Cessons de taxer les entreprises françaises

Cessons de taxer les entreprises françaises

Bien des responsables économiques et politiques français sont persuadés, après Karl Marx, que les entrepreneurs exploitent leurs salariés.

C’est en effet le salarié qui travaille et produit ce que les clients achètent à l’entreprise. Le patron dans son bureau ne produit rien. Il ne fait qu’organiser la production.

Quant au conseil d’administration qui donne ses ordres au patron, il est composé d’actionnaires qui cherchent à mettre le plus d’argent possible dans leur poche.

Il est donc normal, pour un marxiste, que l’État prenne la défense des salariés. L’imposition des bénéfices est un des nombreux moyens dont dispose l’État pour s’opposer à « l’exploitation de l’homme par l’homme ».

Dans l’Europe qui a aboli les droits de douane et créé la monnaie unique, la France bat un record : c’est le pays qui impose le plus les bénéfices de ses entreprises. Le taux d’imposition de la France est de 34,43 %, contre 29,3 % pour l’Allemagne… ou 12,5 % pour l’Irlande.

Si la vision marxiste de l’économie avait correspondu à la réalité, les salariés français devraient être les plus heureux de toute l’Europe. Or, ce n’est pas le cas. Le chômage est plus important en France, alors que le pouvoir d’achat des salariés allemands est supérieur au pouvoir d’achat des salariés français.

Il y a donc un sérieux problème.

Une entreprise fait des bénéfices quand elle a suffisamment de clients qui lui achètent ses produits. Il faut donc qu’elle offre à ses clients soit des produits nouveaux qui plaisent, soit des produits anciens moins coûteux à qualité égale.

Or, pour offrir de tels produits, l’entreprise doit « investir », c’est-à-dire dépenser de l’argent pour modifier l’appareil de production qu’elle met à la disposition de ses salariés.

Plus les bénéfices sont importants, plus les entreprises auront à leur disposition de l’argent pour investir. Mais plus les impôts sur les bénéfices sont importants, moins les entreprises ont d’argent à leur disposition pour conquérir de nouveaux clients.

Les responsables politiques français suppriment d’un côté les droits de douane en créant la monnaie unique et, de l’autre, imposent plus les bénéfices de leurs entreprises. Un tel comportement est absurde.

Incohérence française

Ceux qui ont fait des économies et cherchent à tirer des revenus de leurs économies vont confier ces économies à des banques. Ces banques placeront en priorité ces capitaux dans les entreprises qui font le plus de bénéfices. Si elles faisaient le contraire, on trouverait leur comportement très curieux. Mais plus les bénéfices sont diminués par les impôts, moins les banques sont intéressées.

Ainsi les investissements progressent plus rapidement dans les entreprises allemandes que dans les entreprises françaises.

À l’opposé, les entreprises ont souvent besoin de capitaux pour acheter des machines nouvelles. Plus leurs bénéfices sont élevés, plus elles trouvent facilement de l’argent à emprunter. Plus l’État réduit ces bénéfices en les imposant, plus le coût des emprunts ou les garanties à donner seront élevés.

Les marxistes proposent enfin une solution miracle : la nationalisation. On n’impose plus les bénéfices, on les met tous dans les poches de l’État.

Dans tous les pays où les marxistes ont pris le pouvoir et ont donné à l’État les bénéfices des entreprises, la concurrence a disparu et, avec elle, l’innovation. Le pouvoir d’achat stagne, voire régresse.

La Chine communiste actuelle a, par contre, laissé à ses entreprises leurs bénéfices. Le pouvoir d’achat y progresse de 10 % par an… Du coup, de nombreuses entreprises françaises créent des filiales en Chine.

Dans notre pays, plus de la moitié de l’économie est nationalisée. Certaines entreprises nationalisées soumises à la concurrence internationale arrivent à être très performantes, comme Areva qui fournit des centrales nucléaires clef en main.

Mais les entreprises nationalisées non soumises à la concurrence, comme la SNCF ou la RATP, sont loin d’être très performantes. Le transport des marchandises effectué par les Hollandais ou les Allemands sur notre réseau ferré est bien moins coûteux que le transport effectué par la SNCF.

Vouloir d’un côté s’unir à d’autres peuples par une monnaie unique et continuer de l’autre à imposer plus ses entreprises relève de l’utopie. 

