Éducation nationale : le venin du mammouth

Éducation nationale : le venin du mammouth

En 1945, l’idéologie marxiste dominait le pays. Le monopole de l’Éducation nationale a alors été créé, permettant de donner à tous les enfants de France le même enseignement gratuit, enseignement défini, décidé et programmé dans le détail par l’État tout puissant (on a cependant autorisé l’existence d’écoles dites « libres », mais non gratuites). La carte scolaire est instituée, retirant aux parents qui n’appartiennent pas à la nomenklatura, le choix de l’école de leurs enfants. L’État ferait-il de meilleurs choix que ceux des individus ?

Or, ceux qui décident des méthodes d’éducation de nos enfants sont des hommes qui ne semblent pas avoir vécu les réalités de la vie quotidienne. Ils sont en particulier certains que tous les enfants sont identiques, égaux et que les débiles ou les surdoués n’existent pas. La sélection des élèves est pour eux un péché capital qui mène tout droit en enfer.

Ils ont donc décidé d’utiliser l’Éducation nationale pour faire passer à la moulinette égalitaire tous les enfants. Les Nazis ou les Soviétiques avaient eu la même conviction.

Nos idéologues ont par exemple décidé qu’une seule méthode serait utilisée pour apprendre à lire, même si cette méthode n’était adaptée qu’à une petite minorité d’élèves. Ils ont ainsi massivement fabriqué des illettrés. Ils ont ensuite mis en place dans les collèges, le tronc commun regroupant dans une même classe tous les élèves quel que soit leur niveau. Les surdoués (pardon, les précoces) n’écoutent plus au bout de cinq minutes, tandis que les débiles sont incapables de suivre. Ils s’unissent alors tous les deux pour chahuter. Le professeur devient fou et contestataire. Il faut donc passer des classes de 35 à des classes de 15. Si nos enfants sont mal éduqués, ce serait de la faute de l’État, qui ne donne jamais assez d’argent. Donc on se met en grève, à répétition, pour obtenir encore plus…

Tous ceux qui le peuvent financièrement retirent leurs enfants et les mettent dans des écoles dites libres. Pour éviter ce risque, les trotskistes ont essayé de nationaliser l’école libre. Ils ont alors rencontré l’opposition de la rue. Mais ils contrôlent économiquement l’école dite libre qui est pratiquement obligée de se soumettre, et ils limitent par des quotas son développement.

Un dernier point très important. L’Éducation nationale définit avec une très grande précision les programmes scolaires. Monopole oblige. Les professeurs et les rédacteurs de manuels doivent impérativement respecter les consignes du « Bulletin Officiel de l’Éducation nationale ». Or, les textes du bulletin officiel concernant l’économie, textes sortis tout récemment (2001 et 2002), sont des textes uniquement inspirés par l’idéologie marxiste. Cette vision de l’économie vieille de plus de cent ans est aujourd’hui totalement dépassée. L’entreprise, le capital, le Marché, ou la concurrence n’existent pas. Pour les fonctionnaires de l’État et de l’ENA : vive Marx et Keynes réunis ! Tous nos enfants n’auront de l’économie qu’une vision totalement déformée. Mais ils feront plus tard de bons électeurs marxistes… Le mammouth distille son venin.

Le monopole étatique de l’Éducation nationale est ainsi devenu au fil des ans un mammouth ingérable, qui distribue un enseignement de plus en plus médiocre et de plus en plus coûteux. Le contraire aurait été surprenant… Il est malheureusement impossible de le réformer. L’expérience montre qu’aucun ministre n’a eu suffisamment de poids pour le faire, qu’il soit de droite, du centre ou de gauche.

Comme on ne peut pas réformer le mammouth, il faut le casser. Pour le casser, il faut le mettre en concurrence. La concurrence contraint, en effet, immédiatement et sans effort du Gouvernement, celui qui y est soumis à fournir au moindre coût le meilleur service possible. Car, s’il ne le fait pas, il est éliminé. Pour le mettre en concurrence, la meilleure solution semble être, aujourd’hui, en France, le chèque scolaire. L’État prélève par l’impôt l’argent dont il a besoin et donne à chaque parent un chèque. Ce chèque est obligatoirement remis par les parents à l’école de leur choix.

Ainsi les parents ne subiront plus pour leurs enfants les choix totalitaires de l’État. Ils retrouveront, dans un domaine essentiel, une nouvelle liberté, une nouvelle responsabilité.

C’est ça, la vraie démocratie.

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Comments (7)

  • mamm Répondre

    Sans doute…tout le monde sait que l'”^”provient du “s” de magister…hum!!! ;-)) Bien que lorsque je frappe, ce qui est rarrissime, je ne commette pas l’erreur de laisser des traces! :-))))

    18 avril 2004 à 21 h 32 min
  • R. Ed Répondre

    Pour mamm :il manque le “chapeau” sur maître !Erreur de frappe ?

