Contre l’égalitarisme et la démagogie

Contre l’égalitarisme et la démagogie

Macron ne sait pas et Mélenchon se trompe – et il trompe ceux qui l’écoutent, à commencer par tous ceux qui se considèrent comme pauvres sans l’être.

Ces candidats se trompent comme la plupart de ceux qu’inspire une compassion dévoyée à l’égard des pauvres, dont ils font le terreau de leurs utopies – terreau sur lequel ils prospèrent eux-mêmes.

Comment peuvent-ils tous ignorer que richesse et pauvreté existent fatalement l’une par l’autre et que, de manière tout aussi incontournable, chacun d’entre nous est le riche ou le pauvre de plus pauvre ou de plus riche que soi ?

La démesure de certaines fortunes et les écarts de richesse qui en découlent, et ne cessent de croître, résultent d’un enrichissement collectif qui n’a pas cessé de croître depuis que l’homme existe, alimenté par l’industrie d’une population elle-même proliférante.

Dans le même temps, la pauvreté, qui concerne structurellement 70 % de cette population, a continué d’occuper les niveaux les plus bas de la pyramide sociale, que l’homme habite depuis son sommet jusqu’à sa base, sans en laisser le moindre espace vacant.

C’est là qu’est le fond du problème. Et c’est l’esquiver que de prêcher la révolution, qui n’est que le remplacement d’un pouvoir par un autre à l’intérieur de la pyramide sociale.

Raisonner comme le font Mélenchon et ses semblables, c’est en effet négliger qu’une révolution chasse l’autre et que toujours la pyramide sociale se reconstitue, avec son sommet et sa base, où vont loger les riches et les pauvres, selon les hasards de leur naissance – même si la condition de quelques-uns peut changer ensuite, au gré des capacités, des talents et de la chance de chacun, ainsi que de circonstances que nul ne peut manipuler.

Le partage des richesses est tout autre chose qu’un égalitarisme obsessionnel, dicté par une idée aussi archaïque que sommaire de la société.

La première forme de ce partage doit être l’investissement par ceux qui disposent des moyens de le faire.

Seulement après, la solidarité de l’espèce humaine doit et peut jouer son rôle, pour n’oublier aucun de ceux que les bienfaits du progrès n’atteignent pas, ou atteignent insuffisamment.

Pour cela, il suffit de se souvenir de l’adage selon lequel, « en bon père de famille », il faut gagner avant de dépenser.

Ou encore, comme le disait Condorcet : « Les hommes sauront alors que, s’ils ont des obligations à l’égard des êtres qui ne sont pas encore, elles ne consistent pas à leur donner l’existence, mais le bonheur ; elles ont pour objet le bien-être général de l’espèce humaine ou de la société dans laquelle ils vivent, de la famille à laquelle ils sont attachés, et non la puérile idée de charger la terre d’êtres inutiles et malheureux. »

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