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Comments (13)

  • Kermarec Répondre

    Vive l’Euro !?!

    Les Français l’ont voté résultat:

    Délocalisation massive,

    Impôts en augmentation constante (il faut bien faire vivre l’Elysée et les autres)

    Trou de la sécu. de plus en plus important

    Pour les entreprises, moins elles sont nombreuses plus elles payent,

    MAIS QUI A VOTE MAASSTRICH ??????

    11 avril 2011 à 21 h 55 min
  • Pam Répondre

    Jaurès

    Si les peuples des pays socialo-communistes étaient des gens heureux ça se saurait, à moins d’être dans le "Parti".

    9 avril 2011 à 22 h 28 min
  • IOSA Répondre

    Quel mal fait on lorsque l’on bosse tous les jours et que l’on prenne des responsabilités que les ouvriers et employés n’ont pas ?

    Si le socialisme c’est de baver sur ceux (dont la plupart sont des artisans)….beurk!!!

    IOSA 

    9 avril 2011 à 21 h 48 min
  • Jaures Répondre

    Siniq, vos apophtegmes puérils rencontrent un succès facile.

    Un homme de droite se fait soigner, paye ses médicaments… et se les fait rembourser comme tout le monde. Sauf qu’il dit que c’est pas bien.

    Et ce n’est pas parce que, effectivement, beaucoup de patrons et d’actionnaires s’approprient indument les profits qu’il ne faut pas travailler, que l’économie aille bien ou mal.

    La solidarité n’a jamais empêché la prospérité et la justice sociale n’a jamais découragé le travail.

    9 avril 2011 à 11 h 02 min
  • François Répondre

      @ siniq
      C’EST EXACTEMENT CA!

    8 avril 2011 à 21 h 08 min
  • Pam Répondre

     

    siniq + 1000   Excellent !

    8 avril 2011 à 20 h 03 min
  • Jaures Répondre

    François: pedagogie2.ac-reunion.fr/colougnonp/correspondance/systeme.htm

    Pourquoi mettre votre enfant dans une autre école que celle de votre quartier ?

    Et si cette école privée est sous contrat, son montant ne sera pas très élevé car les enseignants sont payés par l’état.

    8 avril 2011 à 10 h 48 min
  • Anonyme Répondre

    Je suis certains que Jaures appréciera! Quand un mec de droite n’aime pas les armes, il n’en achète pas. Quand un mec de gauche n’aime pas les armes, il veut les faire interdire. ________________________________ Quand un mec de droite est végétarien, il ne mange pas de viande. Quand un mec de gauche est végétarien, il veut faire campagne contre les produits à base de protéines animales. ________________________________ Quand un mec de droite est homo, il vit sa vie tranquillement. Quand un mec de gauche est homo, il fait chier tout le monde pour qu’on le respecte. ________________________________ Quand un mec de droite a loupé un job, il réfléchit au moyen de sortir de cette situation et rebondir. Quand un mec de gauche a loupé un job, il porte plainte pour discrimination. ________________________________ Quand un mec de droite n’aime pas un débat télévisé, il éteint la télé ou zappe. Quand un mec de gauche n’aime pas un débat télévisé, il veut poursuivre en justice les cons qui disent des conneries. Le cas échéant, une petite plainte pour diffamation sera bienvenue… ________________________________ Quand un mec de droite est non-croyant, il ne va pas à l’église, ni à la synagogue ou ni à la mosquée. Quand un mec de gauche est non-croyant, il veut qu’aucune allusion à Dieu ou à une religion ne soit faite dans la sphère publique, sauf pour l’Islam. ________________________________ Quand un mec de droite a besoin de soins, il va voir son médecin puis s’achète les médicaments. Quand un mec de gauche a besoin de soins, il fait appel à la solidarité nationale. ________________________________ Quand l’économie va mal, le mec de droite se dit qu’il faut se retrousser les manches et bosser plus. Quand l’économie va mal, le mec de gauche se dit que ces sales patrons s’en mettent plein les fouilles et ponctionnent le pays. ________________________________

