Progrès de la génétique et questions culturelles

Progrès de la génétique et questions culturelles

Une fantastique avancée de la biologie a permis de faire la carte du génome humain, c’est-à-dire de connaître avec précision la position exacte des milliards de molécules d’ADN qui constituent nos chromosomes.

Une partie de ce génome est propre à tous les hommes. Elle caractérise l’espèce humaine, et la différencie des chimpanzés ou des Bonobos. Tout être vivant possédant cette partie du génome est infiniment respectable. Pour les chrétiens, l’esclave est tout autant respectable que le maître, puisque tous les deux ont été créés « à l’image de Dieu ».

La Révolution de 1789 a repris ce thème en lançant le merveilleux principe d’Égalité. Il est aujourd’hui impossible de ne pas adhérer à une telle vision de l’homme. Notons cependant une différence fondamentale. Les chrétiens (ou les musulmans) pensent que dès la fécondation l’être vivant qui porte un tel génome est respectable, alors que les non-chrétiens pensent au contraire qu’avant la naissance, cet être vivant n’est pas respectable. Pour eux, l’avortement est donc licite et il est considéré comme un grand progrès.

Une autre partie de ce génome est le propre de chaque individu. Nous avons des cheveux blonds, la peau noire ou les yeux bridés, parce que nos chromosomes possèdent des gènes qui contraignent notre corps à avoir des cheveux blonds, une peau noire ou des yeux bridés. Nous sommes ainsi génétiquement tous différents les uns des autres. Et comme nos gènes sont constitués de milliards de molécules d’ADN, il existe une infinie diversité d’humains. À la notion d’égalité issue du génome commun doit s’adjoindre la notion d’une infinie diversité.

Avec l’aide des sciences statistiques, nous savons maintenant que telle maladie héréditaire correspond à telle séquence anormale du génome. La trisomie 21 ou la mucoviscidose sont des maladies issues d’une anomalie génétique. Les progrès de la médecine permettent aujourd’hui d’identifier pendant la grossesse un nombre de plus en plus important d’anomalies génétiques. Anomalies devenant ainsi de moins en moins graves. Mozart était, par exemple, porteur d’une maladie héréditaire qu’on identifie aujourd’hui pendant la grossesse. La loi française autorise l’ITG, c’est-à-dire l’Interruption Thérapeutique de Grossesse. La « thérapeutique » de l’anomalie dépistée consiste à tuer le fœtus avant l’accouchement. Cet eugénisme pré-natal fait peur.

Une quatrième étape vient d’être franchie. Telles anomalies du chromosome, dépistables dès la fécondation, exposent ceux qui les portent à être obèses s’ils mangent trop, à faire un cancer du poumon s’ils fument ou à être diabétiques s’ils mangent trop de sucres. Pour éviter d’être malades, ils devront, dès l’enfance, apprendre à ne pas trop manger, à ne pas fumer ou à suivre un régime pauvre en glucides. Ils auront, à ce prix, une vie « normale ». Une autre solution, eugénique au nom de l’Égalité, est possible. On peut ne laisser venir au monde que les fœtus ne présentant pas de telles anomalies.

Pour finir, on est capable aujourd’hui de dépister des anomalies chromosomiques qui exposent ceux qui en sont porteurs à être violents, pédophiles, voire homosexuels. Plusieurs solutions sont possibles. Faut-il effectuer un dépistage systématique en début de grossesse et « éliminer » au nom de l’Égalité tous ceux qui sont porteurs de telles anomalies ? Faut-il effectuer systématiquement un tel dépistage à la naissance pour donner une éducation spécialisée à ceux qui ont une tendance violente, pédophile ou homosexuelle (comme on donne une éducation spécialisée à ceux qui ont un retard scolaire) ?
On les aide ainsi dès l’enfance à résister plus facilement à leur tendance chromosomique anormale ? Ou faut-il laisser faire, et ensuite réprimer ou ne pas réprimer ? En attendant les « bricolages génétiques » qui corrigeront un jour ces anomalies, il faut informer sans relâche l’opinion publique désorientée par la trop rapide avancée de nos connaissances.

