Déficit commercial : non-lieu pour les entrepreneurs

Déficit commercial : non-lieu pour les entrepreneurs

Le déficit commercial de la France a atteint en novembre 4,9 milliards d’euros, ce qui donne un déficit pour les 12 derniers mois de 37,9 milliards. Tous les records sont pulvérisés. De plus, tous les mois, le déficit augmente par rapport au mois précédent. Le déficit s’aggrave au cours des ans. Il était de 22,9 milliards en 2005, il atteignait 28,9 milliards en 2006. Il sera supérieur à 38 milliards en 2007… Tels sont les chiffres, bruts, incontournables, publiés par les douanes.

On accuse l’augmentation du prix du pétrole. Elle intervient certainement pour une partie du déficit, mais elle ne représente pour le mois de novembre que 0,2 milliard. On accuse « l’euro fort ». Il est évident qu’un euro fort rend nos entreprises moins compétitives et favorise les entreprises américaines. Mais un euro fort réduit d’autant le coût du pétrole et diminue ainsi notre déficit. Ces deux accusations ne tiennent absolument pas. Car notre voisine et concurrente, l’Allemagne, affiche de son côté des excédents de sa balance commerciale, spectaculaires et encore jamais vus. Les 19,3 milliards d’euros d’excédents allemands en novembre doivent être comparés aux 4,9 milliards d’euros du déficit français. Les entreprises allemandes sont soumises, comme les entreprises françaises, à la crise pétrolière et à l’euro fort.

On accuse alors les entrepreneurs français. Ils seraient incapables, selon certains, d’investir et d’innover comme le font les entrepreneurs allemands. Cet argument ne tient pas non plus. D’abord, de 1949 à 1969, dans ce qu’on appelle les « Trente Glorieuses », les entrepreneurs français ont fait progresser à toute vitesse l’économie française. Après les réformes dirigées par Jacques Rueff en 1962, notre pouvoir d’achat a même augmenté de plus de 10 %. Pourquoi nos entrepreneurs se seraient-ils brutalement arrêtés d’innover après 1968 ?

Le travail coûte trop cher

Ensuite, après 1969, de nombreux entrepreneurs français ont, petit à petit, délocalisé une partie plus ou moins importante de leurs activités dans des pays économiquement moins contraignants que la France. Ils y sont parfaitement compétitifs et font aujourd’hui de solides bénéfices. Leur savoir-faire est même redouté par les entrepreneurs étrangers. En revanche, ceux qui ne le font pas sont éliminés. Le transporteur routier français soumis à la concurrence d’un transporteur routier polonais perd au fil des semaines tous ses clients. Il est deux fois plus cher… Sur nos routes circulent aujourd’hui plus de camions étrangers que de camions français. Il faut donc chercher le fautif ailleurs.

La France a choisi le Marché commun. Elle a totalement eu raison de le faire, car le Marché commun est source de paix et de richesse pour les peuples. En faisant ce choix, la France a décidé en toute liberté de mettre les entreprises françaises en concurrence avec toutes les entreprises européennes. Un marché sans concurrence, ça n’existe pas. Sauf sous Staline.

Mais depuis 1969, bien que ses entreprises aient ainsi été exposées à la concurrence étrangère, la France a eu un comportement économique totalement incohérent. Elle n’a pas diminué les charges pesant sur ses entreprises, elle les a au contraire augmentées. Citons, parmi les centaines de contraintes pesant sur nos entreprises, le passage du Smig au Smic en 1970, obligeant les bas salaires à augmenter plus rapidement que l’inflation. Ou la loi sur les 35 heures de Martine Aubry en 1998, obligeant brutalement les entreprises à payer 35 heures comme 39.

Dans le même temps, l’Allemagne socialiste de Schröder a fortement réduit les charges de ses entreprises. Toutes ces contraintes retirent aux entreprises françaises les capitaux dont elles ont besoin pour payer leurs salariés ou pour investir.