    7 avril 2011 à 15 h 44 min
  • François Répondre

      L’Allemagne n’a pas d’école maternelle gratuite? Cela demanderait à être vérifié comme toutes les affirmations de Jojo dont on se rend compte en creusant qu’elles ne sont qu’un tissus de mensonges. Mais, bon, partons de cela, car j’avoue avoir la flemme de chercher. Mais en France, les écoles dites "gratuites", sont en fait payées par tous. Et quand vous mettez votre gosse dans une autre école que celle qui a le monopole de la "gratuité", vous payez une deuxième fois. Mais c’est infiniment mieux, bien sûr…Et surtout bien plus "égal" car il est bien connu qu’il y a beaucoup plus de gens capables de payer 2 fois plutôt qu’une!…

    7 avril 2011 à 13 h 00 min
  • Jaures Répondre

    "Le niveau de taxes des entreprises en Irlande devrait servir d’exemple en Europe." dit Christophe.

    "Presque entièrement nationalisé, le secteur bancaire irlandais a déjà reçu 46 milliards d’euros d’aide, ce qui a fait exploser le déficit public à 32 % du PIB en 2010. Les derniers tests de résistance auraient mis en évidence un nouveau besoin de capitalisation de 20 milliards d’euros, qui ne pourra être comblé sans une rallonge de l’aide UE-FMI d’au moins 10 milliards d’euros. La communauté internationale – dont la Grande-Bretagne, fortement exposée – a accordé cet hiver un prêt de 85 milliards d’euros à l’ancien Tigre celtique."
    (Le Figaro du30/03/2011)

    Aujourd’hui, l’Irlande est redevenue une terre d’émigration. les jeunes Irlandais quittent le pays par dizaines de milliers (65 000 en 2010, comme si près d’1 million de Français quittait le pays en une année).

    Sans doute, cher Christophe, à la recherche d’une taxation plus favorable pour les entreprises…

    7 avril 2011 à 9 h 37 min
  • christophe Répondre

    Le discours du Dr Trémeau est simple et parfaitement juste.

    L’Irlande a réalisé, en 2010, un excédent commercial de 40 milliards d’euros qui permet d’ailleurs, au sein de la zone euro, de compenser en partie notre déficit qui se monte à 63 milliards. Nous devrions remercier l’Irlande et bien sûr l’Allemagne qui réalise 150 Milliards d’excédent. Les entreprises allemandes et l’Etat allemand voient l’avenir de façon beaucoup plus sereine que nous… 

     

    Nous savons tous que l’Etat Irlandais, sous la pression  des banques européennes à travers leur Etat respectif, est venu au secours de ses banques privées, au contraire de l’Islande qui elle a refusé de soutenir ses propres banques pour le plus grand bien de ses contribuables.

    Le niveau de taxes des entreprises en Irlande devrait servir d’exemple en Europe.

     

    7 avril 2011 à 3 h 48 min
  • pi31416 Répondre

    J’avais une prémonition que l’unique commentaire annoncé aller se révéler être de Jaurès. Gagné! Vous pouvez m’appeler Nostradamus. Merci, merci, n’en jetez plus, la cour est pleine. D’aucuns rétorqueront "c’est pas difficile de prédire Jaurès, il démarre au quart de tour à la moindre occasion de répéter sa messe". C’est vrai. Alors appelez-moi seulement Madame Soleil.

    Remarquez quand même que Jaurès brandit le spectre de l’Irlande pour montrer que moins d’impôt mène à la ruine, pas celui de Singapour ni de Hong-Kong. Comme quoi c’est pas si facile que ça, d’être Jaurès: il ne suffit pas de répéter la messe, il faut encore ne pas se tromper de catéchisme.

    6 avril 2011 à 23 h 49 min
  • Jaures Répondre

    Selon les assertions de Tremeau, ce devrait être l’Irlande, qui impose le moins ses entreprises, qui devrait se porter le mieux…

    Quant au pouvoir d’achat supérieur des Allemands, cela reste très théorique: rien que l’absence d’école maternelle gratuite conduit les familles à inscrire leurs enfants dans les kintergarten pour, en moyenne, 400€ par mois et par enfant !
    Et l’écart d’augmentation des salaires est peu significatif :2,2% en France; 2,7% en Allemagne en 2008 mais c’était la première fois depuis 2003 que ce différentiel était en faveur des Allemands.

    Comme d’habitude, Tremeau essaie de faire entrer les faits de force dans ses "théories" économiques.

    6 avril 2011 à 16 h 15 min

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