À propos de la réforme du statut des cheminots

À propos de la réforme du statut des cheminots

De l’avis général, réformer le statut des cheminots est une œuvre salutaire.

Pour que l’ambition débouche sur des résultats satisfaisants et non sur des demi-mesures, trois questions doivent cependant recevoir des réponses claires :

  1. La notion de statut est évoquée, sans que son contenu et son périmètre soient clarifiés.
    La confusion brouille les opinions recueillies dans les différents sondages et en fausse les résultats.
    On doit donc d’abord préciser que les conditions d’acquisitions et de liquidation des droits à pension n’entrent pas dans le cadre de cette réforme.
    Les cheminots continueront donc de bénéficier de leurs droits à pension entre 50 et 57 ans, dans les conditions actuelles de dérogation du droit commun.
    Seuls seront éventuellement reconsidérés, parmi d’autres, leurs avantages catégoriels, tels que la gratuité des voyages pour eux et leur famille, le nombre de jours de congé (28) et de RTT (25), leur régime privilégié de soins ou l’accumulation de primes achetant la paix sociale.
    Accessoirement, la pratique des détachements de cheminots dans des entreprises ou organismes publics, avec majoration du salaire de base, sera-t-elle abolie ?
    L’absence d’indication précise des avantages visés par la réforme laisse subsister un doute sur les intentions du gouvernement et sa volonté de réforme.
    Restant dans le flou, il apparaît sincère au plus grand nombre, tout en laissant aux syndicats une marge de négociation visant à minimiser les effets de la réforme.
  2. L’organisation interne du travail est alourdie par des pratiques malthusiennes en matière de définition étroite des métiers, d’organisation des équipes, de temps de repos, de durée du temps de travail, entre autres.
    Le gouvernement optera-t-il pour l’application pure et simple du droit du travail ou favorisera-t-il l’adoption d’une convention sociale particulière permettant le maintien de tout ou partie des freins à la productivité actuels ?
    Enfin, l’organigramme des instances de management et de direction sera-t-il définitivement purgé des nominations valant récompense pour services rendus par des fonctionnaires privés de débouchés ou de politiques en déshérence de poste ?
    La réponse à cette question sera dans les actes du gouvernement ; et elle est déterminante pour apprécier sa volonté de remise en ordre.
  3. La remise en cause des statuts, des conditions de travail et d’organisation de la SNCF ne devrait-elle pas être appliquée à toutes les entreprises publiques ?
    Est-ce une timidité ou le choix d’un terrain d’expérimentation permettant au gouvernement d’apprécier « jusqu’où il peut aller trop loin » sans froisser les syndicats, ces « forces vives » délaissées par les salariés du secteur privé et qui ne prospèrent que grâce à nos entreprises publiques irresponsables, maintenues en état de survie par nos impôts.

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Comments (15)

  • BRENUS Répondre

    Et voila, maintenant le voile est levé : les scnfeurs vont faire chier le monde à doses calculées durant deux mois pour apporter le maximum de dégats et de désagréments aux clients (qu’ils ne considèrent pas comme tels mais comme des solliciteurs). Après deux ou trois coups de menton jupiter, comme dans la chanson de carabins, préfèrera le goudron et fera un tour de bonneteau et un petit tango : un pas en avant, deux pas en arrière. Il est même capable de lacher encore plus de lest quitte à se refaire sur le dos de ces salauds de retraités qui ont le mauvais gout de s’accrocher à la vie. Que ne dégagent ils pas ces has been, après avoir globalement commencé à travailler 5 à 10 ans avant les générations actuelles, 5 à 8 heures de plus par jours, payés les retraites de leurs anciens et les universités gratuites de ceux qui veulent les virer maintenant. Sans compter le fait qu”ils ont largement abondé les déficits de la SNCF durant des décennies pour s’entendre raconter des cracks comme le fait que la boite ferait des bénéfices alors qu’ellle est subventionnée à mort par les impots ( peu importe la partie fixe – infrastructures – et la partie voyage, lesquelles n’ont été séparées qu’il y a peu pour faire illusion envers l’Europe, le global étant toujours à la ramasse).

    16 mars 2018 à 23 h 07 min
    • Paul Répondre

      Avec cynisme, Macron a bien expliqué aux retraités l’escroquerie du système par répartition: “Vous avez cru cotiser pour votre retraite, leur a-t-il dit les yeux dans les yeux, en fait vous avez cotisé pour ceux qui, à l’époque, étaient retraités”. Sous entendu: vous n’avez aujourd’hui aucun droit. Croyant avoir cotisé pour eux-mêmes, donc participé à un système par capitalisation, les retraités comprennent enfin qu’ils ne toucheront que ce que l’Etat sera disposé à leur donner.
      Il faut s’engouffrer dans cette salutaire prise de conscience et proposer la fin du système étatique par répartition pour un système individuel par capitalisation: chacun touchera ainsi la pension qu’il aura acquis en proportion de son travail et son épargne.
      La droite doit avoir le courage d’être claire sur ce sujet.

      18 mars 2018 à 10 h 33 min
  • Gérard Pierre Répondre

    Chez les cheminots deux choses ne doivent surtout pas bouger : leurs sacro-saints ‘’droizaki‘’ et les trains :

    • Leurs droits acquis parce que dans un monde en perpétuel mouvement ils ont viscéralement besoin que leur ‘’monde à eux‘’ constitue l’exception, ……
    • Les trains parce que s’ils circulaient ce seraient leurs ‘’droizaki‘’ qui s’envoleraient !

    Où est l’époque, … [celle de Louis Armand] … qui, avec des salariés moins qualifiés (type certificat d’études primaires), des moyens plus rustiques (papier quadrillé, gomme & crayon de papier, téléphone inter, …) … voyait tous les trains partir à l’heure et arriver à l’heure ?

    Comme quoi il n’y a pas de corrélation entre les ‘’droizaki‘’ et les performances ! …… À voir d’ailleurs si les deux choses ne seraient pas, à la limite, antagonistes ! ! !

    15 mars 2018 à 12 h 18 min
  • Paul Répondre

    Inutile de tergiverser sur le statut des cheminots, son coût et ses conséquences. L’unique réponse est: le droit commun pour tous ! Les salariés n’ont pas à se plaindre en France de leur droit du travail, c’est le moins qu’on puisse dire, alors pourquoi chercher un statut encore plus protecteur, des avantages sans autre fondement que la capacité à nuire d’une corporation ?
    Les cheminots doivent accepter le droit commun qui prend en compte les spécificités (3/8, déplacements, horaires décalés, travail le dimanche,…) de chaque métier. Le personnel hospitalier travaille également à horaires variables, assure des astreintes, etc… Doit-on également, à eux et tous les salariés qui ont des conditions de travail comparables, accorder la retraite à 52 ans, des voyages gratuits, des avancements automatiques,… ? Les cheminots, pas mesquins répondent oui mais se gardent bien d’expliquer comment financer cela en dehors du traditionnel “il faut faire payer les riches !”.

    15 mars 2018 à 11 h 16 min
  • Chauchaud Répondre

    Plus de statut des cheminots.
    Ce sont les syndicats qui font la loi a la SNCF, cela suffit.
    Cela nous coutent cher ces greves alors qu’eux ont leurs privileges et empechent les gens de travailler.
    C’est le peuple qui doit decider et non des despotes que sont les syndicats

    14 mars 2018 à 13 h 16 min
    • Trannod Répondre

      la jalousie est un vilain défaut

      cherchez les avantages
      et passez les examens pour être cheminot
      il y a des emplois à pourvoir
      mais faire les 3/8 et travail de nuit ne fait pas école
      c’est drôle peu de candidats

      14 mars 2018 à 19 h 56 min
      • Paul Répondre

        Dans le privé, quand il manque des compétences, on forme des jeunes, on offre une rémunération intéressante. En aucun cas on ne propose une retraite à 52 ans, un avancement automatique ou un emploi à vie.
        Vous n’avez plus la moindre idée de ce en quoi consiste la vraie vie.

        16 mars 2018 à 17 h 28 min
  • Hilarion Répondre

    Le personnel de la SNCF est en mesure de bloquer le pays. Le héraut de l’affaire est Sainte CGT. Or Sainte CGT si elle vit très maigrement des cotisations de ses adhérents vit grassement des subventions étatiques. On est donc dans cette situation paradoxale (mais ce n’est pas la seule en France, hélas !) ou l’état qui a besoin de réformer, paie celui qui s’efforce de l’en empêcher. Ceux qui gouvernent devraient en tirer les conséquences.

    14 mars 2018 à 13 h 03 min
    • Trannod Répondre

      sur la CGT je partage votre avis

      mais le déficit de la SNCF ce n’est pas la CGT ni les salariés mais les infrastructures…les rails et annexes…etc…etc

      dites moi les routes qui les paient…..dites moi
      et vous roulez dessus sans vous poser la question

      14 mars 2018 à 19 h 59 min
      • BRENUS Répondre

        @ TRANNOT : le baratin des 3/8 et du travail de nuit, c’est du vent. D’abord, les heures de nuits sont TOUJOURS compensées et largement. Quant aux 3/8 arrêtez avec Zola vous n’êtes pas à la chauine chez Renault ni dans les entrepots d’Amazone. Combien de vos collègues travaillent de nuit sur la masse, hein ? Combien fonts les 3/8 ? Et la masse de glandos protégés dans leurs acquarium dans les gares, seulement le jour et dont le seul boulot est de tirer la gueule aux clients (non usagés, non emmerdeurs) De même que l’antienne sur la nécessité – pour la sécurité, bien sur- de donner une retraite pleine aux conducteurs de trains à partir de 52 ans, au motif qu’il serait dangereux de les laisser conduire plus longtemps : c’est une imposture. Après 52 ans les gus peuvent très bien rester le cul assis derrière un guichet pour délivrer des billets, des informations… voire engueuler les cochons de payants. Et leurs grands mère n’ont qu’a casquer leurs voyages elles mêmes. En fait vous n’en avez rien a foutre et préférer couler la boite dès l’instant où l’Etat n’aura plus les moyens de cracher au bassinet.

        15 mars 2018 à 1 h 24 min
        • Trannod Répondre

          PASSEZ LES EXAMENS ET ALLEZ BOSSER AVEC LES NANTIS COMME VOUS DITES

          VERIFIER VOS SOURCES
          LA PROPAGANDE MACRO…N ……..VA BON TRAIN SI J’OSE dire

          15 mars 2018 à 7 h 39 min
        • Trannod Répondre

          Lisez l’article de Ouest France du 14 mars 2018

          fait un point objectif sur les pseudos avantages

          15 mars 2018 à 7 h 42 min
          • BRENUS

            @ TRANNOD : C’est tout ce que vous avez à sortir comme conneries? Pourtant, durant vos heure laborieuses à vous gratter vous devriez trouver à réfléchir. Si vous en êtes capable. Quant à vos examens : de quoi s’agit-il? Un stage d’arrachage de chemise à la CGT . Ou de magouilles à la SNCM , peut être ?
            Je maintiens que vous ne serez satisfait que lorsque vous aurez foutu votre boite par terre avec un reclassement bien pèpère dans une cellule gauchiste, payé, une fois de plus à ne rien foutre.
            Pour me la faire à l’envers, il vous faudra vous lever de bonne heure : je sors du Peuple, moi. Pas de la branlette…..
            Mais je ne me fais pas de soucis pour vos petits copains glandeurs : micron n’aura jamais les burnes pour vous mettre au niveau des vrais travailleurs.

            15 mars 2018 à 19 h 57 min
          • Paul

            Monsieur Trannod, si vous ne disposez que de “pseudos avantages” (pseudo veut dire faux), pourquoi promettre des semaines de grève pour les préserver ?
            Si vous pensez que ces “pseudos avantages” sont incontournables, justifiés et nécessaires, pourquoi ne vous mettez-vous pas en grève pour que tous les autres salariés, notamment ceux qui ne disposent pas des mêmes moyens de pression, les obtiennent ?

            16 mars 2018 à 17 h 22 min
      • Hilarion Répondre

        Désolé, cher monsieur mais quand un cheminot coûte plus cher qu’ailleurs, tant par une productivité inférieure dans un rapport de 2 à 1 par rapport à l’Allemagne, que par des conditions sociales bien plus favorables que le droit commun ( un seul exemple 74% de l’effectif prend sa retraite à 55 ans. Pour la même période travaillée dans le secteur privé et à salaire égal, le montant cotisé donnerait une retraite inférieure de la moitié à celle que percevra un cheminot. A assiette de cotisations égales le taux de cotisation des cheminots est inférieure de 35% à celui du privé. Source IFRAP Juillet Août 2007) La SNCF, si elle n’était service public aurait déposé son bilan depuis longtemps si le contribuable ne venait à son secours année après année. Les avantages des cheminots par rapport au droit privé sont donc bel et bien partie prenante du déficit de la SNCF c’est à dire à charge du contribuable.

        15 mars 2018 à 13 h 12 min

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