Dévaluer ou déreglementer

Dévaluer ou déreglementer

La banque centrale américaine vient de relever ses taux courts. Elle a donc décidé de réduire la création monétaire aux USA, pour freiner l’inflation. Or l’inflation américaine est très faible actuellement.
Cette décision montre que les Américains n’ont pas peur du chômage, leur économie créant, depuis quelques mois, bien plus d’emplois que prévu. En remontant leurs taux, ils s’opposent à l’inflation, c’est évident. Ils s’opposent aussi à la chute de la valeur du dollar. Ils choisissent donc une politique du dollar moins faible, bien que cette politique rende les entreprises américaines moins compétitives. Le dynamisme actuel de l’économie américaine, malgré un déficit budgétaire et un déficit commercial impressionnants, leur permet une telle décision.
L’euro montera moins : nos entreprises exporteront plus facilement, mais le pétrole sera plus cher.
Par contre, l’économie française va très mal. On observait déjà depuis des mois une fuite hors de France des capitaux, des investissements et des entreprises. De nombreuses statistiques, au fil des mois, montrent sans appel que nous sommes de moins en moins compétitifs. Le PIB stagne et, depuis quelques mois, notre balance commerciale se dégrade. Nous importons de plus en plus, alors que nous exportons de moins en moins.
Ce n’est pas la faiblesse actuelle du dollar qui est responsable de cette dégradation. Notre commerce extérieur se fait en effet essentiellement dans la zone euro, donc ne dépend pas de la valeur du dollar. Et la balance commerciale allemande est florissante, le gouvernement socialiste allemand ayant réduit, voire supprimé, de nombreuses contraintes pesant sur les entreprises.

La France perd sa compétitivité


La dégradation de notre balance commerciale confirme que les entreprises françaises ne sont plus compétitives. Ce qu’elles produisent est à un prix trop élevé. Les consommateurs français préfèrent acheter des produits étrangers moins chers, nos importations augmentent et les consommateurs étrangers faisant exactement le même choix, nos exportations diminuent. Le chômage s’est aggravé et ne peut que s’aggraver.
Une telle situation économique est tout à fait classique et le remède en est bien connu : il s’appelle la « dévaluation compétitive ». La dévaluation nous appauvrit tous un peu, mais elle rend plus cher tout ce qu’on importe et rend moins cher tout ce qu’on exporte. Elle permet aux entreprises françaises de redevenir compétitives. Mais, voilà ! le gouvernement français ne peut plus dévaluer le franc, puisque le franc n’existe plus. Et une dévaluation de l’euro ne rendrait pas nos entreprises plus compétitives dans la zone euro. Elle ne solutionnerait donc pas le problème. Pour dévaluer, la France est obligée de quitter l’euro. Un véritable tremblement de terre politique.
Une autre solution est possible. Il faut cesser de rendre nos entreprises non compétitives. Il ne faut plus faire supporter le poids de la politique sociale par les entreprises… Toute mesure qui alourdit le prix de revient d’un produit fabriqué en France est mauvaise dans une économie mondialisée.
Il est indispensable aujourd’hui de remplacer toute fiscalité incluse dans le prix de revient par une fiscalité non incluse dans le prix de revient. Il faut par exemple remplacer les charges sociales par une TVA sociale.
La politique sociale française, basée essentiellement sur les contraintes pesant sur les entreprises a été mise en place dans un marché fermé peu après la Libération. Elle a très bien fonctionné tant que le marché a été fermé, pendant les « 30 glorieuses ». Bravo.
Mais, depuis 1967, avec l’ouverture du marché français aux produits étrangers, une telle politique ne peut plus marcher.
Et même, on en rajoute. La justice française vient d’obliger une usine de Soissons fermée en 1999 pour non-compétitivité de reprendre les salariés licenciés, comme si l’usine était encore en activité… Avec un tel jugement, plus aucun entrepreneur ne se risquera à s’installer en France.
Nos responsables médiatiques, politiques et syndicaux ne veulent pas le comprendre. Ils s’accrochent aux « droits acquis », qui enfoncent chaque jour un peu plus le pays dans le chômage et les troubles sociaux. Ils méritent un énorme carton rouge !

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Comments (3)

  • Thierry Répondre

    La dévaluation n’est pas la solution de toute maniere: C’est une solution keynesienne aussi radical qu’inutile. Le fond du probleme est que la France ne veut pas jouer les regles du jeu en refusant la compétitivité et la concurrence du marché libre. Nos gouvernant énnarques n’ont toujours pas compris que si l’on souhaite controler l’économie, on l’affaiblit. L’économie ne se controle pas: ce sont les acteurs de cette économie, stimuler par une fiscalité saine et un état en retrait qui permet une économie saine. Il faut souhaiter qu’avant d’être devenu un nouveau pays pauvre, la France fera sa “révolution Capitaliste”!!

    26 novembre 2004 à 22 h 17 min
  • R. Ed. Répondre

    Dans le cas de l’usine de Soissons, je voudrais toujours voir la “justice” qui donne des ordres à “l’argent”. L’argent a toujours la solution de ” mettre la clef sous le paillasson” et de laisser porter le chapeau à un homme de porte, pardon, le contraire, la clef sous la porte et un homme de paille.

    21 novembre 2004 à 14 h 02 min
  • R. Ed. Répondre

    Dans le cas de l’usine de Soissons, je voudrais toujours voir la “justice” qui donne des ordres à “l’argent”. L’argent a toujours la solution de ” mettre la clef sous le paillasson” et de laisser porter le chapeau à un homme de porte, pardon, le contraire, la clef sous la porte et un homme de paille.

    21 novembre 2004 à 14 h 01 min

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