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Comments (3)

  • Philippe Landeux Répondre

    Bienvenue à Gattaca,

    Deux choses : 1) Je n’ai pas bien saisi en quoi ces découvertes sont, du point de vue de l’auteur, un progrès. 2) L’auteur ignore le B.A.BA. de l’Egalité.

    Sil est interdit  d’avorter après détection d’une grave anomalie génétique, en quoi les découvertes génétiques sont-elles un progrès ? Faut-il comprendre que le progrès réside dans la future capacité de modifier les gènes et de faire de nous, en quelque sorte, des clones ?

    Quant au concept d’Egalité, il ne vient absolument pas du respect de la nature humaine.  Pour s’en convaincre, il suffit de savoir ce qu’est  l’Egalité.  L’Egalité est un terme pratique, un racourci, qui sous-entend "égalité des citoyens en devoirs et en droits".  On ne peut évidemment rien comprendre à l’Egalité si l’on fait abstraction  des notions de devoirs, de droits et d’appartenance sociale. Mais si l’on  convient que l’Egalité s’applique à quelque chose et qu’elle nécessairement s’applique aux droits (pour faire court), il est dès lors évident qu’elle concerne les rapports sociaux et les individus (quelle que soit leur espèce) d’un point de vue social.  Les discours du XVIIIe siècles prêtent souvent à confusion, car la distinction entre l’homme et le citoyen n’est pas toujours suffisament marquées, mais, dès qu’il est question d’application, cette distinction saute aux yeux ; c’est bien aux citoyens, et non aux hommes, que s’applique ou doit s’appliquer l’Egalité. 
    Du reste, l’Egalité n’est pas une question de respect, mais de bon sens. Mon voisin a des droits parce que je les lui garantis, et je les lui garantis parce qu’il fait de même envers moi. Chacun a les mêmes droits, parce que chacun a les mêmes devoirs envers l’autre. Les individus qui entretiennent ces rapports forment la cité ou la société et sont citoyens. Entre eux doit règner l’Egalité. Cela n’implique pas pour autant qu’ils manquent de respect à l’égard de ceux qui ne font pas partie de leur cité, et, s’ils en manquent, cela n’a rien à voir avec l’Egalité.
    Je terminerais en signalant que l’Egalité, principe universel, ne signifie pas Egalité universelle. Dans toute société, les citoyens sont ou doivent être égaux en devoirs et en droits. C’est en cela que l’Egalité est un principe universel. En revanche, l’expression "Egalité universelle" n’a aucun sens. Elle est le fruit des démagogues et n’est employée que par les champions, conscients ou non, de l’inégalité. 

    14 mai 2007 à 9 h 03 min
  • boops Répondre

    Aucun de mes commentaires n’est publié. Je ne sais pas pourquoi le modérateur les juge d’un si mauvais oeil. Je disais simplement que la génétique est le dernier refuge de convictions archaïques. Que l’homosexualité n’est pas génétique, puisqu’on ne peut isoler ce qu’est l’homosexualité. Que les comportements sont déterminés par l’environnement, les dispositions. Que toute votre rhétorique est pitoyable. Pourquoi m’avoir censurée ???

    L’homme se substitue à Dieu …?

    13 mai 2007 à 13 h 59 min
  • Matrix Répondre

    Difficile de parler de ce sujet puisque personne n’a de reponse. Dans ce genre de decouverte l’Homme se substitue a Dieu… mais peut-etre que la creation genetique de l’etre parfait  engendrerait une forme de REJET de cette perfection, car elle en deviendrait tellement ennuyeuse. Le respect de la vie c’est peut-etre l’acceptation de la souffrance… cela ne nous rappelle-t’il pas quelqu’un ?…

    …Quelqu’un dont le message simple a ete manipule au cours des siecles…

     

    10 mai 2007 à 15 h 52 min

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