Le néo-communisme vert tue lui aussi

Le néo-communisme vert tue lui aussi

En une ère où le néo-communisme vert ne cesse de faire des progrès et de disséminer sa propagande insidieuse dans les médias, il est utile de voir qu’il existe des antidotes.

J’ai déjà parlé ici du livre de Claude Allègre, « Ma vérité sur la planète » (Plon/Fayard), ou de l’ouvrage de Bjorn Lomborg, « L’écologiste sceptique ». Il est possible d’y rajouter l’excellent livre de Cécile Philippe, « C’est trop tard pour la terre » (J.-C. Lattès), ou encore : « Écologie la grande arnaque » (Albin Michel) de Christian Gérondeau, qui pose de bonnes questions telles : « Pourquoi dépenser chaque année des dizaines de milliards d’euros pour tenter de réduire nos émissions puisque celles-ci ne représentent guère plus de 1 % des émissions de la planète, tandis que la Chine met en service chaque semaine une centrale à charbon de grande puissance ? ». Ou encore : « Pourquoi couvrir notre pays d’éoliennes qui produisent du courant dont nous n’avons pas besoin ? ». La liste ne serait pas complète sans l’ouvrage de Jean de Kervasdoué, « Les prêcheurs d’apocalypse » (Plon), et les ouvrages parus en langue anglaise.

Et il est tout à fait intéressant (mais aussi consternant) de constater que si les scientifiques qu’indigne et que révolte l’asservissement d’éléments prélevés sur des discours vérifiables à des lubies grotesques, ce sont les lubies qui tiennent toujours le haut du pavé. Il est intéressant aussi de constater que, comme le communisme, le néo-communisme vert est radicalement antihumaniste, repose sur une multitude de coercitions destinées à tuer la liberté, mais recourt aussi à la falsification des faits, aux thèses catastrophistes, à la prolifération bureaucratique et, pour finir, à l’anathème et à la censure.

J’ai dit quelques mots concernant l’inepte « Grenelle de l’environnement » qui a permis à Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo de s’afficher au côté d’Al Gore, le nouveau prophète de la jet-set bien pensante.

Je me suis abstenu d’évoquer la grande réunion style Club-Med qui s’est tenue à Bali, et qui a permis à tout ce beau monde d’aller passer quelques jours d’hiver dans un paradis tropical aux frais des contribuables, et en invoquant l’excuse qu’ils ont fait cela « pour sauver la planète ».

Il est interdit de contredire !

J’ai constaté que les scientifiques scrupuleux qui ont voulu se rendre à cette réunion en à leurs frais ont été exclus et se sont vu interdire de parler. J’ai même constaté que certains d’entre eux avaient fait l’objet de menaces, comme s’il devenait criminel de ne pas être « Al Gorique ».

J’ai constaté que dans de nombreux pays, dont la France, la lettre ouverte adressée au Secrétaire général des Nations Unies par ces scientifiques n’avait pas été publiée par la presse (j’ai mis le texte sur le site de l’Institut Turgot). Je m’attends à ce que cela empire.
Voici une trentaine d’années, le communisme rouge tuait des humains par centaines de milliers, ce qui ne l’empêchait pas d’avoir des adeptes inconditionnels dans le monde développé. De nos jours, le néo-communisme vert a des adeptes dans le monde développé qui sont souvent des défroqués du communisme rouge. Comme lui, il tue chez les pauvres, et ses victimes sont déjà nombreuses : morts de malaria assassinés par ceux qui ont fait interdire le DDT, morts d’intoxications alimentaires ou de malnutrition là où les moyens modernes de conservation des aliments n’ont pas pénétré et risquent de ne jamais pénétrer, morts de maladies pulmonaires là où on se chauffe en brûlant n’importe quoi.

On redécouvrira un jour que l’innovation technologique sauve des vies et que les dogmes obscurantistes sont criminels. Combien de temps, et de destructions faudra-t-il encore ?

