Délocalisations : responsabilités politiques et syndicales

Délocalisations : responsabilités politiques et syndicales

Quand nous écoutons nos médias, nos hommes politiques ou nos syndicalistes, nous avons l’impression qu’en France, seuls les vilains patrons sont responsables des délocalisations. Ce n’est pas la vérité.Le premier responsable des délocalisations est le comportement du consommateur. Il a, en principe, un comportement logique, c’est-à-dire qu’à qualité égale, il achète le produit qu’il trouve le moins cher sur le Marché. Par contre, il est prêt à payer plus cher un produit nouveau.
Sans support technique, il n’y a pas de délocalisation possible. Le transport des informations, des capitaux, des hommes ou des marchandises à une vitesse de plus en plus rapide et à un coût de plus en plus bas donne à la délocalisation le support technique dont elle a besoin. Aujourd’hui des entreprises indiennes assurent la gestion informatique quotidienne d’entreprises situées aux USA.
L’État qui ouvre ses frontières aux produits étrangers en supprimant les droits de douane est responsable des délocalisations. Selon le niveau de développement ou la spécialisation d’un pays, les salaires ou les savoir-faire sont fort différents, donc le prix de revient d’un produit, plus ou moins élevé. La concurrence élimine les entreprises dont le prix de revient est le plus élevé et les pousse à s’implanter dans la zone où le prix de revient est le plus faible. Les responsables politiques français ont choisi le marché commun à 6, l’Europe à 15, puis l’Europe à 25. Ils contraignent de ce fait les entreprises qui ne sont pas compétitives à déposer leur bilan ou à délocaliser.
L’État qui ouvre ses frontières tout en maintenant sur ses entreprises des charges plus élevées que celles des pays voisins et concurrents, rend ses entreprises moins compétitives, et les pousse à délocaliser. La France avec toutes les contraintes fiscales, administratives, réglementaires ou légales qui pèsent sur ses entreprises est malheureusement un grand champion toutes catégories.

Nos entreprises courent avec des chaussures à semelles de plomb

L’État qui, après avoir ouvert ses frontières, impose à ses entreprises de nouvelles contraintes est encore plus responsable des délocalisations. Les 35 heures payées comme 39 ont eu un effet immédiat sur la délocalisation, à tel point que maintenant les salariés des entreprises françaises menacées s’opposent à l’application de la loi dans leur entreprise. Il fallait le faire…
De plus, l’introduction dans la constitution du principe de précaution, et de toutes ses conséquences juridiques, risque de faire fuir à l’étranger la conception et la fabrication de produits nouveaux, donc de faire délocaliser toute la recherche technologique française.
Le responsable syndical qui exige encore un peu plus de privilèges augmente les prix de revient de son entreprise et la pousse à délocaliser.
Le responsable syndical EDF ou SNCF qui pousse ses syndiqués à couper le courant d’une entreprise ou qui laisse l’approvisionnement de celle-ci en panne dans une gare de triage pour maintenir son régime privilégié est responsable de délocalisation.
Les partis politiques qui demandent d’imposer encore plus les « patrons » et les « riches » sont responsables de délocalisation.
La France a accepté la compétition économique. Les médias qui restent totalement silencieux sur le comportement suicidaire des responsables politiques sont aussi responsables des délocalisations. Mais si le gouvernement français imposait à tous les coureurs de l’équipe de France de mettre 50 kg sur leurs bicyclettes, les médias hurleraient immédiatement, et à juste titre.
L’entrepreneur ne prend sa décision qu’en fonction des contraintes qu’on lui impose.

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Comments (4)

  • francis Répondre

    Les responsabilités sont partagées, leur analyse doit être menée avec sérieux et surtout quels moyens d’action? quels moyens d’action réalistes et qui ne dégradent pas trop notre mode de vie, nos conditions de vie? personne ne veut se retrouver avec un SMIC “chinois” et des prix (par ex de l’immobilier) européens… Il faut des droits de douane, de manière sélective, maîtrisée, et viser un commerce équilibré, si nous achetons tout à l’étranger, sans vendre de manière équivalente, nous serons demain endettés, en faillite, (comme le risquent les USA)… DONC EQUILIBRER, MAITRISER,TAXER LES IMPORTATIONS, OU PASSER LES COTISATIONS SOCIALES EN TVA… A DISCUTER… Francis

    21 octobre 2004 à 18 h 24 min
  • Blanche Répondre

    Oui, le nom le plus courrant en France c’est Mohamed et on utilise les expressions des Africains. Le Maghreb commence à Marseille et il n’y a pas eu de déplacement de terrain. Pas étonnant qu’on délocalise, pourquoi les entreprises payeraient des gens sans formation et dont la culture les empêche de s’intégrer au monde moderne. C’est la vraie tragédie. Mais aucun discours de notre soi-disant élite politique ne traduit ce fait grave. Il aurait fallu être très sélectifs dans l’immigration. Ce n’est peut-être pas encore trop tard mais le temps presse. Blanche

    16 août 2004 à 22 h 39 min
  • Caliméro Répondre

    rien a dire , rien a comprendre…c ‘est consternant. Comme le disait un chef d’état Africain que je ne nommerai pas ; nous sommes au bord du gouffre mais demain nous ferons un grand pas en avant……tout est dit

    6 août 2004 à 0 h 06 min
  • R. Ed. Répondre

    Une question: les entreprises délocalisent (pas de Bretagne en Alsace)et pendant le même temps nous subissons un déferlement de “demandeurs” d’emploi venant du tiers-monde ,largement sous qualifiés (un euphémisme).Quid de nos chômeurs à nous alors ? Que celui qui voit une logique à cet état de choses me le fasse savoir et me l’explique car moi je suis dépassé, je n’y entrave plus que dale .Nous importons des “assistés”, que l’on paye à crédit (voir la minuscule dette publique) pour venir payer nos retraites avec nos emprunts. Un pays hiérarchisé et policé, une pléthore de fonctionnaires en surnombre (un pléonasme),pays dont on ne connait pas le nombre d’habitants à 3ou 4 millions près! La France, ce vieux pays d’Europe où le prénom le plus répandu ,c’est Mohamed !

    1 août 2004 à 17 h 16 min

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