Chômage et pauvreté en France et en Allemagne

Chômage et pauvreté en France et en Allemagne

La priorité (parmi toutes les autres priorités) de nos candidats à la présidentielle est la lutte contre le chômage qui est certainement l’un des principaux fléaux de notre pays.

Faisons tout d’abord un état des lieux qui, il faut bien le dire, n’est jamais présenté à nos compatriotes.

Si ces derniers connaissent le taux de chômage de notre pays, qui est de 10 %, le taux de chômage de l’Allemagne est nettement moins connu : 4,2 %.

C’est le grand écart, sachant que nous sommes les deux premiers pays de la même zone euro.

Mais d’autres chiffres doivent être portés à la connaissance de nos concitoyens :

  • Le premier, et le plus extravagant, c’est le taux de cotisation « assurance chômage » dans chacun de nos deux pays.
    Première grosse surprise, et pas du tout en notre faveur, le taux de cotisation sur les salaires est pour la France de 6,4 % (part salariale + patronale), alors qu’il n’est pour nos voisins que de… 2,5 %.
    Ahurissant n’est-ce pas ? Moins tu paies de charges, moins tu as de chômeurs !
  • Avec une telle différence de taux, il y en a un qui devrait être en déficit et l’autre en excédent. Eh bien oui, mais ce n’est pas celui que l’on croit : la France, avec une cotisation 2,5 fois plus élevée, présente un déficit de l’assurance-chômage pour l’année 2016 de – 4,2 Mds €, alors que nos voisins ont des recettes positives de + 5 Mds €. Cherchez l’erreur ! Et ce résultat ne se retrouve pas sur une seule année. En effet, l’Assedic est, à ce jour, endettée de 30 Mds €, alors que l’Allemagne a cumulé un pactole de 11 Mds €.
  • Il est vrai que nos chômeurs, on les soigne, à tel point qu’ils se trouvent souvent très bien dans cette situation avec des prestations de 75 % du salaire (pour 60 % en Allemagne) sur une durée, pour nous, de 24 mois pour les moins de 50 ans et de 36 mois pour les plus de 50 ans et un plafond de 6 165 € (contre 12 à 24 mois en Allemagne avec un plafond de 2 215 €) !

Chez nous, comme chez nos voisins, le chômage est responsable d’une grande partie de la pauvreté. Ce seuil de pauvreté est assez proche dans les deux pays : 935 € pour nous, contre 950 € pour eux. Mais deux critères de différence sont à prendre en compte :

  • – Le coût de la vie : Avec une monnaie commune, les comparaisons sont faciles et je suis bien placé pour le faire puisque je vis, avec mon épouse de nationalité allemande, alternativement dans ces deux pays.

    Le constat est sans appel : en dépense courante (logement, nourriture, restaurants et équipements), le coût de la vie est entre 20 et 25 % moins cher de l’autre côté de la frontière. Pour preuve, dans le parking ALDI frontalier, trois quarts (et je suis peut-être en dessous de la réalité) des voitures sont immatriculées en France (alors qu’il existe les mêmes magasins de notre côté). C’était l’inverse dans les années 90.

  • – Une donnée, qui n’apparaît pas dans le calcul du seuil de pauvreté, est à prendre en compte également, même si elle n’existe pas chez nous : en plus de son revenu, chaque Allemand peut, s’il le souhaite, bénéficier d’un revenu mensuel complémentaire dit « loi des 450 € », sans déclaration ni imposition.
    Qui a dit qu’il ne fallait surtout pas toucher à notre Sécurité sociale ?

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Comments (4)

  • Un impartial Répondre

    Alors… Arrétez la propagande, certes les Allemands ont peu de chômage mais leur taux de pauvreté à explosé depuis les lois de 2005. Et aujourd’hui on part de plus loin (enfin d’un taux plus haut) qu’eux en 2004. Si on applique leur système stricto sensu on va dans le mur. Peu de chômeurs mais plein de pauvres. Le vrai drame de la France c’est d’avoir un système usant de la solidarité dans un monde où tout est bon pour se faire un max d’argent et des dirigeants ne songeant qu’à leurs​ avantages. Le pays s’est vidé de ses industries, seules créatrices de richesse, par appât du gain maximal et immédiat et l’absence de politique industrielle à moyen ou long terme.

    7 juin 2017 à 7 h 35 min
  • VIGNELLO Daniel Répondre

    Pôle emploi est responsable du chômage comme les 1000 offices hlm et leurs foncières de la crise du logement
    Pourquoi le monopole de pôle emploi alors que nous avons d’excellentes chambres consulaires qui connaissent les entreprises et leurs besoins. La bourreaucratie détruit notre pays

    6 mars 2017 à 11 h 29 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    curieusement pas de contestations statistiques de Jauresse

    4 mars 2017 à 18 h 18 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    Soyez en sûr, Macron va remédier à cela ! … sauf qu’ il le fera … autrement que ces bourrins d’ Allemands … il mettra la charrue devant les boeufs !

    3 mars 2017 à 20 h 38 min

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