Après la perte du triple A, quel avenir pour la France ?

Après la perte du triple A, quel avenir pour la France ?

La perte de la notation AAA sur la dette de la France, officialisée le vendredi 13 janvier par l’agence Standard & Poors, n’est rien d’autre qu’un signe de plus, fort il est vrai, du déclin économique de notre pays.

On remarquera tout d’abord que la responsabilité de cette situation est tout entière du côté de la sphère publique.
On pourrait dire, en défense, que les entreprises comme les particuliers sont aussi endettés, avec excès.

C’est vrai. Mais, non seulement l’État a donné le mauvais exemple, mais encore, quand il s’endette, il le fait à la charge des générations futures. Et, pour pouvoir mener cette funeste politique ad nauseam, il a prétendu qu’il y avait de la vertu à mener une politique que nous avons ici même qualifiée de « dégueulasse » (18 mai 2011). Et il s’est trouvé des économistes stipendiés pour l’avaliser, que dis-je, la magnifier !…
Pourtant, qui ne sait, d’instinct, que consommer plus qu’on ne produit ne peut être que malhonnête ?

On remarquera en passant que, sur ce point, les pays les plus totalitaires étaient aussi plus honnêtes. Ni l’URSS, ni le Portugal de Salazar ne s’endettaient. Ils équilibraient leurs comptes. Ils auraient été, jusqu’au bout, triple A !..

Est-ce à dire que les politiciens, de droite comme de gauche, depuis trente ans, en France, sont seuls responsables ? Bien sûr que non ! Nous avons en vérité affaire à une alliance entre « pilleurs » et « quémandeurs », si bien décrite dans le magistral roman d’Ayn Rand, qui vient d’être traduit en français sous le titre « La Grève » (et dont le « sommet social » tenu à l’Élysée de ce mercredi 18 janvier nous donne une nouvelle illustration).

Chacun est parfaitement capable de s’inscrire dans cette dichotomie : le camp des responsables et celui des victimes. Et c’est, d’ailleurs, ce que font les électeurs, quand ils semblent accorder désormais plus de confiance à Marine Le Pen et à François Bayrou qu’à Nicolas Sarkozy ou François Hollande. Pour la simple et bonne raison que les deux premiers sont un peu plus dégagés du camp des « pilleurs » et des « quémandeurs ». Je leur conseille d’ailleurs, à l’une comme à l’autre, de s’en détacher plus nettement encore !..
Alors, que faire ?

Les deux plans dits de rigueur présentés fin 2011 par le gouvernement Fillon ne sont plus à la hauteur
. La France a besoin d’un plan d’assainissement et de redressement qui, à la fois, engage le pays sur la voie du remboursement du principal de la dette publique et sur celle du retour à la compétitivité de nos entreprises, en particulier petites et moyennes, seules créatrices de vraies et de nouvelles richesses. Un plan sur le modèle de celui mis en œuvre à la fin de l’année 1958 par le général de Gaulle (avec MM. Pinay, Rueff et Armand à la manœuvre). Un plan comportant nécessairement 3 volets :

Une réduction drastique (au moins 30 %) des dépenses publiques. Pour ce faire, le rabot ne suffira pas. Il faudra couper des pans entiers de l’intervention budgétaire : cesser de subventionner les organismes de Sécuri­té sociale, cesser de subventionner entreprises et associations, réduire de moitié le financement par l’État des collectivités locales. Et, comme le coût des fonctionnaires représente 60 % de ce budget de l’État, il faut remettre en cause cette vieille et terrible vache sacrée du statut de la fonction publique…

Des réformes de structures pour faire sauter autant de verrous à l’emploi et à l’activité qu’il est possible. S & P pointe dans son rapport les carcans du marché du travail. Jacques Attali, et sa Commission, avaient désigné des centaines de verrous à faire sauter. Il faudra aussi, à ce titre, faire une croix sur des domaines d’intervention devenus obsolètes. Ne serait-il pas temps de laisser un peu plus de liberté pour les programmes scolaires, et d’admettre un peu plus de concurrence entre les écoles ?…

Une remise à plat de la politique monétaire de la France. En commençant par une dévaluation de notre monnaie, car on n’a jamais vu un plan de redressement réussir sans un tel volet. Une dévaluation, de l’ordre de 15 %, soit au sein de l’euro, en remettant en cause la parité entre le franc et le mark, décidée le 31 décembre 1998, et jamais remise en cause depuis. Soit hors de l’euro, si nos 16 partenaires s’y opposaient…
La décision de S & P change donc aussi les perspectives présidentielles. La question des 22 avril et 6 mai 2012 devient : Les Français voteront-ils pour des autruches (représentants des partis des « pilleurs » et des « quémandeurs »), ou pour des aigles (symboles éternels des valeurs d’élévation, de force et de prestige) ? 

Partager cette publication

Comments (8)

  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    <<Après la perte du triple A, quel avenir pour la France>>
    Aucun, a France n’a plus que son passé.

     

    20 janvier 2012 à 20 h 27 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Les agences de notation sont là pour aider les épargnants à choisir des emprunteurs sûrs. En langage clair cela veut dire que les épargnants aimeraient revoir le principal avec un bonus. Il est évident que le niveau d’endettement de plusieurs pays dont la France ne rassurent plus les prêteurs, voir défaut de la Grèce pour en être convaincu.
    Les agences de notation font office de thermomètre mesurant la situation des pays sondés. Il est normal qu’ils commentent leurs mesures avec des constatations. Si cela ne plait pas aux pays sondés qu’ils arrêtent leurs emprunts irresponsables et les agences de notation n’auront plus lieu d’exister. Cerise sur le gateau, les contribuables des pays endettés seront un peu moins mis à contribution et les générations futures auront de nouveau une chance d’exister.
    Amen!

    20 janvier 2012 à 18 h 41 min
  • Toni Répondre

    Demandons des conseils à mr Jaures, d’un coup de baguette magique il va tout rétablir.

    19 janvier 2012 à 21 h 55 min
  • grepon Répondre

    Les plans de redressement du passe ont pu appuye sur des taux de fecondite que la France n’a pas touche depuis 30 ans.

    Alors,point 0) a), il faut remonter le temps, agiter un baguette magique et dire une formule magique qui donnerait envie au francais de se reproduire a 3 par femme FRANCAISE.   

    Sinon, referrez vous a la contribution de Milliere cette semaine, pour comprendre ou vous allez, ineluctablement ou presque.

    19 janvier 2012 à 5 h 12 min
  • IOSA Répondre

    Et après on peut parler d’identité culturelle quand on sait que la France est gouvernée par des agences de notation ???

    IOSA

    18 janvier 2012 à 23 h 57 min
  • ozone Répondre

    " S & P pointe dans son rapport les carcans du marché du travail"

    Ces agences de voyous se mélent maintenant des affaires intérieures,a quand l’un de leurs dirigents aux eléctions chez nous?

    Leur frenésie actuelle est fort suspecte,avant 2008 elles n’avaient pas d’occasions a rater pour distribuer des "A" a tous les organismes financiers qui passaient devant leur porte,Lehman brothers entre autres,

    Arthur Andersen fut emporté dans le scandale ENRON;

    Elles ont des intérets dans des fonds spéculatifs.

    Le pdg de S$P a sauté aprés avoir degradé les USA,il y en a qui ne se ch… pas dessus face a la toute "puissance" de ces "juges".

    Je pense qu’elles sont "cultivées" par nos dirigents pour tenter de traumatiser le peuple.

    Au fait,le marché du travail est trés flexible au Royaume Uni et pourtant ou en sont t’ils,aussi endéttés que nous,desindustrialisés et surtout avec une dette privée démentielle,les agences poutant n’y touchent pas,

    Bizarre,vous avez dit bizarre?,comme c’est bizarre……………………….Ou peut étre pas tant que ça.

    18 janvier 2012 à 19 h 44 min
  • Toni Répondre

    Hmmm … Que les gens assument leurs choix électoraux et sociétaux des 30 dèrnières années.

    18 janvier 2012 à 19 h 37 min
  • Theo Répondre

    Triple ou quadruple A, on ne voit pas quel peut être l’avenir d’un peuple en voie d’évaporation accélérée.

    18 janvier 2012 à 13 h 51 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *