Démocratie : suite et faim

Démocratie : suite et faim

Pour un candidat au pouvoir démocratique, les trois moyens fondamentaux de se faire élire sont : 1) promettre des dépenses publiques supplémentaires, 2) promettre des baisses d’impôts, 3) promettre les deux à la fois. Au nom de la justice sociale, pour les uns, et de l’efficacité économique, pour les autres.

Par les urnes, une sélection du candidat dont le programme engendrera, à terme, davantage de déficits, donc davantage de dette publique, s’opère donc avec régularité.

Tous les chemins mènent à Rome comme toutes les élections mènent à la dette.
Des décennies de démocratie débouchent sur de la dette croissant plus rapidement que l’économie et, ainsi faisant, les peuples démocrates se ruinent et perdent leur indépendance face à leurs créanciers.

La nature ayant horreur du vide, l’effacement progressif des pouvoirs élus laisse la place à d’autres formes de pouvoirs non élus. L’autodétermination des peuples n’est pas praticable sur le long terme.

D’ailleurs, que signifie choisir, donc voter, quand le citoyen fonde son opinion sur l’assimilation plus ou moins consciente, de messages préparés par les médias ? Comment évaluer la sincérité du message médiatique envoyé par des organismes synthétisant intérêts politiques partisans, préférences idéologiques et nécessités commerciales ?

Que M. Hollande ait pu être élu sur le mot « changement » en proposant un programme de conservation d’un système archaïque au bord du gouffre est à la fois extravagant et dramatique. C’est l’illustration de l’incapacité d’adaptation de la démocratie.
Faire croire au peuple qu’il détient le pouvoir est le plus sûr moyen de le diriger. Il n’y a meilleur esclave que celui qui se croit libre.
Dans une démocratie en phase terminale, le pouvoir n’est ni du côté du peuple, ni dans les mains de ses élus – dont l’art consiste à donner l’illusion qu’ils le possèdent encore.

Le pouvoir véritable, celui qui change la vie des gens, est dans les conseils d’administration des entreprises, dans les laboratoires, les centres de recherches et, ne les oublions pas, chez les propagateurs de valeurs morales, authentiques ou factices, qui déterminent les interdits de la société.
Combien de Français savent que notre président « normal » est un ex-membre de la French-Ameri­can Foundation, créée par les ex-présidents Valéry Giscard d’Estaing et Gérald Ford, pour dispenser le bien-nommé programme des Young Leaders – fondation financée par la réputée banque d’affaires Lazard ?

Cet organisme hyper-élitiste sélectionne une douzaine de prétendants (énarques et assimilés) par an, sur cooptation et parrainage. Par un extraordinaire hasard, Pierre Moscovici, Arnaud Montebourg, Marisol Touraine, Najet Vallaud-Belka­cem, ministres du gouvernement hollandesque, sont des anciens de cette minuscule confrérie. On y ajoute Bruno Leroux, président du groupe PS, Olivier Ferrand, patron du cercle de réflexion socialiste Terra Nova, Aquilino Morelle, plumitif et conseiller présidentiel, plus quelques mandarins de la presse comme Laurent Joffrin, Denis Olivennes, Mathieu Pigasse, Erik Israelewicz…
Alain Juppé, Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse, Jeannette Bougrab, NKM, etc., ont, eux aussi, rejoint ce club, qui ressemble donc surtout à une pépinière de dirigeants d’une classe régnante, pour qui le protocole démocratique est plus un alibi qu’autre chose, et le moyen royal d’accéder aux honneurs et privilèges républicains.

La mise en scène est réalisée, les acteurs peuvent jouer leur rôle et les bons citoyens remplir avec fierté leur devoir civique républicain en glissant leur bulletin de vote dans l’urne.

Cette comédie humaine pourrait amuser l’honnête citoyen de passage, mais la dette incon­tournable, écrasante, tyrannique, que cette démocratie de carnaval laisse en héritage pourrait avoir pour suite : la faim.

Le bon peuple soi-disant « souverain » constatera vite, qu’en conséquence de ce qui précède, sa dette collective augmentera encore, que rien ne changera, que sa monnaie risque de disparaître, son économie de s’effondrer, et sa chère République de se mettre au régime de bananes – pour ne pas dire au pain sec !…

Jean-Pierre Nikolus

Partager cette publication

Comments (1)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    précision utile à la compréhension de l’article :

    la Banque Lazard était ( et demeure ) le faux nez de la Banque Rothschild  aux Etats- Unis …

    cela méritait d’être dit et " curieusement " ne l’ a pas été !

    Islamophobes primaires , consolez vous , les pays musulmans sont dans le même sac ( entendu dans son acception policière ) que … nous

    27 juin 2012 à 15 h 07 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *