Quelques précisions sur les cellules souches

Quelques précisions sur les cellules souches

Certains de mes lecteurs m’ont demandé des précisions sur les « cellules souches ». C’est en 1908 que le terme de « cellule souche » est proposé par le Russe Alexander Maksimov lors du congrès de la société hématologique de Berlin.

Au début de la vie, le corps humain n’est composé que d’une seule cellule, l’œuf, provenant de l’union du petit spermatozoïde paternel avec le gros ovule maternel. Puis, l’œuf se divise et, au bout de 5 jours, apparaît un petit « bourgeon » ne contenant encore que des cellules identiques les unes aux autres, les « cellules souches embryonnaires ».

Ensuite, pendant 9 mois, chez l’homme, ces cellules continuent à se diviser. Elles obéissent aux ordres contenus dans leurs chromosomes et rejoignent dans l’embryon la place qui leur est attribuée. Les cellules qui fabriqueront l’insuline vont ainsi à la place du futur pancréas.
En même temps, elles se spécialisent. Elles ne peuvent plus fabriquer que les cellules d’un seul organe. Elles deviennent ainsi des « cellules souches adultes ». Les cellules souches embryonnaires capables de fabriquer toutes les cellules de l’organisme sont dites « totipotentes ». Certaines cellules souches adultes capables de ne fabriquer qu’un seul type de cellule sont dites « unipotentes » (comme les cellules de la peau). D’autres, capables de produire plusieurs types de cellules (comme les cellules souches du sang qui fabriquent des plaquettes, des globules rouges ou des globules blancs), sont dites « pluripotentes ».

En 1981, Martin Evans (Cambridge) et Gail R Martin (San Francisco) arrivent en même temps à cultiver indéfiniment en laboratoire des cellules souches embryonnaires de souris. En 1998, les cellules souches embryonnaires humaines sont à leur tour cultivées sans problème.
Les médecins ont toujours rêvé de remplacer un organe déficient par un organe normal. La première transfusion sanguine réussie date de 1900. La première greffe d’organe réussie (un rein donné par un vrai jumeau) date de 1954. Certaines cellules du corps étant spécialisées dans la reconnaissance et la destruction de cellules étrangères, tout ce qui est reconnu comme étranger est tué. : microbes, globules rouges ou cellules d’une greffe.

De très nombreuses manipulations génétiques permettent maintenant de modifier en laboratoire une partie d’un chromosome. En 1983, Herbert W. Boyer et Stanley N. Cohen (Californie) greffent par exemple sur le chromosome d’un colibacille le gène humain responsable de la production d’insuline. Depuis, ces colibacilles fabriquent massivement de l’insuline « humaine », bien mieux supportée par les diabétiques. On peut donc maintenant soit remplacer par un gène normal chez un individu malade le gène porteur d’une maladie. Soit créer une culture de cellules diabétiques ou cancéreuses, et tester sur elles l’action de nouveaux médicaments.

Depuis 1998, on sait obtenir chez l’homme, avec les cellules souches d’un embryon abandonné, des cellules souches adultes spécialisées. En 2001, sont publiés les premiers traitements réussis avec des cellules souches. Des milliers suivent. Mais tous ces résultats ne sont obtenus qu’avec un embryon humain et avec un traitement anti-immunitaire.

En 2007, Yamanaka (Tokyo) et James Thomson (Wisconsin aux USA) obtiennent chez un homme des cellules souches embryonnaires à partir des cellules souches de la peau. Cellules embryonnaires dont on sait modifier les chromosomes et que l’on sait transformer en une cellule souche adulte. On injecte alors ces cellules au bon endroit et un tissu normal remplace le tissu malade. Plus besoin de traitement anti-immunitaire. Le leucémique retrouve un sang normal, le paralytique se lève et marche. Depuis 2008, Heinrich Kremer (Autriche) utilise les cellules souches pour effacer vos rides, ou pour donner à vos seins l’aspect que vous désirez, sans vous opérer. Tandis que, pour 20 000 $, les sportifs de haut, niveau peuvent se « doper » grâce aux cellules souches en Chine…

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Comments (4)

  • Anonyme Répondre

    j’aimerais bien avoir des références plus précise sur l’apparition du terme, si c’est possible…

    16 décembre 2009 à 22 h 39 min
  • IOSA Répondre

    Lambda@….

    Il manque un autre phénomène que vous n’avez pas évoqué sur le refus potentiel d’une greffe d’un membre, par l’esprit du receveur, à savoir qu’il s’agissait là d’une greffe de la main.

    Et comme chaque homme n’a pas encore asser évoluer physiquement pour se soustraire aux besoins de Dame Nature, il doit être très choquant de se bidouiller avec une main qui n’est pas la sienne et surtout du même sexe .

    Parce que en ce qui concerne les greffes du coeur, on n’a jamais vu personne demander que l’on lui enlève .

    Comme quoi, en ce qui concerne les greffes non visibles à l’oeil nu, l’ instinct de survie prend le pas sur l’esprit.

    Le clonage d’un membre ou d’un individu entier est surement la visée finale des greffes, ce que malheureusement l’article ne dévoile pas ou peu.

    IOSA

    8 mai 2009 à 14 h 53 min
  • Magny Répondre

    Merci , très instructif comme article .

    Peu de commentaires mais ce n’est pas un sujet à polémiques , pour l’instant …

    Quoique déjà pour le dopage ça promet !

     

    7 mai 2009 à 19 h 54 min
  • Lambda Répondre

    Un sujet qui passionne, comme le montre le nombre de votes et de commentaires.
    Pour moi, un sujet qui inquiète…
    Loin de moi l’idée de mépriser le progrès et la science, encore, faudrait-il maîtriser. Science sans conscience ne serait que ruine de l’âme ?… Assurément. Et tous ces apprentis sorciers m’inclinent à penser qu’il y a beaucoup de désastres à attendre d’eux. Si la découverte de la formidable puissance que recèle la fission de l’atome nous a amené des centrales productrices d’électricité – pas si dangereuses que ça, malgré ce qu’en disent leurs détracteurs qui n’ont aucune solution de remplacement, cette découverte a aussi immanquablement amené la fabrication d’une arme redoutable… Arme déjà utilisée, et dont nous avons toutes les raisons de penser qu’elle le sera encore, et dans un avenir peut-être pas si lointain.
    Pour revenir à toutes ces "manipulations" médicales, je reste persuadé que nous nous engageons dans une voie où nous n’aurions jamais dù aller. Beaucoup de gens – surtout parmi les plus jeunes, ont encore la naïveté de croire que la science et le progrès résolvent, et résoudront, TOUS les problèmes. C’est une absurdité. Il y a toujours un "pendant", une réciproque. Le judoka qui apprend une prise, apprend la contre-prise à la leçon suivante…
    Pour le progrès qui va tout résoudre, cela vient aussi de notre époque bénie de l’assistanat, car finalement, tout est lié et tout se tient. Le médical par exemple qui paraît parfait et incontournable à une majorité de gens – et qui estiment en toute bonne foi que le remède impose un mal nécessaire, n’ont probablement jamais cherché à creuser un peu le sujet. Il est vrai que c’est assez difficile, les arguments dérangeants sont un peu plus difficiles à trouver que les bénits d’office…
    Dans son article, l’auteur en vient donc tout naturellement à parler des greffes, et conséquemment, du phénomène de rejet. Peu ou prou, tout le monde est pour, du moment qu’on sauve une vie – traduction : qu’on la prolonge de quelques mois (années), c’est toujours ça de gagné, et cela en valait la peine… Bon, chacun son point de vue… Je vous signale quand même qu’à une époque, on avait fait tout un tapage médiatique, toute la planète avait vu ce gars – et le grand professeur Machin en chef spécialiste mondial reconnu, lequel avait greffé la main d’un autre au bout du bras du gars posant à ses côtés. Formidable avancée de la science, merveille du progrès, fantastique performance, j’en passe, les superlatifs me manquent. Par contre, ce qui n’a pas du tout été médiatisé, c’est le fait que le gugusse en question n’a absolument pas pu "tolérer" cette main "étrangère", et qu’il a fini … par la faire enlever ! Là, la prouesse médicale a été beaucoup plus modeste…
    Que vont nous apporter ces recherches génétiques ? Et pourquoi l’idée marche si bien ? Réponse évidente : l’humain n’arrive pas à supporter l’idée qu’il est mortel et qu’il va disparaître… Oh certes, il a bien inventé les religions pour le tirer d’affaires, mais, quand même, chacun sait quand il va à un enterrement que le quidam ne va pas ressortir vivant de la bpîte, et qu’il a toutes les chances de pourrir lamentablement et de faire le festin des vers et autres mini organismes… Franchement, c’est dégoûtant, il faut trouver une solution…
    La solution des cellules de "remplacement" – des cellules en réserve en quelque sorte, serait une solution possible. Au fond, c’est simple, c’est comme quand je faisais de la technique : un module qui ne marche plus, on cherche le composant défectueux, et on le remplace… Mais la machine n’a pas d’âme, n’est-ce pas ? Encore que… Je me suis aperçu, au cours de ma longue carrière technique, que quand je mettais un composant neuf à la place d’un défectueux, même si il avait les mêmes caractéristiques, il semblait "mal accepté" par l’entourage… Curieux, n’est-ce pas ? Assez logique : pas le même âge, pas le même vécu. Et souvent, très souvent, il y a quelque chose d’autre qui casse rapidement à côté. Bon, je sais que cela va faire sourire (sous réserve que je sois lu….) mais c’est une réalité que j’ai constaté, je n’en tire pas de théorie, laquelle serait aussi douteuse que hâtive.
