent obtenir individuellement un peu plus de miettes que leurs collègues (je dois avouer que, parfois, certains se laissent berner). Ce ne sont pas les évaluations annuelles qui permettent d’obtenir le salaire juste: c’est la réalité du profit réalisé et la capacité des salariés à en exiger leur part. Car, cher Fred, la question n’est pas d’être frugal mais conscient de la quantité de travail que représente un salaire et ne pas se laisser avaler par les pièges de la vaine consommation.>>>

    C’est la lutte finaaaaaale…refrain

    21 février 2010 à 15 h 31 min
  • françois Répondre

      C’est rigolo de nier que pour 99,9% des gens, " l’appât du gain" soit un moteur essentiel. Je me souviens que du temps radieux de l’union soviétique, Le gouvernement avait fini par autoriser aux "travailleurs" la possession d’un lopin de terre où bon nombre faisaient pousser des légumes POUR EUX. Les rendements y étaient 10 à 15 fois supérieurs à ceux des kolkhoze et autres sovkhoze où les mêmes étaient "justement rémunérés" pour y faire pousser de quoi nourrir le pays. Au point que le paradis rouge devait importer ce qu’il exportait quelques décennies plus tôt. Il n’y a pas à dire, "l’appât du gain" ne fait vraiment pas le poids devant l’altruisme naturel des "travailleurs"! 

    21 février 2010 à 9 h 15 min
  • jaures Répondre

    Ami Fred, je vois que, comme d’habitude, vous me lisez en diagonale. Il est vrai que, en bon disciple de Milton friedman, vous pensez que la cupidité est le moteur du monde et qu’on ne peut s’investir dans une activité, une démarche, un projet que par appât du gain. On se demande ce que font nos chercheurs dans nos labos, payés à peine plus du smic et qui, après 7 ou 8 années d’études s’acharnent devant leurs éprouvettes. Qu’est-ce qui poussaient Bach, Mozart ou Haydn à composer des chef d’oeuvre alors qu’ils étaient considérés comme des laquais ? Van Gogh cherchait-il à s’enrichir ? Orson Welles a-t-il tourné "Citizen Kane" pour le profit ?

    Chaque jour, des centaines de milliers de bénévoles créent des richesses et des liens sociaux sans demander la moindre prime.

    En fait, , la richesse n’est qu’un leurre. Voyez ceux qui jouent au Loto. Ils espèrent gagner des dizaines de millions. Pourtant, quand on les interroge, leurs projets représentent au plus quelques centaines de milliers d’euros. C’est qu’ils imaginent encore que l’argent doit servir à quelque chose. C’est quand on est à la tête d’une fortune que l’on comprend que sa seule utilité est d’être possédée et que les autres en soit dépourvus. Suave mari magno …

    Le salaire au mérite est un piège. Si l’on vous dit que plus vous avez de mérite, plus vous gagnez d’argent, c’est que ceux qui  amassent des millions sont les meilleurs et que ceux qui en doutent sont des jaloux. C’est là le discours du MEDEF. On sait que la réalité est tout autre. D’un côté on voit des patrons gavés de primes, de stock options, de retraites chapeaux partir avec des golden parachutes en laissant une entreprise exsangue et des salariés sur le carreau. De l’autre, on demande aux salariés plus d’investissement, des objectifs revus à la hausse, plus de mobilité, plus de souplesse, pour une considération toujours remise à des jours meilleurs.

    Les salariés qui croient au salaire au mérite seront les dindons de la farce. Méritant ? Ils ne le seront jamais assez. Le piège est de convaincre les travailleurs qu’ils partagent les valeurs capitalistes, qu’ils peuvent obtenir individuellement un peu plus de miettes que leurs collègues (je dois avouer que, parfois, certains se laissent berner).

    Ce ne sont pas les évaluations annuelles qui permettent d’obtenir le salaire juste: c’est la réalité du profit réalisé et la capacité des salariés à en exiger leur part. Car, cher Fred, la question n’est pas d’être frugal mais conscient de la quantité de travail que représente un salaire et ne pas se laisser avaler par les pièges de la vaine consommation.

    20 février 2010 à 21 h 40 min
  • grepon Répondre

    Ce genre d’attitude poseur, louanges a l’egalitarisme, insultes contre productifs et creatifs (surtout ceux du prive), tout ceci figure dans les nouvels The Fountainhead, et Atlas Shrugged, d’Ayn Rand.   C’etait des histoires mettant en relief ce qui fait faillite et moche, et ce (et ceux) qui fait le beaute, la richesse, le progres.   L’elevation de l’individu et secondairement la famille et l’entreprise, le tout base sur le propriete et rule of law, ca marche.    La dictature des mediocrites, ca fait faillite, ca fait moche, et ca fait marcher et crever.

    Hayek et Rand, c’est 95% pourcent de ce qu’il faut suivre et implementer pour emmener le paradis sur terre.

    20 février 2010 à 19 h 48 min
  • françois Répondre

     " Le salaire au mérite est une imposture… le travailleur ne demande qu’un salaire juste"

     Mais ceux qui demandent un salaire au mérite ne demandent pas autre chose qu’un salaire juste! Est il juste que celui qui se décarcasse pour faire marcher l’entreprise soit récompensé de la même façon que celui qui saisi toutes les occasions et tous les règlements pour en faire le moins possible? Mais c’est vrai que pour un socialiste, se défoncer pour qu’une entreprise qui ne vous appartient pas s’en sorte mieux est incompréhensible. Pourtant en se comportant de la sorte, c’est soi même que l’on sert et pas seulement les actionnaires! Incompréhensible si l’on s’est abreuvé sa vie durant à la fontaine de la lutte des classes.

    20 février 2010 à 16 h 11 min
  • Frédéric Bastiat Répondre

    Comment ne pas avoir d’admiration pour Jaurès ? Des citations de Platon dans le texte et un appel vibrant à la frugalité ! Car chers lecteurs aucun socialiste ne coule des jours paisibles dans sa Datcha à l’île de Ré, aucun socialiste n’a de tels rapports psychotiques avec l’argent qu’il se croit obligé d’exhiber des Rolex. Enfin tous les socialistes travaillent gratuitement pour le FMI par exemple…

    Bref après nous avoir promis le paradis sur terre, les gauchonous nous invitent désormais à opter pour  un supplément d’âme. Car c’est au moins 70 vierges qui attendent Jaurès dans l’au-delà. (Pour services rendus et collaboration active…). En attendant ces lendemains qui chantent vous pouvez toujours aller au Quick et payer l’impôt islamique car l’enfer socialiste c’est bien sur terre qu’il est…

    20 février 2010 à 12 h 58 min
  • Jaures Répondre

    A Gerard Pierre: je suis d’accord avec vous quand vous dîtes que l’égalité est celle des droits et devoirs.
    Sauf que celle-ci, dans les faits, n’est pas respectée.

    En effet, dans le droit à l’éducation, où est l’égalité quand, dans les beaux quartiers, un enfant trouvera à proximité tous les moyens de s’épanouir, d’être soutenu et encouragé, bénéficiera de stages à l’étranger, des moyens pour réaliser ses projets, d’un soutien financier pour s’investir totalement dans ses études…
    Alors qu’ailleurs, il faudra faire avec les transports en commun, la promiscuité du logement, les parents qui rentrent tard et n’ont pas les moyens intellectuels pour aider l’enfant, les vacances en bas de la tour et les refus de stage en raison du lieu d’habitation.

    "Mais il y en a qui réussissent malgré cela", m’objecte-t-on souvent. Bien sûr. Comme il y en a qui fument ou boivent sans retenue et qu’on enterre à 95 ans ! Doit-on en déduire que fumée et alcool n’influent pas sur la santé ?

    Contrairement à la phrase que vous citez, l’égalité des chance ne revient pas à déposséder les uns pour aider les autres. Les récentes études montrent que ce qui ne permet pas aux meilleurs élèves venus des quartiers défavorisés d’accéder aux classes d’excellence est le retard en culture générale. Dés que cet accès est permis, les différences s’estompent. En quoi la possibilité pour ces jeunes d’accéder aux bibliothèques, aux salles de concert, aux théâtres et aux musées dépossèderait les autres ?

    Il s’agit du même problème que celui que rencontrèrent les femmes pour accéder elles-même aux droits les plus élémentaires: l’autonomie; l’accès aux responsabilités économiques et politiques. Je ne vois pas ce que ces revendications avaient "d’anti-mâle". Sauf à considérer que ces droits étaient indus.
    Les femmes ont dû se battre pour qu’on leur laisse accéder aux formations et aux métiers naguère domaines réservés. Elles ont dû obtenir un environnement propice à l’étude (lire à ce sujet "Une chambre à soi" de Virginia Woolf) avant de pouvoir s’imposer dans tous les maillons de la société.

    C’est cet environnement social et culturel qui est le garant de l’égalité des droits.

    20 février 2010 à 9 h 16 min
  • mapayul Répondre

    et oui, TOUS EGAUX!!! TOUS EGAUX!!! TOUS EGAUX!!!! …. dans la pauvreté!!!!

