Chômage : une autre exception française

Chômage : une autre exception française

Le chômage vient une nouvelle fois d’augmenter en France. Les reprises économiques américaine et asiatique n’augmentent pas suffisamment notre activité économique pour que le nombre des chômeurs régresse enfin chez nous.
Tandis que les échanges économiques s’intensifient tous les jours sur la terre, tandis que l’Europe passe de 15 à 25, le nombre des Français exclus de l’activité économique augmente régulièrement. Or, en dehors des pays communistes, la France est le pays qui de loin intervient le plus dans son économie. Il y a de quoi pleurer. Il est facile de rendre les méchants patrons et les affreux capitalistes qui délocalisent responsables du chômage. Bien que la France soit considérée comme un pays très intéressant et très agréable par les entrepreneurs, les contraintes que l’État fait peser sur l’économie sont jugées insupportables et les entreprises s’installent ailleurs.
La création monétaire doit nécessairement accompagner la croissance. Elle doit être ni trop forte, ce qui expose à l’inflation, ni trop faible, ce qui expose à la récession. Comme, pour lutter contre l’inflation, il faut dans un deuxième temps ralentir le développement économique, on aboutit encore au chômage. Ainsi la création monétaire trop abondante aboutit en deux temps au chômage, et crée une économie avec cycles.
Milton Friedman a bien analysé ces problèmes et conseillé une adaptation souple et sans à-coups de la création monétaire au développement économique. La banque centrale américaine et la banque centrale européenne ont mis en pratique ses théories et l’Occident est sorti de l’inflation. Mais les hommes politiques français, toujours keynésiens, n’aiment pas les idées de Friedman.
Les contraintes fiscales interviennent de leur côté, selon quatre schémas possibles.
• Toutes les contraintes fiscales qui dirigent l’argent des entreprises sur les ménages créent un circuit inflationniste. Elles réduisent en effet les capacités de l’offre et augmentent la demande. De même toutes les lois qui limitent l’offre (les 35 heures) ont en elles un potentiel inflationniste.
• À l’opposé, toutes les contraintes fiscales qui prélèvent l’argent des consommateurs et le donnent aux entreprises créent un circuit déflationniste, réduisant la demande et favorisant l’offre.
• Tout transfert des consommateurs vers d’autres consommateurs modifie en principe peu la demande, donc n’est pas inflationniste. Mais le transfert du riche vers le pauvre réduit les capacités d’investir du riche, donc réduit l’offre en augmentant la demande du pauvre. Elle crée un circuit inflationniste.
• De même tout transfert d’entreprise à entreprise est en principe neutre vis-à-vis de l’inflation. Avec une réserve. Le transfert effectué d’une entreprise marchant bien vers un canard boiteux risque finalement de réduire les capacités de l’offre, donc de créer un circuit inflationniste.
Le déficit budgétaire favorisant la consommation crée de son côté un circuit inflationniste, alors que le déficit budgétaire favorisant l’investissement crée au contraire un circuit déflationniste.
En France, l’ENA a enseigné à nos hommes politiques que les interventions de l’État sur l’économie étaient bénéfiques. L’État, avec ses centaines de taxes ou d’impôts, d’aides ou de subventions, crée en permanence des centaines de circuits. Le bilan de tous ces circuits, cherchant pratiquement toujours à favoriser l’électeur-consommateur au dépend de l’entrepreneur-investisseur ne peut être qu’inflationniste.
Dans de telles circonstances, le flot d’argent nouveau injecté dans notre économie par la création monétaire favorise bien plus les consommateurs que les producteurs. Les consommateurs achètent tchèque et les producteurs s’installent en Tchéquie, le PIB français ne progresse pas assez rapidement. Le chômage augmente.

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Comments (3)

  • Observateur Répondre

    Ce que notre gouvernement démontre, c’est que leur politique socialiste ne fait qu’augmenter le chômage et les exclus. J’espère qu’il y aura une recomposition de la droite à partir de 2007, avec d’un côté les crypto-socialistes, Chirac et consort, qui iront rejoindre les socialistes ou les communistes, et de l’autre les vrais libéraux conservateurs (s’il y en a à l’UMP/UDF), car je n’accepterai plus jamais de voter pour des partis UMP/UDF qui n’ont cessé de faire une politique toujours plus à gauche depuis 30 ans et de tromper en permanence leurs électeurs de droite.

    23 juillet 2004 à 1 h 53 min
  • lagorre Répondre

    Ce qui est ennuyeux, ce n’est pas que l’etat intervienne dans l’économie, c’est qu’on veut tellement en faire qu’on arrive à ne plus rien faire. Lorsque l’autorité de l’Etat se disperse, elle perd sa force. Ce qui est grave, ce sont ces personnes définitivement hors-circuit professionnellement qui perdent confiance en elles-mêmes et en la société. Cela les conduit soit à l’économie noire, soit au système D, soit à la dépression et à la mort. Le problème de la France n’est pas dans l’économie, mais dans les têtes. Nous avons des structures mentales de perdants. Ce sont ces structures là qu’il importe de réformer, et c’est le plus difficile et le plus simple. Selon La Rochefoucault:”Nous avons plus de paresse dans l’esprit que dans le corps.”

    19 juillet 2004 à 9 h 39 min
  • Observateur Répondre

    Ce qui me sidère dans ce pays, ce n’est pas la corruption morale de nos hommes politiques qui essayent de nous faire croire qu’ils ont tout essayé pour résorber le chômage, mais la passivité totale des Français face à eux. Je connais des gens de 50 ans et plus qui sont définitivement hors-circuit professionnellement. S’interrogent-ils sur les causes de cet état de fait ? Non. Organisent-ils des manifestations en faveur de la libéralisation du marché du travail. Non. Et les associations de chômeurs, que font-elles ? Au lieu de réclamer un 13ème mois pour les chômeurs, pourquoi ne demandent-elles pas qu’on éradique le chômage, comme en Angleterre par exemple ?

    18 juillet 2004 à 10 h 58 min

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