Revue de presse Lettre info 9

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Après Copenhague

Les pires ennemis de l’écologie, ce sont les écologistes !

Clémenceau disait que la guerre est une chose trop sérieuse pour la confier à des militaires. On pourrait dire de même que l’écologie est une chose trop sérieuse pour être confiée aux écologistes, mais aussi aux journalistes, aux scientifiques appointés, aux politiciens et aux idéologues de tous poils qui l’ont prise en otage.

« Foire d’empoigne à Copenhague », titre Le Point du 17 décembre. Ce jour-là encore, dans la capitale danoise où les pays riches, pauvres ou émergents ne parviennent pas à s’accorder, « les chefs d’Etat ne disposent plus que de quelques heures pour aplanir les derniers différends et signer un nouveau protocole engageant la planète à limiter la hausse de la température à 2°C », écrit sérieusement l’envoyé spécial de l’hebdomadaire. On croirait qu’il suffit de baisser le thermostat…

Finalement, un accord est trouvé in extremis, le 18 décembre au soir ; « à l’arraché », écrit Le Figaro du 19 décembre. Nombreux sont pourtant ceux qui – à l’instar de Barack Obama – en estiment le contenu « insuffisant ». Et pour cause ! « Cet accord se donne pour objectif de limiter le réchauffement planétaire à 2°C d’ici à 2050, mais sans en préciser les moyens », commente Le Figaro, qui précise : « L’objectif de réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 50 % d’ici à 2050, qui figurait dans plusieurs versions des brouillons, a disparu. Une "déception" pour Nicolas Sarkozy. Les grands pays émergents, dont la Chine, étaient hostiles à ce chiffre qui les obligeait. »

S’ajoutent à ces différends des histoires de gros sous, les pays pauvres, groupés au sein du G77 sous la présidence du Soudan, entendant monnayer au prix fort leur adhésion à un éventuel plan de sauvetage climatique de la planète. Or, de 100 milliards d’euros au départ, la manne promise par les pays riches tombe finalement à 30 milliards. La colère est telle qu’au lendemain de la signature de l’accord, le représentant soudanais à Copenhague le déclare fondé « sur des valeurs qui ont envoyé six millions de personnes dans les fours en Europe ». Il est vrai qu’en matière de génocide, les Soudanais sont des experts…

L’écologie, un vecteur idéologique

L’ensemble du débat sur le réchauffement climatique est en réalité faussé par les a priori idéologiques et financiers.

Idéologie mondialiste, dont témoigne l’éditorial de Claude Imbert dans Le Point du 17 décembre, qui se réjouit (un peu vite) de la naissance à Copenhague d’« une conscience planétaire »: « Certes, la gouvernance mondiale n’est pas pour demain. Mais, du G20 financier jusqu’au Copenhague écologique, sa nécessité germe lentement. »

Idéologie collectiviste, telle qu’elle ressort des prises de position de Daniel Cohn-Bendit à l’université d’été du courant socialiste « L’Espoir à gauche », où Dany-le-rouge – après avoir récusé le progressisme longtemps cher à la gauche, qui ne permet pas de « répondre à la dégradation climatique», rapporte Valentin Goux dans Valeurs Actuelles –, déclare : « Nous devons retrouver avec les salariés la possibilité d’une gestion et d’un contrôle collectif de l’outil de travail, des modes de production et de la production. »

Idéologie malthusienne, comme le souligne toujours Valentin Goux en évoquant la proposition émise en avril dernier par le député vert Yves Cochet de« mettre en place une "grève du troisième ventre" – comprendre une baisse des allocations familiales – pour empêcher les familles d’avoir un troisième enfant. »

Raison invoquée : « Un enfant européen a "un coût écologique comparable à 620 trajets Paris-New York". Un propos aux accents malthusiens, qui frôle carrément les théories extinctionnistes des groupes écologistes les plus radicaux. La phrase est d’ailleurs prononcée dans un colloque d’Entropia, la revue de la décroissance. Une théorie qui trouve de nombreux adeptes dans les rangs des Verts…», commente le journaliste de Valeurs Actuelles.

D’où la question posée dans Le Point par Claude Imbert : « L’obstacle magistral sera, après Copenhague, de faire rimer économie avec écologie. La décroissance prônée froidement par les intégristes verts serait évidemment intenable : le déferlement, chez nous, du chômage avec l’avènement de régimes politiques coercitifs déclencherait d’emblée les grands conflits que l’on prétend prévenir. (…) Elle accélèrerait le déclin occidental sans pour autant améliorer le sort du milliard d’hommes qui souffrent de la faim. »

Pour conclure, citons, avec Valentin Goux, l’éditorial de Denis Olivennes dans le Nouvel-Observateur du 3 décembre, qui différenciait deux écologies : « La première, aux allures de religion séculière, puritaine et sévère, voudrait en finir avec la croissance, l’électricité nucléaire et même le troisième enfant. Elle divinise la nature et satanise l’homme. […] La seconde est progressiste. Elle aime la liberté. Elle est optimiste. »

Malheureusement, il semble bien qu’en France, ce soit la première qui ait le vent en poupe.

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Comments (1)

  • bernard décallonne Répondre

    il me semble très important de lutter contre l’idéologie verte de clamer haut et fort qu’elle cache des dégradations irréversibles pour tous  – et notamment les peuples d’Europe- les trois grands partis de droite (fn, ump nc) ne le font pas assez.  Au lieu de faire les yeux doux à l’opposition – ce qui fait son lit dans l’esprit des gens- Nicolas sarkozy devrait envoyer des signes forts de recentrage; par exemple faire rentrer au gvt des membres très typés à droite, ou un gars comme Claude Allègre

    tout ceci bien sûr ne doit pas empêcher de lutter contre les gaspis énergétiques

    22 décembre 2009 à 17 h 46 min

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