Génération Entreprise : un pas dans la bonne voie

Génération Entreprise : un pas dans la bonne voie

Les bonnes nouvelles en France sont devenues rares. Lorsqu’elles existent, on doit les saluer. Le groupe Génération Entreprise – Entrepreneurs Associés, mené par Olivier Dassault et Jean-Michel Fourgous, et incarné par 120 membres de l’Assemblée nationale s’est fait, au cours des derniers jours, porteur de bonnes nouvelles en remettant à Jean-François Copé un livre blanc pour un « big bang économique, fiscal et culturel ».

Si le « big bang » proposé devenait le cœur du programme de l’UMP, il serait possible de re­trouver un peu d’espoir et de se dire qu’un redressement de la France est possible.

Si ce « big bang » était mis en œuvre après l’élection d’un successeur de François Hollande à la hauteur de la tâche à accomplir, le redressement pourrait éventuellement s’amorcer, mê­me s’il resterait très difficile à mener à bien.

Le « big bang » en question est constitué de vingt propositions qui forment un tout cohérent, et c’est la cohérence de ce tout qui en fait le poids. Comme les auteurs du texte le soulignent, « l’heure n’est plus aux mesurettes, mais aux mesures fortes ». L’heure n’est plus non plus, dirais-je, aux mesures parcellaires et isolées, mais à une action d’ensemble.

Les propositions vont d’une baisse drastique des charges sociales (cent milliards d’euros) à une diminution, elle-même drastique, des dépenses publi­ques (5 à 10 %). Elles incluent l’abrogation des 35 heures, la non-rétroactivité des lois fiscales, la mise en place d’un contrat de travail unique, la suppression du principe de précaution de la Constitution, l’abrogation de l’impôt sur la fortune et de la taxe à 75 %.

Les auteurs du texte disent que pourrait se trouver restauré ainsi un climat de confiance propice aux investissements, et c’est exact.

D’autres propositions sont énoncées sur un mode davantage imprégné de prudence, ainsi « le sauvetage et la justice pour notre système de retraite », formule qui ne pointe pas du doigt les graves dysfonctionnements ré­sultant du système dit de « répartition » et qui n’ouvre pas vraiment la voie vers un remplacement de la « répartition » par la capitalisation.

D’autres propositions encore vont dans le sens d’une plus grande intégration à l’Union européenne et vont à l’encontre d’une idée de concurrence fiscale entre pays, puisqu’elles évoquent une « convergence » qui semble préparer la voie à une forme de gouvernement européen technocratique, qui ne re­lèverait plus du suffrage universel et qui s’esquisse déjà.

On peut avoir des réserves sur des propositions comme celle que je viens d’énoncer – et j’en ai.

On peut noter aussi que, même si toutes ces propositions étaient effectivement mises en œuvre et si un redressement s’amorçait ainsi, il n’en resterait pas moins d’autres problèmes graves à résoudre pour qu’il s’agisse vraiment d’un « big bang » : l’état préoccupant du système scolaire français, l’état tout aussi préoccupant du système judiciaire, les effets des flux migratoires, les difficultés résultant de l’implantation d’un islam ici ou là radicalisé, une situation démographique qui, bien que moins cataclysmique que celle de nombre de pays européens, n’en est pas moins plus sombre qu’on ne le dit ici ou là.

Et on peut souligner qu’aucun redressement ne pourrait se concrétiser dans la durée sans que ces problèmes soient eux-mêmes regardés en face.

On peut ajouter que la mise en œuvre de ces propositions, si elle avait lieu, serait sans aucun doute accompagnée de mouvements de grèves, de manifestations, de perturbations plus ou moins graves, et ponctuée de commentaires féroces venant de la caste intellectuelle socialiste, qui est en position de quasi-hégémonie dans les grands médias.

On peut dire qu’il n’y aurait là qu’une première étape, qui devrait impérativement être suivie d’autres étapes et que, oui, l’intégration européenne qui s’y trouve incluse doit être examinée avec circonspection.

Il n’empêche. Ces propositions vont, globalement, dans la bonne direction.

Cela n’arrive pas souvent, en France que des propositions aillent globalement dans la bonne direction. Quand cela arrive, cela mérite d’être dit et souligné. C’est ce que je fais ici.

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Comments (3)

  • Dagmar Répondre

    J’attends les résultats. Les ténors de SYSTEME nous proposent le maquillage de même sustème. Et présentent les propositions a qui???? A François COPE… Tous veulent rester sous les lumillère des rampes
    Sauvetage des retraites par répartition en baissant les charges sociales.permettez moi de rire.
    Qui propose de donner aux salariés les salaires directs???? et qu’ils se payent eux même une assurance de leur choix, nettement moins cher que la sécu.
    La revolution bleue.
    La secu est la pièce maîtresse de la constructivisme socialo trois points CGT
    Dagmar

    2 janvier 2014 à 11 h 54 min
  • Jaures Répondre

    Ce ramassis d’idées réactionnaires auraient pour seuls effets d’aggraver encore la situation des salariés, ruiner le système social et permettre à quelques privilégiés de s’accaparer encore plus de richesses. Le fait que le chef de file du GEEA soit Olivier Dassault, fils de la 6ème plus grosse fortune de France, est révélateur. Gageons que celui-ci ne proposera pas pour baisser les dépenses publiques de s’en prendre aux commandes militaires.
    Merci pour ce programme alléchant qui permet aux militants socialistes d’argumenter avec célérité en le faisant connaître à ceux qui disent “la droite et la gauche, c’est pareil !”

    1 janvier 2014 à 18 h 25 min
  • Schaeffner Répondre

    Il est toujours bon de rêver un 1er janvier !!!! Bonne année à tous

    1 janvier 2014 à 10 h 21 min

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