Ça coûtera ce que ça coûtera…

Ça coûtera ce que ça coûtera…

Emmanuel Macron nous a déjà gratifiés de diverses expressions de bon goût comme « pognon de dingue », « les gens qui ne sont rien », « les sachants et les subissants » (mon voisin a beaucoup apprécié), etc.

Habitué de ces formules plus ou moins appropriées, le président, qui, espérons-le, a mis son séant sur un siège éjectable, nous a donc gratifiés de cette nouvelle formule sublime : « Ça coûtera ce que ça coûtera ! »

Hé, mon p’tit bonhomme, tu fais le matamore, le généreux, avec un pognon qui n’est point le tien !

Peut-on te rappeler que l’argent que tu dépenses, c’est le nôtre – en l’occurrence le mien aussi. Je te prie donc d’en faire bon usage, sans être dispendieux !

J’ai peur de la suite. D’autant que Bruno Le Maire nous parlait, il y a dix semaines de cela, de l’impact budgétaire du Covid-19. À l’époque, cet impact était évalué à 0,1 point de croissance en moins, rectifié quelque temps après à 0,8 point et réévalué depuis peu à 8 %.

Ok, ok, on t’écoute Bruno, béats d’admiration devant ta prescience. Mais nous constatons aussi les dégâts : deux mois de chômage pour la moitié des Français, la suite qui ne sera pas glorieuse, le tourisme international à l’arrêt, alors qu’il est, en temps normal, porteur devises fraîches et étrangères.

On peut certainement tabler sur 20 % de contraction, comme disent les spécialistes.

Sans experts qui me coûteraient un « pognon de dingue », mais seulement avec ma boule de cristal, je prédis malheureusement un effondrement massif. Accrochons-nous !

Dans un temps pas si lointain, au siècle dernier, la France avait sa banque centrale émettrice, dans une certaine liberté, d’une monnaie qui nous allait si bien, « le Franc ».

Donc l’on pouvait en ces temps « dinosauresques », au prix d’une certaine inflation, boucher les trous sans creuser le trou de mon porte-monnaie.

En 2020, c’est la BCE qui gouverne car c’est elle qui l’émet, « le pognon ». L’UE va donc nous prêter de l’argent qui n’existe pas – créé ex nihilo comme ils disent. C’est du vent monétaire prêté par la BCE aux banques privées, que celles-ci prêtent ensuite aux États – mécanisme inventé en 1973.

Pourtant, cet argent virtuel devra être remboursé en « bon argent », par les petites gens, les subissants, les sans-dent, les analphabètes. « Ceux qui ne sont rien » vont donc suer sang et eau pour rembourser une dette due à l’impéritie des « sachants » !

Moi, je trouve cela trop cher payé, tout en sachant (oui, cela m’arrive de savoir, mon prétentieux président !) que Macron et ses affidés ont cherché à s’exonérer de toutes responsabilités pénales par un tour de passe-passe à l’Assemblée.

Revenons à nos moutons sonnants et trébuchants : rembourser avec notre travail de l’argent qui n’existe pas. Joli tour de magie, on se demande si cela n’a pas été fait exprès !
D’autant que le gouvernement était au courant de la situation sanitaire depuis mi-décembre.

Le Quantitative Easing de la BCE (ou facilité financière ou encore monnaie de singe, c’est selon), de 2015 à 2018, représente une valeur de 2 562 milliards. Et cela a continué par la suite.

Une bonne partie des autres États de l’Union européenne est dans le même pétrin. Les pays ont besoin d’argent pour éviter la faillite.

Nous venons de voir que l’on fabrique de l’argent à partir de rien, sans contrepartie de la moindre richesse.

À quoi bon rembourser cette monnaie dont le petit peuple va avoir besoin (les gros aussi, d’ailleurs, comme Airbus, Air France ou PSA, qu’il vaut mieux garder en bon état) ?

Donc je propose que Bruno Le Maire dise à la Commission européenne que cet argent ne sera remboursé par personne, ni Allemands, ni Italiens, ni Belges, ni Français – personne.

2 562 milliards en temps de paix. Que sont donc quelques centaines de milliards de plus, en temps de guerre mondiale contre le virus couronné ?

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Comments (4)

  • ELEVENTH Répondre

    Bonjour “les gens” ! Un petit coucou en passant pour vous saluer car j’ai décidé de transporter mes pénates ailleurs, fatigué que je suis de me voir devenu tricard ici. Avec la mention un peut trop fréquemment affichée à l’envoi de commentaires de :”commentaire en modération” . Il serait plus clair d’indiquer “commentaire refusé” , voir déplaisant. Dans le domaine des opinions, comme dans celui des sentiments, il ne sert à rien de s’accrocher. Donc, je dégage et offre ma place au censeur insensé et à sa “clavierrthée.” Au moins cela fera un heureux.

    8 juin 2020 à 0 h 19 min
    • vozuti Répondre

      j’ai aussi eu plusieurs fois le bandeau »commentaire en modération »,mais j’ai l’impression qu’il s’agit plutôt d’un bug que d’une volonté de censure…enfin je ne sais pas.

      8 juin 2020 à 14 h 44 min
  • ELEVENTH Répondre

    Bonne nouvelle pour les “cigales” : nous venons d’apprendre que la BCE va rajouter au pot de 750 milliards de P.Q. la nouvelle somme de 600 milliards, soit 1.350 P.Q. au total….. en attendant mieux si les choses ne s’arrangent pas.
    Voyez, tout va bien.
    Même le CAC 40, dans la foulée de WALL STREET, s’est apprécié de 10% sur cette seule semaine, en raison d’une recréation partielle d’emplois (fugitifs) aux US, laissant présager des lendemains qui chantent.
    A quand l’inflation galopante du genre de celle qui a pu porter au pouvoir Hitler entre les deux guerres mondiales ? ( voir le livre de Jovanovic “Adolf Hitler et la planche a billets”)
    Parce que le P.Q. c’est utile pour effacer ce qui sort mais inefficace pour remplir votre assiette et s’il en faut des brouettes pour acheter une baguette de pain, ce sera tres tres dur.

    7 juin 2020 à 0 h 50 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    L’ argent des autres n’a pas de prix, du moins pour celui qui le dépense.
    Chantons donc tous en choeur comme dans la chanson “Me and Bobby McGee”
    “Nothing ain’t worth nothing but it’s free”

    But only as long as the others are paying for it.

    3 juin 2020 à 10 h 03 min

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