Du mur de Berlin au mur de Bercy

Du mur de Berlin au mur de Bercy

Le 18 mai 1990, Helmut Kohl, chancelier de la grande Allemagne réunifiée, a décidé de donner au mark de l’Est la même valeur que le mark de l’Ouest, alors qu’il savait parfaitement qu’il valait trois fois moins (voir n° 717 des « 4 Vérités »: La chute du mur et l’erreur monétaire d’Helmut Kohl).

Il a ainsi déclenché une importante inflation du mark. Dès 1991, cette inflation est devenue supérieure à celle du franc, ce qui n’était pas arrivé depuis juin 1973. Les entreprises françaises sont redevenues compétitives, sans avoir besoin de dévaluer le franc. La balance commerciale française est redevenue positive. Elle devait le rester jusqu’en 2002.

Les partisans d’une monnaie unique européenne deviennent majoritaires en France. Avec le traité de Maastricht, signé le 7 février 1992, l’Europe se met en marche vers la monnaie unique en créant l’Union économique et monétaire (UEM). On conserve encore les monnaies nationales pendant quelques années. Mais la livre anglaise étant nettement surévaluée, le financier Georges Soros mène une spéculation contre la livre et gagne : la livre anglaise est obligée de sortir de l’UEM. Elle dévalue alors fortement. Après cette crise monétaire, les Anglais décident sagement de conserver pour le futur leur propre monnaie.

Pour lutter contre l’inflation, la France adopte le 4 août 1993 un nouveau système qui a montré son efficacité aux USA. Le gouvernement ne peut plus créer de la monnaie nouvelle. Il confie ce rôle à sa banque centrale, la Banque de France. Et il lui donne en même temps une consigne précise : maintenir l’inflation inférieure à 2 %. La banque réussit parfaitement, et l’inflation est éliminée.
Finalement, une monnaie commune, l’euro, est créée le 31 décembre 1999 à 12 h 30.

Mais le chômage qui s’est installé en France après les « événements de 1968 » est toujours là. Les mesures inflationnistes prises depuis par les gouvernements, parfois sous la pression des syndicats, l’obligent par ailleurs à s’opposer à l’inflation, en mettant moins d’argent à la disposition des particuliers et des entreprises. Notre pouvoir d’achat progresse moins : le chômage s’intensifie…

Des mesures inflationnistes

Depuis 1993, la banque centrale est obligée à son tour de s’opposer à cette inflation d’origine fiscale. Elle le fait parfaitement en rendant le crédit plus coûteux. Les particuliers achètent moins de voitures ou de maison à crédit. Les entreprises ont moins d’argent pour investir, donc pour augmenter notre pouvoir d’achat, en produisant plus et mieux. Tout un secteur de l’économie est ainsi diminué pour lutter contre l’inflation d’origine gouvernementale.

Pour que ces dépenses d’investissement puissent reprendre, le gouvernement doit impérativement réduire les mesures inflationnistes qu’il impose à l’économie du pays. Quand on le fait, le chômage régresse immédiatement. Comme en Irlande en 1985 ou en Allemagne en 2002. Malheureusement, nos dirigeants font exactement l’inverse : ils augmentent, par exemple, sans arrêt les charges pesant sur les entreprises. La taxe carbone est la dernière-née.

Pour achever le tout, depuis 2002, l’inflation française est redevenue supérieure à l’inflation allemande. L’Allemagne est finalement arrivée à résorber l’inflation dont Helmut Kohl a été le seul responsable. On change très difficilement le comportement économique des peuples. L’inflation par les coûts est redevenue supérieure en France. Nos entreprises sont chaque année un peu moins compétitives. Pour survivre, elles doivent délocaliser, comme pratiquement toutes les entreprises du CAC 40 l’ont fait. Notre balance commerciale devient chaque mois un trou plus profond et plus sombre.

Enfin, avec une monnaie commune, on ne peut plus dévaluer. Il faut sortir de l’euro et c’est politiquement impensable.
Comme me le disait récemment mon ami Jean-Pierre Chevallier, « la chute du mur de Berlin pousse la France droit dans le mur ». On pourrait appeler ce nouveau mur le mur de Bercy. Nos énarques l’ont élevé pierre après pierre, en ignorant superbement ce qu’est la réalité d’une entreprise exposée à la concurrence internationale. Ils croient que des barrières douanières protègent encore la France.
Heureusement, Jean-Pierre Chevallier dit aussi que la reprise s’accentue aux USA…

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Comments (2)

  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Ci-dessous l’extrait d’un article du site suivant:
    http://www.partiliberaldemocrate.fr/index.asp?co=Salaires-bruts-ou-salaires-nets–et-si-on-parlait-de-salaire-complet-?&b=3&a=3188

    <<L’Insee nous indique que le salaire annuel médian est de 25.309 euros en 2007, soit 1.656 euros nets, ou plutôt 2.109 euros bruts par mois. Mais le « vrai » salaire, le « salaire complet » additionnant le salaire brut correspondant et les charges patronales est de 3.000 euros par mois. Le coût cumulé des prestations sociales atteint donc 1.346 euros par mois, soit 45% du "salaire complet" versé par votre employeur. Avant tout autre prélèvement obligatoire, vous avez subi un "impôt furtif" de 45% ! C’est bien plus que tous les autres impôts directs que vous aurez à payer sur votre salaire net. Chaque année, un salarié gagnant ce revenu médian, paye 6.800 euros pour sa retraite, 4.800 pour sa santé (hors mutuelles), 1.650 euros pour l’assurance-chômage auxquels il convient d’ajouter les autres cotisations : allocations familiales…>>

    Et ce n’est pas fini, sur ce qui reste il faudra encore déduire la TVA et l’IRP!!!
    N’oubliez surtout pas la taxe carbone et les taxes se subsituant à la TP à partir de l’an prochain.

    29 novembre 2009 à 10 h 09 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Le mur de Bercy tient grâce à l’homme gris qui y séjourne. Erich Honecker a pu être délogé de son piedestal mais combien de temps faudra-t’il pour faire chuter Erich Wörth?

    29 novembre 2009 à 9 h 12 min

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