    17 avril 2004 à 23 h 11 min
  • mamm Répondre

    Ce ne sont pas les personnels qui refusent les réformes, mais leurs syndicats, qui n’en représentent que 20% au mieux!!! Tapez sur les syndicats si vous voulez, mais ne mettez pas en cause la fierté des enseignants, car ceux qui sont fiers ne paient leur cotisation à ceux qui font tout pour les faire passer pour des feignants réactionnaires!!! Renseignez-vous avant de parler…et soignez votre orthographe!!! On croirait que vous n’avez pas appris vos leçons à l’école…mais peut-être est-ce la faute de vos maitres????? C’est tellement plus facile comme ça!! Mais peut-être aussi avez-vous fréquenté une école privée? C’est absurde, ce que je dis, n’est-ce pas??? Mais c’est ce que donne le raisonnement à l’emporte-pièce, mille fois remâché et reservi, mais qui ne fit rien progresser, au contraire! Cordialement

    17 avril 2004 à 12 h 44 min
  • Adolphos Répondre

    Le chéque scolaire, versé en 3 fois, permetra aprés la supression de la limitation du quota d’éléves du privé de résorber peu à peu le probléme. En plus cela créra de l’emploi, car des entreprises privé se lanceront sur ce marché, et contriburont à une hausse des salaires des enseignants du privé. Il est évident que le bidule nationnal en soufrira. Ce qui obligera les personnel, par fierté, a réagir en acceptant enfin des réformes.

    14 avril 2004 à 12 h 45 min
  • cast Répondre

    En dehors des problèmes inhérant à toute la fonction publique française (en particulier pléthore de personnels dits “d’encadrement”=bureaucrates au détriment des personnels “actifs de première ligne”),le tournant négatif de l’enseignement français a été pris par la suppression des filières techniques aboutissant d’une part à l’engorgement des filières “études longues” et d’autre part à la pénurie d’artisans manuels.Celà s’est poursuivi par la suppresion du redoublement car nos idéologues n’ont pas compris qu’un redoublement,loin d’être une sanction,est une chance pour un élève.Et enfin,il ne faut pas oublier l’afflux massif de millions d’immigrés d’un niveau scolaire proche de zéro qui a tiré vers le bas tout l’enseignement,en même temps qu’il entrainait des surcouts considérables.

    13 avril 2004 à 11 h 58 min
  • mamm Répondre

    Taxer et redistribuer permet de faire travailler l’argent entre les deux opérations… La concurrence est bénéfique à l’école publique, mais pour l’améliorer, il faut faire davantage confiance à ses personnels qu’à ses syndicats, à la base qu’à ces décideurs qu’évoque M.Trémeau. Le rapport Thélot a dégagé des lignes de force que certains enseignants ont analysées depuis longtemps, sans qu’il ait été besoin de faire des enquêtes coûteuses et d’organiser des foires d’empoigne entre parents et professeurs. SAns doute avait-on trop d’argent à dépenser pour demander leur avis aux premiers concernés…ou ces premiers concernés sont-ils si nuls que leur avis n’est pas honorable …toujours est-il que tant que le professionnalisme ne sera pas le mot d’ordre, tant qu’on n’aura pas créé comme dans l’entreprise privée, des cercles de qualité, et tant qu’on persistera à recruter du nombre avant de recruter du motivé, l’école ne pourra pas évoluer; Tant qu’on ne prendra pas à bras le corps et avec courage la question des classes hétérogènes et de l’intégration scolaire forcée de populations qui ne relèvent plus du système éducatif mais de la maison de correction ou de l’apprentissage, même à 12 ans, on n’arrivera à rien. Et tant qu’on ne sanctionnera pas les fumistes qui dégradent l’image de la profession en sortant dans la rue au moindre prétexte, et y compris lorsqu’il n’a rien à voir avec l’école (voir manifs anti Le Pen l’an dernier sur le temps scolaire…), tant que les syndicats enseignants seront exclusivement de gauche et boufferont au même râtelier que les politiques qui les soutiennent et qu’on refusera d’écouter les non syndiqués réduits au silence, on n’avancera pas d’un pouce! Tant encore, qu’on n’aura pas, comme dans la police, remis les enseignants devant les classes, ainsi que ceux qui sont censés juger leur travail devraient aussi y retourner régulièrement, on aura toujours la même incompréhension entre la base et le ministère. Tant enfin, qu’on n’aura pas une vision plus pragmatique, effectivement, de la mission scolaire et qu’on s’évertuera à vouloir faire du culturel avant de faire du savoir et du raisonnement, le sens continuera à échapper aux élèves et à leurs parents. Pour cela, encore faudrait-il que les gouvernements cessent d’avoir peur des profs!!!

    11 avril 2004 à 19 h 29 min
  • jacques_dilbert Répondre

    D’accord avec votre analyse, mais pas avec votre conclusion (le chèque scolaire). Mieux vaudrait purement et simplement privatiser l’éducation nationale, plutôt que de continuer à taxer et à redistribuer. http://fr.wikipedia.org/wiki/Libéralisme

    11 avril 2004 à 17 h 08 min

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