    On imagine donc facilement que dans le cas des greffes sur humains, les problèmes vont être autrement complexes. On a beaucoup parlé des avantages d’une greffe, jamais des inconvénients. L’avantage, il n’y en a qu’un seul : le prolongement de la vie de quelques temps. Les inconvénients, sont beaucoup plus nombreux, mais jamais évoqués.
    Le premier est tout d’abord un acte "contre nature",. C’est clair, le corps rejette ce qui lui est étranger.
    Seconde chose, et comme le montre l’exemple de la main, vivre avec une partie de soi qui n’est plus soi, engendre des problèmes psychologiques qui sont loin d’être anodins ou négligeables. Ceal peut même aller jusqu’à empoisonner complètement la vie.
    Troisème chose, et pas des moindres : l’appétit mercantile que ce système va développer. Il ne faut pas se voiler la face. Les gens qui ont les moyens financiers sont prêts à tous les abus, à toutes les compromissions pour s’acheter un "prolongement" d’existence, ne serait-ce que de quelques jours. Ainsi, il existe des pays qui ont des prisons bien garnies de "criminels", lesquelles ne seraient que des réservoirs en cas de besoin. On sait, officiellement du moins, que certains jeunes gens de pays dits "en voie de développement"  vendent leur sang pour obltenir quelque monnaie, il n’y a donc rien de surprenant à ce que un "commerce" moins légal soit installé et règne furieusement en fond caché.
    Il est infiniment probable que l’humain ne dépassera jamais – ni ne maîtrisera complètement, ce que la Nature a mis des millions d’années à créer. Et c’est tant mieux. La "durée de vie", celle qui est présentée comme le sommum du progrès et dont la médecine seule et fort prétentiense revendique la paternité, n’est au fond qu’un leurre. Il y a plein de gens qui sont morts depuis longtemps, mais toujours "cliniquement" vivants. Pour l’heure, je peux encore aller chercher mon pain à pied, conduire la voiture, me servir des mes outils (même si c’est de moins en moins souvent), ou encore pianoter sur mon clavier d’ordinateur. Il est clair pour moi que le jour où je ne pourrai plus assumer ces gestes élémentaires, je n’aurai plus grand chose de vivant. Si vous avez l’occasion de visiter une maison de retraite, allez-y, et si après ça vous estimez que la plupart des pensionnaires sont encore vivants, c’est que, soit votre vue a beaucoup baissé, ou alors, votre jugement vous fait des tours…
    La solution de la greffe ne sera jamais viable, et c’est heureux. Le progrès n’est certainement pas ce que recommande la médecine allopathique qui est assez absurde dans son principe, même si elle a sauvé nombre de personnes (eh, pour combien de tués, au fait ?..). Prodiguer un antibiotique pour une infection, c’est bien, mais c’est mettre le corps en situation de faiblesse, au lieu de lui donner les moyens de se défendre tout seul, intelligemment. On retrouve bien maintenant et toujours la solution de l’assistanat, tout le temps. Je ne crois guère à la contagion, sinon, tout le personnel soignant, constamment en contact avec les malades, serait malade lui-même. On me dit qu’ils sont "immunisés" : formidable ! A quoi je réponds : "Dommange que le malade ne l’ait pas été lui aussi"… Dans le cas d’une épidémie par exemple, nous avons deux phénomènes complémentaires qui agissent : d’une part, l’agent agresseur est en plein possession de ses moyens, au mieux de sa force, et il se reproduit facilement et rapidement, comme tout vivant en position de force et en bonne santé. De l’autre côté, nous avons un ensemble de population infectée qui découvre une agression, et qui se met donc en grande faiblesse psychologique, en un mot comme en cent : qui a peur. Le stress est le facteur principal d’acceptation de l’agression, quelle qu’elle soit, un individu stressé est plus vulnérable, tout le monde le sait. Ces deux conditions sont suffisantes pour maintenir un état de contagion et surtout de le développer, ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il est raisonnable d’aller lécher les crachâts d’un tuberculeux en phase terminale…
    La solution me paraît donc devoir aller dans une autre direction, une direction qui étudierait concrètement les moyens de développer une meilleure efficacité des défenses naturelles, le tout bien régi dans une vie saine et avec une nourriture et un environnement de qualité.
    Hélas, les intérêts mercantiles resteront longtemps dominants, et si la plupart des chercheurs sont de bonne foi, il est clair que leurs recherches sont savamment orientées dans les voies du profit, pas forcément immédiat ou réel d’ailleurs, mais en tous les cas, probables ou potentiel.
    Quand à la réalité et au bonheur de l’individu, c’est vraiment une question sans importance…. 

    7 mai 2009 à 13 h 02 min

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