Il n’y a plus de droite en France depuis 70 ans…

Il n’y a plus de droite en France depuis 70 ans…

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C’est une vieille histoire qui remonte à 1940. En juin de cette année-là, la France écrasée en quelques semaines par l’armée allemande était en total désarroi. Avec 2 millions de prisonniers et des millions de Français sur les routes, en voiture, en carriole, à bicyclette et à pied, ne sachant où aller, le peuple français trouva un recours en la personne du maréchal Pétain, « vainqueur de Verdun ». Il appartenait à la droite classique qui était faite pour l’essentiel d’anciens combattants de la Première guerre mondiale, toujours très présente dans les esprits, ainsi que de maurrassiens royalistes, dans une France catholique, encore en grande partie rurale. Très rares étaient alors les Français qui connaissaient un « général de brigade à titre temporaire », du nom de De Gaulle qui, disait-on, était parti après la défaite se réfugier « chez les Anglais ». Dans le désordre général et bientôt la disette, son appel du 18 juin passa inaperçu. Cela n’échappa pas à De Gaulle, d’un orgueil hors du commun et d’une susceptibilité exceptionnelle. Il ne pardonna jamais à la droite, c’est-à-dire pour l’essentiel à la bourgeoisie, de l’avoir méconnu et dédaigné.

Il ne faut donc pas s’étonner que le Conseil national de la résistance, qui devait inspirer toute la politique française jusqu’à nos jours, ait été en grande partie influencé par le Parti communiste français, le plus inféodé à Mos­cou, le plus stalinien de tous, ainsi que, dans une moindre mesure, par la démocratie chrétienne, très sociale, pratiquement très à gauche. Aussi, logiquement, le « plus illustre des Français » s’entoura, dès son premier gouvernement, de ministres communistes, dont le secrétaire général du PC lui-même qui, déserteur en 1940, fut fait ministre d’État et, pour contrôler l’armée, François Billoux, ministre de l’Armement, plus quelques autres qui tous, jusqu’au 21 juin 1941, avaient été les collaborateurs empressés de l’occupant allemand. De Gaulle prit donc pour gouverner la France ce qu’on appelait des « collabos » qui, jusqu’en 1941, avaient été les agents de l’étranger et qui, depuis des années, avaient saboté l’effort de guerre, sabotage dont les conséquences furent meurtrières pour l’armée française. Bref, De Gaulle ramena au pouvoir ceux-là même qui avaient été les responsables de la débâcle de 1940.

Pour autant, ces gens-là n’étaient pas tous impopulaires. On ne peut oublier qu’à l’époque, 30 % de l’opinion était favorable au communisme stalinien. Le PCF obtenait 26 % aux législatives de 1951, 25 % aux législatives de 1956, 20 % encore en 1978. Jacques Duclos, sénateur et pilier du Parti communiste, agent zélé du Komintern, obtient 21% des voix à la présidentielle de 1969. La dictature stalinienne, ses camps d’extermination, ses exécutions de masse étaient ou ignorées ou approuvées par une fraction de l’opinion admirative de la « patrie des travailleurs » et de son génial dirigeant, le « petit père du peuple » – pour l’appétit duquel un train passa dans toute la France (qui n’était pas encore sortie des privations) pour récolter jambons de Bayonne, saucissons et caisses de champagne !

Sans doute, la France a-t-elle connu quelques hommes de droite, honnêtes et de bon sens, qui ont évité le pire : Antoine Pinay, Georges Pompidou, Raymond Barre, parmi quelques autres, mais De Gaulle ne les aimait pas. « Je n’ai pas sauvé la France, disait-il, pour la remettre à Pinay. »

Ceci étant, Mitterrand, un temps fidèle « maréchaliste », en sympathie avec le Service d’ordre légionnaire, comprit très vite qu’il était impossible de diriger la France sans l’appui des communistes, dont il finit par obtenir à prix fort la collaboration. Par conséquent, il fut élu président de la république. Son gouvernement, à nouveau, comptait des communistes, dont Anicet Le Pors qui noyauta la fonction publique et fut fait conseiller d’État en récompense de ses « bons et loyaux services ». Il en fut ainsi jusqu’à l’effondrement de l’URSS en 1989, qui finançait un parti qui lui était tout dévoué.

