La guerre, la guerre, toujours la guerre…

La guerre, la guerre, toujours la guerre…

Aux temps lointains où j’étais enfant, j’entendais toujours parler de la guerre.

Il s’agissait alors de la Grande Guerre, la guerre de 1914-18, cette abominable tuerie qui a fait des millions de morts, surtout des jeunes.

Une guerre dévastatrice entre deux peuples de même civilisation, de même religion, le christianisme, dont les dirigeants envoyaient à la mort ces jeunes qui ne demandaient qu’à vivre, travailler, procréer.

Cette guerre fut un crime gigantesque.

Si le Maréchal Pétain, alors général, se souciait du sort de ses hommes, un autre général les envoyait systématiquement à l’assaut.

Sur 500 jeunes lancés sur les mitrailleuses allemandes, pas un seul ne revenait.

À ce sujet, une dame âgée m’a raconté que son grand-père, maire d’une petite commune de Bretagne, le seul à avoir le télégraphe dans son village, recevait les appels officiels pour les décès.

Il faisait atteler sa voiture et allait annoncer aux familles : Votre père a été tué, votre fils a été tué.

Les villageois le savaient et ils avaient peur.

« Voici la voiture de M. Lefranc. Oh mon Dieu, chez qui va-t-il ? »

Tous comptes faits, on atteint des chiffres vertigineux.

France : tués : 1,357 million ; blessés : 3,395 millions.

Allemagne : tués : 1,773 million ; blessés : 4,216 millions.

Grande-Bretagne : 908 371 tués.

États-Unis : 111 516 tués.

Total général : tués : 5 188 651 ; blessés : 12 129 706 !

Après une courte période historique (1945-1950), ce fut la réconciliation et c’est aujourd’hui la chancelière allemande qui reçoit les accolades enjouées et répétées des présidents français – mais ces accolades ne suppriment pas les immenses champs de croix blanches où, à perte de vue, reposent des millions de jeunes, Français et Allemands, victimes d’une folie meurtrière.

Cette guerre, une fois terminée, avec ses victimes et ses destructions, on passa à une autre guerre : la guerre d’Espagne, une guerre civile, avec la participation de l’Allemagne et de l’Italie et aussi de nombreux Français qui, eux, fournissaient les contingents des brigades communistes – cette guerre où fut commis un grand nombre d’atrocités.

On a connu aussi la guerre que l’Italie de Mussolini mena en Éthiopie contre l’empereur Haïlé Selassié.

Mussolini voulait donner à l’Italie un empire colonial comme les grands.

Puis ce fut pour la France un nouveau désastre dont on ne s’est toujours pas remis : la déclaration de guerre en septembre 1939 à l’Allemagne.

On en donne de bonnes raisons : il fallait faire taire les Boches et Hitler.

Ce que l’on dit moins, c’est que cette guerre, la France avait toutes les chances de la perdre.

Le général Weygand l’affirme, avec toutes sa compétence.

Ce fut une déclaration politicienne avec des conséquences dramatiques pour un grand nombre de Français.

Cette guerre honteusement perdue a été un désastre pour la France, y faisant de nombreuses victimes.

Deux millions de prisonniers passèrent des années en camps de détention, alors qu’un million de soldats allemands passaient de bons moments en France, nourris, logés et distraits par les Français occupés – plus les déportés qui ne revinrent jamais.

J’ajoute que, si dirigée par des hommes d’État, la France avait eu la sagesse de rester neutre, elle aurait eu de grandes possibilités de négociation entre les belligérants.

Ses services auraient été recherchés, alors qu’après la guerre, les responsables politiques français se sont accrochés à Moscou, du moins beaucoup d’entre eux.

Toujours est-il que cette guerre étant achevée de la façon que je viens de dire, la France s’est aussitôt engagée dans une série de guerres, les guerres de décolonisation.

Ce fut la guerre d’Indochine qui, à 12 000 km de Paris, ne pouvait qu’être perdue face aux millions de soldats de Mao, avec aussi l’aide de Moscou prodiguée au Viet Minh.

Et ce fut Dien Bien Phu en 1954, une défaite qui, elle aussi, témoigne d’un étonnant manque de jugement.

Nous avons perdu, en même temps que l’Indochine, des milliers d’hommes, y compris des Maghrébins, enrôlés et payés pour aller se battre en Indochine, ainsi que des Noirs, dont Bokassa, qui posera là-bas quelques problèmes …

Ces Maghrébins rentrés chez eux dirent : l’indépendance pour le Vietnam, et pourquoi pas pour nous aussi ? Et ce fut la guerre d’Algérie, départements français.

Les plaies ouvertes par cette guerre, politiquement perdue, n’étant pas refermées, je n’en dirai pas plus ici.

Je rappellerai cependant que des harkis ont été livrés aux traitements barbares que leur a infligés le FLN, comme avaient été abandonnées au Tonkin les minorités ethniques qui, à Dien Bien Phu, avaient combattu aux côtés de l’armée française.

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Comments (3)

  • Sansillusions Répondre

    Le général qui “envoyait systématiquement ses hommes a l’ assaut”, ce doit être Mangin que ses hommes appelaient le boucher. Bien que provenant de l’armée d’Afrique – la “force noire”- il commandait de nombreux bataillons métropolitains, qui constituaient le nombre avant tout et qu’il a bien fait faucher par les mitrailleuses boches (voir les chiffres des tués).
    Dans ma prime jeunesse j’ai eu l’occasion de passer quelques mois dans le haut Allier chez un petit fermier qui avait servit en 14/18 sous ses ordres, était couturé de cicatrices et, malgré un gabarit physique modeste, était d’une résistance physique incroyable pour son âge, surtout à cette époque. Cet homme peu “diseux” se laissait aller de temps à autre parler de cette guerre qu’il avait faite aux endroits les plus mortels. Lui m’a appris pourquoi ses hommes appelaient Mangin “le boucher”. Il était de cette trempe de “ceux d’en bas” dont la ténacité ne cessait d’étonner les allemands et qui maintenant seraient snobés par des guignols comme jupiter le minus et cette gonfle de “fraise des bois” mépriseur de sans dents.
    Il habitait non loin de la ligne de démarcation durant l’occupation et j’ai compris qu’il avait aidé de nombreuses personnes à passer en zone “libre” – dont bien des Juifs – mais ne s’en vantait jamais.
    C’était “ça” la France qui n’est plus maintenant que l’ombre d’elle même en attendant de ressembler à un grand bordel africain.

    16 novembre 2021 à 17 h 35 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      on n’ est ni un grand stratège ni un grand homme quand on envoie ses hommes au massacre … c’ est ce qu’ on pourrait croire de Mangin en vous lisant tellement votre pensée est mal exprimée

      21 novembre 2021 à 14 h 46 min
      • Sansillusions Répondre

        Monsieur Quinctius.
        Etes vous allé une SEULE FOIS au feu ? Si non : restez assis.
        Je pourrais reprendre la tirade de Jean Gabin dans le film “Le Président” , lorsque ce dernier rappelle a son ennemi politique qui n’a rien risqué mais ouvrait sa grande bouche en parlant des “morts” afin de faire le kéké, que, lui, les avait vu les hommes : tombés à ses coté. C’est tout autre chose quand on participe.
        Tout est dit. Retournez vous assoir dans votre doux canapé.
        Mais si vous souhaitez avoir le dernier mot, ne vous en privez pas : il semble que ce soit une obstination chez vous, comme chez nombre de psychotiques.

        21 novembre 2021 à 16 h 59 min

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