Si je n’étais pessimiste, je verrais une lueur d’espoir dans le fait que les données climatiques actuelles indiquent plutôt une tendance au refroidissement. Mais je ne doute pas qu’il se trouvera quelques abrutis sans scrupules et bien rémunérés pour dire que s’il fait globalement plus froid, c’est un signe supplémentaire du réchauffement global.

Pour ces gens, tout s’explique par le réchauffement global : tout et le contraire de tout, bien sûr.

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Comments (13)

  • PHOENIX Répondre

    Bonjour Albert !

    A en juger par votre exposé développé si brillament, vous devez pour le moins être chercheur au CNRS, ou qu.chose comme ça …. Il m’est évidemment impossible de vous suivre dans la totalité de vos raisonnements, n’étant pas scientifique et m’étant toujours contenté de vulgarisations plus ou moins bâclées et de la science-fiction qui va avec ….. Néanmoins je ne pense pas être dépourvu de bon sens, et, bien mieux, je crois avoir été marqué depuis toujours par des préoccupations "écologiques" –  je déteste ce mot , et encore plus l’imbécile et omniprésent "Environnement": je préférerais tellement que l’on évoque plutôt LA NATURE, cette Nature qui est en train de CREVER, effet de serre ou pas !

    Mais je m’égare. Albert, pourriez-vous m’expliquer pourquoi  :

    1°)  C’est le CO2 qui serait responsable de ce réchauffement plus ou moins intempestif et non pas la vapeur d’eau ?  Je veux bien admettre qu’il y ait aujourd’hui un réchauffement plus ou moins durable, -disons plus ou moins "sérieux", mais je crois savoir depuis l’école primaire que dès qu’il y a "effet de serre" quelque part, la vapeur d’eau joue le rôle N°1 . Expliquez moi donc en quoi une augmentation tout-à-fait MARGINALE de CO2 peut augmenter la vapeur d’eau ?

    2°) Cette confusion généralisée des esprits (aussi bien chez les "pour"la thèse du réchauffement comme vous que chez les "contre" comme G.MILLIERE), ne provient-elle pas du fait qu’une certaine pensée linéaire oublie systématiquement de tenir compte de paramètres étroitement enchevêtrés d’une complexité inimaginable, comme l’interference simultanée de différents plans de réalité spatio-temporelle comme par ex  –  les méga-âges cosmiques (où différents éléments cosmiques entrent en ligne de compte)         –  les micro-âges cosmiques(comme par ex. les différents cycles solaires et des intenses radiations qui en découlent)         – l’évolution tectonique de notre propre terre, telle que l’expliquait C.Allègre(avec effectivement ses conséquences sur la quantité de vapeur d’eau susceptible de se transformer en glace)  –  En fin des "méga-âges" aussii bien que des "micro-âges"géologiques qui comportent chaque fois des cycles souvent contradictoire et imprévisibles : ne serions-nous pas en train de vivre une micro-ère de "réchauffement" -bien réelle (mais où le CO2 en tant que tel n’a aucune incidence) … A L’INTERIEUR d’une ère de refroidissement  beaucoup plus vaste et qui se trouverait ainsi "masquée" par un réchauffement purement conjoncturel et temporaire….

    ………Temporaire ? Oui, si jamais une quelconque autorité mondiale(plus qu’hypothétique) arrivait un jour à faire ligaturer d’autorité les trompes ou autres canaux spermatiques à la multitude aveugle qui continue de se multiplier sans aucun frein jusqu’à  l’Apocalypse finale, bien réelle , celle-là !  !  !

    Cordialement

    Phoenix     

     

     

    7 janvier 2008 à 21 h 30 min
  • Anonyme Répondre

    Que les activités humaines soient polluantes, rien que plus naturel. Nous restituons tout bonnement ainsi à l’univers une partie des résidus de notre consommation, d’énergie notamment. A partir de là tout n’est que sophisme et glose aussi prétentieuse qu’inutile, du moins en ce qui concerne le fait de savoir qui aura raison quant à la manière dont sombrera une civilisation en tout état de cause condamnée par ses abus de toute sorte.

    Ceci dit, il est tout de même stupéfiant de constater combien rares sont les docteurs qui s’expriment sur le sujet, semblant capables d’imaginer que les effets nocifs de ces activités humaines puissent ne prendre qu’une part sinon insignifiante du moins bien inférieure à ce qu’ils imaginent dans le réchauffement planétaire, lequel n’est apparemment pas une invention de l’esprit mais se constate de visu et se mesure. Où la vanité humaine et du scientifique de surcroit ne va-t’elle pas loger ?

    J’ai déjà signalé sur ce forum des causes infiniment plus préoccupantes et j’invite chacun à faire un tour sur les sites auxquels donnera accès le simple mot de clathrates. Ils pourront y apprécier comme moi les effets du dégazage des hydrates de méthane qui, s’il n’est pas aussi facilement quantifiable, est probablement largement supérieur à tout ce qui peut résulter de la déforestation par exemple.

    Seulement voilà, ce phénomène connu des seuls initiés – dont les prospecteurs à la recherche de nouvelles sources d’énergie capables de remplacer le pétrole – se manifeste en de nombreux endroits du globe, en mer le plus souvent, sans publicité tapageuse. Les conséquences que nous connaissons de ces manifestations– hormis une part à préciser dans le réchauffement qui nous intéresse –, sans forcément les lui attribuer d’ailleurs, s’appelle vagues scélérates et tsunamis par exemple.

    Nul n’évoque les phénoménales quantités de gaz qui s’échappent des fonds marins pour se répandre dans l’atmosphère en toute discrétion ou avec des effets qui pourraient expliquer bien des mystères aériens et marins, en attendant mieux.

    Une autre manière d’apprécier le phénomène réside dans l’observation toute simple du même dégazage se produisant du fait du réchauffement, occasionnel ou non, du permafrost, lequel peut rendre irrespirable l’air des lieux où il se produit. Il faut dire que les promeneurs y sont peu nombreux

    Pas assez médiatiques les damnés clathrates !

    7 janvier 2008 à 20 h 15 min
  • Gérard Pierre Répondre
       Je distinguerai, pour ma part, le changement climatique proprement dit, sujet passionnant, et le traitement médiatique du changement climatique qui m’indiffère totalement.
     
       Pour ce que j’ai pu comprendre en lisant autre chose que la presse, la climatologie est devenue une discipline très large regroupant des météorologues, bien sûr, mais aussi des géographes, des historiens, des astronomes, des biologistes spécialisés dans la faune et la végétation, des géologues, des paléontologues, des physiciens, des chimistes, des mathématiciens chargés de modélisation, et que sais-je encore.
     Il existerait (*) une variabilité naturelle du climat, due entre autres à la position orbitale de la terre. L’inclinaison de son axe de rotation serait également de nature à déterminer, sur des cycles de plusieurs milliers d’années, des étés plus chauds ou des hivers plus froids. De nos jours, la Terre serait plus proche du Soleil en décembre qu’en juillet. Lors de la dernière déglaciation elle était, au contraire, plus loin du Soleil en décembre qu’en juillet. Conséquences : dans l’hémisphère Nord, des hivers plus rigoureux qu’aujourd’hui et des étés plus chauds. L’activité solaire ne serait pas non plus sans incidence sur le climat. Des cycles liés au nombre de taches solaires entraînant un renversement de leurs champs magnétiques joueraient un rôle qui ne serait pas anecdotique. Les phénomènes océaniques comme El Nino et La Nina dont les origines semblent encore controversées ne seraient pas non plus à négliger. Bref, cette discipline relativement récente, recourrant à une telle profusion de spécialités différentes et parfois jalouses les unes des autres en matière de prérogatives ou de préséances, a-t-elle atteint une maturité suffisante au point de se montrer péremptoire dans ses conclusions ?
     L’existence d’une controverse entre « spécialistes » atteste qu’il n’en est rien. En revanche, vouloir cacher cette controverse, chercher à la museler, montre à l’évidence qu’il y a quelque part un conflit d’intérêts. Question : …… QUELS INTERÊTS ? ? ? …… Après avoir consulté la lettre ouverte dont Guy Milliere a le mérite de révéler l’existence, j’observe que parmi l’ensemble des signatures une seule est française (**) ! … doit-on s’en inquiéter ou s’en réjouir ?
     J’ai lu par exemple attentivement le long développement qu’Albert a posté samedi dernier sur ce site. Assurément cet intervenant est plus versé que moi dans le sujet. Une question me taraude toutefois : pourquoi ne s’en prend-il qu’à Claude Allègre ?…… je sais que l’ex ministre n’est plus très tendance dans certains milieux comme l’enseignement ou la gauche intellectuelle. Aussi aimerais je qu’Albert nous ôte d’un doute en nous confirmant que, n’appartenant à aucune de ces deux catégories, sa controverse ne contient aucun remugle de règlement de compte personnel. Je n’ai pour ma part aucune opinion préétablie sur la valeur scientifique de Claude Allègre. Il lui arrive de se tromper comme il lui arrive d’avoir raison (***)
      
       Je continuerai donc à lire autre chose que la presse pour être informé aussi précisément et objectivement que possible. Je continuerai aussi à regarder les débats que les chaînes de télévision allemandes savent très bien organiser, où l’on entend d’éminents spécialistes s’exprimer avec une humilité qui n’est pas la marque principale de ceux qui chez nous, savent ! …… ou tout au moins croient savoir!
    *********************
    (*) En tant que profane dans cette matière, je m’exprime naturellement au conditionnel pour restituer ce que je crois avoir compris de mes lectures, charge à celles et ceux qui sont plus versés que moi dans ce segment de connaissances de me reprendre si je commets une erreur.
    (**) Celle de Marcel Leroux, PhD, Professeur émérite de climatologie, Université de Lyon, ancien directeur du Laboratoire de climatologie et de risques environnementaux au CNRS.
    (***) Cas du volcan de la Soufrière à la Guadeloupe en 1976 où une violente polémique l’opposa à Haroun Tazieff dont il était alors le supérieur à l’institut de physique du globe. Le déroulement des faits donna finalement raison à Haroun Tazieff. En revanche, dans le cas du mont Saint Helens en 1980 c’est Haroun Tazieff qui fut dans l’erreur. Sic transit gloria mundi.
    7 janvier 2008 à 16 h 06 min
  • R. Ed. Répondre

    Un ajout à mon commentaire, un ménapien (ici sans majuscules) est un belgicisme qui signifie personnage rustre, comme on peut les imaginer à l’époque des anciens gaulois.

    Du Bové, quoi.

    7 janvier 2008 à 13 h 00 min
  • R. Ed. Répondre

    @ steve :  j’ai visité !

    J’ai bien rigolé !

    Bové est classé parmi les intellectuels !!!  Un Ménapien !

     

    Allez, bonjour chez toi !

    Salamiàmescouilles !

    7 janvier 2008 à 12 h 53 min
  • Jaures Répondre

    Peu de choses à ajouter à l’excellent exposé d’Albert (espérons qu’il sera lu par Millière mais j’en doute: comme Dom Quichotte et ses livres de chevalerie, Millière n’entend jamais lire que ceux qui n’expriment que sa pensée néo-conservatrice sans la moindre nuance aussitôt qualifiée d’islamo-marxiste).
    Quelques questions tout de même: pourquoi ne pas remplacer des centrales nucléaires par de l’énergie renouvelable ? Pourquoi serait-il immoral de léguer à nos enfants une dette gigantesque et acceptable de leur laisser des millions de tonnes de déchets éternellement dangereux ? Economiser l’énergie n’est-ce pas bon en soi, puisque cela permet de moins polluer et d’utiliser son argent à autre chose (acheter des livres par exemple) ? Trier ses déchets, choisir des produits pauvres en emballages, des fruits et légumes de saison en circuit court, préférer en ville les transports en commun à la voiture, choisir un logement bien isolé: c’est cela le "néo-communisme vert" ?
    Ceux qui ont vraiment souffert du stalinisme devraient, s’ils en ont échappé, raconter leurs souvenirs à notre universitaire qui ne doit pas trop savoir ce qu’opression signifie.

    6 janvier 2008 à 22 h 04 min
  • steve Répondre

    Bonjour Albert,

    Mais pas du tout!

    Le CO2 n’a que très peu à voir avec le réchauffement climatique. Car effectivement, l’augmentation du taux SUIT l’augmentation de température. Dégazage des océans bien plus important que nos petits rejets. 

    Oui, le forçage radiatif est du grand n’importe quoi.

    Oui beaucoup de scientifiques ont grand intéret à être catastrophiste pour quémander des subsides.

    Oui le GIEC trompe son monde, notamment avec cette fameus "crosse de hockey" qui fait exploser la température depuis l’utilisation des combustibles fossiles. Et qui s’avère complètement fausse, 10 ans après sa parution, mais on en parle pas trop!

    Non les glaces des pôles ne fondent pas, ou pratiquement (la diminution de l’un est compensée par l’augmentation de l’épaisseur de l’autre – ce qui est bizare si le climat GLOBAL se réchauffe)

    Oui, la température globale baisse depuis 10 ans.

    Etc…

    Ca fait pas mal de doutes!

    Pour plus de détails, aller jeter un oeil à : http://www.pensee-unique.fr/index.html

    Bonne lecture

    Steve

     

     

    6 janvier 2008 à 21 h 34 min
  • Albert Répondre

    Les arguments des Allègre, Lomborg et consorts ne valent pas un clou ! Ce sont des arguties, des à-peu-près, des raisons captieuses, des manipulations destinées à un seul but : justifier la prédation d’une toute petite minorité (aux Etats-Unis et ailleurs) au détriment du reste de la planète…

     

    Allègre nous a fait don de ses allègreries (allègritudes, allègrations ?) dans un petit ouvrage humblement intitulé Ma vérité sur la planète (Plon/Fayard, Paris, 2007). Beaucoup de choses que l’on y trouve ne sont que rabâchage d’arguments standard de sceptiques, arguments complètement discrédités, auxquels il n’apporte rien de neuf. Par exemple : il répète à plusieurs endroits l’erreur classique de confondre le caractère imprévisible de la météorologie avec la détermination de la réponse du climat au forçage radiatif : «J’ai peine à croire qu’on puisse prédire avec précision le temps qu’il fera dans un siècle alors qu’on ne peut pas prévoir celui qu’il fera dans une semaine» (p.89). Il répète également le raisonnement faux que les relations de phase entre CO2 et température mesurés dans les carottes de glace de l’Antarctique prouvent que c’est la température qui est responsable des variations de CO2 plutôt que l’inverse – un raisonnement éculé et largement discrédité. Il y a peu de choses à ajouter sur ces arguments, sauf que la capacité d’Allègre à les répéter indique soit une remarquable crédulité, soit un inquiétant manque d’intégrité scientifique.

     

         Ailleurs, pourtant, Allègre excelle dans l’art de servir des balivernes comme arguments scientifiques. En voici quelques exemples.

     

         Allègre affirme que la disparition des glaciers du Kilimandjaro est due à un changement des apports de vapeur d’eau causé par le soulèvement tectonique, et n’a rien à voir avec le réchauffement global. Cette affirmation est apparue il y a un peu plus d’un an dans la chronique d’Allègre dans l’Express, et a déjà été passée à la moulinette. Pour l’essentiel, Allègre passe à côté du fait que les événements tectoniques dont il est question dans l’article cité de Science ont modifié le climat africain il y a plusieurs millions d’années, alors même que le glacier actuel du Kilimandjaro est apparu il y a seulement 10 000 ans. Cette affirmation erronée au sujet du Kilimandjaro est répétée dans Ma vérité sur la planète (p.120), bien qu’il ait eu suffisamment de temps et d’opportunités pour corriger cette erreur. Autant pour la ’vérité’ (la sienne ou une autre).

     

         Allègre soutient que le ’bon sens’ permet de mettre en doute l’idée que le CO2 puisse autant contrôler le climat parce que sa concentration est seulement de 300 parties par million (p.104). Ce ’bon sens’ bouscule plus d’un siècle de physique méticuleuse qui remonte à l’époque de Tyndall et qui montre précisément pourquoi certains gaz à l’état de trace influencent si fortement l’absorption des infrarouges par l’atmosphère.

     

         Allègre dit qu’on ne « sait rien » (p.109) sur les événements de Dansgaard-Oeschger et autre type de variabilité millénaire existant dans les carottes de glace. De cette affirmation, nous sommes censés déduire que, comme on ne «sait rien» sur ces événements, il se pourrait bien que le réchauffement actuel soit juste la dernière phase de l’un d’eux. Bien sûr, il y a encore beaucoup de choses à apprendre sur la variabilité millénaire, mais ce phénomène a fait l’objet de plusieurs centaines de publications scientifiques, douzaines de conférences, ainsi qu’une synthèse majeure par l’Académie des Sciences américaine. Nous en savons assez sur la structure de ces événements et leurs mécanismes pour écarter la possibilité que le réchauffement récent provienne simplement de ce type de variabilité naturelle. Nous en savons également assez pour nous inquiéter de la possibilité que le changement climatique dû à l’augmentation des gaz à effet de serre puisse déclencher un de ces changements majeurs de la circulation océanique qui ont participé à la variabilité millénaire dans le passé.

     

         Allègre annonce qu’avec une augmentation du CO2 il ne devrait pas y avoir de réchauffement à l’équateur, alors que le réchauffement prédit à l’équateur n’est que légèrement inférieur à la moyenne globale. Il affirme correctement que le réchauffement est plus fort aux pôles, mais aussi, et sans justification, qu’un réchauffement de 10ºC serait sans importance (p.122). C’est une affirmation plutôt surprenante puisqu’un réchauffement bien plus faible est déjà responsable d’une disparition notable de la glace de mer en Arctique. Cette conception erronée pourrait provenir en partie du fait qu’il pense que la température «aux pôles» varie entre « -30 et -60ºC » (p.122). Si c’était vrai, il n’y aurait pas d’eau libre en Arctique pendant le minimum de couverture de glace de mer. Il est facile de vérifier que ce n’est pas le cas, et en fait l’Arctique monte souvent jusqu’à 0ºC, et parfois au-delà.

     

         Ignorant les nombreuses études indépendantes des mesures sur le dernier siècle, il soutient que l’analyse de Phil Jones de ces données a été «fortement mise en doute» (p.100). Et par quel moyen ? Par une comparaison entre les données globales de Phil Jones et une analyse non publiée des moyennes d’un petit nombre de stations européennes – présentée comme l’archétype de l’expertise incomparable des Géophysiciens en analyse de séries temporelles !

     

         Très obligeamment, Allègre conseille aux modélisateurs : «Il faut donc éviter de fonder les prédictions du climat futur sur une moyenne mondiale dont la situation est floue.» (p.106). Visiblement il n’est pas au courant que, depuis au moins les années 70, les modèles de circulation générale simulent des champs spatialisés des prévisions de vent et de température, et que des cartes de ces changements ont été incluses dans tous les rapports du GIEC depuis le premier. Ailleurs, Allègre assène que «personne ne lit» (p.115) les rapports du GIEC. Visiblement, cette déclaration s’applique au moins à une personne…

     

         Continuant d’étaler son ignorance de la modélisation, Allègre se demande pourquoi les modélisateurs ont inclus le CO2 dans leurs modèles, et en conclut que c’est uniquement parce qu’ils connaissent ses variations sur les derniers siècles. Est-ce qu’un siècle de travail méticuleux en laboratoire et sur le terrain passé à documenter l’effet radiatif du CO2 aurait peut-être à voir avec l’attrait des modélisateurs pour ce gaz ? Visiblement pas dans l’univers d’Allègre. Mais il y a mieux : «Comme on ne sait pas bien comment se forment les nuages, on les néglige ! Comme on maîtrise mal le rôle des aérosols et des poussières, on les néglige ! » (p.104) C’est complètement faux. Nuages, aérosols et poussières (comme variations de l’irradiance solaire et éruptions volcaniques) sont tous pris en compte par les modèles actuels. Les modèles qui négligent l’influence de l’augmentation du CO2 n’arrivent pas à reproduire le réchauffement des derniers trente ans, et c’est précisément pour cette raison que le CO2 a été confirmé comme le responsable principal du réchauffement global.