Dans ce contexte socialo-communiste, un Français tenta de recréer la droite. Ce fut Jean-Marie Le Pen, avec l’aide d’un avocat de renom, Jean Tixier-Vignancourt, mais il fut aussitôt mis au ban de la société et dénoncé par la presse comme étant un nazi. Les médias le caricaturaient toujours en chemine brune avec un brassard hitlérien. Il en est toujours ainsi. En France, quand on n’est pas à gauche, on risque de se faire traiter de nazi. Sa fille Mari­ne l’a bien compris. Cherchant le pouvoir, elle élabora, après un parricide politique fort peu élégant, un programme de gauche et même d’extrême gauche qui est payant puisqu’elle obtient presque 50 % du vote ouvrier.

Et le parti gaulliste ? Ce parti, qui voulait être un vaste rassemblement, a toujours été, en réalité, sous des sigles divers (UDR, RPR, UMP, LR…), un parti de gauche, disons pour ne pas choquer de centre gauche, en surenchère constante avec la gauche socialo-communiste. Il a notamment marqué la diplomatie française par une sourde, mais constante et profonde, hostilité envers les États-Unis, un mouvement de fond faisant pendant à une considération certaine pour la Russie, dont le régime était jugé comme un avatar passager.

Il y a longtemps, ayant écrit que la France avait été libérée par les armées américaines et anglaises (autant dire que la terre était ronde !), je fus vivement pris à partie par un gaulliste « historique » : « Dire une chose pareille, a-t-il écrit, prouve que l’auteur de cette contre-vérité ne peut être qu’un agent stipendié de la CIA. La France s’est libérée elle-même » !

Le parti gaulliste a milité également pour une augmentation des impôts et de l’immigration. Chirac, plus tiers-mondiste que tout le tiers-monde réuni, et l’un des responsables du regroupement familial, considérait les peuplades analphabètes au stade de la chasse et de la cueillette comme des « peuples premiers » montrant l’exemple et Alain Juppé, « le meilleur d’entre nous », augmenta l’ISF le jour même où il fut nommé Premier ministre. Il n’y a entre le gaullisme politicien et le socialisme marxiste qu’une opposition alimentaire pour s’emparer des situations avantageuses et autres privilèges dans la haute administration, les grandes entreprises et la banque.

Votre analyse est sévère, ai-je entendu souvent. À cela, je réponds qu’une politique ne se juge pas aux commentaires innombrables auxquels elle donne lieu, mais à ses résultats. Les résultats sont là : un chômage massif (5,7 millions de personnes inemployées, dont 45 % pour des durées longues) et, dans les 730 zones de non droit de la France démocratique, 50 % des jeunes sans emploi, alors qu’en Allemagne et en Grande-Bretagne, c’est le plein-emploi. L’industrie se vend à la découpe. Alsthom, Lafarge, Alcatel ont été achetés par des groupes étrangers. Et, chez Areva, où en est-on?

L’immigration est, elle aussi, massive, avec des centaines de milliers de nouveaux immigrés par an en France, grâce en partie aux 650 000 visas délivrés chaque année aux Maghrébins, avec mention spéciale pour les 3,5 millions de binationaux qui connaissent sur le bout des doigts la CAF, ses allocations et la carte vitale… Dans ces conditions, la dette publique dépassera 100 % du PIB en 2017, condamnant la France, le pays le plus imposé du monde, au défaut, dès que les taux d’intérêt remonteront, entraînant alors probablement l’éclatement de la zone euro. La guerre que l’islam mène contre l’Occident coûte cher et imposera sans doute une hausse de la fiscalité.

Ce bilan, les Français le connaissent. Ils en ont par-dessus la tête de cette incurie. 74 % d’entre eux ne veulent plus entendre parler, ni de Hollande, ni de Sarkozy, et 68 % accepteraient désormais un gouvernement non élu, enfin intègre et compétent.

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Comments (21)

  • Alain PROTTE. Répondre

    De Gaulle a émasculé ce qu’on aurait pu appeler la “droite” en en faisant une droite “rose”, c’est à dire pas complètement communiste, mais bien imprégnée par eux.
    Faire de Maurice Thorez un ministre, ce déserteur, ce communiste de premier plan, est quand même significatif, même un peu gros.
    Signé un pacte d’aide et d’assistance avec Staline l’est également, et que Chirac, son disciple fervent ait été vendeur d l’Humanité l’est aussi.
    Donner l’Algérie au FLN pour qu’immédiatement des navires de guerre soviétiques viennent mouiller à Mers el Kébir, relève d’un calcul longuement médité, et non pas d’un caprice de jeune fille.
    Surtout que cette politique n’a en rien freiner l’américanisation de l’Europe et de la France en particulier, qui s”est retrouvée comme une andouille isolée après avoir quitter l’OTAN, mais en apparence seulement.