    19 février 2010 à 18 h 46 min
  • GL Répondre

    Le principal défaut des primes individuelles dans la recherche est de nier le travail en équipe. Ne pas récompenser le thésard, ni l’encadrant (un chercheur bien souvent "de base") au profit du coordinateur est un classique pour les médailles, Nobel (cf. découverte des quasars) et autres distinctions. Par contre, l’étendre au rémunération n’est pas supportable. Je ne trouve pas qu’on puisse taxer d’"égalitarisme" le fait qu’1% des chercheurs aient des primes de 15.000 pendant que 99% n’ait rien (j’oubliais 300€ en juillet et autant en décembre !). Pourquoi ne pas la partager entre les membres de l’équipe, sans oublier les collaborateurs des autres laboratoires (y compris étrangers : la recherche franco-française est quasi-inexistante), les doctorants et post-doctorants ? La réponse est peut-être que ça reviendrait à donner 1000€ à chacun, insuffisant sûrement pour les politiques à l’origine de cette idée saugrenue !

    19 février 2010 à 18 h 02 min
  • Jaures Répondre

    Evidemment, pour un libéral dogmatique, que quelqu’un ne soit pas motivé par l’argent est totalement incompréhensible. Il y a quelques années, un prix Nobel avait reversé son prix à sa ville (Dresde je crois) pour aider à sa reconstruction. Il existe de nombreuses entreprises dont les patrons bloquent leur salaire pour consacrer les fonds à l’emploi et leurs salariés.

    On dit que Socrate, parcourant un marché, s’arrêta devant chaque échoppe pui ressortit en déclarant:"Tant de choses dont je n’ai pas besoin."

    le salaire au mérite est une imposture: il ne fonctionne que pour ceux dont la logique est le profit. Les travailleurs ne demandent qu’un salaire juste, celui qui correspond à leur qualification, qui leur permet de se loger, se nourrir, d’élever leurs enfants et se cultiver dans de bonnes conditions. La vaine recherche de la fortune est une impasse: les plus riches n’en ont jamais assez.

    M Sellière, lors d’une interview, avouait lire très peu et s’ennuyer à l’opéra ou au théâtre. Du coup je me sens plus riche que lui et l’imagine avec, une certaine compassion, demander, tel UBU, que chaque matin son serviteur lui dresse la liste de ses Biens.

    19 février 2010 à 17 h 57 min
  • Gérard Pierre Répondre
    L’égalitarisme est un concept typiquement matérialiste.
     
    Qu’est-ce que l’égalité ?
     
    L’égalité est la qualité d’une quantité, d’une dimension, etc, qui a la même valeur, la même mesure qu’une autre, et se traduit en arithmétique par le signe « = »
     
    Cette notion s’applique donc à des entités physiques ou abstraites mesurables.
     
    Inscrit au fronton des mairies de France, dans un contexte de soit disant laïcité, ce concept se circonscrit aux seuls droits et devoirs des ressortissants vivant sur le sol national.
     
    Pour le reste, chaque être humain est un être unique dans le temps et dans l’espace et chaque Unicité constitue la diversité et la richesse de l’Humanité. Chercher dès lors à disséquer chaque Unicité pour la comparer à une autre et la relativiser en termes d’égalité, de supériorité ou d’infériorité revient à déshumaniser l’Être, à nier son originalité et sa spécificité, à réduire son Unicité à de simples éléments matériels quantifiables.
     
    Dans une société matérialiste, édifiée sur les ruines de la spiritualité, où l’étude des sciences dites exactes propose un boulevard royal aux ambitieux, il est difficile de prôner l’abolition des signes mathématiques dans l’appréhension de l’Humain. Les tenants de l’idée selon laquelle ce qui ne se mesure pas n’existe pas ne sont pas encore prêts à l’accepter. 
     
    Vouloir mettre l’Homme en équation a toujours été l’obsession des totalitaristes, chez qui l’utilisation à tort et à travers du signe « égal » a souvent servi à divertir de bien braves personnes. Je préférerai toujours Saint-Exupéry qui affirmait en toute simplicité : « Celui qui est différent de moi, loin de me léser, m’enrichit. » 
     
    L’une des conséquences les plus stupides de l’égalitarisme est le développement d’un féminisme « anti mâles » alors même que nous sommes en réalité dans un contexte de différences qui se réduisent en s’additionnant.
     
    Pour le Chrétien, Dieu aime tous les hommes, sans préférer l’un par rapport à l’autre. Sur la base de ce constat, le matérialiste ne manquera donc d’objecter que Dieu Lui-même est égalitariste !
     
