Des épées de Damoclès modernes : les agences de notation

Des épées de Damoclès modernes : les agences de notation

Elles sont trois agences de notation, toutes trois américaines, qui décident de votre notation internationale. Noté AAA, vous êtes un très bon élève, ce qui vous donne droit au crédit international de 3 % ; mais dès que la note quitte cette excellence, vous tombez brutalement chez les damnés de la finance. L’enfer est à B, le super enfer à C.

La Grèce, noté B, malgré les assurances européennes, emprunte à 6-7 % : le double de la France !

Qui sont ces juges de la finance internationale ?

  1. Moody’s(NYSE : MCO), officiellement Moody’s Corporation, est le holding de Moody’s Investors Service, société active dans l’analyse financière d’entreprises commerciales ou d’organes gouvernementaux. Elle est également connue pour ses notations financières standardisées des grandes entreprises en fonctions du risque et de la valeur de l’investissement. Elle a 40% des parts de marché dans le domaine de l’estimation de crédit au niveau mondial.

  1. Standard & Poor’s (S&P) est une filiale de McGraw-Hill qui publie des analyses financières sur des actions et des obligations. Elle est connue sur le marché américain pour son indice boursier S&P 500, pour son pendant australien, le S&P 200, ainsi que pour l’équivalent canadien, le S&P TSX.

  1. Fitch Ratings Ltd est la troisième. La société a été fondée par John Knowles Fitch le 24 décembre 1913 à New York sous le nom Fitch Publishing Company. Elle a fusionné avec la société IBCA Limited, basée à Londres. En 2000, elle a acquis les sociétés Duff &Phelps Credit Rating Co. et Thomson BankWatch.

La France emprunte actuellement à 3 % et le paiement de la facture réclame la totalité de l’impôt sur le revenu. Il est donc évident que nous ne pouvons nous permettre un déclassement et une remise en cause de notre note AAA.

La France : l’un des ratios les plus élevés

Que nous annonce l’agence Fitch  ?

« La dette française de la France était élevée à l’orée de la crise et elle augmente sensiblement. On s’accorde toujours à penser qu’à la fin de 2011 la France aura l’un des ratios les plus élevés parmi les dettes souveraines classées AAA. » Fitch salue certes la volonté de Paris de ramener le déficit à 3 % en 2013, mais… « Il existe un risque significatif de dérive budgétaire ».

L’avertissement de Fitch, qui ne fait d’ailleurs que suivre l’analyse de Moody’s, est fort clair : ramener en trois ans notre déficit de 7-8 % à 3 % ne doit pas constituer un vague programme, mais un impératif absolu.

Chacun d’entre nous doit en avoir conscience et y travailler dans son domaine. Malheureusement, le mauvais exemple vient d’en haut : face à la crise grecque, l’Europe est discrète. L’Allemagne ne veut, ni ne peut intervenir massivement.

Les leçons de la géopolitique semblent oubliées : les guerres et les grandes crises commencent souvent par un événement secondaire, comme la dépêche d’Ems, l’attentat de Sarajevo, etc. Le Figaro littéraire retrace les tristes journées de juin 1940 : elles furent précédées par six mois de fausse guerre, où la préoccupation politique majeure visait à diffuser le théâtre aux armées pour distraire nos soldats.

Aujourd’hui, face à notre faiblesse économique, nous parlons de réforme sans véritable mobilisation.

Et si la crise grecque se voulait, un solennel avertissement ? La réforme des retraites est un vrai test et doit aboutir, avec la collaboration de tous. Je dis bien : de tous…

Hubert de Beaufort,

Avec l’aimable autorisation de Radio Notre-Dame

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Comments (7)

  • SAS Répondre

    C EST SURE QUE LORSQUE TU VOIS 4 CONNARDS HAUTEMENT INITIES DANS UN BUREAU EN ANGLETERRE ENTRE EUX DECIDE DE LA QUALITE DE PAIEMENT D UN ETAT AFRICAIN QUI COMPTE QUELQUES MILLIONS D INDIVIDUS….. ENTRE 2 BRUNCH….

    ….tu te dis assurément que ce thermomètre là va t etre fourré illico… dans le fion et pas sous les aisselles…NI SOUS LA LANGUE…..

    CQFD

    SAS

    22 juin 2010 à 22 h 41 min
  • ozone Répondre

    "Les agences de notations avaient justement omis d’avertir des dérives bancaires jusqu’en 2008! Maintenant qu’elles font leur travail qui est d’éviter que des gens soient duppés, on le leur reproche"

    Alors on leur pardonne leur incompétence?…Ou leur complicité?

    Maintenant qu’elles font leur "travail" ?

    Permettre aux taux perçus par les banques de flamber est certainement de la belle ouvrage,preparer le plus grand hold-up de l’Histoire aussi.

     

    22 juin 2010 à 20 h 38 min
  • Clément Répondre

     

    Il vaut mieux, bien sûr, casser le thermomètre que soigner la grippe!

    Ces agences font la même observation que les milliers d’économistes et politiques depuis plus de 15 ans: la France et l’occident ont péter les plombs!

    la dépense, basée sur l’abusif droit à la prospérité à TOUT PRIX, a entraîné les états sur la voie du socialisme DOUX et de l’irresponsabilité.

    Les agences de notations avaient justement omis d’avertir des dérives bancaires jusqu’en 2008! Maintenant qu’elles font leur travail qui est d’éviter que des gens soient duppés, on le leur reproche.

    Nous sommes en FAILLITE depuis des années, il est temps d’en arriver au redressement judiciaire!

     

    22 juin 2010 à 9 h 22 min
  • françois Répondre

      Les agences de notation ne sont qu’un thermomètre. Il es stupide d’accuser le thermomètre d’être responsable de la fièvre… même si ce qu’il dit ne fait pas plaisir.

    22 juin 2010 à 8 h 43 min
  • sas Répondre

    a richa 83…..

     

    ……c’est FITCH OU BITCH  ? ? ? ? ?     SON and MOTHER ??????

    SAS qui ne s étonne plus de rien…

    22 juin 2010 à 0 h 22 min
  • ozone Répondre

    Juges et parties avec les "copains" voila  la mise sous tutelle des nations par la finance globalisée gringa,le tout bien sur pour le bien des peuples non anglosaxons qui n’en demandaient pas tant.

    22 juin 2010 à 0 h 17 min
  • richa83 Répondre

    Sauf erreur de ma part, FITCH fait partie d’une holding hexagonale : FIMALAC……

    selon Wiki:

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    La société a été fondée par John Knowles Fitch le 24 décembre 1913 à New York sous le nom Fitch Publishing Company. Elle a fusionné avec la société IBCA Limited, basée à Londres, en décembre 1997, passant ainsi sous le contrôle du holding français Fimalac dont le principal actionnaire est le français Marc Ladreit de Lacharrière. En 2000, elle a acquis les sociétés Duff & Phelps Credit Rating Co. (basée à Chicago) et Thomson BankWatch.

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    21 juin 2010 à 10 h 26 min

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