Aujourd’hui, selon Eurostat, le coût du travail augmente de 3,5 % par an en France et de 1,2 % en Allemagne. Nous fonçons vers une catastrophe monétaire. Les exclus deviennent de plus en plus violents…

Partager cette publication

Comments (9)

  • SAS Répondre

    Tiens ca y est la grande dégringolade financière,tant annoncé par quelques guetteurs cérébrés se produit…..- 7 % est un bon début et seuls les manches à couilles de nos raie publiques n’en ont pas compris la portée…..Me LAGARDEaprès vous n’avez qu’a faire du vélo….la crise américaine ne concerne pas l’economie européene et la stabilité de la france????? mais madame lagarde savez vous que 80 % du cac 40 appartient aux fond de pension américains ???? qu’en cas de recession ou faillite au usa, le retraits ds fond en france serait une catastrophe ????

    Savez vous seulement compter madame lagarde ????tant il est evident qu’à l ENA , ils ne vous enseignent des mission pour gerer ce qui va très bien et non p)as pour redresser ce qui va mal…..gouverner c’est prévoir madame ….et une fois de plus vous n’avez rien anticipé , la crise est à notre porte….et vous tas de cons surpayés…de nous dire que ca n ‘affectera pas notre economie, et notre budget 2008 mal ficelé, et que vous tablez sur la fourchette basse de 2% de croissance…..Il va vous falloir appeler Baueur pour qu’il vous retouche vos chiffre…m’enm ‘zelle

    …..parceque vous allez l’avoir se profondis in votre sideback….mac de bercy

    sas qui reste assis au bord de la rivière….

    22 janvier 2008 à 11 h 17 min
  • Anonyme Répondre

    Vous avez remarqué: on ne nous parle plus de la TVA à 5,5 pour les restaurants .Même pas Mr DAGUIN un soit disant “grande gueule “

    17 janvier 2008 à 15 h 57 min
  • sas Répondre

    A red……sympa ton info……il faut vite que tu la refile à supermenteur logé par HARRIRI le libanais….super chirac, car lui en 14 ans , a échoué aux pseudos tentative pour instituer une concurence loyale dans le domaine de restauration en France…..où les multinationnale comme Macdo n’ont que privilèges et passes droits…..

    c’est toute notre économie en ce même modèl pertinent….exemplaire que dis je…

    ……mais peut être que le luxembourg ne fait -il pas parti de cette vieille europe…..

    Sait on jamais…

    sas

    nb) c’est ce genre d’info qu’il est utile que nous nous passions……au lieu de tergiverser sur le sexe des anges…merci à toi red…..tu aides les restaurateurs dans leurs choix à vennir.

    17 janvier 2008 à 11 h 47 min
  • richard Répondre

    Il faut être totalement inconscient pour  créer une entreprise dans ce pays!

    entièrement d’accord avec Marc
    j’ai tenté l’expérience avec un ami ( constitution d’une SELARL) …nous avons vite compris et stoppé l’expérience.
    et surprise, la dissolution/liquidation de notre société nous a couté plus cher en "droits divers" que la mise en place…cherchez pas a comprendre

    17 janvier 2008 à 11 h 21 min
  • R. Ed. Répondre

    A propos du Luxembourg, ce petit pays applique un taux de TVA de 3% sur la restauration !!!

    3 – trois pour cent.

    Les deux, à emporter ou à consommer sur place, M’c Do ou le grand luxe, pas de discrimination, la bouffe, c’est les mêmes taxes pour tout le monde.

    Et pas un taux exhorbitant, un taux raisonnable.

    Taxer la nourriture, un produit non pas de luxe, non pas de première nécessité mais absolument indispensable , au même taux qu’un portable ou un CD Rom c’est une honte.

    16 janvier 2008 à 19 h 57 min
  • Marc Répondre

    A Florin, un Français a très bien résumé l’imbécilité de la France,en ce qui concerne le code du travail,  c’est l’ancien vice président du MEDEF, Denis Kesler: le code du travail en Suisse,c’est 36 PAGES,on peut le lire entre Paris et Genève ! Le code Français,il faudrait faire plusieurs fois le tour du monde pour le lire ! C’est 2 300 PAGES ! Et l’on s’étonne que les entreprises délocalisent ! Il faut être totalement inconscient pour  créer une entreprise dans ce pays d’abrutis et de fainéants,qui ne comprennent rien à l’économie,ni comment fonctionne une entreprise ! Pauvre FRANCE ! Ce n’est encore demain qu’elle se redressera avec de tels crétins à sa tête,qui écoutent le peuple le plus stupide de la terre !

    16 janvier 2008 à 17 h 51 min
  • SAS Répondre

    Il faut pas être grand devin,pour comprendre que lorsque l on ne travaille pas assez et ne fabrique plus(plus d usines ni entreprises) et que ca consomme à tous va…….grâce au crédit (stés qui prospèrent en France avec celles  de contentieux…CQFD)…….et bien il faut importer…. et en masse

    la balance n’a pas fini de se creuser et c’est pas les vraies fausses commandes arabiques de l’agité de neuilly qui va changer la donne…..

    tout va très bien madame la marquise……tout va très bien tout va très bien….

    sas néophite en économie ,mais meilleurs que nos MAC….

    sas

    nb)excuse moi modérateur ,mais dans mon vocabulaire je n’ai pas cet équivalent de "manche a couille" , qui sied autant au profils qui nous dirigent….

    désolé…

    16 janvier 2008 à 11 h 53 min
  • Guillermo Répondre

    Intéressant ce commentaire de Florin.

    Quant-à Trémeau, par sa mauvaise foi, ses articles me font de plus en plus penser à ceux de Jaurès.

    16 janvier 2008 à 10 h 54 min
  • Florin Répondre

    Tout va mal, madame la marquise … à qui la faute ??? au smicard, pardi ! il gagne trop ! En revanche, pas touche au sacrosaint Marché Commun … car sinon c’est Staline au pouvoir …

    Hé bien, pas besoin d’aller à 10 000 bornes pour apporter le parfait contrexemple. Dont personne ne parle, car politiquement incorrect.

    La SUISSE est notre voisine. Facile de voir ce qui s’y passe.

    1. Salaires plus forts : parfois le double des salaires français à job équivalent (demandez aux infirmières à Genève combien elles touchent).

    2. Impôts plus bas (y compris une TVA à … 7,5% !!! on croit rêver). Quant à l’IR ou  l’IS … si nos riches y vont, ce n’est pas pour rien.

    3. Prix plus chers au supermarché (mais, comme la Suisse n’est pas dans le "marché commun", les emplettes à l’étranger sont limitées en quantité pour les particuliers, notamment la nourriture). L’artisan boucher suisse arrive à survivre, malgré le flot de compatriotes qui achètent leur bidoche à l’étranger et en grande surface, SVP.

    4. Lois restrictives sur l’immigration, l’asile, les permis de travail pour les étrangers. Quant ces derniers ont par miracle franchi les obstacles de toute sorte, on leur présente la note, salée au delà de l’imaginable : les frais d’acte pour obtenir la nationalité suisse dans le canton de Genève sont de … tenez-vous bien … 100 000 CHF !!! à ce prix-là, Mamadou ne demandera JAMAIS rien (même s’il a gagné au Loto).

    En Suisse, il y a la concurrence, et il n’y a aucun Staline. Mais les Suisses ont quelque chose de plus par rapport aux "européens" lobotomobruxellisés : un peu de bon sens, une once de jugeotte, et la LIBERTE de s’exprimer (voir les affiches électorales de l’UDC, qui auraient amené en taule leurs auteurs partout ailleurs en "europe" : trois moutons blancs, debout sur le drapeau national, et qui foutent dehors un mouton noir …).

    La Suisse, et non pas l’Amérique, est la dernière île de liberté et d’air frais de ce bas monde.

    16 janvier 2008 à 1 h 20 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *