Emmanuel Macron et le bordel

Emmanuel Macron et le bordel

Bien que n’étant pas dans le Larousse, il suffit de vivre en France pour connaître la signification du mot « bordel » que notre président a si judicieusement employé.

Je ne comprends pas que certains s’en offusquent. Lui, il s’y connaît en bordel !

Au cours de sa conférence, il a suffisamment insisté sur le fait qu’il est le président de la France et la France, comme bordel, on ne fait pas mieux.

Je ne parlerai pas du bordel des hautes sphères du gouvernement, que je ne connais que par voie de presse, ni du bordel de l’immigration, dont on entend parler tous les jours, mais de celui qu’il y a au niveau du peuple laborieux.

Celui-là, ce n’est pas en allant serrer quelques mains dans une usine entouré de ministres sortis de l’ENA ou de Sciences-po qu’il apprendra à le connaître. Il faut vivre dedans.

C’est le bordel d’un pays où des médecins distribuent des arrêts de maladie comme des préservatifs dans une grande surface : vous mettez 25 € dans la boutique et vous avez 8 jours de maladie renouvelables, autant de fois que vous voulez. Seule contrainte, c’est le médecin qui choisit où vous avez mal, si bien que, si vous allez consulter pour un soi-disant mal de gorge, vous risquez de ressortir en boitant !

Ce sont les lois sur le travail qui permettent à un ouvrier d’une toute petite entreprise de deux ou trois employés d’y mettre le bordel en multipliant à volonté les arrêts de maladie.

Le seul recours de l’artisan est de négocier le licenciement, mais ça prend du temps et ça coûte cher et peut amener à mettre la clé sous la porte.

L’artisan, lui, c’est 70 heures par semaine qu’il fait ; il n’a pas droit au chômage et encore moins à la prime d’ancienneté.

C’est une des raisons qui fait que beaucoup préfèrent refuser du travail que d’embaucher.

Qu’un ouvrier ait droit au chômage quand il perd son emploi je veux bien, mais qu’il foute le bordel pour aller au chômage, c’est inadmissible !

C’est le bordel d’un pays où, à quelques euros près, on gagne autant au chômage qu’en se levant pour aller au boulot.

C’est le bordel d’un pays où il y a des millions de chômeurs et encore plus de millions d’emplois vacants.

C’est le bordel d’un pays où les entreprises sont obligées, pour honorer le carnet de commandes, d’aller chercher des ouvriers à l’autre bout de l’Europe, où les règles sociales devraient être les mêmes que chez nous, mais ne le sont pas.

Pour boucher les trous de l’absentéisme, les petites entreprises sont contraintes d’employer au noir des employés qui sont au chômage ou en maladie volontaire.

C’est le bordel d’un pays où les élèves qui sortent des écoles ou des centres d’apprentissage ne savent rien faire d’autre que de jouer au baby-foot et rouler des joints. Les machines sur lesquelles ils ont appris à travailler sont bonnes pour la ferraille et les méthodes du travail enseigné datent du temps où le professeur était lui-même apprenti.

C’est le bordel d’un pays où on maintient des professeurs en activité pour donner des diplômes qui ne servent à rien et où des élèves sont complètement illettrés après 14 ans de scolarité.

Que dire du bordel d’une justice qui condamne des multirécidivistes à des peines de prison jamais faites, des amendes jamais payées, et des expulsions jamais exécutées ? Les juges voient revenir devant eux des délinquants 8 jours après les avoir condamnés à 18 mois de prison. Un peintre qui tremperait son pinceau dans l’eau claire, on l’enverrait en psychiatrie ; pour un juge, c’est normal.

Il y a en France des centaines de taxes diverses, des milliers de lois, de décrets, de normes qui font que plus personne ne peut être en règle avec ce foutoir.

Le Tunisien qui a assassiné les deux filles à Marseille avait présenté 7 identités différentes : c’est dire la facilité qu’il y a à se procurer des faux papiers. Idem pour les permis de conduire, les cartes Vitale et toutes les autres pièces d’identité.

Ce n’est pas en déplaçant un préfet que l’on mettra de l’ordre dans ce bordel.

La liste pourrait être longue, je terminerai en disant que, d’après les renseignements glanés sur internet, il apparaît qu’il y aurait eu, lors des dernières élections, un beau bordel appelé aussi « cuisine électorale », le tour de main consistant à amalgamer la haute finance et la grande presse pour obtenir la tambouille qui nous gouverne aujourd’hui.

D’ailleurs, cela ne change rien : en utilisant les mêmes produits qu’avant, provenant du même fournisseur, on obtient le même résultat ; il n’y a que sur le menu que le titre a changé !

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Comments (4)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    citation à propos du mot bordel : … Victor Hugo devant la Cour des Pairs, en 1847 , parlant de Guizot, vous savez celui du ” enrichissez vous ” , dont le système de gouvernance avait dévié vers les prévarications et les concussions des grands notables de l’ époque Louis-Phillipe, disant donc de Guizot:

    ” il me fait l’ effet d’ une honnête femme qui tiendrait un bordel “

    6 novembre 2017 à 12 h 19 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    vous ne voudriez tout de même pas que la France soit, pour la première fois et subitement EFFICACE ? il ne faut pas rêver et même délirer sur un sujet aussi peu sérieux ! tenez, dans ma profession, le pourcentage des personnes immédiatement efficaces pouvaient se compter sur les doigts d’ une seule main ! pour tous les autres, ça ” bricolait ” et encore … au petit bonheur la chance ! et les gens s’ en contentaient et trouvaient ça normal; car dans la réalité c’ est bien de cela dont il s’ agit : en France on se contente du médiocre et on trouve cela normal !

    4 novembre 2017 à 7 h 52 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    la France après les Mitterrand, Chirac , Sarkozy et, … fraise des bois sur ce gâteau crémeux , Hollande, est devenue non pas comme on le dit un bordel établissement … de ” nécessité publique “dans lequel la tenancière et ses marlous font régner une … discipline de fer , mais un capharnaüm de lois et de passes-droit … et ce n’ est pas notre ” technocrate-philosophe ” qui va y remettre de l’ ordre

    31 octobre 2017 à 13 h 11 min
  • Jean-Marc FOURNIER Répondre

    C’est pourquoi il est envisageable de quitter le pays et d’emmener sa “petite France” personnelle ailleurs…!

    31 octobre 2017 à 11 h 24 min

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