     

         Allègre fait un certain nombre de déclarations fausses ou fallacieuses sur le contenu du Quatrième Rapport d’Evaluation du GIEC. Il assure, contrairement aux médias français, que ce rapport «est beaucoup plus modéré que les précédents.» (p.119) Ainsi, Allègre assure que «Pour un doublement des émissions de CO2, la température du globe augmenterait de 2 à 4,5ºC en un siècle. Le précédent rapport disait entre 1,5 et 6ºC.» (p.119) En premier lieu, les déclarations du GIEC sur la sensibilité climatique font référence à un doublement de la concentration en CO2, pas de ses émissions, mais laissons à Allègre le bénéfice du doute et supposons qu’il ne s’agit que d’une autre coquille et pas d’une véritable incompréhension. Tout de même, Allègre mélange ici des pommes et des frites. Même si la fourchette de la sensibilité climatique a été réduite, passant de 1,5 – 4,5ºC à 2 – 4,5ºC, ce qui diminue ainsi la probabilité d’une faible sensibilité, la fourchette des prévisions pour l’année 2100 n’a presque pas changé (de plus la définition probabiliste de cette fourchette a varié entre les rapports, elles ne sont donc pas directement comparables). Dans la même veine, Allègre assure que le GIEC a réduit ses prévisions de hausse du niveau marin, ce qui n’est pas le cas.

     

         Mais il y a mieux. Il dit que le GIEC «modère sans encore l’abandonner l’argument d’évolution de la température depuis le XIXe siècle. » (p.119) Ceci correspond évidemment à la croyance d’Allègre que l’un des principaux arguments du GIEC est que le CO2 doit être responsable de l’augmentation de température parce que (ben voilà !) tous deux augmentent ! Il est difficile au GIEC d’abandonner un argument qui n’a jamais été le sien, et en tout cas le Quatrième Rapport d’Evaluation fait probablement plus de place à la discussion des enregistrements de température sur le 20e siècle, en utilisant plus de techniques, qu’aucun des rapports précédents. Et pourtant (on pense ici à Galilée, parlant en serrant les dents tout en s’inclinant devant l’Inquisition) elle augmente bien (et en suivant pratiquement les prévisions). Poursuivant sur le thème du renoncement supposé du GIEC, Allègre assure que celui-ci a «abandonné» son argumentation basée sur les variations de CO2 et de température enregistrées par les glaces. Rien de tout cela. Il n’y a pas eu de changement d’interprétation par le GIEC des courbes isotopiques et du CO2 de Vostok, interprétation qui apparaît dans les deux rapports de 2001 et 2007 (avec, dans ce dernier, l’extension d’EPICA à des périodes plus anciennes). Cette discussion se trouve au chapitre 6 du Quatrième Rapport d’Evaluation (p.444, figure 6.3), mais comment pourrait-on s’attendre à ce qu’Allègre sache cela, puisque personne ne lit le rapport du GIEC, n’est-ce pas ?

     

