Et pourquoi pas un service civique des seniors ?

Et pourquoi pas un service civique des seniors ?

Beaucoup de jeunes ne trouvent pas d’emploi. Ils ne sont pas qualifiés. 250 000 emplois disponibles ne sont pas honorés. Les stages en entreprise ne sont souvent débusqués que via des réseaux. La formation alternée est poussive dans les faits. L’intégration dans l’entreprise se heurte à la discrimination logique d’adéquation au monde du travail. Au delà de l’acquisition de connaissances professionnelles essentielles, les règles non explicites en matière de comportement, de présentation, pour ne pas dire d’éducation, commandent aussi le choix des recruteurs ou le maintien pérenne dans l’emploi.

La retraite jette en inactivité brutale des hommes et femmes dont l’expérience professionnelle aboutie ne sert brutalement plus à la société. Avec l’allongement de la vie en état de bonne santé, c’est une mine de compétences mise en jachère et un gaspillage énorme de potentialités.

Un retraité ayant cessé ses activités dans le début de la soixantaine a l’espoir de vivre au moins 15 ans en pleine capacité intellectuelle avant que des petits assauts de sénilité ou de santé physique menacent son libre arbitre. Et que dire de nos compagnes, qui nous narguent sur la durée de vie, en nous distançant de quelques mois à chaque année nouvelle!…

Travailler, au sein des entreprises, sur une fin d’activité progressive, en « biseau », et l’utilisation des compétences pour un tutorat actif, constituerait un bon et utile retour sur investissement humain pour elles et pour l’emploi.

Une autre contribution pourrait satisfaire les besoins de mise à niveau et d’intégration des futurs employés ou demandeurs d’emploi dans une aide à la formation au sens large. Un service civique volontaire des seniors pourrait être le pendant de ce qui est offert (ou demandé) aux jeunes. Une activité bénévole au service de ceux qui vont contribuer à leur retraite ou le font déjà serait une belle et généreuse contribution à la solidarité intergénérationnelle à laquelle nous oblige le système de retraite par répartition…

Je suggère à Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités, et Xavier Bertrand, ministre du Travail, aidé de Nadine Morano, d’y songer, avant d’être eux-mêmes mis sur la touche…

Et surtout avant que Ségolène Royal ne se saisisse de l’idée et propose d’ enrôler les vétérans dans les casernes désaffectées pour encadrer les jeunes en difficulté, avec des méthodes moins homéopathiques!

Henri Gizardin

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Comments (2)

  • Briscard Répondre
    5 février 2011 à 16 h 11 min
  • Lambda Répondre

    Une idée parmi d’autres, mais qui me paraît appropriée :
    Arrêter son travail du jour au lendemain me paraît une chose absurde que fort heureusement, je n’ai pas vécue.
    Mon idée est toute simple : diminuer d’un jour par semaine au cours des 4 dernières années. En clair, à 4 ans de la retraite, semaine de 4 jours, à – 3 ans, semaine de 3 jours, à – 2ans, semaine de deux jours et la dernière année, 1 seul jour de travail dans la semaine. Bien entendu, les jours chômés seraient pris en compte de la retraite.
    Avantages : départ progressif, donc, prise en compte de nouvelles habitudes, n’oublions pas que de nombreux retraités font de la déprime, ensuite passage de la main aux plus jeunes, avec transmission d’un savoir. Sous réserves cependant que lesdits jeunes aient envie d’apprendre, voire même de travailler, ce qui est loin d’être la règle à l’heure actuelle.
    J’ai discuté hier avec un artisan, il m’a parlé de ses problèmes de recrutement, c’est clair qu’une bonne partie de la jeunesse aspire à un revenu, certainement pas à un travail. Exemple concret : le "jeune homme" qui a été bloqué par la neige cet hiver, il est vrai qu’il habite à 2 km de son travail ! Tous les autres (qui habitent beaucoup plus loin) étaient là, lui n’avait pas pu venir. Je sais, tout syndicaliste qui se respecte répondra que quiconque a 3 m de neige devant sa porte ne peut pas l’ouvrir… Toujours dans la même veine, un employé envoie un coup de fil à son employeur et comme le téléphone ne répond pas, il laisse un messagge : "J’esssuie completemen sou viendre pas au boulot ce matin car vous répondai pas".
    Date de l’envoi du message : 4 heures (du matin, bien sûr). C’est certain qu’avec un personnel aussi passionné, il est facile de devenir riche pour un artisan.
    Bon, des exemples comme ça, il en existe des milliers…

    4 février 2011 à 14 h 40 min

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