Ne pas hésiter à emprunter pour financer la recherche

Ne pas hésiter à emprunter pour financer la recherche

Les investissements  dans la recherche semblent être une des priorités de notre Président. Et il ne faut pas, selon lui, hésiter à emprunter pour investir dans la recherche. Nous sommes totalement d’accord avec de telles positions.

L’Auvergne a la grande chance de posséder et un magnifique petit lac, le lac Pavin, et une section de l’université Blaise-Pascal de Clermont, dans laquelle Anne-Catherine Lehours s’intéresse aux micro-organismes.

Le lac Pavin est un lac formé à l’intérieur d’un cratère, au sommet d’un volcan éteint. Sa surface a un diamètre de 750 mè­tres et sa profondeur est de 92 mè­tres. Il n’a ni affluent, ni effluent. Seule la pluie et l ‘évaporation modifient la partie supérieure de son contenu.
L’oxygène provenant de l’air ne dépasse pas 60 mètres de profondeur. De 60 mètres à 92 mè­tres, l’eau du lac ne contient pas d’oxygène et ne subit aucune modification venant de l’extérieur, depuis des milliers d’années.

Anne-Catherine Lehours donne l’impression d’avoir fait de ce petit lac une grande éprouvette qu’elle range à côté des autres éprouvettes de son laboratoire de biologie. Elle interroge son contenu avec autant de minutie qu’elle interroge celui des éprouvettes de son laboratoire. Et elle a maintenant la certitude que le lac Pavin va continuer à lui révéler pendant des années encore une partie des mystères liés aux origines de la vie. (Revue « Pour la Science », n° 387 de janvier 2010)

Jusqu’à 60 m de profondeur, on trouve dans l’eau du lac de l’oxygène, et les animaux ayant besoin de l’oxygène pour vivre. Des bactéries aux poissons, comme l’omble chevalier, le délicieux omble chevalier, qui aime tout particulièrement les lacs de montagne.

Puis, de 60 à 92 m, on ne trouve plus d’oxygène, mais du dioxyde de carbone (CO2), de l’azote (N2), de l’hydrogène sulfureux (H2S) ou du méthane (CH4). Enfin quelques autres molécules bien plus rares. Malgré cette absence d’oxygène, l’eau est grouillante de vie. On y rencontre d’abord de nombreuses espèces de bactéries très primitives évoquant les archées-bactéries apparues sur terre il y a 3,85 milliards d’années, dans une atmosphère n’ayant pas d’oxygène.

On y rencontre aussi des bactéries bien plus complexes, proches des nombreuses bactéries vivant actuellement sur terre.
En revanche, on n’y rencontre pas de bactéries possédant un noyau : elles sont uniquement dans la couche supérieure contenant de l’oxygène.

Une grande partie de ce petit monde flotte en solitaire dans l’eau, mais une petite partie se rassemble à la surface de multiples grains de poussière, grains tombant des étages supérieurs du lac pour aller former un dépôt dans le fond. Chaque espèce y installe sa propre colonie et y échange de la nourriture avec les colonies voisines. À la surface de chaque poussière se crée ainsi un milieu écologique original où des échanges ont lieu.

Certaines archées-bactéries produisent du méthane à partir d’acétate, voire à partir de CO2 + H2. D’autres, au contraire, utilisent ce méthane, étant capables de l’oxyder. Il semble que l’intervention de bactéries ferro-réductrices favoriserait la difficile oxydo-réduction du méthane. Enfin, il ne faut pas oublier l’incursion de milliards de virus heureux de trouver au sein des bactéries le milieu dont ils ont besoin pour vivre et se reproduire. En observant tout ce petit monde, on croirait se retrouver aujourd’hui à la surface de la terre, où les vignerons échangent le vin de Bourgogne contre les chemises fabriquées en Chine.

Grâce au lac Pavin et à l’université de Clermont, la recherche française a une longueur d’avance dans un domaine de pointe. Il faut la financer sans hésiter en empruntant !

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Comments (1)

  • Eligio Répondre

    Bonjour à tous, Ce problème de ou des origine(s) de la vie est fort complexe et compliqué, presque inextricable. Lisez en effet dans ce site http://diassites.0pi.com dans lequel on semble trouver un semblant de modèle mathématique des origines [MATHÉMATIQUES] de la vie, les chiffres en paraissent être les prémisses, c’est-à-dire que l’origine de la vie serait les chiffres, allusion faite aux migrations de matériel génétique dans le noyau pendant les divisions cellulaires (mitoses et meioses), aux algorithmes génétiques, aux imageries électroniques ultra-modernes et au malade virtuel. Bien que je n’aie personnellement pas trouvé un rapport direct et évident avec LA VIE comme telle, l’article n’en reste pas moins intéressant et est “worth” être lu. il pourrait d’une manière ou d’une ouvrir d’autres voies dans la recherche des origines de la vie. Décidemment, Dieu garde encore dans Ses poches beaucoup de tours à nous révéler ! Il est infiniment et toujours plus Grand. C’est marrant, n’est-ce pas ? Amicalement, ;o)

    27 mars 2010 à 11 h 15 min

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