Prière adressée à un rédacteur en chef et ses collaborateurs

Prière adressée à un rédacteur en chef et ses collaborateurs

Messieurs, je vous serais infiniment reconnaissant de publier des textes compréhensibles. Des esprits lumineux, ou plutôt qui se croient tels, nous accablent d’une littérature prétentieuse émaillée de mots savants qui ne veulent rien dire. J’en donne ci-après un exemple précis.

L’un de mes éminents collègues, un ambassadeur, a rempli de ses élucubrations une page entière du « Figaro » du vendredi 25 mars. Lisez bien : « Les réalités collectives solidement ancrées de notre sol, fermement décidées à persévérer dans leur être, et dont la dynamique holiste dépasse et emporte la destinée particulière de leurs membres … »

Vous savez ce que c’est, vous, qu’une dynamique holiste ? Sans doute pas. Eh bien, je vais vous le dire : c’est un mot qui indique la tendance de l’univers à construire des unités de complication étonnante ! Vous voilà bien avancés !

Pour ma modeste part, je n’ai pas besoin de holisme pour décrire la situation dans la France d’aujourd’hui : un pays surfiscalisé, surendetté, en insécurité générale, envahi par des masses migratoires totalement étrangères à notre civilisation et dont, chez beaucoup, les sentiments à notre égard sont faits d’agressivité. Je n’ai pas besoin de mots savants pour dire que, pratiquement, honnêtement, je ne vois aucune possibilité dans un avenir prévisible pour que cette situation s’améliore. C’est clair !

Les journaux, y compris ceux que l’on dit de haut niveau, publient trop souvent des articles que l’on oublie 5 minutes après les avoir lus – des articles prétentieux et alambiqués. Messieurs les rédacteurs en chef, ne les publiez pas ! Ainsi évitera-t-on de perdre du temps. En sachant que ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement. Ouvrez la voie à une expression simple, à la portée de tous.

Ce constat me conduit à un autre, de même nature. Depuis des décennies, nos hommes politiques se gargarisent des beautés de la francophonie qui s’étend au monde entier ! Il s’agit en fait du français parlé en Afrique. Après expérience vécue, je dois dire que ce français-là, tel qu’il est parlé sous les tropiques, ce n’est pas du français, c’est du charabia !

Tout ceci témoigne des troubles de plus en plus généralisés de la pensée et de l’expression en France, avec, dans les esprits, un manque croissant de rigueur. Il faut comprendre la complication, attendre qu’on veuille bien vous répondre, qu’on vous explique, toujours attendre. Ainsi a-t-on l’impression de vivre dans une société bloquée par la complication en toute chose. La simplicité et la clarté sont des vertus en voie de disparition. Mais attention aux sanctions et pénalités si on ne comprend pas ce que débite l’administration à longueur de circulaires, de lettres, de notes adressées aux citoyens qui doivent être toujours prêts à se soumettre aux textes innombrables d’une administration contraignante et parfois aussi claire qu’une tasse de café noir !

Messieurs, je résume la prière que je vous ai adressée : simplicité, clarté et brièveté. Quant au franglais, il s’étend et prospère à un point tel que l’Académie française vient de s’en inquiéter publiquement.

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