Contre le nationalisme Economique

Contre le nationalisme Economique

Avec Arnaud Monte­bourg, suivi sur de nombreux points par François Hollande, les socialistes annoncent qu’ils veulent protéger les emplois en France.

Ils proposent donc d’établir des droits de douane autour de l’Europe, protégeant ainsi le Marché commun du reste du monde. Mais ils proposent aussi d’établir des droits de douane autour de la France, protégeant ainsi les produits français contre la concurrence des produits es­pagnols ou allemands.

De telles propositions ne correspondent plus du tout aux réalités économiques actuelles. Le coût des transports diminue un peu plus chaque année, et il est possible d’acheter par Internet tout ce qu’on veut dans le monde entier. De ce fait, le « marché » n’a plus une taille nationale. Il a une taille mondiale. Et plus de la moitié de ce que nous consommons aujourd’hui provient de l’étranger.

L’exemple de l’automobile montre à quel point l’intrication des économies est aujourd’hui réalisée.
Peugeot ou Renault ont leur siège social en France. Ce sont donc des entreprises qui payent au gouvernement français les impôts que doivent payer toutes les entreprises installées en France. Elles doivent aussi payer des salaires et des charges so­ciales qui augmentent automatiquement du fait des lois.

Actuellement, la France est le pays qui impose le plus ses entreprises. Si, avec le Marché commun et la mondialisation de l’économie, Peugeot ou Renault veulent rester compétitifs, elles doivent trouver une solution. Et plusieurs solutions s’offrent à ces entreprises, comme à toutes les entreprises subissant les lois françaises :

– Peugeot peut utiliser une première solution. La société crée à l’étranger une entreprise identique à Peugeot France. Elle crée, par exemple, Peugeot Pologne ou Peugeot Chine. Elle garde le contrôle de ces entreprises étrangères en étant leur actionnaire majoritaire. Peugeot peut alors attirer des investisseurs polonais ou chinois. Peu­geot réalise ainsi un transfert de technologie favorable à la fois à ses bénéfices, et au développement du pays dans lequel l’installation a lieu.
– Peugeot peut utiliser une deuxième solution et installer en Pologne ou en Chine une usine fabriquant seulement un seul type de voiture, une 107 par exemple. Peugeot France conserve alors l’administration centrale et le bureau d’étude, donc embauche très peu de salariés hors de France. La compagnie continuera à payer en France les impôts sur son activité française. Mais son entreprise polonaise, où les impôts et les salaires sont bien plus bas qu’en France, fera de solides bénéfices.
– Peugeot peut utiliser une troisième solution. Conserver en France la totalité de l’entreprise. Mais acheter à une entreprise chinoise ou roumaine un essuie-glace pour le pare-brise ou une bougie pour le moteur. Il n’y a qu’une seule entreprise Peu­geot, qui reste en France et y monte les voitures. Mais elle utilise de nombreux sous-traitants installés à l’étranger.
Telle est l’actuelle réalité économique de toutes les entreprises du monde entier.
Et, grâce à cette immense complexité, Peugeot, arrive à faire des bénéfices, malgré les nombreux concurrents. Donc Peugeot attire des investisseurs.

Actuellement, toutes les entreprises du CAC 40 qui font des bénéfices les réalisent en dehors de la France, grâce à leurs implantations étrangères.

Revenir au nationalisme économique, c’est folie. C’est vouloir s’opposer à une évolution incontournable du comportement humain. C’est aussi absurde que de vouloir obliger l’eau d’un fleuve à couler de la mer vers sa source.

Pour rendre les entreprises françaises très compétitives, il existe un moyen très simple : les imposer un peu moins que les entreprises étrangères.
Le chômage quittera alors la France, à toute vitesse. C’est tout à fait possible.

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Comments (2)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    l’article est excellent mais il omet deux points (purement nationaux) essentiels :
    pourquoi les entreprises françaises sont elles à ce point taxées ?
    réponse : pour répondre à la sacro-sainte politique sociale de répartition !
    et comme celle-ci est aggravée année après année par une immigration "familiale" de personnes qui pour la grande majorité d’entre elles sont INAPTES à une vie "occidentalisée" (aussi bien d’un point de vue technique que "culturel") la France s’endettera davantage …
    le second point est plus à mettre sur le compte de la "représentativité nationale" : sa pléthore mais aussi  les mandats multiples pour un seul homme "politique" qui fait de celui-ci un lobby à lui seul entrainant une gabegie dans les dépenses publiques pour satisfaire à la fois son ego et…ses électeurs (sans compter ce que ce clientélisme induit comme "malversations" diverses , variées et toujours renouvelées)
    comme en chirurgie il faut savoir mettre une plaie à plat
    et notre pays a besoin d’un chirurgien , pas d’un "enchanteur" ou d’un "magnétiseur"

    20 octobre 2011 à 18 h 49 min
  • Arnaud Répondre

    Même si cela part d’une bonne intention , c’est effectivement un rêve que de vouloir appliquer en 2012 un nationalisme économique.

    Regardez le modèle Suisse

    Ce pays possède l’un des niveaux de vie les plus élevés au monde , et pourtant il attire des investisseurs !

    Pourquoi ?

    Tout simplement parce que les taxes sont plus faibles (et en plus la Suisse est située au centre de l’europe , contrairement à d’aures "paradis" fiscaux )

    Résultat : un chômage sous les 3 %

    De quoi faire rêver nos hommes politiques français encore qq mandats …

    A bon entendeur…

    19 octobre 2011 à 21 h 37 min

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