    29 octobre 2019 à 16 h 23 min
  • Schaïssé Répondre

    le colonel De Gaulle était vachement grand !

    9 février 2016 à 12 h 27 min
  • Sylvain Drey Répondre

    c’est un malheur chronique pour la France qu’a généré “le plus illustre” des français ! il était et reste encore le mauvais exemple de la désobéissance et du parjure.

    22 janvier 2016 à 5 h 57 min
  • Seppidalsace Répondre

    De Gaulle était un grand schalouxe

    13 janvier 2016 à 0 h 11 min
  • Alain Répondre

    Qu’est que c’est, “un gouvernement non élu ” ???

    12 janvier 2016 à 23 h 37 min
    • Raspoutine Répondre

      Alain@ Un gouvernement n’est pas élu, mais formé par le Président de la République et son caniche !

      3 février 2016 à 6 h 11 min
  • Jacky Social Répondre

    @Jaures: j’ai une question pour vous. Repodez simplement par “oui” ou par “non”. Cela vous prendra a peine 10 seconds. Voici la question: y a-t-il un problem avec l’islam dans le monde en general et en Europe occifdentale en particulier? Il n’y a pas de zone grise, ni de piege. Alors c’est “oui” ou “non”? On vous ecoute attentivement.

    12 janvier 2016 à 19 h 05 min
  • DESOYER Répondre

    La Droite peut exister en France, mais les intervenants de ce blog doivent réviser leur façon de penser et arrêter de confronter sans arrêt libéralisme et nationalisme. La solution efficace sera une combinaison des deux.

    12 janvier 2016 à 18 h 22 min
  • Jaures Répondre

    On peut critiquer la politique économique française mais pas avec des arguments fallacieux.
    Je lis régulièrement ici qu’en Allemagne ou en Angleterre ce serait le plein emploi, mais toutes choses par ailleurs ne sont pas égales.
    En Allemagne, plus de 3 millions de jeunes sont titulaires d’un “mini job” payé 400€/mois sans aucun droits sociaux.
    Par ailleurs, l’Allemagne voit sa population active baisser depuis plus de 15 ans quand celle de la France augmente de 150 000 chaque année.
    En Angleterre, c’est le règne du contrat 0 heure, l’équivalent du journalier du XIXème siècle. Dans ce pays, le chômage est peu indemnisé et seulement 6 mois.
    Avec de telles dispositions ou contextes, le chômage peut effectivement baisser.
    On peut donc dire que pour réduire fortement le chômage, il suffirait de créer des mini jobs et des contrats 0 heures, supprimer les indemnités chômage et prendre des mesures pour faire baisser la natalité (par exemple en supprimant les modes de gardes et l’école maternelle).
    Nous habiterions alors un merveilleux pays de plein emploi où M Lambert vivrait heureux.
    Les autres, je ne sais pas.

    12 janvier 2016 à 17 h 06 min
    • Jacky Social Répondre

      @aures: vous n’avez encore une fois rien compris a rien. Je suis parfaitement d’accord que les mini-jobs mal payes n’offrent pas d’avenir. Mais il s’agit encore une fois de sauver le socialisme qui evidemment ne marche pas ou plus du tout pour autant qu les choses aient un jour fonctionne, mais c’etait il y a longtemps. Vous le reconnaissez vous-meme. Vous avez voulu sauver les gens de l’exploitation et vous avez juste deplace le problem en enfermant toute une jeunesse dans un carcan de lis et de regles inextricables. On vous parle de reforme en profondeur et vous nous creez des mini-jobs mal payes et puis on les montre en exemple. Ce n’est pas cela le capitalisme, ni le liberalisme, ni la reforme fiscal tant attendue. Le gouvernement allemand et celui de Cameron (qui n’a rien a voir avec M. Thatcher meme s’il est du meme parti) sont vos allies objectifs: ne rien vouloir changer et s’en tenir absolument a la doctrine socialo-fasciste alors que c’est completement depasse. C’est a l’Europe d’innover et de se creer un systeme base sur une revision en profondeur de la fiscalite et des “jacquis sociaux”. Rien n’est jamais acquis. Il y a beaucoup de travail pour les leaders politiques. Evidemment, un petit maquereau comme Hollande est bien trop occupe a trempe sa bite dans tous les trous de la Julie, alors forcement ca ne la fait pas. Idem Sarko avec l’autre sotte. Ces gens sont les ennemis de la France.

      12 janvier 2016 à 19 h 26 min
      • Raspoutine Répondre

        Jacky@ les dirigeants socialiste ont toujours été les ennemis du peuple, et ce dernier est aveugle de naissance !;

        3 février 2016 à 6 h 17 min
  • Jacky Social Répondre

    Tiens, tiens, mais c’est qui, mais c’est Jojo l’indetrollable Sans Dent qui veut nous rallier a ses idees pour les petites gens bêtes a bouffer du foin. Pourtant a force de polluer ce site avec ses pathetiques billevesees, on pourrait finir par croire que le Sans-Dent s’emmerde dans la gauchosphere. Jojo ne sait pas ce qu’est la Droite, ni ce que cela recouvre. Il n’y a pas de Droite en France. Si les de Gaulle, les Giscard, Chirac et autres Sarkozy et Fillion representent la Droite, il y a comme une imposture. La Droite, c’est Thatcher, Reagan, Churchill, GW Bush, Barry Goldwater, Lincoln, Harper ou Abbot. Oui, la plupart, pour ne pas dire tous, viennent de l’anglosphere. Il y a bien Alain Madelin, mais la France n’en veut pas. La Droite doit encore etre creee en France et il y a beaucoup de boulot. La tache est colossale.

    12 janvier 2016 à 14 h 35 min
  • Jaures Répondre

    On comprend que Lambert soit un nostalgique de Tixier-Vignancour, antisémite notoire.
    Pour lui, c’est cela la droite !

    12 janvier 2016 à 13 h 26 min
  • Raùs Répondre

    Ce général a tittre provisoire était l’Al Capone de la France !

    12 janvier 2016 à 12 h 55 min
  • MARTIN DESMARETZ de MAILLEBOIS Répondre

    Ce ne fut pas l’URSS qui subventionna le PCF mais exactement le contraire via les deux banques dont la fameuse “Banque Française pour l’Europe du Nord” ! Les communes communistes ( p.e. CORBEIL-ESSONNES) ratissèrent la population via une fiscalité énorme sans aucun investissement public avec à la clef des frais de fonctionnements énormes pour entretenir la CGT et ses “syndiqués” et verser à Moscou la surcommission exigée…

    12 janvier 2016 à 12 h 00 min
  • barbanzed Répondre

    Depuis la fin du XIX° siècle la ” gauche ” a adopté l’idéologie socialiste qui est un tyrannie collectiviste anti- républicaine, anti -libérale et anti -démocratique. Depuis 1945, la” droite ” a voulu s’identifier au ” gaullisme ” avatar du bonapartisme, fiscaliste , centralisateur et bureaucratique .
    Et l’on s’étonne que les “affaires ” aillent mal !

    12 janvier 2016 à 11 h 50 min
  • Raspoutine Répondre

    Un grand rancunier et déserteur de surcroit n’était évidemment pas reconnu par la Droite. En fait le Colonel De Gaulle n’était grand que par sa taille !

    12 janvier 2016 à 10 h 16 min
    • Marquais Répondre

      Il y a du vrai la dedans ….en plus ce Charlot a ouvert la porte aux pires gauchos , les a placés à le tête de l’Etat et des plus importants administrations ….et ils y sont encore.
      Inutile de chercher plus loin ce qui freine ce pays malgré tous ses atouts naturels !

      12 janvier 2016 à 12 h 49 min
      • Raùs Répondre

        Et de crainte de ne pas être définitivement confirmé en tant que Général, De Gaulle depuis Londres s’est proclamé Maréchal de la Résistance. Car il était trop redevable au Maréchal Pétain, et en était profondément jaloux.

        12 janvier 2016 à 22 h 42 min
        • Sylvain Drey Répondre

          Raùs@ pas mal De Gaulle se voulait Maréchal de la “résistance” !

          13 janvier 2016 à 0 h 10 min
          • Rosenberg

            De Gaulle était grand; 1,96 m !

            3 février 2016 à 6 h 19 min

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