Bilan de l’insurrection aux Antilles françaises

Bilan de l’insurrection aux Antilles françaises

À peine la situation insurrectionnelle paraît-elle se calmer à la Martinique et à la Guadeloupe (pour combien de temps ?) qu’elle semble donner des idées dans un autre territoire d’outre-mer, la Réunion.

Il n’y a, de fait, aucune raison, pour que cela s’arrête. Le rôle premier d’un Etat qui se prétend Etat de droit est de protéger les biens et les personnes, de veiller au respect des contrats passés, de permettre aux gens qui entendent travailler et entreprendre paisiblement de le faire. L’Etat français n’a pas respecté ce rôle ces dernières semaines aux Antilles, comme il ne l’avait pas respecté déjà, lors des émeutes de 2005 dans les banlieues françaises.

Pendant plus d’un mois, les habitants des Antilles françaises ont été soumis à la règle de la horde. Les entreprises n’ont pas pu fonctionner, les gens qui voulaient continuer à gagner leur vie n’ont pas pu le faire. Des actes racistes contre les blancs se sont multipliés impunément, non seulement vis-à-vis des békés, mais aussi vis-à-vis de touristes qui ont préféré partir précipitamment plutôt que de recevoir un mauvais coup et qui sans aucun doute choisiront une autre destination la prochaine fois.

Non seulement l’Etat n’a pas joué son rôle, mais il a plié devant des revendications qui auraient dû concerner seuls les employés et les employeurs. Il a montré que, non content de laisser le champ libre à des gens employant des méthodes de terreur, il pouvait se placer de leur côté et faire pression lui-même sur des négociations salariales. Je serais investisseur en Martinique ou en Guadeloupe, mais aussi à la Réunion, et vraisemblablement en Guyane, j’essaierai de vendre ce que je peux vendre et je ferais mes valises pour trouver des cieux plus cléments.
C’est ce que font ou feront de nombreuses personnes concernées. Le résultat sera une augmentation forte du chômage dans des territoires où il est déjà bien plus élevé que la moyenne nationale. S’ensuivra aussi une augmentation du nombre d’allocataires du RMI. Cette montée de l’oisiveté volontaire ou forcée sera vraisemblablement accompagnée de frustrations grandissantes qui ne pourront déboucher, tôt ou tard, que sur de nouvelles explosions.

Certes, c’est une évidence, les territoires français d’outre-mer sont malades, mais il faut, si on veut espérer soigner la maladie, poser le bon diagnostic, et dire que la maladie s’appelle subventions étatiques.

Des milliards d’euros quittent la métropole chaque année pour offrir aux populations de ces territoires un niveau de vie plus haut, et pour leur verser diverses aides et allocations. Ceux qui travaillent dans la fonction publique touchent des surcroîts salariaux pour compenser l’éloignement de la métropole et divers surcoûts réels ou supposés. Ceux qui travaillent dans le secteur privé sont souvent employés dans des entreprises touchant elles-mêmes des aides de l’Etat. Quand on vit essentiellement d’argent extorqué aux contribuables, on n’a nul besoin de se préoccuper des règles de base de l’économie, et on peut toujours tenter d’en extorquer davantage. C’est ce qui vient de se faire.

Les rares entreprises non aidées sont situées surtout dans le secteur hôteliers et on devra sans doute peu à peu parler de celui-ci au passé. Les prix dans le commerce ne peuvent guère baisser dès lors que l’essentiel des produits viennent de France et font un absurde trajet de neuf mille kilomètres. Les meneurs du mouvement avaient, plutôt, des idées indépendantistes et ont utilisé de manière récurrente le thème de l’esclavage, aboli depuis cent cinquante ans, et celui de « l’exploitation néo-coloniale ». Ils devraient se méfier : les Français de métropole pourraient les prendre au mot, dire qu’ils ne se sentent pas concernés par des pratiques révolues, et que, si les populations noires des Antilles se sentent exploitées, elles pourraient vite ne plus être exploitées du tout, et avoir dans ces conditions un niveau de vie équivalent à celui des îles environnantes. Dans ces îles, les salaires sont plus bas; il n’y a pas de subventions. On doit donc accueillir les touristes et le faire aimablement, car c’est vital.

Rien de tel que de se voir contraint de remettre les pieds sur terre pour comprendre certaines choses. Faute d’autres mesures, la France devrait vite diminuer le montant de ses subventions, ne plus se mêler de négociations salariales, permettre le libre échange économique avec les environs… Si, comme c’est probable, l’insurrection revient, les conclusions seront faciles à tirer.

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Comments (12)

  • sas Répondre

    T R A H I S O N…..

    photo du préfet de martinique ayant endossé son véritable brassard….

     

     

    Voici démontré l impartialité du représentant de l ETAT de DROIT ; ils s’amusent….à gauche un retraité de l éducation nationale surpayé…a droite un haut fonctionnaires surpayé également…

     

    Ils osent comparer la ruine « programmée et co-organisée » de l’économie ,privée vertueuse…à un match de foot….où les protagonistes auraient été « fair-play »…..des enfoirés irresponsables ,des incompétents lâches et intrigueurs….car moi je connais des gens ruinés par ces 38 et 45 jours de grèves « illégales et scélérates »….des familles entières qui vont perdre leurs biens, vont se faire saisir par les huissiers locaux milliardaires….leurs familles ne résisteront pas non plus a ces nouvelles épreuves….bref de la misère, de la ruine et au final : l autonomie décidée par les loges….contre l’avis et la volonté des peuples….

     

    Cette RIPOUBLIQUE est h  o  n  t  e   u  s   e     et p  a  t  h  e  t  i  q  u  e……

     

    Honte à vous les guignols…réels « profitationeurs »

    17 mars 2009 à 13 h 47 min
  • Seraphin Répondre

    J’ai lu avec intérêt cet article, mais je suis assez déçu par l’analyse qui est faite par M. Millière.

    Est quand je dis déçu, c’est un euphémisme !

    Non, soyez raisonnable M. Millière dans vos propos. Ce n’est pas tant les DOM TOM qui nous "coûte" cher que le manque de moyens mis en oeuvre depuis tant de décennies pour aider la population française de ces îles.

    Par rapport aux autres îles anglaises ou sous administration anglaise dans le passé, "nos" îles ont des infrastructures développées ! Par contre qu’en est-il exactement des moyens de subsistances de la population locale. Celle-ci n’a que peu de moyens et les coûts de transports des produits alimentaires de base sont démesurés en regard du pouvoir d’achat local.

    De plus, je ne pense pas que les DOM TOM coûtent plus chers que nos "CHERS" départements ou "CHERES" voire "TRES CHERES" régions de France métropolitaine dont le système administratif datant d’un autre temps est aspirateur à finance, sans aucun résultat, d’ailleurs !!!

    Dès que l’on veut toucher à cette organisation administrative, les élus, les gens normalement civilisés s’insurgent et refusent de voir leur région disparaître !
    Ce qui est un comble ! Alors que l’essence même des régions, communes, départements (tout cela cité en vrac !) est de se modifier afin de se moderniser.

    Si, par le passé, nos ancêtres n’avaient pas fait disparaître leurs "régions", qu’en serait-il ?

    Nous pourrions aussi recréer :
    – l’Artois,
    – le Comtat-Venaissin,
    – l’Anjou,
    – la Tourraine,
    – le Comté de Savoie….

    Non, soyons sérieux, les DOM TOM ne coûtent rien à la France en regard des ses régions, communes (36000, alors qu’une VRAIE REFORME en ferait disparaitre 14000 au bas mot !)

    Commencons par supprimer nos régions, analyser l’économie qui en serait faite et alors nous pourrons peut être critiquer les DOM TOM !!!

    En attendant…

    16 mars 2009 à 13 h 51 min
  • Magny Répondre

    Bravo Cyrano , bien vu : compléter le salaire d’un privé par du public c’est un pas de plus vers le socialisme intégral . Mais le bon sens , la lucidité , ne nous sauveront pas je le crains , sas a raison : tout est trop pourri . Poussons plutôt à la roue . Comme ces messieurs pensent qu’ils peuvent vivre éternellement sur la bête montrons-leur que la bête n’est pas si bête , et qu’elle aussi elle a plus que droit à son complément de ressources .

    C’est dans les naufrages que l’on retrouve comme par enchantement les bons réflexes : puisque ça ne sert plus à rien de changer de cap ou de freiner … accélérons plein pot ! ( et préparons notre gilet de sauvetage )

    12 mars 2009 à 18 h 28 min
  • sas Répondre

    La dernière….OCOLIER maires des maires de martinique….en direct à RFO….explique ,non sans autosatisfaction habituelle, avoir signé l’accord sur les augmentations de salires(petite partie des autres revendications en attentes et non réglées)….le commentateur bilé qui n’est pas une lumière lui demande:

    "savez vous combien ca va couter au mairie cette augmentation de 200 euros a la territoriale ?"

    Non ? répond l instituiteur reconverti à la politique a perpétuité…et c’est pas important ,ce qui compte c’est que l on a trouvé un accord?????????

    "COMMENT VOUS ALLEZ RESPECTER VOS ENGAGEMENT"…insiste le plumitif

    "Je m en remets au gouvernement , qui a bien senti notre problème…. et qui donnera forcément de quoi honnorer ces accords d une façon ou d une autre…."

    "Et si l etat refuse de mettreven core plus dans la corbeille déjà bien abondée,"

    ….il prendrait un grand risuqe de vois la contamination arriver dans les départements hexagonaux…

    sas rêve de gérer vdes entreprises avec ce modèl de pensée…..commun aux nombreux fonctionnaires de notre pauvre pays…

    sas

    12 mars 2009 à 13 h 03 min
  • sas Répondre

    A cyrano…..

    autant que ce soit direct et général……puisque ce pactole envoyé aux iles finit soit dans la cagnottes des fonctionnaires……soit a une poignée d enculés de nantis et d initiés….eau, telephonie, formation professionnelles, grosse boite du batiment, colas ,energie etc,etc,ect

    QUI ONT DES RENTES D ETAT……CE SONT LES SEULES DEPARTEMENTS où LES huissier’s sont milliardaires…..

    fonctionnaires glandeurs et surémuéré qui prennent leur retraite la bas….majoré jusqu’ 80%dans le pacific…..et là jackpot…..entre 5 et 10 000 euros de retraite/mois

    comprends tu ????? qui ruine qui et qui "profitatione"…..

    sas

    exemple un gendarme "adjudant"…..2 500 euros de retraite et une prime spéciale de 48 000 euros pour prendre sa retraite à ST MARTIN….(ne me demandez pas à quoi correspond ce pactole…..frais=demenagement = ????)

    11 mars 2009 à 22 h 05 min
  • sas Répondre

    Detrompez vous, amis…..c’est le type même du fonctionnement coopté et maffieux …entre frangins de la france coloniale….

    C  EST EXACTEMENT  LE MODELE COLONIALE QUE L ON RETROUVE AUSSI EN AFRIQUE DANS LES CHAMBRE DE COMMERCE E6T AUTRES COMPTOIRES…..seuls les réseaux des frères garantissaient l ordre financier et les intérets de l etat coloniale dans ces pays lointains….

    SAUF QU A CE JOUR c’est plus utile….et "ils" continuent a piller les régions en aval et l etat pourvoyeur en amont…..

    ca ce passe exactement comme cela avec les régions française…c’est plus diffus mais le scandale des tribuannaux de commerce en est une criante illustration……et personne ni touche ni droite ni gauche….

    la ripoublique est maçonnique point…..le reste c’est du vent…il n y a rien…pas de lois, pas de droit…..voyer bernard tapie….

    c’est limpide non….et les droit médiateurs de ce tribuanl d exception sont des "frères"….

    sas

    11 mars 2009 à 20 h 57 min
  • le funambule Répondre

    Je connais bien la scandaleuse Réunion…

    Ces DOM TOM sont des caricatures de la France à tant de points de vue.

    11 mars 2009 à 17 h 59 min
  • Jaures Répondre

    Rassurez-vous ! Millière, avec son habituel sens de la nuance, nous prédit le pire. Les choses devraient donc rapidement s’arranger.

    Et puisque Millière est persuadé que ce ne sont que quelques hordes gauchistes qui ont mené ce mouvement à l’encontre d’une population unie derrière ses békés bien aimés, qu’il aille tenir son discours là-bas, aux Antilles. Il y sera, soyez-en sûr, accueilli en héros.

    11 mars 2009 à 16 h 22 min
  • Cyrano Répondre

    L’élément le plus grave du bilan de l’insurrection guadeloupéenne, sur lequel M. Millière n’insiste pas assez, c’est que le gouvernement français a accepté de compléter le salaire d’employés du secteur PRIVE avec de l’argent PUBLIC, dans l’accord signé avec les terroristes du LKP. On n’avait encore jamais vu cela en France. Ce pas décisif vers le communisme, consistant à commencer à étendre le statut de fonctionnaire à ceux qui étaient jusque-là dans le secteur privé, la gauche n’avait pas osé le franchir. Il a fallu que ce soit un gouvernement de droite qui le fasse, après avoir consacré le “droit au logement opposable”. Une barrière symbolique vient de tomber. On ne voit pas ce qui pourrait maintenant faire barrage à la revendication d’une prise en charge par l‘Etat de l’ensemble des besoins matériels des individus. Bien entendu, les Martiniquais vont obtenir eux aussi les “200 euros publics” pour les “bas salaires” du privé. Puis les Réunionnais, les Guyannais, les Canaques. Et demain les habitants du 93 …

    11 mars 2009 à 15 h 55 min
  • sas Répondre

    Martinique , guadeloupe 68 loges maçonniques….dernier "temple" construit au LAMENTIN avec des fonds publics….(c’est délictuel) et tous le savent ici y compris le parquet.

    Pas un seul mot sur le pillage en bande organisée duement "mandaté et maçonnque": CREDIT AGRICOLE ,CREDIT MARTINQUAIS SODERAG SODEMA…c’est près de 4 milliards d euros qui ont été ou capté , ou blanchi, ou detournés des véritables destination…donc extrait de l économie îliene….avec une nlarge complicité des politiques locaux ….en lien comme d hab avec les politiques nationnaux(comment croyez vous qu ils se financent ????)

    DES LIVRES PRECIS ET DETAILLES(non attaqués en diffamation ou autre) relatent les modes opératoires : LES DEMONS DU CREDIT AGRICOLE, PUISSANCE D ARGENT?Izambert et CABOR MASSON……

    Les fonctionnaires en placent ou au" vert" dans les îles sont les complices objectifs de ces prédations co-organisées soous tutelle maçonnique….l’ex pdg FM laouchez de la banque verte sera condamné en correctionnele au profit de celle ci. 12 MILLIONS D EUROS…elle refusera l execution  de celui-ci au motif extraordinaire : qu il serait indigent: laouchez siège egalement aux organisme HLM de martinique,et toujour actif en politique….

    Il y a donc complicité entre les grévistes qui ont effectivement affamé et séquestré le peuple martinais et les fonctionnaires chargés inutilement du maintien de l ordre et de l application du droit républicain….TOUS ONT ETE PAYE OU SERONT PAYE;(comme d habitude il n y aura pas de rattrapage ou de déduction), ils avaient de plus eux…essence et bouffe……

    Tous les militaires et autre gendarmes au 1 er ccoup de traffalgar ont été rapatrié avec femmes et enfant dans les casernes….et le reste de la population, et comme d habitude a du se demmerder…

    Le preambule de l accord Bino parle du NOUVEL ORDRE ECONOMIQUE,ceci constitut un appel du pied a qui doit le parapher , pour indiquer clairement que les francs maçons sont encore une fois, les instigateurs de ce grand bordel anti républicain et anti démocratique….

    Les martiniquais et les guedeloupéens ont déjà dit NON par référendum à toute modification statutaire….il y a des solutions de rechanges salutaires, durables et qui ne couteraient pas un rond….mais elles sont copieusement ignorées car "les enculés" qui sclérosent sciamment le systeme et qui ce sont crées réellement des fortunes gigantesques……seraient arrêtés et mis hors course….pour le plus grand bien de la greande majorité de nos îles….

    J e précise enfin pour ceux qui voudraient rire de notre triste situation….ET MEME ESCLAVAGE, qu il en est ainsi aussi en metropole…..mais vous ne voyez pas vos chaînes….

    Combattre aux antilles c’est assurément vous libérer en metropole.

    sas 

    11 mars 2009 à 12 h 59 min
  • Florin Répondre

    Ké oui !!!! Il est NORMAL, sans doute, de vendre la BANANE du coin, qui n’a pas voyagé plus de 5 km, 1,83 euros !!!!!

    Il est NORMAL aussi de devoir acheter son essence, en Guyane, à des piroguiers, qui la font venir du Surinam !!!! (à moitié prix, bien entendu).

    Cassons les monopoles, voilà la solution.

    Lorsque le kilo de pâtes coûtera en METROPOLE AUSSI 4 euros … l’explosion sera inévitable.

    Préparez vos valises, M Millière. A défaut de reformes, la chaudière pètera bientôt.

    11 mars 2009 à 11 h 11 min
  • Anonyme Répondre

    Très belle analyse M. Millière, mais si vous me permettez, je crois que je vais, dans ma sincérité et non par méchanceté gratuite, être plus incisif que vous encore : je ne comprends même pas qu’au nom d’un colonialisme révolu ces départements et territoires d’outre-mer appartiennent encore à la France.

    Il est proprement scandaleux que des "Français satellites" nourris à l’assistanat perçoivent des milliards de notre travail, alors que sur le territoire de métropole, nous avons des centaines de milliers de handicapés qui, eux, ne PEUVENT pas travailler, mais qu’on laisse crever de faim quand même.

    11 mars 2009 à 10 h 03 min

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