Accroissement de la dette : qui va payer?

Accroissement de la dette : qui va payer?

Je voudrais apporter un modeste éclairage sur le problème de l’envolée de la dette et la question de savoir si cet endettement devra être remboursé et qui en supportera la charge.

On entend dire que cet endettement gigantesque ne pourra pas être remboursé et que cela ne constitue pas un problème fondamental.

Il suffirait d’annuler la dette ou de la geler à son niveau actuel – ce qui nécessiterait déjà de la part de l’État débiteur un effort considérable.

A priori, pour qu’il y ait une dette, il faut un emprunteur, mais aussi un créancier. Annuler la dette serait une bonne affaire pour l’emprunteur, mais une catastrophe pour le créancier.

Examinons plusieurs cas de figure:

1) Si l’on a fait appel à «la planche à billets», c’est-à-dire que l’institut d’émission alimente l’État débiteur en émettant de la monnaie sans aucune contrepartie, l’État distribue des milliards qui, somme toute, n’existent pas.

Les annuler dans le bilan de la banque centrale serait possible, sans changer la face du monde.

Mais ces milliards distribués à tout va (aux particuliers et aux entreprises) ne resteront pas indéfiniment sur les comptes courants ou d’épargne. L’équilibre ne pourra se rétablir que par une forte inflation.

Au final, c’est l’épargnant, déjà pénalisé par la chute vers zéro des intérêts de ses placements, qui paiera la note.

C’est un schéma classique, mais, en principe, interdit depuis l’époque de Giscard.

La BCE ne souscrit pas aux émissions des États impécunieux; elle rachète leurs titres sur les marchés, contribuant ainsi à soutenir les cours des emprunts d’État et à maintenir artificiellement des taux très bas (voire négatifs).

2) Annuler la dette de l’État sans se préoccuper de savoir qui détient le «papier» ruinerait les banques et compagnies d’assurances et, à travers elles, leurs clients épargnants.

Augmenter les charges sur les entreprises et sur les particuliers en activité étant considéré comme impossible, il ne resterait pour financer ce remboursement massif qu’un prélèvement également massif sur les comptes d’épargne et contrats d’assurance de la quasi-totalité des épargnants.

Approximativement, le total des comptes d’épargne et contrats d’assurance des épargnants français suffirait pour rembourser la totalité de la dette. Mais c’est une opération que l’on ne peut faire qu’une fois. Ensuite, le gibier, une fois plumé, aura disparu – et pour longtemps.

3) Troisième possibilité intermédiaire, on pourrait imaginer de transformer la dette de l’État en dette perpétuelle, dont la vente sur le marché constituerait pour son détenteur une opération de retrait – en supposant que sa valeur reste stable, ce qui est loin d’être acquis.

Ce «papier» qui ne sert que des intérêts dérisoires ne pourrait que décoter, correspondant à un petit accroissement de la rentabilité venant compenser l’absence de liquidité du produit.

Cette solution aurait comme avantage d’être plus compliquée, donc se prêtant mieux à une opération d‘enfumage, entretenant une certaine confusion.

Elle ne pourrait s’envisager qu’avec le soutien massif de la BCE se rapprochant progressivement de la solution n°1.

Au total, il paraît à peu près évident que quelqu’un devra payer et que ce quelqu’un ne peut être que l’épargnant.

Michel Rezvoy

Partager cette publication

Comments (3)

  • ELEVENTH Répondre

    Bonne nouvelle pour notre dette ce jour : mister président Bidon a décidé de nous en offrir cadeau une part à l’occasion de sa réintégration dans les accords de Paris.
    Non, ne riez pas, ce n’est pas une fake new . Ils sont généreux ces gens là, c’est plus fort qu’eux.
    Par ailleurs, JOJO vient d’être accepté comme nouvel ambassadeur auprès des BLM , en récompense à son approbation de leurs exactions.
    Ca paie la fidelité et le déni de réalité, finalement.

    18 janvier 2021 à 1 h 19 min
  • ELEVENTH Répondre

    Qui va payer ?
    Mais l’immigration, bien sur.
    N’est elle pas la “chance de la France” ? Son bilan économique n’est il pas constamment positif pour nos finances ?
    D’où la nécessité de la faire croitre et embellir : CQFD . C’est simple : plus il y en aura, plus la situation s’améliorera.
    D’ailleurs nos deux prix Nobel d’économie du site Q.Q. JOJO vont vous expliquer cela en détails : ils ont réponse à tout.

    12 janvier 2021 à 17 h 04 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    ACCROISSEMENT DE LA DETTE : QUI VA PAYER

    Si vous n’êtes pas encore près d’un feu tricolore de circulation en train de tendre la main aux automobilistes arrêtés et que vous avez encore la chance d’avoir une salle de bain avec une glace, vous verrez en y jetant un coup d’oeil rapide qui va payer.
    Vous l’avez deviné c’est vous.
    Pendant que vous y êtes, jetez encore un petit coup d’oeil dans la chambre de vos enfants si vous en avez, et vous verrez qui prendra la relève quand vous ne serez plus là.

    Pendant ce temps dans le palais de l’élysée où squatte qui vous savez, on est en train de fixer le montant du budget quadriennal pour l’achat de fleurs, Eh oui, Brizitte aime les fleurs cela égaie un peu l’humble chaumière qui lui sert de demeure. C’est la même Brizitte qui a changé la vaisselle un peu vieillotte et qui a supervisé les dorures (en or fin) du bureau de son petit élève.

    Tout cela coûte un argent fou et il faut bien le trouver.
    Et on le trouve.
    À Bercy, un haut lieu du brigandage organisé, des “clampines et des clampins”, éduqués grâce aux sous qu’on nous chipe, s’ingénient à trouver des moyens raffinés pour plumer les oies (oui ces oiseaux stupides du Capitole) sans qu’elles ne crient de trop.

    Si vous avez encore quelques petites réserves sur un compte bancaire, retirez les illico presto et claquez les.
    C’est un peu comme à la belotte, si vous avez un 10 solitaire dans la main, il vaut mieux le risquer sur la table que de le laisser crever dans la main.

    Si vous avez des projets gardez les pour vous. Le risque est grand que vous puissiez les réaliser et que par la suite les requins fiscaux embusqués à tous les coins de rue ne vous confisquent les fruits de tous vos efforts.
    Vous pourriez finir plus misérable que vous ne l’étiez auparavant.

    Le fisc comme le disaient si bien Reagan et la Dame de Fer, ne tire que sur ce qui bouge, si plus rien ne bouge le fisc sera au chômage. Et comme les caisses sont vides il devra tendre la main comme tout le monde. Et grâce à la peste verte il n’y aura même plus d’aumobilistes pour leur jeter une pièce.

    Conclusions:
    Si le titanic doit couler assurons nous que tout le monde soit à bord. D’après l’élève de Brizitte ne sommes nous pas une société solidaire?
    Entonnons ensuite en choeur.le tube célèbre: “plus près de toi…”
    Désolé le dancing a été fermé pour cause de pandémie.
    L’iceberg ne tardera pas à apparaître.

    12 janvier 2021 à 16 h 36 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *