Fin 2012 : tout va très mal !

Fin 2012 : tout va très mal !

Les mauvaises nouvelles tombent les unes après les autres, en cette fin décembre.

La croissance annoncée sera de 0,1 % en 2013. Il n’y aura donc pas de récession. C’est merveilleux, disent certains commentateurs qui croyaient que la récession était là. Mais, pour que le chômage n’augmente pas, dans un pays comme la France, il est nécessaire que la croissance soit supérieure à 2 %. Le chômage va donc augmenter.

Les négociations entre patronat et syndicats sont brutalement interrompues par les syndicats. Ces derniers ne veulent pas qu’une entreprise qui n’a plus de client licencie ses salariés. Le gouvernement doit trouver une solution.

Les syndicats ne veulent pas non plus qu’une entreprise qui a peur de l’avenir embauche des salariés pour une courte durée. Ils exigent que les contrats d’embauche soient rédigés pour une durée indéterminée. Ils ignorent la disparition de plus de 30 000 entreprises tous les ans en France.

Ils exigent encore que l’âge de la retraite revienne à 60 ans. Or, actuellement, le nombre des Français dont la durée du travail devient inférieure à la durée de la retraite augmente à toute vitesse. Les syndicalistes croient toujours qu’un vieux qui part à la retraite libère un emploi pour un jeune au chômage.

Enfin, ils exigent qu’une forte imposition touche les entreprises qui font des bénéfices. Alors qu’en Belgique, au Luxembourg, en Suisse, ou à Guernesey, on cesse d’imposer les entreprises…

De son côté, l’Allemagne a en­fin annoncé au conseil de l’UE réuni à Bruxelles qu’elle ne prêterait de l’argent qu’aux pays qui présenteraient un budget se rapprochant de l’équilibre. Tous ces pays devront donc soit augmenter leurs impôts, soit diminuer leurs dépenses. Dans les deux cas, le pouvoir d’achat de leurs citoyens va diminuer et le chômage va augmenter.

Le retour annoncé en France à un déficit inférieur à 3 % fin 2013 est, enfin, jugé totalement irréaliste. Un accord de pratiquement tous les observateurs s’est fait sur ce point.

La France bat, en effet, deux records : c’est elle qui impose le plus ses citoyens et c’est elle qui, de loin, a les plus grosses dettes. Et cette dette augmente tous les jours, malgré les discours des dirigeants.

On peut réduire la dette en augmentant les impôts. Mais, en augmentant les impôts des entreprises, on les rend moins compétitives. On peut aussi augmenter les impôts des con­sommateurs, mais on diminue leur pouvoir d’achat. Le chômage ne peut qu’augmenter.

On peut encore réduire la dette en diminuant les dépenses de l’État. Si on réduit le nombre des fonctionnaires ou des salariés des entreprises nationalisées, on crée des gens sans emploi. Si on diminue leurs salaires, on réduit leur pouvoir d’achat. Les entreprises auront moins de clients. Le chômage va augmenter.

On peut enfin réduire la dette en augmentant la productivité des entreprises situées en France. Mais, pour augmenter la productivité, il faut de l’argent pour investir. Or, les entreprises sont surimposées en France et même les entreprises françaises préfèrent maintenant investir à l’étranger.

Une excellente nouvelle est cependant tombée cette semaine. La croissance économique redémarre aux États-Unis. La Banque centrale américaine (la FED) a su imposer au gouvernement américain actuel sa politique monétaire.

Et, depuis 30 ans, sans aucune exception, chaque fois que la croissance redémarre aux USA, cette croissance déborde sur l’Europe avec environ 6 mois de retard. Les magnifiques courbes publiées depuis des années par mon ami Jean-Pierre Chevallier, professeur d’économie monétariste, le démontrent.

Malheureusement, la croissance en Europe touchera surtout l’Al­lemagne ou l’Autriche, mais très peu l’Espagne ou la France.

Car tant que les responsables de l’Europe ne se décideront pas à modifier la parité fixe unissant leurs anciennes monnaies depuis plus de 12 ans, les mauvaises nouvelles ne peuvent que s’accumuler : l’augmentation annuelle des prix à la production en France est, en effet, supérieure de près de 2 % à celle de l’Allemagne.

