À travail égal, salaire égal

À travail égal, salaire égal

À travail égal, salaire égal. Qui peut se dire opposé à un tel principe ? Pourtant, au risque de passer pour un fieffé macho, je demande quand même que l’on commence par définir ce que signifie l’expression « travail égal ».

Il faut avoir travaillé comme moi pendant plus de quarante ans dans une entreprise qui pratiquait l’égalité totale entre les salaires des employés et des employées pour oser poser la question.

Une entreprise dont la grille de salaires, nettement au-dessus de ce qui se pratiquait chez nos concurrents, ne différenciait pas les salaires suivant le sexe de ses employés, mais suivant leurs performances et leurs résultats.

L’efficacité et les résultats obtenus en fonction d’objectifs fixés chaque année étaient évalués et les augmentations de salaire pour l’année suivante étaient établies en conséquence.

Chaque employé était évalué suivant sa propre performance, mais aussi en fonction des résultats obtenus par son service.

Demander que deux salariés ayant les mêmes tâches, les mêmes responsabilités et la même expérience dans le poste reçoivent exactement le même salaire, quelle que soit leur efficacité, serait tout simplement suicidaire pour l’employeur et très injuste envers l’employé qui ferait de grands efforts pour accomplir sa mission.

Seule la perspective d’une promotion, toujours aléatoire, pourrait le motiver à poursuivre.

Mais, pour revenir à la différence salariale entre hommes et femmes, elle est statistiquement bien réelle.

Les raisons en sont multiples (liste non exhaustive) :
– Au premier rang, le rôle traditionnel de la femme. D’abord celui d’une mère qui, après avoir mis au monde un bébé, devait le nourrir et s’en occuper pendant de nombreux mois.
Certes, le père voit sa contribution aux tâches familiales grandir depuis quelques années, mais il reste beaucoup de chemin à faire pour que l’égalité au sein du couple soit atteinte.
Et, si les employeurs n’hésitent plus à embaucher des jeunes femmes, il reste une certaine frilosité de leur part lorsqu’il s’agit de les promouvoir à des postes de plus haute responsabilité, par crainte de les voir se marier et avoir des enfants dans un avenir proche.
– Autre handicap en cours de disparition, celui de l’éducation. Les parents ont, encore aujourd’hui, moins de réticence à payer de longues études pour leurs garçons que pour leurs filles et ces dernières ont sans doute plus de facilités pour trouver des petits boulots pendant leurs années universitaires afin de s’autofinancer, mais c’est au détriment du temps consacré à leur travail scolaire.
Enfin, les filières d’études choisies par les filles sont encore, trop souvent, moins recherchées par les entreprises et moins rémunératrices.
– Restent quelques idées reçues. La force physique exigée dans certaines professions, alors que la mécanisation des tâches a considérablement facilité les travaux manuels.

L’idée que les femmes manqueraient d’autorité et seraient moins aptes à commander ou à diriger un service ; alors que c’est souvent le contraire qui est vrai.

L’émotivité, la compassion et la douceur, qualités dans la vie qui deviennent autant de handicaps dans le monde de l’entreprise.

A contrario, les femmes, habituées depuis toujours à devoir gérer un emploi du temps démentiel à la maison, ont toutes les qualités nécessaires pour organiser le travail en entreprise de la manière la plus efficace. Elles n’ont, en général, pas conscience de cet avantage et surtout ne sont pas prêtes à en imposer les règles à des subordonnés.

Pourtant, peu à peu, des progrès sont accomplis. Et, si beaucoup d’eau passera encore sous les ponts de la Seine avant qu’un traitement équitable soit réservé aux femmes, beaucoup d’espoir est permis.

Mais je me refuse à parler de parité car, à moins de se mettre dans la peau d’un syndicaliste qui, comme les adjudants, ne veut voir qu’une tête, la parité totale n’est pas souhaitable et l’imposer par la loi serait un énorme handicap pour nos entreprises qui en ont déjà bien d’autres avec nos codes et notre écrasante fiscalité.

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Comments (2)

  • Gérard Pierre Répondre

    M’sieur Roger Saint Pierre.

    « … un syndicaliste qui, comme les adjudants, ne veut voir qu’une tête, … »

    Ça, c’était avant ! …… les adjudants sont devenus intelligents de nos jours ! …… mais pas les syndicalistes ! …… ça, je vous le concède !

    21 mars 2018 à 12 h 06 min
  • Paul Répondre

    C’est le principe du travail des femmes qui doit être repensé, et par elles en tout premier lieu. Cette volonté dogmatique de vouloir être une concurrente pour l’homme plutôt que son complément naturel a mené les femmes dans l’impasse où elles se trouvent aujourd’hui avec ces familles recomposées, décomposées, cette insatisfaction permanente dans leur travail, cette paranoïa de l’inégalité, cette confusion dans les rapports aux hommes où les règles de la séductions sont définitivement oubliées au profit du rapport de force ou de la consommation, ou l’avortement, de la pilule du lendemain à l’aspiration, est devenu un moyen de contraception comme un autre. Avec la chute de la natalité au bout de ce chaos.
    Pourtant, que le rôle d’une mère soit d’élever ses enfants résonne encore comme une évidence. Cela n’a pas empêché Marie Curie d’obtenir deux prix Nobel, Margaret Thatcher d’être le plus grand chef d’Etat britannique de l’après-guerre. On a convaincu les femmes par idéologie qu’élever des enfants était un frein à l’épanouissement personnel. Quand on voit certaines s’exténuer dans un travail pénible qui les use prématurément on se demande comment on a pu leur faire croire ainsi qu’aider à grandir ses propres enfants pouvait être pire que cette condition. Que les femmes reviennent à leur rôle naturel auprès de leurs enfants, aux côtés de leurs maris, et celles qui en ont les capacités s’élèveront parallèlement dans la société et feront en toute sérénité valoir leurs talents. Les autres, même si elles sont largement majoritaires, auront la satisfaction d’avoir participé pour l’essentiel au principe créatif élémentaire, primordial et éternel.

    20 mars 2018 à 18 h 11 min

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