De la cavalerie

De la cavalerie

« Jusqu’à quand, gouvernants, abuserez-vous, enfin, de notre patience ? Combien de temps encore serons-nous le jouet de votre fureur dépensière ? Jusqu’où s’emportera votre audace effrénée ? »

(Du Cicéron… ou presque).

La banque centrale européenne (BCE) vient d’ouvrir ses guichets.

M. Sarkozy, puis M. Hollande, qui prétendent depuis quelques années vouloir « sauver » l’Europe, au lieu de sauver les Français, nous rendront victimes de leur utopie. Mais l’utopie d’un chef d’Etat est toujours grandiose, et il n’en subit jamais les conséquences.

La BCE devient une banque centrale comme le souhaitaient nos présidents successifs. Il ne s’agit plus d’accorder des prêts massifs aux banques européennes, mais de prêter aux États en difficultés avec « le risque de voir certains Etats devenir "accro" à ce mode de financement ». Mais comme cela ne peut pas durer toujours, certains États ne pourront plus rembourser, et le président de la BCE, refusant de considérer sa banque comme créancier privilégié en cas de faillite de ces États, voyez-vous d’autres solutions que celles-ci :

  • Soit le réapprovisionnement financier de la BCE grâce aux États « pas encore faillite », c’est-à-dire grâce à leurs contribuables ;

  • Soit la création de monnaie, ce qui signifie la dévaluation de celle que vous possédez.

Dans les deux cas, c’est nous qui paierons.

Nous paierons aussi pour l’application de l’extravagante règle d’or, car comment respecter un déficit maximum de 3 % du budget, sachant que les dépenses seront toujours considérées comme incompressibles ?  La réponse est sur vos lèvres : grâce à vos impôts.

Alors, puisqu’aux guichets de la BCE il y a ceux qui reçoivent et ceux qui donnent, ceux qui donnent :

  • rappellent que « ces plans ont englouti 85 milliards pour l’Irlande, 78 milliards pour le Portugal et 292 milliards pour la Grèce à l’été 2012 », qu’ainsi, « les Français ignoraient qu’ils ont une créance de 66,4 milliards sur la Grèce » (J-P Robin, le Figaro du 21 mai 2012) ;

  • prévoient, comme les divers analystes, une note de 400 milliards pour l’Espagne ;

  • ne mégoteront plus pour le don de 3 milliards à la Côte d’ivoire, ni pour les fifrelins octroyés aux pays du Sahel : 25 millions d’euros selon la dernière réponse ministérielle (mercredi 5 septembre 2012).

Gabriel Lévy

Chronique de l’association des contribuables de l’intercommunalité d’Aubagne

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Comments (6)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    @ docteur Lévy

    Cicéron était un redoutable homme d’affaire ;  il acheta ainsi ( avec un complice ) les meilleurs terrains proches du Forum  après que les propriétaires en eussent été expulsés par décision du  Sénat et de la Curie et … les revendit à Rome l’année même faisant au passage un fort profit ( plusieurs millions de cesterces )  …  ce ne fût  donc certes pas un modèle de vertu …  romaine ( comme on vous l’a enseigné  ) …  sauf dans ses …  plaidoiries

                                                          " nihil novo sub sole "

    N.B. : il faut bien qu’aux yeux du poete pré-héllénistique  je justifie mon avatar

    11 septembre 2012 à 15 h 05 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    @ Jean l’Alsacien

    effectivement la B.C.E. semble avoir été calquée sur la F.E.D. :

    c’est une banque dont les avoirs sont les dettes " souveraines "

    11 septembre 2012 à 10 h 29 min
  • Catoneo Répondre

    Les données qui fondent cet article ne sont pas à jour. Par exemple, la BCE interviendra (derrière une requête du MES) sur le marché “secondaire” des bons d’Etat ; elle ne sera pas adjudicataire d’émissions des trésors publics. La Règle d’Or allemande ne laisse disposer que d’un déficit structurel de 0,35% du pib alors que Maastricht qualifiait le dépassement de 3% de déficit excessif, ce que tous les gouvernements sociaux-démocrates traduisaient par déficit autorisé. Grosso modo, nous sommes rendus au déficit zéro, ce qui est une bonne chose quand on sait la première tare du régime, le clientélisme.

    11 septembre 2012 à 10 h 00 min
  • PASTOUT Répondre

    Qui paye l’addition demande Jaures?

    Ce sont tous les gens qui font confiance à l’idée socialiste que l’avenir du salarié" passe par la fonction publique en crachant sur ces sales patrons qui exploitent le travailleur.

    Tous ces gens là, ont voté pour le menteur Hollande, ce sont les cocus de leur vote.

    11 septembre 2012 à 8 h 07 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    La BCE n’a jamais été instituée pour être une banque centrale. Son rôle était réduit à contrôler l’inflation dans la zone euro. Maintenant on en a fait une institution branlante qui va finir le travail de détricotage de ce qui était une fois la zone euro. Comme quoi les mauvaises idées ne font jamais long feu. Gageons que les socialistes français vont par leurs mesures démagogiques accélérer la déconfiture. Jaures est de nouveau complètement dans les vaps, “nix comprendo”. Que vient faire Bernard Arnault dans son argumentation, si ce n’est pour montrer qu’il est lui au courant de l’actualité? Quelle naïveté. Faut-il utiliser les mêmes mots durs que son baveux préféré “Libération” pour signifier à Jaures qu’il est “persona non grata”? Non bien sûr car nous sommes ici en terrain civilisé et le Webmaster des 4V sanctionnerait sans pardon mon intervention et à juste titre. C’est toute la différence entre le torchon “Libération” et les 4V.

    10 septembre 2012 à 23 h 35 min
  • Jaures Répondre

    En prenant cette décision, la BCE ne fait que se mettre au niveau des autres banques centrales (Angleterre, Etats-Unis,…). Cette initiative était incontournable. Les marchés demandaient aux Etats endettés de faire des efforts lesquels étaient suivis d’une hausse de leurs taux d’intérêts. Que l’on demande que les états résorbent leurs déficits est compréhensible, mais s’ils ne peuvent se refinancer, cela est vain. Les marchés toujours avides sont comme les virus: ils se nourrissent du malade quitte à en être eux-mêmes détruits.
    Car quelle est la solution alternative ? Déclarer la Grèce, le Portugal et l’Espagne en faillite ? Ce serait alors un jeu de dominos dont les banques françaises et ceux qui y ont leurs avoirs sortiraient ruinés. 
    Et ne croyez pas qu’à l’arrivée se serait Bernard Arnault qui paierait l’addition.

    10 septembre 2012 à 17 h 33 min

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