    Que nenni !
     
    Il a crée l’homme « à son Image et à sa ressemblance », …… or son image est diverse et nos ressemblances sont multiples. La parabole des talents est emblématique à cet égard (Cf. Saint Matthieu, chapitre XXV, versets 14 à 30). Pour le Chrétien, la « loi » de l’égalité n’a aucun sens. Seule s’applique la « loi » de l’Amour et de la Charité. Celui qui a beaucoup reçu est plus redevable envers son prochain que celui qui a peu reçu. Il doit logiquement résulter de l’Esprit Chrétien une foule d’échanges compensatoires d’individu à individu avec pour seul moteur l’Amour de l’Autre.
     
    La république soit disant laïque, mais en réalité athée, a préféré recourir à la facilité en institutionnalisant une égalité artificielle. Le résultat, prévisible, ne s’est pas fait attendre. Aujourd’hui, au nom de l’égalité, tout le monde a d’abord des droits. Comme le disait Coluche avec sa causticité proverbiale : « Nous sommes tous égaux, … mais certains sont encore plus égaux que d’autres ! »
     
    Cette république a chassé Dieu de ses écoles, de ses bâtiments publics, de ses places et de ses rues. A présent elle est nue, mais elle ne le sait pas ! …… ou bien elle affecte de ne s’en rendre point compte !
     
    Que de richesses inestimables à jamais enfouies dans l’océan de l’égalitarisme !
     
    19 février 2010 à 10 h 13 min
  • Gérard Pierre Répondre

    " Celui qui réclame l’égalité des chances finit par exiger que l’on pénalise celui qui est doué."

                                                                                                                Nicolas Gomez Davila

    19 février 2010 à 9 h 23 min
  • Daniel Répondre

    "…  à force de vouloir à toute force redistribuer tout l’argent des « riches », on finit par n’avoir plus de « riches », c’est-à-dire plus d’investissements, donc plus d’entreprises, donc plus d’emplois… Qui sera le plus pénalisé par cette absurde politique ? Évidemment les pauvres ! " 

    Un peu léger pour constituer une démonstration des causes du chômage, d’autant qu’on ne distribue pas "tout" l’argent des riches puisqu’ils sont de plus en plus riches!…   et pourtant  le chômage augmente,  et l’écart avec les pauvres s’agrandit rapidement.
     
    En quoi cela peut-il bien vous gêner qu’un individu adulte choisisse de ne pas se comporter en consommateur glouton? surtout si sa carrière est déjà assurée par son statut … qui lui est le pire exemple de l’égalitarisme discriminant malhonnête.  Voici donc un citoyen privilégié qui reconnait être largement récompensé… On aimerait en voir beaucoup!.

    C’est à mon avis un contre exemple pour parler de l’égalitarisme qui n’est mauvais que par la contrainte aveugle de la loi, laquelle est incapable actuellement de définir  le "mérite" préalable qu’il faut établir pour pouvoir ensuite parler d’égalité de traitement.  Mais vous évitez toujours de parler de "mérite", car cela entraine vers des analyses beaucoup plus révoltantes qui obligent à employer le mot nazisme pour qualifier des comportements aujourd’hui récompensés par du fric, des pouvoirs et des honneurs.

       

    18 février 2010 à 23 h 53 min
  • dagmar Répondre

    laissez tomber, c’est son problème, tant pis pour lui. Il s’agit d’une initiative privée, pour se donner d’importance et se sentir dieu. 15000E que voulez vous que ca change. Rien

    Dagmar

     

    18 février 2010 à 16 h 13 min
  • IOSA Répondre

    Bel article M.Thieulloy.

    Malgré tout, vous n’allez pas jusqu’au bout du raisonnement et laissez uniquement transparaître un salaire plus que confortable pour les méritants.

    Est-ce à dire, que la grande majorité des Français de classes moyenne et basse, ceux qui ne participent pas fébrilement à la richesse, n’auraient que le salaire qu’ils méritent ?

    Mais que veut dire salaire élevé ou bas si ne parlez pas des taxes et impôts en tout genre qui étouffent et baisse notre niveau de vie ?

    Un smic peut devenir un salaire décent et même confortable, si nous n’avons plus à supporter les impériales dépenses d’une république bananière.

    Le nivelement par le haut est encore une erreur de bon sens et votre appel contre l’égalitarisme devient sans objet si vous ne proposez pas de solution fiable et perdurable aux Français de toutes couches.

    IOSA

    18 février 2010 à 11 h 08 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *