Ce que nous voulons ? Qu’on nous f… la paix

Ce que nous voulons ? Qu’on nous f… la paix

Le débat sur le bouclier fiscal a eu, selon la grosse presse, la « vertu » de faire tomber un tabou : la hausse des prélèvements obligatoires serait enfin devenue possible. Nicolas Sarkozy et sa majorité rejoindraient enfin le camp de la raison…

J’ai bien peur que ce ne soit vrai. Tout ce que j’entends, ces derniers jours, de la part de parlementaires UMP, soit directement de leur bouche, soit dans la presse, me laisse croire que, pour eux, il est temps de « faire payer les riches ».
Mais ce n’est pas parce qu’une idée se répand comme une traînée de poudre au sein d’un troupeau de moutons de Panurge qu’elle est intelligente pour autant !

Qu’est-ce qui a changé depuis trois ans pour justifier un semblable reniement des promesses de campagne du candidat Sarkozy ?
La crise, répondra-t-on sans doute. Soit. Il est certain que cette crise économique a redonné du lustre aux théories keynésiennes de relance par l’investissement public.

Mais la crise est surtout, et profondément, une crise de l’endettement. Et l’on ne voit pas comment cet endettement pourrait se résorber avec les pratiques délirantes que l’on nous a présentées comme modèle de sagacité étatique ! Nous avons « évité le pire » en investissant de l’argent que nous n’avions pas. Tant mieux si ça a marché (ce qui reste à démontrer !), mais il vaudrait mieux ne pas recommencer trop vite…

Quel rapport avec les impôts, me direz-vous ? Tout simplement, celui-ci : peu importe, à vrai dire, la façon dont on récupère l’argent public (par la dette, par l’inflation ou par l’impôt), de toute façon, ce qui compte, c’est que cet argent « public » a commencé par être de l’argent privé et qu’il a été distrait de l’épargne, de la consommation et de l’investissement privés pour être transformé en consommation ou investissement publics. Et, si vous me permettez cet euphémisme, il n’est pas vraiment prouvé que les collectivités publiques soient de meilleurs investisseurs que les particuliers ou les entreprises !

Bref, le plus clair de cette histoire, c’est que la « droite » renonce au dernier point qui la distinguait encore de la gauche : les libertés économiques.
À vrai dire, ce qui est nouveau, c’est plutôt que la chose est désormais franchement assumée. Car elle avait été déjà largement pratiquée, malgré toutes les promesses : durant la première moitié du quinquennat, les dépenses publiques ont augmenté de façon effarante, et les impôts avaient déjà fortement augmenté.

Les seules décisions économiques de droite que l’on peut mettre au crédit de l’actuelle majorité sont la loi TEPA, qui défiscalise partiellement les investissements dans les PME, le « bouclier fiscal », qui limite la portée de la confiscation fiscale, et la baisse substantielle des droits de succession. Bravo, mais médiocre bilan !
Pour tout le reste, qu’il s’agisse d’immigration, de politique familiale, de sécurité, de limitation des libertés publiques, de discrimination anti-française… le gouvernement actuel a mené une politique de gauche. Dans le meilleur des cas, en courant moins rapidement que le PS vers le chaos.

J’avoue que je ne comprends toujours pas comment les brillants conseillers de Sarkozy ne saisissent pas cette évidence. N’ont-ils donc aucune « antenne » dans l’électorat de droite ? Ignorent-ils que les électeurs de l’UMP sont, à peu de choses près, les mêmes électeurs que ceux du FN (même si le FN réunit également d’anciens électeurs de gauche, avec d’autres motivations) ?

En définitive, la revendication principale des Français de droite tient en une phrase : « Qu’on nous f… la paix ! » Qu’on nous permette de sortir le soir après 10 heures sans risquer de se faire racketter. Qu’on nous permette d’entreprendre sans nous taxer avant même qu’on ait commencé à gagner de l’argent. Qu’on nous permette de dire ce que nous pensons, sans nous menacer des foudres de la justice et du lynchage par les hordes médiatiques…

Cela paraît extrêmement simple. Et pourtant, manifestement, pour les princes qui nous gouvernent, c’est la chose la plus impensable.
Il est urgent de faire passer ce message. 2012, c’est demain matin. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la droite n’est pas prête. Pour le moment, tout ce que l’on entend n’est guère qu’un discours social-démocrate, parfois mâtiné de plaisantes – mais parfaitement vaines – rodomontades.

Si l’on ne veut pas que la France ressemble bientôt à Cuba, le soleil en moins ; si l’on ne veut pas qu’elle ressemble à l’Arabie saoudite, les ressources pétrolières en moins ; c’est aujourd’hui qu’il faut agir !

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Comments (4)

  • Pierre Répondre

    Un excellent article qui resume bien que l’UMP mene la meme politique que la gauche socialo-communiste. Et ca fait du degat!

    23 avril 2010 à 21 h 03 min
  • TeddyK Répondre

    Excellent article !

    23 avril 2010 à 5 h 37 min
  • Antoine Répondre

    Les électeurs UMP = à peu de choses près les électeurs FN ???? Vous témoignez d’une faible culture politique, c’est bien dommage !

    23 avril 2010 à 0 h 27 min
  • HOMERE Répondre

    Peut être faut il une purge vésicale pour surprendre une droite mortifiée ? Par exemple par une prise de pouvoir par la Gauche ? why not ? Une fessée pendant cinq ans vaut elle une gifle habilement administrée présentement ?

    La réaction ne vient pas de l’action (contrairement aux Lois de la Statique) mais de l’inaction bien conduite comme par exemple les attitudes Chiraqiennes ? Ainsi aurions nous la paix ? Que nenni ! nous aurions la chienlit portée au paroxysme par les agitateurs patentés amplifiant le diagnostic de cancer généralisé ! Une "bonne Gauche" comme vessicatoire, une mauvaise droite comme cataplasme ? Bof ! moi je suis pour le crochet de gauche suivi d’un swing magistral et d’une droite en pleine tronche qui assurera le K.O définitif des marxistes.

    Donnons à la France la Gauche qu’elle mérite afin qu’elle puisse expier ses fantasmes égalitaires et purger son dirigisme étatique pour qu’enfin nous ayons conscience de notre vacuité !

    Ainsi parlait Zarathoustrakosy !

    22 avril 2010 à 18 h 04 min

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