Comment redonner envie d’embaucher

Comment redonner envie d’embaucher

Tout individu ou presque a un projet ; un entrepreneur en a toujours plusieurs en tête. Pour ceux qui lui tiennent à cœur, il va établir un business plan prévoyant :

– Un investissement (humain et matériel) ;
– Une politique commerciale ;
– Un objectif de chiffre d’affaires et de marge permettant un retour sur investissement raisonnable ;
– Les budgets correspondants pour 3 à 5 ans.

Pour un patron de PME du secteur traditionnel (peu d’innovation, faibles marges), le problème principal est généralement le risque lié à l’embauche du ou des collaborateurs nécessaires au projet :

– Risque de devoir procéder à plusieurs essais avant de trouver celui qui fera l’affaire ;
– Risque de démission intempestive du salarié sans préavis ;
– Risque de situation conflictuelle qui, si elle conduit aux prud’hommes, est presque systématiquement jugée à l’avantage du salarié ;
– Risque de ne pas pouvoir licencier en cas d’échec économique du projet.

Supposons que tous ces risques aient été résolus positivement (l’entreprise amortit son investissement sur 10 ans, par exemple). Bravo, finalement ça fonctionne !

Comme entre-temps, la réglementation, l’inspection du travail et, bien entendu, le fisc sont passés par là, l’actionnaire se retrouve souvent à la case départ, sans gain supplémentaire, mais l’outil de travail perdure et l’emploi a été amélioré : quelle satisfaction pour le chef d’entreprise !

Sauf que, rentré chez lui, il entend les jugements sévères des journalistes, pour ne pas parler des injures des ministres, contre ces patrons qui n’embauchent pas !

Dans une entreprise innovante, à forte valeur ajoutée et qui pratique des bénéfices de 15 à 20 % par an, il est plus facile de s’exonérer des difficultés quotidiennes. Mais ces entreprises sont parties aux États-Unis ou en Grande-Bretagne !

Pour restaurer cette envie d’entreprendre et d’embaucher, il y a une autre piste que l’abaissement des charges, c’est la diminution des contraintes administratives de toutes sortes.

Cela passe par :

– Une révision forte du code du travail (périodes d’essai, conditions de licenciement, assouplissement des contrats CDD…) ;
– Un moratoire sur toutes les normes et contraintes diverses infligées à l’entreprise ;
– La possibilité, en cas de succès, de récolter une part significative des gains réalisés.

Je rappelle en passant qu’avant distribution de dividendes, le salarié a entièrement été payé de son travail, de même que le fournisseur, ainsi que le fisc, et que l’actionnaire est à zéro. Ce qui montre que la règle des trois tiers ne peut être appliquée sur les bénéfices…

Francis Merlin
Patron d’une PME dans le bâtiment

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