         De telles idées fausses et déformations de la réalité comme celles exposées ci-dessus sont généreusement accompagnées de l’arsenal habituel d’insinuations et de citations abusives. Parce que Christopher Landsea (comparé de manière extravagante à Galilée !) a choisi de faire toute une scène de sa démission du GIEC, le processus dans son ensemble est jugé opposé à toute dissidence – ignorant de manière opportune que Lindzen lui est resté tranquillement tout au long du Troisième Rapport d’Evaluation du GIEC. Une affirmation de Dennis Hartmann, tout à fait justifiée et incontestable, sur les incertitudes de la modélisation est détournée afin d’insinuer que les modélisateurs ne croient pas possible d’obtenir suffisamment de précision pour tirer des conclusions sur le réchauffement futur (p.105). Des citations sur la possible nécessité de mesures d’adaptation, venant de Ron Prinn du MIT et de Wally Broecker de Columbia, sont utilisées afin d’insinuer que ces deux célébrités favorisent l’adaptation sur la réduction des émissions de CO2 (p.126). Et sur le sujet de l’adaptation par rapport à l’atténuation, certaines affirmations d’Allègre sont franchement saugrenues : il soutient que nous n’avons rien à craindre du réchauffement global. Après tout, nous nous sommes adaptés au trou d’ozone, n’est-ce pas ? Nous nous sommes adaptés aux pluies acides, n’est-ce pas ? (p.127) Et bien, non en fait, nous n’avons rien fait de tout cela. Nous nous sommes ’adaptés’ au trou d’ozone en adoptant le protocole de Montréal pour contrôler les émissions de CFC. Nous nous sommes ’adaptés’ aux pluies acides en adoptant des mesures de contrôle des rejets soufrés. Si c’est ça s’adapter, je pense que je peux juste dire : «D’accord ! ’Adaptons-nous au réchauffement global en réduisant les émissions de CO2 ! »

     

         Que peut-on dire de toutes ces affirmations ? Je ne pourrais le faire mieux qu’Allègre lui-même : « …une imposture intellectuelle, une escroquerie ! » (p.107)

     

         Quel que soit le plan d’Allègre dans ses annonces publiques, celles-ci semblent peu fondées sur son expertise scientifique. Avec sa litanie d’erreurs, d’idées fausses et de déformations de la réalité, il a renoncé à toute prétention d’être considéré sérieusement en tant que scientifique lorsqu’il parle du changement climatique. Et si même Lomborg et autres éco-polyannas bénéficient trop du soutien d’Allègre, notons que, au final, Allègre appelle quand même à une réduction de 20% des émissions de CO2 sur les vingt prochaines années. Nombre de gens qui se refuseraient à toucher aux arguments d’Allègre, même avec un bâton de 3 m, seraient très heureux si un tel plan était mis en oeuvre aux Etats Unis, au moins comme un premier pas vers des réductions plus drastiques.

    5 janvier 2008 à 22 h 30 min
  • kakie Répondre

    Apres avoir lu cette lettre edifiante j’ai passe en revue la liste des scientifiques………PAS UN SEUL FRANCAIS!!!!!!!!!!!!!  et pourtant ils continuent a penser qu’ils sont le centre du monde!!!

     

    5 janvier 2008 à 14 h 01 min
  • Beligue Répondre

    Un des plus grands escrocs des temps modernes est Kouchner qui a fait croire a tous le monde que les medeçins et les infirmières pouvaient soigner la faim alors que seul les agriculteurs, les paysans empêchent les gens d’avoir faim.

    Ainsi ces gens ont pu détourner des sommes énormes, organisant collecte, culpabilisant les gens, pour leurs voyages  dans les pays chaud en étant sûr que le système perdurerait longtemps puisqu’ils ne résoudraient jamais la problème.

     

    5 janvier 2008 à 8 h 16 min
  • linder Répondre

    Excellente analyse. Bravo m. Millières

    4 janvier 2008 à 19 h 46 min
  • Marc Répondre

    Pour moi, cet individu et toute sa bande de crétins, peuvent bien crever ! Cela débarrassera la planète de tels abrutis ! J’ai même suggéré au Bouffon de l’écologie, d’intaurer une journée internationale sans respirer ! En quelques minutes, la planète sera débarrassée de millions de crétins, à commencer par le ministre lui-même !

    4 janvier 2008 à 15 h 13 min
  • Anonyme Répondre

    il est même sur le point de tuer d’inanition !
    Riche idée, que de faire parler de soi en faisant régime, au lendemain de l’absorption de force dodus chapons, dindes et foies, engraissés au maïs (non transgénique bien sûr).
    Sacré José, va ! Il est roué le bougre. Là, sous la tour Eiffel, il nous ferait presque prendre les bulles de champagne encore suspendues à sa moustache pour du givre. La pôvre ! C’est qu’il fait froid en cette saison.

    4 janvier 2008 à 7 h 18 min

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