Élections et gestion publique désastreuse

Élections et gestion publique désastreuse

Par l’attitude et le mouvement des employés, le ton des voix, le bruit des machines, des véhicules, un bon chef d’entreprise sait instinctivement reconnaître si son affaire tourne rond.

Il doit avoir l’œil partout et tout le temps. Il n’a pas de répit. Le jour, il travaille ; la nuit, il réfléchit. Il n’a pas besoin de grades, de diplômes, ni de titres ronflants pour être respecté par ses employés : ses capacités à assurer la paie font de lui un chef respecté et respectable. Gérer ses affaires occupe 100 % de son temps, le moindre moment d’inattention peut être la porte entrouverte par où les prédateurs s’engouffreront.

La sanction sera immédiate : c’est le dépôt de bilan.

C’est la raison pour laquelle il est très rare de voir des chefs d’entreprise faire de la politique. Ils n’en ont pas le temps.

Ce n’est pas donné à tout le monde de devenir patron et chef d’entreprise. Je parle des entreprises privées, pas des entreprises nationalisées toutes déficitaires, dont les chefs ont été nommés par piston, copinage et magouilles politiques. D’ailleurs, ces chefs-là n’auraient jamais accepté ces postes si leurs biens personnels y avaient été engagés. Ce sont des chefs responsables sans responsabilité.

Lorsqu’un individu fait une demande pour monter une micro-entreprise, on l’oblige au préalable à faire un stage au cours duquel des professeurs n’ayant jamais rien géré seront censés lui apprendre les rudiments de la gestion (avec ça, il n’est pas sorti d’affaire !).

Les banques, comme l’État, prendront beaucoup de précautions et de garanties avant de lui prêter un centime.

Paradoxalement, et quel que soit le niveau de l’élection, des municipales jusqu’aux présidentielles, n’importe quel individu, n’ayant d’autre connaissance de la gestion que l’art d’endormir les foules par de beaux discours, peut se retrouver à la tête des énormes entreprises que sont les communes, les régions et les États. On ne lui demande ni diplôme, ni référence, ni participation à des stages de formation, ni, encore moins, de garanties financières.

Les banques lui prêtent tout l’argent qu’il désire sans caution et sans hypothéquer ses bien personnels. Il est assuré d’un salaire, d’avantages en nature, de commissions occultes et d’une bonne retraite. Le seul risque qu’il encoure est de ne pas être réélu.

Pour des places comme ça, les amateurs ne manquent pas. Il ne faut donc pas s’étonner si, à chaque élection, ils sont des milliers à solliciter un mandat. On y trouve tout et n’importe quoi : cela va de l’aide-ménagère à l’énarque, en passant par le haut ou bas fonctionnaire, en retraite ou en activité, le chômeur professionnel, le barman, le journaliste ou l’avocat. À part les têtes de listes carriéristes et opportunistes, les autres viennent là comme au cinéma, surtout les femmes qui sont souvent les compagnes ou les parentes des têtes de liste – parité oblige : il faut remplir les cases

Ces candidats ont entre eux des points communs : ce sont pour la plupart de braves gens ; ils ne sont ni nécessaires ni indispensables dans leur emploi ; ils n’ont jamais rien géré ; ils ne se présenteraient pas s’ils devaient hypothéquer tout ou partie de leurs biens personnels en garantie de la gestion qu’ils prétendent être capables d’assumer – lot de tous les entrepreneurs privés.

Une fois l’élection passée, il faut se mettre au travail et appliquer les programmes utopistes promis pendant la campagne. Ils deviennent tous amnésiques et la plupart ne savent pas par où commencer. Avec des patrons aussi nuls, les employés s’en donne à cœur joie. C’est à celui qui en fera le moins et le peu qu’ils font, non seulement est mal fait, mais souvent ne sert à rien. Pour décider, disait Churchill, il faut être un nombre impair et trois, c’est déjà trop ! Alors, quand il y en a 45, bonjour l’ambiance !

Parmi tous ces élus, certains sont valables mais, noyés dans la masse, ils se demandent ce qu’ils sont venus faire dans cette pétaudière. Alors, discrètement, ils se retirent et démissionnent. Cela provoque l’effet contraire de ce qui se passe dans les entreprises : ce sont les plus mauvais qui restent, et c’est ça qui nous gouverne !

On comprend pourquoi tout ce qui est géré par des élus est en situation de faillite, mis à part quelques petites communes gérées en père de famille. Les élections ne sont pas des baguettes magiques qui transforment n’importe qui en gestionnaire.

Démocratie ou pas, il faudrait revoir la copie.
Mettre des bagagistes aux commandes de l’avion, on voit ce que ça donne !

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Comments (2)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    personne n’ échappe au ” clientélisme ” , c’ est une suite de l’ Histoire romaine : voyez Wauquiez et ses largesses pour sa ville du Puys en Velay

    13 janvier 2018 à 8 h 57 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    la B. A. ba de la politique c’ est l’ esbroufe … et les bons gestionnaires ” communaux ” seront renvoyés dans leur foyer pour déficit … démagogique … par la prochaine majorité élue par les innombrables insatisfaits d’ une gestion ” en bon père de famille ” ; c’ est que voyez vous nous ne sommes pas en Suisse , ni même en Hollande ici

    9 janvier 2018 à 17 h 40 min

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