Et ce n’est pas l’annonce d’un « gouvernement économique de l’Europe » qui va modifier le comportement viscéral des Allemands et des Français…

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Comments (6)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    ” tout va très mal…” et pourtant la ….marquise de Bercy est partie sous des cieux plus …fortunés

    29 décembre 2012 à 16 h 56 min
  • Jaures Répondre

    Dr.H, renseignez-vous mieux auprès de vos amis ou comparez de manière plus précise. Vous verrez que l’IRPP n’est pas “du même ordre que le nôtre”. Le barème y est bien plus rude.
    Ainsi, dés 7900€ de salaire imposable, vous êtes taxé à 25%, seuil que l’on atteint qu’au delà de 27000€ en France. De même, vous atteindrez 50% dés 34000€ pour 70500 en France.
    Par ailleurs, il n’existe pas en Belgique de quotient familial.
    En fait, quand on regarde bien, il est plus intéressant d’être fiscalement résident en Belgique si on est rentier (les intérêts sont moins taxés), célibataire et sans jeunes enfants. Un actif salarié,chargé de famille, surtout s’il est cadre, a tout intérêt à rester en France. Mais Depardieu est aux antipodes de ce dernier statut.

    28 décembre 2012 à 14 h 08 min
  • Jaures Répondre

    Si la France bat tous les records négatifs (selon Tremeau) ce n’est pourtant pas elle qui semble aller le moins bien. Que Tremeau fréquente l’Angleterre ou l’Italie et même l’Allemagne, en dehors des beaux quartiers ! Si la Belgique est un paradis fiscal pour Depardieu, c’est loin d’être le cas pour les salariés et entrepreneurs.
    Que voudrait Tremeau ? Que l’on supprime les charges sociales ? Mais qui paierait les retraites ? Souhaite-t-il que comme en Grèce, on laisse crever les cancéreux qui n’ont plus de quoi payer leur chimiothérapie ? Que l’on “assouplisse le marché du travail” alors qu’existent déjà des CDD de quelques heures et qu’ 1 millions de salariés sont passés à la moulinette du contrat annulé par “consentement” ?
    Si le code du travail est sacrifié, qui s’engage à ce que mécaniquement le chômage diminue ainsi que la précarité et qu’ augmentent les salaires ? Par contre, je puis prédire que les profits, eux, s’envoleront encore. Ceux-ci ne sont d’ailleurs pas si réduits: jamais le luxe ne s’est aussi bien porté, les salaires des grands patrons ont augmenté de 34% en 2010, la fortune cumulée des 500 plus riches patrimoines atteint, en 2012, 267 milliards !
    Et ce sont ces derniers qui viennent nous expliquer qu’on ne travaille pas assez, qu’on est trop chers, qu’il faut renoncer à notre système de santé, à nos contrats de travail, …
    Mais que diable font-ils de tous ces milliards ??

    27 décembre 2012 à 15 h 09 min
    • Dr H. Répondre

      Jaures dit : “Si la Belgique est un paradis fiscal pour Depardieu, c’est loin d’être le cas pour les salariés et entrepreneurs.” Il se trouve que c’est un pays où j’ai des amis. Oui l’IRPP belge est du même ordre que le nôtre, voire un peu plus élevé. La différence, c’est qu’en Belgique, en gros, après avoir payé cet impôt, ce qui reste et ses intérêts -quel que soit le placement que vous en faites- est définitivement à vous, chose impensable pour un Français (et tout particulièrement pour un socialiste…) Ici les différents impôts successifs rabotent au point que simplement conserver son capital est devenu un exploit !

      28 décembre 2012 à 10 h 51 min
    • Toni Répondre

      Jaures, tout le monde sait ici que dans nos quartiers défavorisés il y reigne une ambiance très paisible sans problèmes de fin de mois … Une ambiance très paisible qui a été reconnue mondialement à l’automne 2005 et qui fait régulièrement la une de nos journaux.

      Continuez à floodez, je vous jure qu’on se croirait dans un sketch avec vous.

      28 décembre 2012 à 19 h 10 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    je me disais en lisant l’article que l’auteur était devenu brusquement amnésique … heureusement pour lui , ” la modification de la parité fixe ” , le dada préféré du Dr Trémeaux était toujours bien ” coté ” mais à l’avant-dernier paragraphe … pour ce qui concerne la productivité industrielle comme d’habitude … rien
    étonnez vous ensuite que notre croissance soit en berne !

    27 décembre 2012 à 13 h 36 min

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