Défaillances d’entreprises : l’heure de vérité

Défaillances d’entreprises : l’heure de vérité

Durant la période Covid, nous avons constaté une baisse sensible du nombre de faillites des entreprises françaises, passant de 51 145 en 2019 à 31 400 en 2021.

Nombre d’économistes pronostiquaient une flambée de faillites pour l’année 2022. Elles ont certes augmenté, mais pas autant que ce à quoi l’on pouvait s’attendre avec un chiffre de 46 183 entre mai 2022 et avril 2023, soit légèrement inférieur aux chiffres de 2019.

En effet, le « quoi qu’il en coûte », trop largement appliqué, a permis de sauver un nombre important d’entreprises, ce qui globalement a été bénéfique, mais une partie non négligeable de ces entreprises, dites « zombies », qui étaient sans cela condamnés à disparaître, ont faussé les statistiques en coûtant très cher aux contribuables que nous sommes.

Mais l’heure de vérité arrive et les perspectives de dépôts de bilan font « froid dans le dos ». En effet, plusieurs « cygnes noirs » se mettent en place qui vont accélérer ces défaillances :

– Tout d’abord la fin des PGE (prêts garantis par l’État) et surtout l’obligation de rembourser ces prêts (obligation non problématique pour certaines entreprises, mais impossible à assumer pour bon nombre d’autres, même si le gouvernement a différé l’échéance jusqu’à fin 2023 pour celles en difficulté financière).

– Ensuite vient la demande des URSSAF du paiement différé des charges sociales accordé pendant le Covid, sachant que c’est cet organisme qui déclenche le maximum de mise en redressement judiciaire.

– Enfin, l’effet « domino » d’entreprises subissant d’importants impayés de ces entreprises en difficulté.

Nous le constatons actuellement avec les faillites en chaîne du « prêt-à-porter », dont les cadors Camaïeu, Kookaï, San Marina, Pimkie, Gap, Galeries Lafayette, Go Sport, etc. Mais également dans l’hôtellerie et la restauration, ainsi que plusieurs promoteurs immobiliers.

Si on ajoute l’inflation des matières premières et de l’énergie, la raréfaction des prêts et l’augmentation des taux d’intérêt, l’avenir de l’entreprenariat français ne sera pas un « long fleuve tranquille ».

Le « quoi qu’il en coûte » à la française avec ses exagérations (la France étant le seul pays qui, grâce à cela, a vu le pouvoir d’achat de ses habitants augmenter, alors que l’économie était à l’arrêt !), a « brûlé » le peu de réserves dont notre pays aurait pu disposer.

L’économie française se trouve actuellement  «  nue » devant l’inéluctable déflagration des dépôts de bilan, d’autant plus que sa cote vient d’être dégradée par une agence de notation.

Nous pouvons donc pronostiquer un emballement de ces faillites qui pourraient atteindre 100 000 par an dans les deux prochaines années, oblitérant ainsi un des rares succès du Président Macron, je veux parler de la baisse du chômage.

La série noire pour notre pays n’est pas près de s’arrêter.

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Comments (1)

  • Sansillusions Répondre

    Que les entreprises “zombies” et autres canards boiteux disparaissent et le plus vite possible. Ces sangsues sont nocives pour les entreprises saines, celles qui apportent une vraie plus value et payent leurs charges et impots.

    31 mai 2023 à 1 h 21 min

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