Notre-Dame: tristesse et colère

Notre-Dame: tristesse et colère

Les millions de Français ne sont allés se coucher lundi soir dernier que lorsqu’il fut certain que la structure de Notre-Dame avait pu être sauvée.

Nous étions impuissants, atteints jusqu’aux larmes, rivés à l’écran de notre télévision avec l’impression d’assister à l’agonie d’un être cher.

Car Notre-Dame est bien plus qu’un joyau de pierre. Elle est le foyer flamboyant national, pour tous les chrétiens, croyants, pratiquants ou non. Elle est le cœur vibrant de Paris, de la France, la mère de toutes nos cathédrales et ce qui fait sa valeur, inestimable, c’est justement l’accumulation de tout ce qu’il y a d’humain dans sa construction et dans son histoire.

Voir 800 ans de beauté, de spiritualité et de civilisation partir en fumée ne pouvait laisser indifférents, voire joyeux, que des barbares.

Tweet spontané d’un Français la nuit du 15 au 16 : « Quiconque n’a pas ce soir les larmes aux yeux et la rage au ventre n’est pas français. 
»

Méditons bien que les générations d’architectes, d’artistes et d’ouvriers anonymes qui l’ont bâtie sur deux siècles sont allées chercher des chênes millénaires dans des forêts de contes de fées, comme il n’en existe plus, pour en faire la charpente infiniment complexe qui tenait le toit depuis plus de 800 ans.

Autrement dit, les racines de Notre-Dame nous relient à la nuit des temps.

Mais le matériau le plus rare, c’est la foi extraordinaire qui soutint le projet!

Tristesse donc, mais aussi rage car nous savons tous qu’est inestimable ce que l’on n’est plus capable de faire.

Nous craignions pour Versailles ou pour la Tour Eiffel parce que les deux sont apparemment exposés aux malfaisances et nous n’avions pas pensé que Notre-Dame pouvait être une cible.

Colère car, lorsque l’on n’est plus capable de produire un tel chef-d’œuvre, on doit au minimum se donner les moyens de protéger farouchement ce patrimoine incomparable. Nous devrions exiger de nos dirigeants qu’ils veillent au moins à cela, partout en France.

Et rage parce que les pouvoirs publics font diffuser «que l’en­quête privilégie la thèse de l’accident». De quel droit excluent-ils les autres possibilités comme un pyromane ou un plan terroriste? Où est la neutralité?
Rage aussi que les médias accusent une «extrême droite» de leur invention de se lancer dans des délires complotistes sur d’éventuels coupables mais ignorent complètement les centaines de messages jubilatoires postés sur les réseaux sociaux.

Et puis, si l’incendie n’est dû qu’à des causes accidentelles, «dues au chantier de rénovation qui venait d’être échafaudé» (sic!) (comme si un chantier inanimé et sans volonté pouvait tout seul provoquer un départ de feu), n’aurait-il pas fallu pour un chantier de cette envergure que quelques vigiles restent sur place 24heures sur 24?

Macron s’est plutôt mieux comporté que d’habitude et se serait même voulu gaullien dans ses déclarations, mais a hélas dit «partager la tristesse de ses compatriotes et des chrétiens du monde», montrant une empathie bienvenue, mais gardant inconsciemment une distance prudente.

On aurait aimé qu’il reconnaisse que la France a une histoire, contrairement à ses propos antérieurs.

Il s’est engagé à reconstruire Notre-Dame. Espérons qu’il n’y ait aucune récupération politique dans cette promesse.

Et bien sûr qu’il existe des artistes, des artisans, et aussi des techniques, qui pourront nous restituer, en cinq ans ou un peu plus, l’illusion parfaite d’une cathédrale relevée de ses cendres. Mais nous savons ce que nous avons perdu.

Surtout, l’événement doit nous forcer à remettre en cause bien des choses, les politiques qui nous gouvernent, mais aussi nous-mêmes. Pour que ce malheur collectif ait un dénouement positif, une reconstruction ne suffit pas.

Chaque Français doit comprendre avec acuité la notion d’héritage, que celui-ci soit privé ou public. Notre-Dame, et à un moindre degré toutes les autres cathédrales et simples églises, font partie de notre héritage public commun. Les œuvres d’art, religieuses ou non, contribuent largement à ce patrimoine reçu des générations passées. Ce patrimoine commun, il n’est à personne mais il est à nous tous, même aux plus démunis d’entre nous.

Et c’est notre devoir à tous d’en prendre soin et d’exiger des pouvoirs publics non seulement qu’ils le protègent autrement mieux qu’ils le font actuellement, mais aussi qu’ils nous aident à le transmettre.

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Comments (5)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    si j’ étais Joslain Evelyne je changerai mon stylo de main , comme on change son fusil d’ épaule, en constatant que mes plus fidèles soutiens sur le blog sont aussi les plus beaufs, par exemple le mal orthographié Brenus !

    29 avril 2019 à 14 h 32 min
  • C.B. Répondre

    “engagé à reconstruire Notre-Dame” ???
    Mais enfin, il n’y a pas à “reconstruire” ni “rebâtir” Notre-Dame.
    Supposons que “la Joconde” soit endommagée: parlerait-on de la repeindre?
    Il s’agit de “restaurer” ou de “réparer” (en pensant par exemple au sens d’une “messe de réparation” après une profanation d’église).

    23 avril 2019 à 10 h 13 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      il ne faut pas demander l’ impossible ! par exemple exiger de Mr ou de Mme Joslain Evelyne d’ avoir l’ esprit de finesse ! son modèle intellectuel contemporain et insurpassable c’ est Donald !

      23 avril 2019 à 15 h 50 min
      • BRENUS Répondre

        Parce que TOI, trou du cul, tu l’as l’esprit de finesse peut être? Essaies au moins une fois de batir un article au lieu de te borner à faire du copier-coller de citations latines à partir de Wiki ou des pages rose du Larousse d’antan pour tenter de te donner l’illusion d’un cerveau qui réfléchit.

        28 avril 2019 à 18 h 04 min
        • quinctius cincinnatus Répondre

          c’ est vrai ! … je n’ ai ni votre classe ni votre souplesse intellectuelle !

          28 avril 2019 à 19 h 40 min

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