Droits de douane et appauvrissement

Droits de douane et appauvrissement

Avant 1945, les échanges économiques se faisaient presque tous à l’intérieur d’un même pays. Les gouvernements pouvaient installer à leurs frontières des droits de douane pour protéger certaines de leurs entreprises sans trop appauvrir leurs populations.

Depuis 1945, la mondialisation de l’économie est une réalité incontournable. Le coût des transports diminue chaque jour.
Et il ne compte pratiquement plus dans le prix de vente d’un produit. On passe donc d’une économie nationale à une économie mondiale.
Les entreprises françaises sont mises en concurrence avec les entreprises du monde entier. Quand, dans un pays comme l’Italie, une entreprise innove dans la fabrication des chaussures, le monde entier peut en profiter immédiatement.

La mondialisation permet donc aux consommateurs de devenir rapidement de plus en plus riches.

Mais, tandis que l’entreprise qui a innové exporte dans le monde entier et embauche de nombreux salariés, les entreprises qui n’ont pas su innover n’ont plus de clients : elles ferment les portes de leurs usines. Leurs salariés sont mis au chômage Pour protéger leurs entreprises nationales, les gouvernements installent des droits de douane à leurs frontières. Plus les droits de douane sont importants, plus le pays est maintenu dans une pauvreté relative. Mais les emplois sont protégés.

Les gouvernements de tous les pays se trouvent confrontés à ces problèmes et doivent faire des choix difficiles.

Donnons trois exemples de ces choix :

Le 7 février 1992, 12 pays européens signent le traité de Maastricht. Ils choisissent de supprimer les doits de douane, tout en conservant leur propre monnaie. Et ils mettent en place une parité fixe. Les États se substituent ainsi au marché pour décider de la parité liant les monnaies entre elles. Comme le comportement des peuples européens est fort différent, les coûts de production augmentent, par exemple, bien plus rapidement en France ou en Espagne qu’en Allemagne ou en Autriche.

– Le 1er janvier 1994, le Canada, les USA et le Mexique décidaient de supprimer les droits de douane isolant leurs économies.

Ils conservent leur propre monnaie et ils choisissent le système des changes flottants : ils laissent ainsi au marché le soin de déterminer au jour le jour les valeurs relatives des trois monnaies.

Ils créent un énorme marché nord-américain où l’on innove beaucoup. Les consommateurs s’enrichissent. De plus, les consommateurs américains et canadiens profitent du faible coût de la main-d’oeuvre mexicaine.

Tandis que les entreprises mexicaines profitent de la ri – chesse des consommateurs américains et canadiens.

– Le 1er janvier 1994 encore, les gouvernements américain et chinois décident de supprimer les droits de douane entre leurs deux pays. Et ils choisissent une parité fixe pour unir leurs deux monnaies. Depuis, le gouvernement communiste chinois utilise cette parité fixe pour mieux vendre ses produits. Il procure de l’argent à ses entreprises, qui, ainsi subventionnées, peuvent vendre leurs produits à des prix imbattables, tout en faisant de solides bénéfices. Pour profiter de cette aubaine, des entreprises occidentales installent des usines en Chine où elles font de gros bénéfices.

Avec l’argent procuré par les exportations, le gouvernement chinois achète dans le monde entier des entreprises ou des terrains.

Pour riposter à cette « attaque » de la Chine, les gouvernements occidentaux essaient de mettre en place des ripostes plus ou moins efficaces.

Les USA copient les Chinois et procurent, par exemple, de l’argent à Général Motors. Ils peuvent ainsi continuer à vendre des voitures dans le monde entier.

Les gouvernements allemand ou suédois réduisent l’imposition de leurs entreprises.

Les gouvernements français ont un comportement totalement différent. Ils sont persuadés que les entreprises françaises ont les moyens financiers de résister à la concurrence. Non seulement ils ne réduisent pas les charges pesant sur leurs entreprises,
mais ils les augmentent, au contraire, régulièrement ! Le chômage envahit la France.

Et certains responsables politiques français sont favorables au rétablissement des droits de douane, donc au retour au moyen âge…

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Comments (3)

  • HOMERE Répondre

    A égalité de charges, de taxes, de salaires, de fiscalité, d’aides….serions nous, nous français aussi compétitifs que ceux qui nous taillent des croupières dans les échanges internationaux ? la réponse, aujourd’hui est NON !!  Pourquoi ? produits en retard technologique, inovation en perte de vitesse, segments de production saturés, investissements incohérents, stratégies aléatoires et risques timorés….nous empêchent d’être présents avec efficacité sur les marchés mondiaux…..sentez vous ce sentiment de réaliser des exploits et montrer nos atouts à l’exportation ? moi pas !! la politique de pépère privilégiant le marché national continue de faire ses ravages dans nos PME incapables d’exporter……sans le CAC40 nous serions dans les abysses infernales de l’économie du monde…..devant le Lesotho et derrière la Guinée Equatoriale !! incapables que nous sommes de fabriquer des bananes !! et de les vendre !!

    30 juillet 2012 à 12 h 26 min
  • Florin Répondre

    Ce serait à rire … si ce n’était à pleurer !!!

    Les arguments de M Trémeau sont aussi minces qu’une feuille de papier (et pour la même valeur).

    M Trémeau, au lieu de plaider, de manière déguisée, pour le fédéralisme (d’ailleurs, je ne vois pas ce qu’il vous faut de plus, Frau Merkel commande déjà à toute l’Europe), vous feriez mieux de nous parler de ceux qui sont restés LIBRES, et qui marchent mille fois mieux que nous.

    La Norvège (combien de fois ont-ils refusé de rentrer dans le "rang", c’est à dire, de se laisser enchaîner à un bateau qui coule ?),

    la Suède (plus taxés que nous, comme quoi le taux de l’impôt ne fait pas peur en soi),

    le Danemark (hé oui, ils ont été suffisamment malins pour refuser la monnaie inique …),

    la Suisse (hé oui, on peut payer le ch’tit ouvrier comme un cadre français, et exporter, et protéger l’environnement, et avoir 3% de chômage – ce n’est point incompatible)…

    Tout ce que l’on bassine à longueur de journée dans les médias du politiquement correct est sujet à caution (comment dire … je suis poli … malgré moi cette fois-ci).

    Ce sont des gens comme vous, fédéralistes et mondialistes, qui nous poussent dans le mur. Le Moyen Age, c’est l’UMPS. N’ayez crainte, on descend vers le fond de la piscine – mais, une fois le fond atteint, on ne peut que remonter.

    25 juillet 2012 à 23 h 52 min
  • ozone Répondre

    Rien n’est incontournable;même pas la mondialisation.

    25 juillet 2012 à 20 h 20 min

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